Le numéro 301 de La Lorraine royaliste vient de paraître; outre un très bon article de Jean-Marie Cuny, dont nous reparlerons, sur La Lorraine et le nationalisme français, il contient l’éditorial de Philippe Schneider, que vous lirez ci-après, dans lequel il affirme, avec raison : « Il est évident qu’un pays comme le nôtre, pour être crédible et efficace, doit avoir une défense représentant un minimum de 4% du PIB… » :
La Lorraine royaliste edito.jpg
N’importe quelle personne sensée, tous clivages politiques abolis, ne peut en effet qu’admettre que le monde reste aussi dangereux qu’il l’a toujours été; que les dépenses militaires de certains pays – comme la Chine, Champsaur le rappelait récemment… – ont augmenté dans des proportions faramineuses; et que la puissance militaire – in fine – est, fondamentalement, ce qui créé la puissance tout court, même si, évidemment, elle n’est pas le seul critère à prendre en compte, et que, bien entendu, elle ne peut qu’aller de pair avec la « puissance économique »…
On se reportera à ce sujet, et à titre d’exemple, à la note XXXVI de notre Catégorie Lire Jacques Bainville, intitulée « De la puissance des Etats-Unis : être libre c’est être fort… », dans laquelle Bainville montre bien que si le Président Coolidge hier, le président Obama aujourd’hui, peuvent parler (et être entendus) aussi fort, c’est avant tout grâce à leur très impressionnante puissance militaire; quelles que puissent être, par ailleurs, les problèmes et les faiblesses, parfois très graves, que connaissent les Etats-Unis…
Or, à quoi assistons-nous, dans la France d’aujourd’hui, et avec les mesures qu’annonce le gouvernement ? Tout simplement à ceci : notre effort de défense se ramènerait – se ramènera… – en dessous de celui de la Pologne !…
« La France veut-elle sortir de l’Histoire ? », se demandait François d’Orcival (Le Figaro magazine, 22 mars 2003). La question serait plutôt, nous semble-t-il : le Système veut-il sortir la France de l’Histoire ?
« Il y a danger de déclassement – explique François d’Orcival, dans son article – avertissent tous les groupes du Sénat , à l’exception des Verts, dans un appel lancé par le président socialiste de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, Jean-Louis Carrère, sénateur depuis vingt ans. « Il est de l’intérêt supérieur de la nation de amintenir son effort de Défense ». Seuil minimal : 1,5 du PIB, contre 1,56 l’an dernier et deux fois plus il y a trente ans… »
De 32 milliards pour les Armées, lorsque Chirac a imposé la fin de la conscription, on est passé à 30 milliards, et on se dirige vers 22, soit 1,1 du PIB : un niveau « à peine supérieur à celui de l’Allemagne, de l’Italie et de l’Espagne », et « très inférieur à celui de la Pologne », note encore François d’Orcival : la constatation se passe de commentaires…
Rappelons simplement qu’en 1966 le budget des Armées représentait 4,6 du PIB; en 81 (Mitterand…) : 2,97; en 2002 (Chirac) : 1,6; et en 2012 (Sarkozy) : 1,56 !… « On touche à l’os – écrit Zemmour – Une baisse supplémentaire rendrait notre armée ridicule… Notre souveraineté n’existera plus quand on n’aura plus d’armée pour la défendre. » : on retrouve le fond du texte de Bainville sur le président Coolidge cité plus haut.
C’est donc à bon droit que l’on peut plaider pour un budget militaire à 4%, ce qui donnerait 1% à chaque Arme (Air, Terre, Mer) et 1% à la Force nucléaire.
Et cet effort devrait être maintenu, pour remettre notre Armée en état, au moins pendant une décennie, pour commencer. Après, on avisera…
La République préfère garder des crédits pour la Gendarmerie, dont l’une des missions consiste à défendre le POUVOIR en PLACE. Nous l’avons constaté, encore récemment, face aux Manifs pour Tous.
Je me souviens de Gustave THIBON » aux BAUX » rappelant que tout pays a une armée, la sienne ou celle de l’occupant….