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Elisabeth Lévy : Qui peut parler sans rire de « puissance touristique ? »

dimanche 5 juillet 2020dimanche 5 juillet 2020 sur JSF

par Elisabeth Lévy.

Cet article fait en quelque sorte pendant à celui d’Olivier Rey que nous avons publié vendredi dernier. (Cf. Lien en fin de page). Nous l’avons déjà dit : Elisabeth Lévy – sagesse paradoxale, bon-sens et humour mêlés – ne mâche jamais ses mots et  elle a bien raison de ne pas s’en déprendre, dans un pays, un paysage médiatique, et politique, où l’on étouffe de mots creux et flous, d’opinions stéréotypées, de formules mécaniques, et où l’on crève d’indigestion de ces postures qui se ramènent toutes simplement à une permanente flagellation de ce qui est français au profit de ce qui ne l’est pas. Le sujet traité ici est d’importance : le tourisme de masse est l’un des fléaux de la modernité déqualifiante. Il détruit les lieux les plus visités, n’améliore pas les foules qui s’y adonnent et procure l’illusion d’une dérisoire puissance aux Etats qui, si l’on peut dire, en bénéficient. Nous savons aussi, maintenant, qu’il est l’une des causes principales de la pandémie que nous vivons et de celles à redouter pour plus tard. Elisabeth Lévy a bien raison de mettre le doigt sur cette plaie-là. A l’inverse, réhabilitons le voyage et tentons d’en reprendre le cours heureux, celui-là. [Causeur 26 juin].   


Le temps d’un été, nos vacances se bornent aux frontières européennes, voire nationales. L’occasion d’épargner à notre patrimoine les dégâts du tourisme mondialisé. Et si nous redevenions des voyageurs plutôt que des consommateurs frénétiques ?


Bali, c’est fini!

Venise respire, Dubrovnik reprend son souffle, Versailles retrouve son provincialisme d’antan. Dans l’île Saint-Louis, à Paris, on n’entend plus l’exaspérant vrombissement des valises à roulettes en chemin vers l’un de ces Airbnb dont la multiplication a fait grimper les loyers et chassé les habitants. Partout, l’autochtone reprend ses droits sur le nomade, les œuvres et les monuments retrouvent, comme le demande Alexandre Gady, leur préséance sur ceux qui les visitent – ou les traversent. Les disgracieux et puants autocars qui bouchaient la vue et polluaient les façades ont disparu de nos villes et leur cargaison post-humaine avec eux. Autour des grands magasins, on ne se cogne plus à ces grappes humaines dont les grains ne se séparent les uns des autres que quelques instants, le temps de se ruer sur la marchandise d’autant plus convoitée qu’elle attestera du voyage à Paris ou Londres. Bien sûr, en contrepartie, nous ne sommes pas à l’autre bout du monde à nous gaver de pittoresque, faire le pied de grue devant un temple ou une pyramide à ne pas rater, ou essayer de faire cadrer la réalité avec les souvenirs que nous avions emportés dans nos bagages. « Nous ne voyageons pas pour le plaisir de voyager, que je sache. Nous sommes cons, mais pas à ce point », dit un personnage de Beckett, cité par Olivier Rey. Eh bien si. Nous sommes cons à ce point.

L’oxymorique industrie du tourisme

En dépit de l’étymologie qui suggère une parenté avec le grand tour des classes cultivées d’autrefois, en se massifiant, le tourisme est peu ou prou devenu une industrie du divertissement qui vend la même marchandise aux classes moyennes du monde entier, seul le décor changeant et octroyant du même coup à chacun le supplément culturel sans lequel il n’est point de vacances réussies. Nous nous rêvons en bourlingueurs marchant dans les pas de Cendrars et Kessel, et nous retrouvons sur des immeubles flottants encompagnie de milliers de nos semblables. D’après le catéchisme en vogue dans le Guide du Routard, le touriste responsable et citoyen est à la recherche de l’Autre. Raison, sans doute, pour laquelle il collectionne passionnément les selfies – « moi devant le Parthénon », c’est la vérité ultime du touriste. Le monument ou l’œuvre sont là pour moi, ce sont mes désirs, et même mes droits qui commandent. Et tant pis s’il faut les exploiter au point de les détruire. Or, comme l’écrit Bérénice Levet, « la visite d’un lieu suppose qu’on se libère de soi afin d’être libre pour une réalité autre et plus grande que soi ».

La singulière période que nous avons traversée et dont nous vivons les derniers feux aurait plongé notre cher Muray dans l’allégresse. L’épidémie a réussi ce que même le terrorisme n’a jamais pu accomplir : la mise à l’arrêt durant trois mois de l’une des toutes premières industries mondiales – quoique oxymorique, l’expression « industrie du tourisme », fréquemment employée, est révélatrice.

Notre dernière ambition

Pendant deux mois, des temples antiques, des cathédrales, des châteaux, des tableaux ont été rendus à eux-mêmes et à leurs secrets. Dans la plupart des pays européens, le confinement a pris fin, permettant aux habitants de retrouver les villes et le brouhaha de la proximité sociale. Cependant, les frontières de l’Amérique et de l’Asie, toujours fermées début juin, resteront difficiles à franchir, faute de liaisons aériennes. À quoi il faut ajouter les règlements sanitaires ubuesques adoptés par les compagnies aériennes au moment où la pandémie marque visiblement le pas, qui dissuaderont le passager le plus tolérant (voir le texte de Stéphane Germain).

Selon toute probabilité, on ne verra donc pas cet été les hordes de visiteurs américains et asiatiques déferler sur l’Europe. Mais déjà, pendant que de beaux esprits discourent sur le monde d’après, en France, les pouvoirs publics et les professionnels du secteur se démènent avec un seul objectif : faire revenir au plus vite les 90 millions de visiteurs étrangers qui sont la plus grande fierté de notre pays, « première destination touristique mondiale » et qui entend le rester. Et ce n’est même pas à notre génie propre que nous devons cette médaille d’or, mais aux trésors dont nous a gratifiés la nature et aux merveilles créées par nos ancêtres. Que notre grande ambition soit d’être le lieu de villégiature privilégié de salariés fatigués est un résumé du déclin français. Qui peut parler sans rire ou sans tristesse de « puissance touristique ? »

La crise sanitaire aurait pu être l’occasion, pour les pays du sud de l’Europe, France y compris, de réfléchir à l’humiliante dépendance de leurs économies au bon vouloir (et aux revenus) des visiteurs étrangers. Dans l’affolement, c’est plutôt à celui qui déroulera le tapis rouge pour « sauver la saison ».

Numerus clausus

Ne soyons pas angélique ou extrémiste. À l’exception peut-être de quelques décroissants fanatiques, nul ne prétend interdire les voyages d’agrément et cantonner chaque habitant de la Terre à son douar d’origine. De plus, les difficultés des commerçants, hôteliers et autres professionnels ne sauraient être prises à la légère. L’incendie de Notre-Dame devrait pourtant être un avertissement. Nos monuments épuisés et saturés demandent grâce.

Alors qu’aujourd’hui la demande est reine et entraîne une croissance illimitée de l’offre, il est urgent de réguler l’activité touristique : numerus clausus dans les musées et monuments, interdiction d’installations qui défigurent la beauté des lieux et détruisent l’environnement, la puissance publique ne manque pas de moyens d’action. Du reste, nombre d’acteurs privés n’attendent pas que l’État agisse pour tenter de promouvoir un tourisme moins dévastateur (voir l’article de Daoud Boughezala sur les régions de la côte adriatique). Ces mutations, si elles se confirment, risquent d’augmenter les tarifs. Que le voyage cesse d’être un droit inaliénable du consommateur qui entend se retrouver en trois clics en séjour all inclusive sur une plage tunisienne pour redevenir un projet en vue duquel on doit économiser, voire consentir quelques sacrifices, pourrait changer légèrement notre perspective et nos comportements.

Redevenons des voyageurs 

Cependant, ne nous berçons pas trop d’illusions et profitons de la parenthèse enchantée qui s’offre à nous.

On est chez nous ! Pour quelques semaines encore et peut-être pour le seul été de notre vie. Attention, ça ne veut pas dire entre nous Français à l’esprit étroit, n’allez pas croire qu’on fait dans le genre béret-baguette. Par la force des choses, nous serons peu ou prou entre nous Européens, héritiers d’une histoire et dépositaires d’une civilisation qui fait que nous pourrions peut-être ressentir l’âme des lieux que nous traversons plus facilement qu’un Américain pressé de voir arriver la pause-déjeuner.

Certes, qu’il soit français, chinois ou letton, un touriste est un touriste. Sauf que cet été, il se déplacera en petits groupes plutôt qu’en troupeau, en voiture, en train et à vélo plutôt qu’en autocar et en gros porteur. Ça fait tout de même une sacrée différence. C’est un moment béni pour découvrir des merveilles qu’on s’était résigné à ne jamais voir, des tableaux habituellement inaccessibles derrière les groupes brandissant leurs smartphones, des sites dont la beauté est gâchée par la foule. Et une occasion unique de cesser d’être des touristes pour devenir des voyageurs qui s’oublient devant la beauté du monde. À supposer que nous en soyons encore capables.  ■

Elisabeth Lévy
fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur.

 


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4 commentaires pour “Elisabeth Lévy : Qui peut parler sans rire de « puissance touristique ? »”

  1. Richard
    dimanche 5 juillet 2020 at 9 h 02 min | Répondre

    Excellent billet d’ Elisabeth Levy . Mais ou aller ? Même de petits sites touristiques de proximité sont envahis !

    anecdote : visite des ruines de Montségur ; un trés bon conférencier exposait une bonne heure durant , ce que fut le catharisme , le déroulement du siège et de l’assaut et puis l’issue . Grappe de touristes ayant fait la montée en « claquettes » ; soleil de plomb en août vers 14h ;
    passons donc sur les tenues ; mais l’inconscience et la source d’agacement venaient des parents ayant traîné là des enfants en trés bas âge qui braillaient , couvrant la voix de l’orateur ; changement de place par deux fois pour s’éloigner de mômes braillants
    ( peine perdue et il fallut s’éloigner au maximum au point de peiner à entendre le conférencier)

    Ailleurs , aprés sortie (en février pour fuir la chaleur) dans le désert libyque , promenés par un guide comme il aurait promené un troupeau de chèvres , la question qui fâche : « que pensez vous de la colonisation ? » ; réponse du touriste le plus âgé : « on pose un Jocker ».

    Enfin , Jacques Brel chantait « Madame promène son c.. sur les remparts de Varsovie » . Maintenant , ce serait : Madame ou Monsieur .
    On finira par revenir à la lecture pour voyager .

  2. Claude Armand Dubois
    dimanche 5 juillet 2020 at 14 h 24 min | Répondre

    Merci à Olivier Ry et à Elisabeth Levy, cependant il y a pour beaucoup dans le tourisme un désir d’évasion du quotidien, fumer est devenu quasi impossible faute de lieux réservés et de toutes façons ce n’est plus convivial et de plus culpabilisant (vous savez le fameux « fumeur passif » qui n’a aucune preuve scientifique, d’ailleurs les fumeurs de pipe et de cigare n’ont pas plus de cancers pulmonaires que les non-fumeurs) boire reste permis (avec modération) et convivial mais comme évasion autant promener son chien, les bistrots d’ailleurs disparaissent au profit des MacDo. Naturellement les paradis artificiels sont interdits surtout pour ceux qui ne veulent pas financer la délinquance islamiste. Alors un petit week-end dans les châteaux de la Loire ou les gorges du Verdon cela nous sort de l’ordinaire. Pour le plus lointain, Bali, Tibet, Patagonie, Islande ou Birmanie, c’est plus dépaysant, le problème étant que sans culture on ne saurait l’apprécier (voit Philippe Muray et aussi le Journal impoli de Christian Millau). J’ai peur que la bataille soit perdue d’avance car les hordes de touristes chinois et indiens arrivent, alors le numerus clausus serait notre seule défense?

  3. Jean de Maistre
    dimanche 5 juillet 2020 at 16 h 30 min | Répondre

    Article de Bérénice Levet dans Causeur

    La trêve touristique imposée par la crise sanitaire est inespérée. Voici enfin l’occasion de réfléchir à l’avenir d’un secteur mettant en péril les sites et monuments qui font la France

    La Sainte-Chapelle, ou l’« alternative économique… »
    Au lendemain de l’incendie qui a gravement endommagé la cathédrale Notre-Dame de Paris, on a vu se former à quelques encablures, en face du palais de justice, des grappes de touristes, le regard, ou plutôt le smartphone, prothèse et substitut de l’œil touristique, tourné vers les hauteurs. Qu’observaient-ils ? La flèche de la Sainte-Chapelle. Celle de Notre-Dame venait de s’ébouler et le circuit balisé par les tour-opérateurs promettait une flèche ? Qu’à cela ne tienne, on leur en a dégoté une autre !

    Soupçonnant que ce pas de côté ne relevait nullement de quelque initiative personnelle de guides instruits des beautés parisiennes – car s’il est bien une chose d’inconcevable dans l’univers touristique, c’est l’idée même de pas de côté, d’initiative individuelle –, j’ai mené l’enquête. Et j’ai découvert qu’en vertu de sa proximité avec la cathédrale mutilée, la Sainte-Chapelle avait été élue par l’industrie touristique et la presse spécialisée comme « alternative économique » à Notre-Dame, monument de « remplacement logique » – logique selon la rationalité calculante des officines de tourisme : sise dans l’île de la Cité, la Sainte-Chapelle permet de ne pas trop dévier de l’itinéraire habituel.

    S’enorgueillir du tourisme de masse?
    Cette anecdote condense à elle seule l’esprit du tourisme, activité à l’arrêt dont on souhaite vivement qu’elle ne reprenne pas, du moins dans les modalités dévastatrices qu’on lui connaît.

    Nous ne haïssons pas les voyages, ni les touristes d’ailleurs. Nous haïssons ce que les voyages et les touristes sont devenus. Le tourisme de masse nous a été imposé. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’heure est à la reconstruction matérielle du pays, pas à la reconstruction morale et civilisationnelle espérée par Simone Weil. L’économie triomphe de toute autre considération. Modernisation, rentabilité, efficacité… sont les maîtres mots de cette logique dans laquelle s’inscrit le tourisme de masse. Celui-ci va bouleverser le visage de la France, sans que jamais on ne se demande ce qu’on est en train de faire.

    Alors que le tourisme de masse n’a pas encore repris, nous sommes dans un entre-deux propice à la réflexion, loin des mièvreries de Nicolas Hulot. Aspirons-nous à demeurer la première destination touristique mondiale, statut économique bénéfique et ruineux sous tous les autres aspects ? Y a-t-il là véritablement matière à nous enorgueillir ?

    La Sainte-Chapelle du Palais de Justice, élue par l’industrie touristique et la presse spécialisée comme « alternative économique » à Notre-Dame-de-paris, juin 2020. Photo: Hannah Assouline
    La Sainte-Chapelle du Palais de Justice, élue par l’industrie touristique et la presse spécialisée comme « alternative économique » à Notre-Dame-de-paris, juin 2020. Photo: Hannah Assouline

    A lire aussi : Gilbert Cochet: «Ce serait trop bête de passer à côté de l’éco-tourisme!»

    Demeurer une civilisation
    La démonstration a été faite que l’économie pouvait n’avoir pas le dernier mot, autrement dit, que nous demeurions une civilisation, comme l’a observé Alain Finkielkraut. Or, une civilisation ne saurait ignorer la question de la beauté, non plus que celle du sort réservé à ces témoins de pierre de son passé que sont les monuments, toutes deux mises en péril par le tourisme tel qu’il se pratique aujourd’hui. Ne nous berçons pas d’illusions, si nos responsables politiques ont pu se montrer hardis face à la logique économique, c’est qu’ils lui opposaient la vie biologique, mais la chose est bien plus incertaine lorsqu’il s’agit de prendre fait et cause pour la préservation de la physionomie d’un pays et de faire valoir la beauté des lieux. Cette beauté dont on fait volontiers un argument de vente, mais nullement un principe civilisationnel non négociable.

    La bataille, si elle a lieu, promet d’être rude. Le visage de la France aujourd’hui, et singulièrement son enlaidissement, est en grande partie imputable à l’impératif économique. Notre patrimoine naturel et architectural a besoin de paix, de silence, de solitude… il ne s’agit pas de souhaiter qu’un incendie ou une pandémie nous délivre des touristes, mais de prendre la question au sérieux.

    Réinstallons l’Eglise au milieu du village…
    Dans les semaines qui ont suivi l’incendie de Notre-Dame, j’ai savouré pour elle la tranquillité retrouvée, le halo de silence qui l’enveloppait, je lui prêtais volontiers la réplique, empruntée à Sacha Guitry, par laquelle André Dussollier ouvrait son spectacle Monstres sacrés, sacrés monstres : « Enfin seule ! » Délivrée de ces hordes de touristes, Notre-Dame était comme rendue à elle-même. Cet anthropomorphisme est assurément naïf, mais paradoxalement il remet l’homme à sa place… L’empathie nous rappelle que nous sommes les obligés du monde et non les propriétaires.

    Nous ne souhaitons pas choisir entre ces deux extrêmes, le repos intégral et le tourisme de masse. C’est pourquoi la question doit être mise à l’ordre du jour.

    Réinstallons l’église au milieu du village, la beauté et la physionomie de la France avant l’économie. L’enjeu est impérieux : nos monuments, nos villages, nos villes, nos musées survivront-ils à une version divertissante et touristique de ce qu’ils sont ? Et nous en sortirons tous gagnants, les hommes et les lieux.

    Le tourisme des xxe et xxie siècles s’inscrit dans une longue histoire, une histoire somme toute commencée avec l’homme : l’aspiration à voyager semble bien constituer un invariant anthropologique. On peut, pour brosser les choses à grands traits, distinguer trois moments. Au temps de Montaigne, le ressort du voyage est personnel, aiguillonné par la curiosité, le désir ardent de « frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui », autrement dit se dépayser dans un sens autre. Il le demeure pour le touriste-marchand de fer de Stendhal, cultivant l’art de voir, d’observer et de consigner les mœurs, les caractères des êtres et des lieux visités. Le motif est encore tout personnel chez Proust dont les voyages ont très souvent pour chiquenaude des lectures ou la rencontre avec l’œuvre d’un peintre dont le génie consiste précisément à révéler la beauté du lieu représenté, à le charger de sens, de telle sorte que, face au tableau, on « ne pense plus qu’à courir le monde » afin de « goûter l’enchantement qu’il avait su rapporter, fixer sur sa toile, l’imperceptible reflux de l’eau, la pulsation d’une minute heureuse ».

    A lire aussi : Le tourisme de masse endommage Versailles

    Le touriste est le laboureur d’une civilisation
    Au xixe siècle, avec l’avènement de la bourgeoisie, la révolution industrielle et l’essor du chemin de fer, le voyage devient phénomène social. La passivité et le conformisme marquent déjà de leur sceau le voyageur. L’heure est à M. Perrichon. Il faut lire l’extraordinaire et impitoyable portrait que Taine peint des « touristes » qu’il qualifie précisément de « dociles » : « On les voit aux sites remarquables, les yeux fixés sur le livre, se pénétrant de la description et s’informant au juste du genre d’émotion qu’il convient d’éprouver […] ont-ils un goût ? On n’en sait rien : le livre et l’opinion publique ont pensé et décidé pour eux » This triggers the tooltip.

    Vient enfin, dans la seconde moitié du xxe siècle, le tourisme de masse. Cette nouvelle figure d’humanité importe dans le domaine du voyage, du consommateur, de l’homme qui réclame, des produits toujours frais, toujours neufs, ne requérant de surcroît nul effort. Sa logique est purement consumériste et quantitative. Le touriste, c’est le lapin blanc d’Alice, hanté à l’idée de prendre du retard sur son programme, il ne s’attarde nulle part, reste partout à la surface des choses et de lui-même. Afin de s’imprégner d’un lieu, si l’on veut qu’il vienne enrichir le vocabulaire de notre sensibilité – et n’est-ce pas là la raison d’être même du voyage –, il n’y a pas d’autres voies que de l’arpenter, de le labourer, de s’y aventurer – « Les villes dont on se souvient, disait Hannah Arendt, sont celles que les pieds connaissent par cœur. »

    La grande industrialisation du tourisme
    Or, le touriste ne visite pas un lieu, il « fait » des lieux, et c’est à celui qui dévidera le chapelet le plus long. Or, « faire », l’un des verbes les plus indigents de la langue française, est accordé à la sécheresse, l’aridité, la stérilité de l’expérience touristique contemporaine. De la même façon, le beau mot de « villégiature », chargé d’une temporalité douce et lente, et empli d’échos à Goldoni et Tchekhov, ne mord plus sur aucune réalité.

    Le tourisme, c’est le contraire même de l’expérience. Pour devenir véritablement nôtres, être approchés dans leur singularité et leur beauté, un monument ou un village, une œuvre ou une ville réclament une longue et lente fréquentation, ils demandent de l’attention, de la disponibilité, de la liberté. Ce que Hannah Arendt disait de la culture vaut pour le tourisme : de la même manière que la culture n’est pas simplement une question d’objet, mais de dispositions, la visite d’un lieu suppose qu’on se libère de soi afin d’être libre pour une réalité autre et plus grande que soi. Or, le touriste est comme enkysté en lui-même, il ne se laisse pas inquiéter par ce qu’il rencontre, il demande au contraire aux lieux de se conformer à l’idée qu’il s’en fait, à son propre découpage du réel, il réclame du pittoresque.

    C’est, du moins, l’idée que les industriels du tourisme se font du touriste, si bien qu’ils reconfigurent les lieux, et c’est par là qu’ils les détruisent, afin de répondre à cette prétendue attente. C’est peut-être à ce niveau-là qu’il faudrait agir. Car à force de postuler un homme réductible à son être consumériste, il l’est devenu. « L’homme, cet être flexible […] est également capable de connaître sa propre nature, lorsqu’on la lui montre, et d’en perdre jusqu’au sentiment, lorsqu’on la lui dérobe », écrivait Montesquieu.

    A lire aussi : Causeur #80: Un été sans touristes

    Reprendre racines, un impératif
    Et si, fort de cette conviction, on essayait une autre idée de l’homme, si l’on faisait le pari de dispositions et de facultés plus hautes et plus nobles ? Tout nous enjoint à inaugurer une nouvelle phase, ou plutôt à renouer avec la première : faire de la rencontre avec un lieu une expérience en première personne.

    nivenn-lanos-2VhdWv1bey0-unsplashCette année, les Français resteront en grande majorité en France, trompette-t-on. La nouvelle n’est pas en soi et nécessairement une bonne nouvelle pour la France, le Français est un touriste comme les autres. Est-il besoin de le préciser, ce n’est pas qu’il vienne de l’étranger qui rend le touriste nuisible, mais bien la manière dont il se rapporte aux lieux qu’il visite, et cette manière est de tous les pays, y compris du nôtre. Heureuse nouvelle en revanche s’il s’agit de tirer les leçons de quarante années de mondialisation et de fuite en avant, et de reprendre racines dans un sol et une histoire, autrement dit de signer les retrouvailles avec une patrie délaissée et inlassablement conspuée. L’identité est affaire de géographie. Mais en sommes-nous vraiment là ?

    « Nation française, tu n’es pas faite pour recevoir l’exemple mais pour le donner », proclamait magnifiquement Rabaut Saint-Étienne en 1789. La France est confiée à nos soins : montrons-nous à la hauteur ! Cessons de nous comporter comme des éléphants dans un magasin de porcelaine ! La France est belle, fragile et périssable.

  4. Richard
    dimanche 5 juillet 2020 at 17 h 31 min | Répondre

    Tout se tient : il y aurait moins de tourisme de masse si l’on ne s’arrachait des marchés pour vendre de plus en plus d’avions , construire des bateaux de croisière de plus en plus imposants , si l’on ne créait , par la publicité , les reportages complaisants sur les départs vers les stations de ski , les trains bondés en période de vacances scolaires , un désir voire un impératif de partir pour toute une classe moyenne ; par souci démocratique , aide des municipalités pour les « jeunes des quartiers » etc…

    Egalement , ce n’est pas le moindre point , la mentalité a changé : voyager , c’est être (rester) ouvert et Les machins Erasmus font un tabac ( ils ne rendent pas les jeunes plus intelligents mais « épanouis » ; c’ est maintenant le maître- mot .

    Il faut bien conclure . Accepter de passer pour antimoderne , en ne souscrivant pas aux sirènes du progrès mythifié et sa marche infinie , aux idées universelles , à l’abâtardissement des civilisations ; en n’y sacrifiant pas non plus , autant que faire ce peut .

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A lire dans JSF : Le clivage du « nouveau monde » par Rémi Hugues.

Un mini-dossier en 6 parties. Analyses et propositions. Une manière d’appréhender la situation française réelle et ses évolutions afin de fixer nos positions. A lire, donc.  Suivre les liens.  JSF     I   II  III   IV   V   VI

Quatre livres fondamentaux de Charles Maurras réédités par B2M, Belle-de-Mai éditions

Enquête sur la monarchie. (Édition de 1925), 39 €, 836 p.

Le manifeste royaliste en ouverture du XXe siècle ! (Parution courant 1900). Maurras y pose la célèbre question : « Oui ou non, l’instauration d’une monarchie héréditaire, antiparlementaire traditionnelle et décentralisée est-elle de salut public ? » !   

L’Avenir de l’intelligence, 25 €, 244 p.

Une étude de l’histoire politique et intellectuelle du XVIe au XXe siècle, où Maurras à montre comment les intellectuels et artistes attachés à produire des œuvres de l’esprit sont passés « de l’autorité des princes de notre Sang sous celle des marchands d’Or », les immenses fortunes industrielles et bancaires qui limitent la liberté de l’esprit. Maurras en appelle à une alliance entre les intellectuels et le patriotisme des Français pour renverser cette mécanique.

Kiel et Tanger, 29 €, 428 p.

Maurras y constate la tragique infériorité du régime républicain en matière de politique internationale, spécialement face à la menace allemande de l’époque. Prévoyant la guerre à venir il conclut à la nécessité de remettre un roi à la tête du pays. Prolongeant le réalisme de la pratique capétienne des relations internationales, ancêtre de la pensée géostratégique française.

La Démocratie religieuse, 31 €, 620 p.

Parution en 1921, compilant trois textes préalablement écrits par Charles Maurras : Le Dilemme de Marc Sangnier (1906) – – La politique religieuse (1912) – – L’Action française et la religion catholique (1914). Cet ouvrage voit dans la démocratie une religion nouvelle qui vide le politique de sa puissance.

Et aussi…


Henri Massis, Georges Bernanos, Maurras et l’Action française, présentation de Gérard Pol, 18 €, 104 p.

Léon Bloy, Le salut par les juifs, avant-propos de Laurent James, 20 €, 156 p.

Commandes et renseignements : B2M, Belle-de-Mai éditions – commande.b2m_edition@laposte.net

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