Par Rémi Hugues.
Il s’agit-là d’une réflexion en deux parties dont voici la seconde. Nous n’avons pas besoin d’en souligner l’actualité.
À lʼintérieur de la feue « Gauche plurielle » de Lionel Jospin, le « coco » clamait « croissance ! » quand lʼ « écolo » lui répliquait « décroissance ! », tandis que le « socialo », souvent formé dans les rangs de lʼune des groupusculaires mais influentes chapelles trotskistes, tirait les marrons du feu, au grand malheur du Pays réel.
Cependant, lʼécologisme ne peut pas seulement être défini comme lʼentreprise politique sʼefforçant de provoquer la sortie du productivisme au nom dʼune Nature sacralisée quʼil serait moralement juste de préserver.
Lʼécologie a ressuscité la déesse païenne Gaïa, mais elle lʼérige en déesse vulnérable, mortelle même, ce qui nʼest pas un attribut habituel pour une divinité, vous en conviendrez.
En mettant en péril son environnement, lʼhumanité risquerait ainsi de remettre en cause sa vie elle-même : telle est la dimension eschatologique du discours écologiste. Car poser une représentation du monde comme celle-ci, cʼest pointer du doigt la question du terme, de la fin ; et cʼest lʼobjet même de ce domaine de la pensée quʼest lʼeschatologie, vocable apparu au XIXème siècle[1].
Se préoccuper de la mort de la Terre – Gaïa étant notre planète haussée au rang dʼêtre divin –, cela consiste à tenir un discours apocalyptique, selon lʼacception populaire du vocable, qui oublie quʼ en grec « apocalypse » signifie lever le voile, dévoiler, révéler.
Les idéologies modernes sont en définitive des théologies politiques sécularisées, affirmait Carl Schmitt. Ainsi voit-on aujourd’hui advenir en haut de lʼestrade électorale un mouvement politique faisant rejaillir dʼantiques croyances qui semblaient rester endormies depuis des lustres dans les textes apocalyptiques de groupes mystiques tels que les Esséniens, communauté du Proche-Orient décrite dans le chapitre VI du livre des Nombres[2].
Mais ces Esséniens-là sont sans Dieu – cʼest dans ce sens quʼon considère que lʼécologie est une laïcisation de quelque chose –, à moins que lʼun dʼentre eux ne vienne un jour à exprimer lʼidée saugrenue que Dieu est en fait vivant parmi nous, que ce serait – pourquoi pas ? – Greta Thunberg, ou lʼenfant qui apparaît entouré de dessins de ces magnifiques productions de la nature que sont les arcs-en-ciel dans le discours de la reine dʼAngleterre sur le covid-19, en somme une sorte dʼavatar du Messie-Pantocrator tant attendu par les fidèles des religions abrahamiques[3].
Il y eut bien des gens assez fous pour vouer un véritable culte à Lénine ou Staline, comme sʼils eussent été des divinités à forme humaine, en dépit de lʼégalitarisme professé par la doctrine marxiste.
Ne craignons donc pas de qualifier sans ambages les écolos triomphants.
Traitons-les tels quʼils sont : des hurluberlus, des illuminés. Qui, on lʼespère, ne transformeront pas les métropoles dont ils ont la charge (Photo : Le Printemps marseillais) en champs de ruines, comme jadis la secte anabaptiste en la ville de Münster. ■ (Suite et fin)
À lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même (Cliquer sur l’image)
© JSF – Peut être repris à condition de citer la source
Militante EELV interviewant Van Gogh » Vous avez peint beaucoup de tournesols ! Je vois que vous vous intéressez à l’avenir des biocarburants. C’est magnifique que votre peinture s’engage dans un tel combat éco-citoyen ».