La réunion de la Corse est officialisée par le Traité de Versailles, signé entre la France et la République de Gênes.
La « tête de Maure » est d’origine aragonaise. Elle figurait au Moyen-Âge sur les étendards des rois d’Aragon qui luttaient contre les musulmans dans le cadre de la Reconquista, et représentait un roi sarrasin vaincu. La tête de Maure avait alors les yeux bandés. En 1297, la Corse et la Sardaigne furent confiées par le Pape au Roi d’Aragon.
Sur le drapeau corse, le bandeau sur les yeux, signe d’esclavage, aurait été relevé sur le front par Pascal Paoli pour symboliser la libération de la patrie, selon l’historien Paul Arrighi.
Des esprits à très courte vue politique continuent, après tant de temps, à véhiculer l’ineptie – de plus inutilement blessante pour les Corses… – selon laquelle Louis XV aurait « acheté » la Corse ! En réalité, les Anglais s’intéressaient de très près à l’Île, et Louis XV, roi de paix en Corse – comme il le fut en Lorraine… – trouva un excellent stratagème pour ôter aux Anglais tout prétexte de refuser la réunion de la province à la France, ou, pire, d’intervenir, purement et simplement. Dans les deux cas de la Corse et de la Lorraine, on ne peut que louer l’esprit d’habileté et d’intelligence, qui permet à un roi pacifique d’agrandir pacifiquement le royaume (comme ce fut d’ailleurs le cas avec d’autre rois pour d’autres provinces : si certaines furent – et parfois durement… – réunies par la guerre – Normandie, Alsace, Franche-Comté, Roussillon…- plusieurs autres, et non des moindres (Champagne, Provence ou… Corse !) furent « réunies » par des moyens pacifiques (mariages, héritages, diplomatie).
Timbre commémoratif du 2e centenaire du rattachement de la Corse à la France
A propos de l’hymne corse, « Dio vi salvi, Regina »
On a ici deux versions du Dio vi salvi Regina, l’une plus traditionnelle (voix seules, féminine et masculines), l’autre orchestrée (Terra – Dio vi salvi regina (Les plus belles chansons corses traditionnelles, ci-dessus).
A pasturella / Dio vi salvi Regina / O ciucciarella (Anghjula Potentini)
Voici les paroles de cet « hymne » des Corses :
Dio vi salvi regina / E madre universale / Per cui favor si sale / Al paradiso (Dieu vous garde, ô Reine / Et mère de tous / Par les faveurs de qui / On monte au paradis).
Voi siete gioia e risu / Di tutti i sconsolati. / Di tutti i tribulati / Unica speme (Vous êtes joie et rire / De tous les affligés. / De tous les tourmentés / Vous êtes l’unique espoir).
Gradite ed’ascoltate / O vergine Maria / Dolce, clemente e pià / Gli affliti nostri (Agréez et écoutez / O Vierge Marie / Douce clémente et généreuse, / Nos afflictions).
Voi da i nemici nostri / A noi date vittoria / E poi l’eterna gloria / In paradiso (Vous, sur nos ennemis / A nous, donnez la victoire, /Et puis l’éternelle gloire, / Au paradis).
C’est à la Cunsulta di Corti, le 30 janvier 1735, que l’on vota une constitution démocratique et que l’on plaça la Corse sous la protection de Marie :
» Nous élisons pour la protection de notre patrie et de tout le royaume, l’Immaculée Conception Vierge Marie, et nous décrétons de plus que toutes les armes et drapeaux de notre dit royaume soient empreints de l’image de l’Immaculé Conception, que la veille et les jours de sa fête soient célébrés dans tout le royaume avec la plus parfaite dévotion et les démonstrations de joie les plus grandes. »
La Cunsulta choisit donc la fête de l’Immaculée conception, le 8 décembre, comme jour de fête nationale insulaire, et adopta le Dio Vi Salvi Regina comme chant national. Ce chant est une prière à Marie, la Mère Universelle. C’est à Naples – où il fut imprimé pour la première fois en 1681 – que remontent les origines lointaines de cet hymne marial composée par San Francesco di Geronimo.
Cet hymne est issu du Salve Regina (ou Antienne du Puy), écrite en 1097 par Adhémar de Monteil, évêque du Puy (1080), légat apostolique d’Urbain II pour la Première Croisade, mort de la peste à Antioche, et dont la bannière portait l’image de la Vierge. ■
Repris de l’éphéméride du jour.
« Face au monde, de toute notre âme, sur nos gloires, sur nos tombes, sur nos berceaux, nous jurons de vivre et de mourir français ».