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9 Février 1879 – 9 Février 1936 : Jacques Bainville et la politique. Une conférence inédite.

dimanche 9 février 2025dimanche 9 février 2025 sur JSF
Jacques Bainville (1879-1936), de l’Académie Française, historien.

Il s’agit là d’une conférence inédite donnée en 1973 pour les étudiants d’Action Française de Marseille (URP). Son auteur ? Ludovic Vaccon, érudit et bibliophile marseillais, qui avait fondé dans sa jeunesse, avec quelques amis, le Cercle Jacques Bainville de la cité phocéenne. Des souvenirs, des citations, composent ce portrait de Bainville et en donnent une connaissance générale de première main.  C’est Eric Zemmour qui l’appelle « le grand Bainville ». Y compris dans les prétoires. (Archives Gérard POL).    JSF 

JACQUES BAINVILLE et la POLITIQUE

Si cette causerie peut prétendre à quelque intérêt, c’est uniquement parce qu’elle sera fondée sur des textes et des souvenirs.

Malgré la règle de silence qu’on semble s’être imposée à l’égard d’un des mouvements d’idées les plus importants de notre époque, le souvenir de Jacques Bainville persiste. Personne jusqu’à présent n’a osé soutenir qu’il ne fût l’un des grands historiens et l’un des esprits les plus perspicaces de notre temps.

Son Histoire de France, son Napoléon, constituent l’un des modèles du genre. Si prématurée que fut sa mort, les œuvres, les articles qu’il a laissés demeurent une somme inépuisable de renseignements, de comparaisons et de vues fulgurantes sur l’avenir.

Esquisse d’un portrait

L’homme était la simplicité même. On le disait froid, distant. C’est qu’il était réservé.

S’il m’est permis de rappeler un souvenir personnel : il nous recevait un jour à la Revue Universelle qu’il avait fondée. Il accueillait en souriant notre admiration aussi spontanée que juvénile, et pourquoi ne pas le dire : un peu naïvement provinciale.

« Dans votre ville, nous disait-il, je ne suis jamais passé sans que revint à ma mémoire le mot de Madame de Sévigné qui, après avoir décrit le pittoresque de la cité ajoutait : « l’air en gros y est un peu scélérat ».

Nous lui disions notre étonnement devant la confirmation par les faits de ce que nous appelions : ses prophéties. Il nous répondit : « N’exagérez rien, il ne fallait que du bon sens, il n’y avait qu’à suivre les causes et la logique des conséquences. »

La clarté, l’élégance de son style, c’était le reflet de l’homme tel qu’il se présentai : net, précis, pudique. Cette pudeur, cette mesure marquent tous ses écrits. Certains les confondaient parfois avec de la sécheresse, et même avec un scepticisme hautain. Ils oubliaient volontairement qu’il avait écrit dans ses Maximes et Réflexions :

« Je puis conclure à l’indifférence, à l’inutilité de tout. C’est bien si, pour mon compte je suis résolu à endurer les suites de la sottise en me consolant de ce que je souffre par l’âcre plaisir que procure le spectacle de l’universelle insanité Mais le moins forcené, le plus désabusé des Juifs l’avait déjà dit : nous aurons les conséquences. Et nous les aurons tous. Elles viendront chercher l’ironiste et le philosophe. On ne sépare pas son sort de celui des nations. Ou bien on ne l’en sépa­re qu’à condition de renoncer à soi-même et se moquer du genre humain. »

L’accuser d’indifférence c’est aussi oublier la sensibilité aigre qu’il dissimulait parfois sous le voile de l’ironie. On l’a toujours connu fidèle à ses opinions et surtout fidèle à ses amitiés.

Parlant de Maurras il disait : « Je ris beaucoup quand je vois traiter Maurras comme un homme ordinaire. On est prié de ne pas s’adresser au concierge mais à l’altissime. Qu’on se rappelle aussi que le désintéressement de Maurras est absolu. Henri Vaugeois appelait Maurras le  » Noüs « , c’est sa significa­tion la plus vraie. »

Quand, à l’Action Française, on apprit l’élection de Bainville à l’Académie, on se réunit autour de lui, Maurras survient, Bainville s’approche et débute ses remerciements spontanés par ces mots : « C’est à vous que je dois tout. »

N’est-ce pas la réponse la plus nette à ceux qui voulaient à tout prix voir des différences entre les deux hommes et suggérer même des antagonismes.

Léon Daudet et sa femme ont dit de quel secours leur avaient été la présence et l’affection de Bainville lors de l’assassinat de Philippe Daudet, au moment même où l’incertitude douloureuse pesait sur la fin tragique de l’enfant.

Après avoir trop rapidement essayé de tracer ce portrait, venons-en à étudier la démarche de son esprit.

Jacques Bainville était le fils d’une famille bourgeoise et républicaine où la lecture dm Temps était en quelque sorte héréditaire. Il fit ses classes au Lycée Henri IV où il avait comme compagnon Georges Grappe le futur biographe de Fragonard et Valéry Larbaud. Gorges Grappe rappelle avec beaucoup d’émo­tion ses années de jeunesse où la précocité de Bainville, son intelligence, sa passion pour l’Histoire et la littérature en faisait déjà un être d’exception parmi ses camarades. Bainville pensa un instant, pour donner satisfaction à sa famille, pousser ses études vers la médecine, mais son amour les lettres le détourna de cette voie. Il fit alors son Droit ce qui lui laissait de grands loisirs. Ainsi, il put avant l’âge de 20 ans approcher les milieux littéraires vers lesquels il se sentait attiré.

Quel était alors son état d’esprit ? Parisien de Vincennes il était un vrai fils d’Ile de France. Il n’aimera jamais le romantisme, ni les cœurs à nu. Ne dira-t-il pas dès son jeune temps : « Il y a quelque chose de grave et même de rude dans cette Ile-de-France dont le ciel est pourtant gris quand il est gris perle. »

Bainville était libéral et même légèrement radical lors­qu’il fit son premier voyage en Allemagne d’où il devait rappor­ter un livre sur Louis. II de Bavière et un changement dans ses opinions politiques.

Retour d’Allemagne à vingt ans

On a conté la chose maintes fois. Le fait est cependant si remarquable qu’il vaut la peine qu’on le redise.

La tenue de l’Allemagne impériale en ce début du/siècle : l’ordre, la propreté qui y régnait, un air de bonne maison, le firent profondément réfléchir. Les différences entre la France et l’Allemagne au point de vue organisation tenaient-elles essentiellement aux natures des deux peuples ?

Le peuple français qui, dans son immense majorité est, dans le privé, travailleur, économe, probe, amoureux de l’ordre et de la clarté ; le peuple français qui aime la famille, le respect de la loi, la civilité et la convenance, ce même peuple goûterait-il aussi la prodigalité, le laisser-aller, le désordre, la grossièreté, la gabegie, lorsqu’il s’agit de son propre gouvernement ?

Le jeune Bainville se posait ces questions . Il ne devait pas se les poser longtemps. En esprit, il avait condamné des institutions qui en mettant l’envie et la haine à la base des rapports des Français entre eux, avaient ruiné l’ordre véritable

A son retour, à la première gare française, Bainville deman­dait à la marchande de journaux un exemplaire de la Gazette de France. Il était devenu monarchiste par réflexion personnelle. C’est si vrai, que Maurras disait un jour en riant : « Bainville est dans sa génération le seul royaliste de raison que je n’ai pas amené à la monarchie. »

Bientôt ces deux hommes allaient se rencontrer. On était aux environs de 1900. Maurras entreprenait son œuvre et com­mençait l‘Enquête sur la Monarchie. Il collaborait en même temps à la Gazette de France où allait bientôt écrire Jacques Bainville. C’est là dans la Revue des Revues que le jeune écrivain fit son apprentissage de journaliste.

Le livre Louis II de Bavière fut d’abord refusé par plusieurs éditeurs. Il parut sous la couverture bleue de la vieille Librairie Académique Perrin. Le livre était dédié à Maurice Barrès. Maurras en rendit compte en ces termes : « M. Bainville s’est employé à conter de sang-froid l’existence de ce souverain idéaliste exploité jusqu’ici par tout ce que les lettres françaises rassemble de romantiques attardés. Il a exécuté ce plan avec une rigueur, une sagesse, une paisible égalité de style et dé pensée qui pourront étonner les uns et faire aussi trembler les autres. Il a fait à 20 ans, et du premier coup, ce qui se réussit difficilement à 40, et moyennant beaucoup de peine et de talent : un solide livre d’Histoire. Je ne vois point d’exem­ple d’une lecture aussi étendue au service d’une critique aussi adroite et d’une intelligence littéraire aussi prompte. »

Quel magnifique éloge et quelle vue clairvoyante sur la desti­née de ce jeune écrivain qui allait être bientôt au premier rang des collaborateurs de l’Action Française, petite revue grise qui se transformerait en journal quotidien. dont je n’ai pas besoin de vous rappeler l’influence et la position magistrale dans la France contemporaine.

Pendant plus de 30 ans, chaque jour que Dieu faisait, Bainville a écrit dans plusieurs journaux. Il menait cette tâche quotidienne avec une égalité d’humeur et d’esprit qu’on n’a vue jusqu’ ici à aucun autre.

L’ Action Française, Candide, La liberté, le Petit Parisien, le Capital, la Nation Belge, l’Eclair de Montpellier se partageaient ses articles.

De plus, il dirigeait la Revue Universelle où chaque quinzaine il écrivait des Lectures aussi riches de substance et d’érudition qu’aisées de style et de vivacité allègre.

Au milieu de cette besogne écrasante, il trouvait le moyen de composer de nombreux livres.

Cet énorme labeur ne se bornait pas à écrire. Il fallait aussi mettre chaque jour au courant sa culture et son information : politique étrangère, économie politique, finance, bourse, Histoire et particulièrement histoire diplomatique, chronique des livres, du théâtre, des arts, variétés, anecdotes, relations de voyage, cet homme n’était pris en défaut sur rien.

Lucien Dubech, le critique théâtral, a dit un jour : cet homme est capable de tout, s’il avait voulu faire des souliers il eût été meilleur cordonnier qu’un autre.

Citons à ce sujet un trait peu connu : c’est par hasard que Bainville a tenu la rubrique de la politique étrangère à l’Action Française. Le journal payait peu ses collaborateurs. Maurras avise Bainville qui était chargé de questions historiques et littéraires et, tout à trac, lui dit : Untel s’en va, vous ferez la politique étrangère. Grimace de Bainville. Maurras l’arrête : « Vos reproches je ne peux pas les entendre, votre grimace je la mets dans ma poche, vous avez toutes les qualités pour prendre la rubrique. »

Comment Bainville trouvait-il le temps d’accomplir un travail aussi considérable ? On peut en effet répartir sur plusieurs mois la composition d’un ouvrage, parfois sur plusieurs années. Mais, la rédaction de plusieurs articles qui doivent paraître le matin ou le soir même est un véritable tour de force.

Travail & principes

A quelqu’un qui lui demandait : « Vous devez travailler sans arrêt ? Sinon, comment feriez-vous ? » Il répondit simplement : « Non. Je règle mon temps. »

Robert Kemp, qui collaborait avec lui à La Liberté et Léon Daudet (photo) qui, à l’Action Française, s’asseyait en face de lui, nous ont parlé de la méthode de Jacques Bainville journaliste. Quand il arrivait à la salle de rédaction, il avait déjà lu les journaux et la traduction des journaux étrangers, ceux qu’il ne lisait pas dans le texte. Dans le chemin, il avait réfléchi, il avait choisi son sujet. Il écoutait un instant ceux qui étaient autour de lui. On lui posait des questions, sa réponse était presque toujours : « C’est facile, c’est relativement simple. » Robert Kemp a défini l’étonne­ment de ses confrères : « Bainville possédait à merveille l’algèbre des idées. Sa virtuosité faisait songer à Henri Poincaré qui en mathématique sautait de l’énoncé à la formule finale. »

Puis d’un geste familier faisant tinter un trousseau de clefs dans sa poche il s’asseyait, tirait sa montre, la posait sur la table ; l’article se réglait sur les aiguilles de la montre. A l’heure dite il était fini, relu, une rature ou deux, puis le tout donné à la composition.

Que de fois l’avons-nous entendu dire : « je vais rédiger l’article de l’A.F., je viens de le parler avec vous. »

Le don qui frappait le plus en lui était l’art de rendre intelligibles les questions les plus ardues. Finances, politique étrangère, rares sont ceux qui peuvent se faire une opinion de première main, pourrait-on dire, sur ces problèmes qui exigent des connaissances approfondies et une attention soutenue. Quand on lisait un article de Bainville on ne disait pas : « j’ai compris. » ç’aurait été le signe qu’on avait conscience de l’effort. Non, on se disait : « je le savais ». On finissait presque par se convain­cre que c’était naturel et qu’on avait vu clair tout seul. N’est-ce pas là le plus haut mérite d’un journaliste ?

Pour Bainville ce don était presque accessoire si l’on pense à sa faculté de déduire les effets des causes et à plonger un regard clairvoyant dans les ténèbres de l’avenir.

C’est ici qu’il faut passer au sujet essentiel que vous avez bien voulu me demander d’essayer d’examiner avec vous.

Nous allons le faire à la lumière des écrits bainvilliens.

« La politique consiste essentiellement à prévoir. L’expérien­ce est la seule technicité de la politique. On doit se demander si les préceptes qui servent à conduire les Etats aussi bien que ceux qui servent à conduire la vie des particuliers, chacun ne doit pas les avoir d’abord vécus, éprouvés, gagnés sur la résis­tance des choses par ses propres échecs et par ses propres succès, avant de se les formuler à soi-même. »

Vous reconnaissez là des idées qui vous sont familières et que seuls les esprits faux peuvent nier.

Bainville ajoutait à ce précepte celui qu’il empruntait au Cardinal de Richelieu : « En matière d’Etat il faut prévoir et pé­nétrer de loin les affaires et ne pas appréhender tout ce qui paraît formidable aux yeux. » Il le complétait par un autre du Cardinal de Bernis qui faisait écho à cette idée à un siècle de distance : « Il faut tout calculer et ne pas tout craindre. »

Ce sont les bases sur lesquelles se fondait sa réflexion et son étude quotidienne de l’événement.

S’adressant à Maurras (photo avec Daudet)  il lui dit un jour : « Vous ne cachez pas votre secret, vous l’avez dit vous-même en vers et en prose, vous en livrez la clef quand vous répétez :  « Ce qui m’étonne ce n’est pas le désordre c’est l’ordre. » Mais je crois que vous êtes rare­ment entendu. »

Il avait adopté à propos de la France et de la Monarchie cette idée de Joseph de Maistre : « La France n’a jamais été et ne sera jamais une République elle n’est qu’une Monarchie en révolution, seule la monarchie peut régner en France. Elle règne par l’ordre si elle est le gouvernement existant en fait. Dans le cas contraire elle marquera son absence par des troubles et ce sera là encore une façon inverse de régner. »

Cette pensée dans sa tournure elliptique peut paraitre obscu­re au premier abord. Mais si vous appliquez ce texte aux années que nous venons de vivre vous verrez clairement que ces intermit­tences de monarchie ou d’absence de monarchie, caractérisent notre époque.

Parlant de la démocratie Bainville dit : « Les machines à moudre les mots qui étaient de formation juridique et avocassière ont fait une politique destructrice, brutale et sanglante. Les belles âmes d’aujourd’hui de préparation cuistre et consistoriale apporteront encore plus de désordres et de ruines par leur socialisme et leur humanitarisme enfantin. »

De la démocratie et la Révolution

Me permettez-vous de rappeler que ces lignes avaient été écrites avant 1914. Je ne résiste pas au plaisir de vous citer ce qui suit : « Ce que la démocratie veut par-dessus tout ce n’est point la paix, c’est l’égalité. Il est doux au pauvre de mourir sachant que le riche meurt comme lui. »

Et encore : « On pourrait presque dire qu’un monde si fier de sa civilisation prend modèle sur les colonies animales. On songe à l’effrayante description des termitières selon Maurice Maeterlinck. On dirait que la cité future qui s’élabore est calquée sur cette citée d’insectes et que, pareils aux termites les hommes seront les esclaves de la vie collective. »

C’est cette idée que vous retrouverez chez Paul Valéry quand, sous l’occupation allemande, il écrivit en 1943 son fameux discours sur Voltaire.

Pour en rester aux idées générales sur la démocratie et l’égalité je vous lirai encore ceci :  « Dans la dissociation définitive qui se fait par les progrès de la démocratie et du socialisme entre la liberté et l’égalité le médecin, représentant des professions qu’on appelait autrefois libérales, devient réactionnaire comme l’individualisme lui-même. Il y a là le principe d’un nouveau classement des idées et de nouvelles positions idéologiques. Le concept de liberté retrouve un avenir contre la démocratie nécessairement égalitaire, c’est à dire : sociale et socialiste. »

Que pensait-il de la révolution en général ?

« L’idéalisme révolutionnaire est incorrigible. Rien, pas même l’infortune ne l’instruit jamais.

Recommencez une révolution, une vraie, n’importe où et n’importe quand, vous obtenez toujours les mêmes manifestations, les mêmes personnages, les mêmes victimes et surtout les mêmes idées. Car le nombre des idées entre lesquelles l’esprit humain a le choix est court. La preuve en est que la Révolu­tion française alla d’une traite au communisme.

Ce qui constitue l’intérêt caché mais peut-être le plus certain de la Révolution française, ce qui fait qu’on en lit toujours les récits avec la même passion, c’est qu’il n’y a pas d’histoire où l’on voit mieux et dans un raccourci plus dramatique que nos actes nous suivent. Ce n’est pas la morale, c’est la fatalité de l’expiation.

Dans la vie, nous payons toujours nos erreurs et nos fautes. On les a rarement payées à plus bref délai. C’est vrai à toutes les heures de la Révolution française. »

A ce propos, Bainville aimait souvent conter une anecdote qui pour tragique qu’elle fut lui paraissait savoureuse : Brissot le girondin, père de famille et démagogue, avait été un des plus farouches adversaires du Roi et avait voté la mort. Arrive la Terreur et le règne de Robespierre. Brissot est lui-même condamné à mort. Il écrit une lettre à ses accusateurs dans laquelle on retrouve mot pour mot, la noblesse en moins, et la phrase plus ampoulée, la lettre de Louis XVI à la Con­vention. Bainville disait : « Ce qui est plaisant dans cette terrible histoire, c’est que les conséquences ont été immédiates. »

Nous allons maintenant relire une pensée qui cadre avec nos préoccupations électorales du jour.

« Comment au cours du XIXe siècle, et dans un pays de bourgeoisie, la faveur de cette bourgeoisie est-elle revenue à des événements dont la seule image, apparue aux journées de juin I$48, ou pendant la Commune de 1871, inspiraient une sainte horreur ? Ce serait à chercher. Il se peut que les bourgeois aiment les révolutions à distance, au coin du feu, quand l’ordre règne dans la rue, quand il n’y a pas de danger, que l’émeute ouvre les portes des prions et assassine un Président de Chambre (en 1789 il s’appelait Flesselles), quand on n’a à craindre ni l’emprunt forcé, synonyme du prélèvement sur le capital, ni la loi du maxi­mum, ni la paire de chaussures à 200 louis, ni le paquet d’assi­gnats à 2 sous.

Une fois le péril passé il naît ce qu’on appellerait aujour­d’hui une mystique de la révolution. Etonnante mystique bourgeoise On pense à M. Thiers qui dans ses livres de jeunesse glorifiait 1789, qui excusait Danton pour les massacres de Septembre, quitte à fusiller les émeutiers de 1871 et à exécuter les communards qui avaient massacré les otages. » (Photo).

En 1973, avec l’expérience que nous avons vécue il y a à peine cinq ans, croyez-vous qu’il y ait quelque chose de changé ?

Venons-en maintenant à des questions qui étaient d’abord étrangères à Bainville, auxquelles il a appliqué son attention pénétrante et qu’il a éclairées ensuite d’une manière incomparable.

Economie politique ?

Il s’agit de finances’, publiques et privées, que nous désignons sous le nom prétentieux d’Economie Politique.

Qu’en dit-il ?

« Les économistes comme les médecins en savent tout de même un peu plus que ceux qui ne savent rien. Seulement, leur science s’applique à une matière qui est encore plus complexe que le corps humain et qui est vivante comme lui, de sorte que la combinaison des nombreux éléments en présence et la réaction des uns sur les autres produisent des effets qui échappent à un calcul rigoureux et à un raisonnement précis. De là, de grandes incertitudes et souvent, du moins en apparence, de déconcertantes contradictions.

Nous en savons sur la circulation des richesses à peu près autant qu’on en savait sur la circulation du sang au temps de Charlemagne. »

Alors que la plupart des capitalistes ont en quelque sorte un peu honte de leur richesse, et que ce nom de capitaliste leur paraît une injure, écoutons ce que Bainville dit du Capital :

« Aujourd’hui, nous savons encore mieux qu’autrefois que le hideux capital devrait être appelé le Divin Capital. Sans lui, pas de science ni d’art. sans lui, pas de ces études désintéressées grâce auxquelles se réalisent toutes les améliorations. Si les études médicales deviennent trop coûteuses, parmi combien de sujets se fera la sélection des chercheurs ?

Or, dans la même mesure que le capital, s’affaiblissent les classes moyennes qui sont le plus solide support de la civilisation, parce que c’est d’elles que sortent sans cesse les talents.

La civilisation romaine a succombé avec la ruine de la bourgeoisie municipale et elle s’est réfugiée longtemps dans les monastères, parce que tans les temps de pauvreté, les seuls hommes qui puissent se livrer aux travaux de l’esprit, aux travaux qui ne rapportent pas d’argent, sont ceux qui n’ont ni femmes ni enfants, qui se sont affranchis des soucis de la vie matérielle. »

Bainville après l’échec du cartel des gauches et le premier effondrement du franc (1924 à 1926) avait écrit ceci : « Les préoccupations financières sont de nos jours plus obsédantes qu’avant parce qu’on a vu en Europe que les révolutions de la monnaie troublent l’existence des particuliers. Elles bouleversent toutes les notions que l’on croyait avoir sur la fortune et sur l’argent. Il semble bien cependant qu’à chaque fois qu’on explore l’histoire financière, encore plus inconnue que l’autre, ce qui n’est pas peu dire, on y fait des découvertes. Elle montre que le passé a connu tout ce que nous voyons aujour­d’hui. »

Nous ajouterons que Bainville fut consulté par Raymond Poincaré (photo) au moment de la stabilisation du franc en 1926. Ce n’est pas un secret de dire qu’il fut écouté. Raymond Poincaré voulait réévaluer la monnaie étant donné la confiance qu’il avait reconquise et le grand succès de l’emprunt qui avait été lancé à ce moment-là. Bainville le déconseilla de prendre cette mesure. L’expérience que nous avons acquise depuis lors en matière de tripatouillages de monnaie et de leurs conséquences sur la vie économique de la nation nous prouvent que Bainville avait alors raison. Il serait trop long d’expliquer en détail pourquoi. Vous le savez, du reste. Bainville dans sa prescience l’avait compris.

Il avait aussi compris ce qui allait se passer dans notre époque où règnent les régimes de Sécurité Sociale, d’abord librement consentis, puis rapidement imposés.

« Il est curieux d’observer que le Socialiste et le Communiste se font les mêmes illusions que le bourgeois. Ils s’imaginent, tout aussi naïvement que, derrière le guichet de l’Etat, un représentant de la providence est assis et répartit la manne céleste sous la pré­sentation d’un coupon, d’un livret ou d’une carte. Ils se figu­rent qu’il y aura toujours de l’argent, que, s’il n’y en a plus, il suffira de voter des impôts, et que, si l’impôt s’épuise, il suffira d’imprimer du papier monnaie. L’humanité moderne croit au miracle de la rente perpétuelle. »

Au fond, quelle est la destinée du Capital ? Bainville nous le dit :

« Tout capital qui ne périt pas brutalement, meurt lentement. Créé par l’effort il ne peut durer que par la persistance du même effort. C’est le principe bien connu de l’ancienne bourgeoisie française : « Toute fortune qui ne s’accroit pas diminue. » La conservation du Capital, c’est son renouvellement obligatoire. C’est donc encore l’épargne, c’est-à-dire pour aller au fond des choses la privation. »

Si courts que soient ces extraits ils suffisent, pensons-nous, à donner une idée de la pensée de Bainville en Economie Politique.

Etudions maintenant un aspect plus connu de son œuvre : la Politique étrangère.

On dirait aujourd’hui : Géopolitique

Il y a consacré une masse d’articles et plusieurs livres dont le plus prestigieux demeure les Conséquences Politiques de la Paix. Presque tous ces articles sont d’une clairvoyance incom­parable et inégalée s’il n’y avait à côté ceux de Charles Maurras.

Après sa mort, on a réuni en volumes et en les groupant par simi­litude de sujet (l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la Russie etc.) une grande quantité d’articles.

A la relecture de ces livres on est stupéfait, le mot n’est pas trop fort, de leur actualité.

Un des tout premiers qu’il ait écrit Bismarck et la France s’ouvre par une préface dont nous détachons ces lignes :

« L’œuvre glorieuse de notre monarchie ne fut pas seulement de faire la France, de la constituer morceau par morceau. Ce que nos rois avaient créé, ils l’entourèrent de l’admirable système de défenses et de protections, dont le chef-d’œuvre fut de maintenir dans leur état de « mosaïques disjointes » les deux pays que la France avait devancés par son unité : l’Allemagne et l’Italie. Pourquoi l’unité italienne et l’unité allemande ont-elles fini par être réalisées ?  Pourquoi les peuples d’outremonts et les peu­ples d’outre-Rhin eurent-ils au XIXe siècle le bonheur de sortir de leur anarchie ? Pourquoi la France abandonna-t-elle sa politique naturelle, sa politique tutélaire, et renonça-t-elle de gaieté de cœur à ce privilège qui faisait sa sécurité, de n’avoir sur ses frontières de l’Est au lieu de puissants empires, que des voisins divisés ? Comment cette faute a-t-elle pu être commise ? Ici l’Histoire seule répond. Dès que la France a été privée de ses chefs, de ses conducteurs et gardiens naturels, de ses Capétiens nationaux, on a vu, par une fortune inattendue les maisons rivales sortir de leur médiocrité, les Hohenzollern et les Savoie ceindre de nouvelles couronnes. Ce qui était naturel se produisit : à tout affaiblissement de la monarchie en France a correspondu l’accroissent des monarchies rivales et ennemies. »

Ce livre a été écrit parallèlement à celui de Kiel et Tanger de Charles Maurras. Vous n’ignorez pas que dans un discours récent le plus haut personnage de la République vient de faire référence à ce livre et qu’il s’est même étonné de la vision prophétique qui s’y trouvait.

Toujours dans cette préface de Bismarck et la France nous lisons :

« Quel principe plus que celui des nationalités mérite d’être appelé un principe de gauche. La démocratie et le libéralisme l’ont considéré et le considèrent encore comme un article essentiel de leur programme. Thiers et Proudhon libérés par leur intelligence avaient fini par dénoncer ces périls. Alors toute la gauche les accusa de défection et leur infligeant la suprême injure les traita de réactionnaires.

C’est en effet la réaction qui nous eût sauvé des événements de 1870 et de leurs conséquences. »

N’oublions pas que ce livre était écrit avant 1914 et que nous avons eu comme conséquences : la guerre de 1914, la guerre de 1939. C’était vraiment persévérer dans l’erreur, c’était persévérer dans l’aveuglement.

Après la victoire de 1918, si cruellement, si chèrement payée, Bainville à son poste de vigie de la Nation Française écrivit Les Conséquences politiques de la paix, ce livre qui n’a pas vieilli d’une ligne, le pendant du Mauvais traité de Maurras.

Tout le monde connaît son mot célèbre sur le Traité de Versailles : « Une paix trop douce pour ce qu’elle a de dur. »

L’Allemagne allait être en proie à ses désordres, lorsque Bainville si attentif au destin tragique de la Germanie, écrivit dans la Revue Universelle un article dont je vous laisse apprécier la prémonition :

« Quand Louis II succombe, Bismarck et Wagner ont la victoire. Ils l’ont eue jusqu’en 1918 : cela est sûr. Mais bientôt l’Allemagne est tombée dans de nouveaux délires : germanisme, wagnérisme lui avaient tourné la tête. Elles ont eu leur poésie à elles, ces légions qui se lançaient vers Paris pour le détruire et qui, chemin faisant massacraient et dévastaient par enthousiasme et par système. Elles étaient enivrées par l’hydromel de Wagner. Aux tranchées qu’elles creusaient sur la terre de France, elles donnaient des noms de Hunding et de Siegfried ; tout un opéra guerrier jusqu’au jour où le crépuscule des dieux est tombé sur l’empire des Hohenzollern. Ces chutes violentes, les nerfs de la race semblent les demander. Elle s’y plait peut-être. Hans de Wolzogen, un des commentateurs de Wagner, a donné la théorie du rythme syncopé dans le drame musical. La syncope, l’arrêt brusque en pleine ardeur de vie, que suit tôt ou tard une renaissance : il y a là un besoin et une sorte de jouissance pour l’Allemagne. Son histoire est une histoire à éclipses. Celle du Moyen-Âge, nommé le grand interrègne, reste pour les Allemands un symbole profondément senti. Combien de temps durera l’interrègne nouveau ? Hindenburg et Ludendorff ont été vaincus.        Il n’est pas aussi certain que Bismarck et Wagner le soient. L’Allemagne garde ce que Bismarck lui avait donné, le résultat de la plus importante des guerres, celle de 1866, et les conquêtes essentielles de la Prusse, celles qu’elle avait faites sur les autres Etats allemands. Mais l’œuvre bismarkienne, l’unité allemande, demeure. Quant au wagnérisme, il est intact. Compris par les Français comme une musique, il l’est pour les Allemands comme Wagner a voulu qu’il fût : une conception du monde, une philosophie, un philtre magique à l’usage d’une seule race. »

N’est-ce pas la préfiguration de tout ce qui s’est passé par la suite ? Orchestré par les fanfares wagnériennes, nous avons vu surgir Siegfried qui a rassemblé les peuples germaniques. Ceux qui ont vécu Nuremberg, ceux qui ont vécu l’ascension hitlérienne ne pouvaient s’empêcher de relire cette page au fur et à mesure que se déroulaient les tragiques événements de la seconde avant-guerre.

Hitler arrive. Que dit Bainville ?

« Bien qu’il vienne d’Autriche, c’est un vrai héros germanique. D’une science toute fraîche, je vais vous dire pourtant à quoi il me fait penser et, ne riez pas. Le racisme plonge dans le passé des vieux Germains. Hitler c’est Witikind qui donna tant de soucis à Charlemagne.

Ce qui caractérise Witikind, c’est l’esprit de ruse. Il n’a pas son pareil pour provoquer des soulèvements, déterminer parmi les Saxons des manquements à la foi jurée.

Pour atteindre ses buts il a eu besoin d’une puissance d’intri­gue prodigieuse. Les historiens Francs ne s’y sont pas trompés et c’est avec raison qu’ils le qualifient de racine du crime, d’excitateur de perfidie. »

Si nous comparons ces pages à ce qu’on écrivait alors en voici quelques exemples, Bainville nous les donne :

« La bénédiction du Times ne manque pas plus à Hitler qu’elle n’avait en I87I manqué à Bismarck. Le Führer avait déjà été béni par l’Archevêque de Canterburry : « Pour l’immense, certain et somme toute bienfaisant réveil, qu’avait valu à l’Allemagne et à la Vie allemande sous toutes ses formes la remarquable révolution dont le nom de Herr Hitler est inséparable ». »

A quoi Bainville ajoutait ce commentaire, implacable :

« A quand pour le carnage, l’absolution donnée par le Primat de l’Eglise d’Angleterre ? »   

En France, en 1932, le chef du Parti socialiste M. Léon Blum qui, quatre ans après allait devenir Président du Conseil, n’écrivait-il pas après l’élection du Maréchal Hindenburg contre Hitler, dans le journal Le Populaire : « Hitler est fini. L’Allemagne démocratique a brisé les reins de l’aventurier. »

Vous me permettrez de n’ajouter aucun commentaire.

Notre maitre atteint d’un mal implacable n’avait alors que très peu de mois à vivre. Jusqu’au dernier jour, puisqu’il écrivait encore le jour même de sa mort un article qui parut le lendemain dans L’Eclair de Montpellier, il continua de mettre en garde les Français et de montrer d’où venait le danger.

Mort de Bainville, deuil de l’Etat

Le premier dans la presse il signala : « Une étoile qui montait dans un ciel rouge de sang ». C’était l’élection de Heinlein le premier nazi sudète élu au parlement Tchécoslovaque.

C’est lui qui écrivit sous le titre « Les liaisons dangereuses » l’article qui évoquait le danger de se fier à la Russie dans le cas d’un conflit avec l’Allemagne.

Enfin, je jour de sa mort il rédigeait ces lignes sans aucune rature : « La Tchécoslovaquie, Etat nouveau sorti d’une conception d’intellectuels nationalistes et démocrates, est géographiquement mal située, ethniquement mal composée, avec une forte proportion d’habitants de langue allemande travaillés par le régime nazi. En cas de conflit, les Allemands seront en quelques heures au cœur de la Bohème. »

Il ajoutait : « Au total avant de se réjouir d’une nombreuse clientèle, la France doit savoir ce qu’elle peut espérer de tant d’amis et ce qu’ils espèrent d’elle. En cas de guerre, il faut savoir surtout si, après avoir servi de prétexte à la provocation et à l’agression, l’aide qu’ils demanderont ne sera pas plus grande que celle qu’ils pourront fournir. »

N’était-ce pas, en traits fulgurants, l’histoire que nous allions vivre en 1938 et en 1939 ?

Pour caractériser Jacques Bainville et son influence, nous ne saurions le faire mieux qu’en reprenant ce que Charles Maurras a écrit le jour où Bainville est mort.

Dans l’Action Française encadrée de deuil, le titre de l’article de Maurras était celui-ci : Deuil de l’Etat . Il y disait :

« Qu’est la douleur de notre amitié, qu’est même l’épreuve infligée à toute l’Action Française auprès du deuil de la patrie ?

On dira, nous avons quelque temps devant nous pour le dire, tout ce que l’esprit français doit à cet esprit, tout ce que l’œuvre entière de Jacques Bainville a rappelé à l’ingrate mémoire de notre pays, tout ce qu’elle a fait revivre de forte vérité, féconde, nécessaire.

On dira, son bienfait des années d’avant-guerre, de guerre, ou d’après-guerre. Ce qui ne peut pas être mesuré, ce qui doit déchirer les cœurs patriotes, c’est le sentiment net, clair, certain, des services qu’il eût rendus mais ne rendra point.

Ses principes nous restent. Ses avis, ses graves avertissements du semestre écoulé. Mais où est son autorité ? Où est ce flambeau tranquille, égal rayonnement aux pointes aigües, aux pénétrations sans répliques ?

Qui saura élever et répandre cette lumière, faite d’autant de passion retenue que de raison surexcitée ?

On n’y résistait point. Non, personne n’y résistait. Tout le monde éprouvait la nécessité de la prendre en considération et de n’en point refuser l’audience. C’est un irremplaçable pouvoir moral qui périt. Nous avons le devoir de remarquer qu’il ne périt point sans avoir mis en garde l’inepte monde officiel contre son inepte combinaison du traité avec Moscou, mais une dernière offensive, un surcroit de suprême instance aurait été indispensable, et, seul, Jacques Bainville pouvait l’asséner à nos criminels. Ils échappent à cette vérité comme à cette justice. Le deuil de Jacques Bainville emporte des lambeaux du salut public.

C’est l’éclipse de ce que nos pères appelaient d’un terme trop général et mal compris, la raison d’Etat. La raison d’Etat française habitait dans Jacques Bainville. Nous étions quelques-uns à le sa­voir et à agir en conséquence. Où a-t-elle émigré ? Qu’est-elle devenue ? Le grand conseiller secret de l’Etat français, celui que les pires même reconnaissaient et, sans jamais l’écouter, enten­daient forcément (il les obligeaii4 à l’entendre), où est-il ?

De quelle compensation terrestre et humaine pourra être payée cette affreuse spoliation ? »     ■

Publié le 17.08.2019 – Actualisé le 9.02.2024

Categories Activités, Presse, Mouvement, Idées, Histoire, Culture & Civilisation, Lire Jacques Bainville
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Enquête sur la monarchie. (Édition de 1925), 39 €, 836 p.

Le manifeste royaliste en ouverture du XXe siècle ! (Parution courant 1900). Maurras y pose la célèbre question : « Oui ou non, l’instauration d’une monarchie héréditaire, antiparlementaire traditionnelle et décentralisée est-elle de salut public ? » !   

L’Avenir de l’intelligence, 25 €, 244 p.

Une étude de l’histoire politique et intellectuelle du XVIe au XXe siècle, où Maurras à montre comment les intellectuels et artistes attachés à produire des œuvres de l’esprit sont passés « de l’autorité des princes de notre Sang sous celle des marchands d’Or », les immenses fortunes industrielles et bancaires qui limitent la liberté de l’esprit. Maurras en appelle à une alliance entre les intellectuels et le patriotisme des Français pour renverser cette mécanique.

Kiel et Tanger, 29 €, 428 p.

Maurras y constate la tragique infériorité du régime républicain en matière de politique internationale, spécialement face à la menace allemande de l’époque. Prévoyant la guerre à venir il conclut à la nécessité de remettre un roi à la tête du pays. Prolongeant le réalisme de la pratique capétienne des relations internationales, ancêtre de la pensée géostratégique française.

La Démocratie religieuse, 31 €, 620 p.

Parution en 1921, compilant trois textes préalablement écrits par Charles Maurras : Le Dilemme de Marc Sangnier (1906) – – La politique religieuse (1912) – – L’Action française et la religion catholique (1914). Cet ouvrage voit dans la démocratie une religion nouvelle qui vide le politique de sa puissance.

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Léon Bloy, Le salut par les juifs, avant-propos de Laurent James, 20 €, 156 p.

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