
Par Paul Sugy
Cet article qui n’appelle pas de commentaire mais donne d’intéressantes informations est paru dans Le Figaro du 29 avril.
À Bourbon-Lancy, la statue de Saint Louis échappe à l’effacement au nom de la laïcité, grâce à La France en partage. « Victoire pour notre mémoire collective et notre patrimoine culturel ! », s’est réjouie cette association qui milite pour « le respect de l’héritage culturel de notre pays face à ceux qui veulent se servir de la laïcité pour l’effacer », après la décision rendue par le tribunal administratif de Dijon le 22 avril. [Extrait de Boulevard Voltaire qui a aussi publié sur le sujet un article d’Alienor de Pompignan]
Depuis 2020, le sort d’une statue de Saint Louis sur un bâtiment public de la ville de Bourbon-Lancy suscite la polémique. Le tribunal administratif de Dijon a tranché : la statue d’un roi de France, fût-il un grand saint de l’Église, n’est pas un signe religieux au sens de la loi de 1905.
Au nom de la loi de 1905 qui prévoit la neutralité religieuse de l’État et la stricte séparation entre la sphère publique et les Églises, les tenants d’une application scrupuleuse de la laïcité n’en finissent plus de faire la chasse aux statues. Ils ont ainsi déboulonné la Vierge sur l’île de Ré ou Saint Michel aux Sables d’Olonne, invoquant la «libre pensée» – bien qu’en réalité la mère ou les bons anges du Seigneur n’aient fait que se déplacer de quelques mètres, pour ne plus faire à l’espace public l’impolitesse d’y tenir leur socle et aller trouver refuge dans des endroits privés.
Le pauvre roi Louis IX, qui régna sur la France au XIIIe siècle, a connu le même sort funeste dans une commune de Saône-et-Loire (71), au motif que les croyants le nomment plus communément Saint Louis. Une statue à son effigie trônait fièrement sur la façade d’une école catholique de la commune de Bourbon-Lancy, mais elle a été déplacée dans le jardin de la maison paroissiale voisine après le rachat des bâtiments par la mairie, qui y a installé un centre d’animation sociale et culturelle. Les pouvoirs publics ont demandé de déplacer la statue et une subvention généreuse de la CAF a même été subordonnée à la condition du «retrait des signes religieux ostentatoires», notamment la statue de Saint Louis.
Saisie par une association défendant l’héritage culturel de la France et baptisée «La France en partage», représentée par Me Henri de Beauregard, la justice a estimé dans une décision rendue le 22 avril dernier par le tribunal administratif de Dijon que cette condition était illégale, et que la présence d’une statue de Saint Louis dans un bâtiment public ne portait pas atteinte à la laïcité.
La justice a donc retoqué les modalités d’octroi d’une subvention par la CAF en 2020 au projet porté par la mairie, car cette décision d’aide financière exigeait explicitement de retirer la statue de Saint Louis.
Dans sa décision, le tribunal écrit notamment que «la statue en litige, qui représente Louis IX, également connu sous le nom de Saint Louis, couronné et revêtu d’un manteau orné de fleurs de lys, ne présente pas le caractère d’un signe ou d’un emblème religieux au sens des dispositions de la loi du 9 décembre 1905, alors même qu’elle représente le roi de France portant dans sa main gauche, sur un coussin, la couronne d’épines, à la manière d’une couronne royale lors d’un sacre.»
La maire de Bourbon-Lancy, qui avait soutenu le déplacement de la statue, avait invoqué devant son conseil municipal des «jurisprudences» sur la laïcité qui obligeaient selon elle la ville à conditionner les travaux et la reprise des bâtiments au retrait de Saint Louis. Sans préciser quels arrêts, et dans quel contexte. Le tribunal de Dijon lui aura donc fourni cette fois une jurisprudence bien tangible, qui pourrait théoriquement permettre de replacer Saint Louis à la place qu’il occupe depuis 1880 dans ce bâtiment historique de la ville. ■ PAUL SUGY
Il faut arrêter avec ce remplacement destruction de statues qui sont notre histoire !!
On a crié suffisamment , contre la destruction des Bouddha géant d’Afghanistan et les destructions des Daech , on a déploré à juste titre la destruction du patrimoine de l’humanité ; alors ici ne lâchons rien de notre patrimoine , notre histoire, notre identité @