
Par Yves-Marie Sévillia.
Laurent Wauquiez propose une commission d’enquête sur l’islamo-gauchisme. Quid de l’islamo-droitisme, lui répond le RN.
Cet article est paru hier 5 mai dans Boulevard Voltaire. Il rappelle opportunément les limites de la confiance que les patriotes doivent accorder aux élus de droite pour combattre l’islam radical. Il pointe au contraire leurs compromissions avec ce dernier. Comme tant d’autres de leurs compromissions tous azimuts : l’atlantisme, l’européisme, le mondialisme économique comme culturel ou sociétal, tout ce qui contrevient à l’identité de leur patrie. De la nôtre, au fait, qui a de tout autres exigences. Aux dérives en trahison de cette droite-là, Laurent Wauquiez n’est pas le dernier. C’est plutôt le contraire !

On ne compte plus les propositions chocs de Laurent Wauquiez. Alors qu’il souhaite la création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’islamo-gauchisme, Jean-Philippe tanguy (RN) lui rappelle de ne pas oublier d’enquêter en ce domaine sur les compromissions des élus de droite.
Dans sa compétition avec Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez cède à la surenchère des propositions virilistes. S’exprimant dans le JDD, dimanche 4 mai, le député de Haute-Loire affiche une fermeté inédite depuis longtemps, chez les Républicains.
Après l’envoi des OQTF à Saint-Pierre-et-Miquelon, la nouvelle idée phare du député-candidat consiste à créer une commission d’enquête sur les liens entre La France insoumise et les réseaux islamistes. Boulevard Voltaire est revenu largement sur le meurtre d’Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard et le procès en islamophobie que La France insoumise a monté de toutes pièces. L’indignation à géométrie variable est la marque de fabrique du parti de Jean-Luc Mélenchon, qui s’est précipité dans cette juteuse affaire électorale. « Il règne dans notre pays une forme de privilège rouge : une tolérance médiatique et politique coupable vis-à-vis des dérives de l’extrême gauche et de ses accointances avec les islamistes », dénonce Laurent Wauquiez, qui a soudain le vocable guerrier : « Ils sont le parti de la destruction nationale, un cheval de Troie de l’islamisme », affirme-t-il, citant en exemple les élus LFI Rima Hassan ou encore Raphaël Arnault.
« Cordon sanitaire autour de LFI »
Laurent Wauquiez propose un « cordon sanitaire autour de LFI », estimant qu’« aucun accord politique n’est possible avec un parti qui attaque les fondements mêmes de la République ». Les réactions, au RN, n’ont pas tardé. Laure Lavalette s’est empressée de lui rappeler, via X, le désistement d’un candidat LR aux dernières législatives en faveur d’un candidat LFI. Au micro de Sonia Mabrouk, Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, a malicieusement invité Laurent Wauquiez à « élargir sa proposition aux islamo-droitards et aux islamo-hypocrites ». Mettant en accusation « ces maires de droite », l’élu mariniste a cité en exemple le maire de Saint-Étienne, « un ami de monsieur Wauquiez » qu’il dénonce comme un « islamo-droitiste de première catégorie ». Il s’en est aussi pris à Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, qu’il accuse de « s’être compromis avec des islamistes ». Aux élections régionales de 2021, un tract fustigeant « les 6 péchés islamiques de Xavier Bertrand » avait été diffusé par Damien Rieu, alors candidat RN aux élections départementales. Ce tract avait valu à Damien Rieu une plainte qui s’était soldée par un non-lieu. Le maire LR de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, se distingue, par exemple, par son adjoint en charge de la démocratie locale, Abdelouahb Bakli, un ancien membre du Bureau national de l’UOIF (l’Union des organisations islamiques de France), organisation proche des Frères musulmans. L’homme est aussi directeur du lycée privé musulman Al-Kindi, qui perdra à la fin de l’année scolaire son contrat d’association avec l’État pour des « manquements pédagogiques et des atteintes aux valeurs de la République », a annoncé la préfecture du Rhône, en janvier 2025.
Les compromissions d’élus sont loin d’être l’apanage de la gauche.
Les exemples sont légion. Prenons, par exemple, le cas de Valérie Pécresse, bien connue pour ses propos en faveur du voile à l’université aux côtés de l’influent Mohammed Henniche, secrétaire de l’Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis aux positions complaisantes avec la charia. Un homme proche de Patrick Karam, un des bras droits de l’ancien ministre de l’Enseignement. Henniche a, par la suite, contribué à la cabale sur les réseaux sociaux contre Samuel Paty. La suite, nous la connaissons. L’association Némésis avait dénoncé énergiquement toutes les compromissions de la présidente LR de la région Île-de-France. Il est intéressant d’évoquer Nicolas Daragon, ex-ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien et maire LR de Valence (Drôme), alors qu’une note du renseignement pointait, en 2023, l’influence des Frères musulmans sur le conseil municipal de la ville. Ce dernier avait autorisé, par exemple, l’agrandissement d’une école islamique proche des Frères musulmans, avant de faire marche arrière face à la polémique.
Il y a quelques jours, le maire UDI de Drancy (93) Aude Lagarde, épouse de Jean-Christophe Lagarde, qui fut maire de la ville de 2001 à 2017, se déplaçait à la mosquée pour réaffirmer à la communauté musulmane « son amitié et son soutien » et dénoncer le contexte et le climat d’« islamophobie ». L’édile n’a pas hésité à se couvrir d’un voile islamique à cette occasion.
Face aux discours particulièrement droitiers de Laurent Wauquiez et de Bruno Retailleau en campagne pour la présidence des Républicains, les patriotes ont de la mémoire. Ils savent que les compromissions permanentes des élus avec l’islam radical sont loin d’être l’apanage de la gauche. ■ YVES-MARIE SÉVILLIA
Islamogauchisme, islamodroitisme, finalement tous vont à la pêche aux électeurs et donc piétinent la France !