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Journal du Hard Power, ou l’affaire Epstein chroniquée par JSF

jeudi 12 juin 2025jeudi 12 juin 2025 sur Rémi Hugues

Pomme de discorde entre Elon Musk et Donald Trump, l’affaire Epstein est devenue un serpent de mer qui se retrouve régulièrement au centre du débat public. C’est aussi une affaire française, en témoigne la révélation faite par Médiapart sur la présence du nom de la n° 2 du gouvernement, Elisabeth Borne, dans les carnets noirs de feu Jeffrey Epstein, lequel fut aussi sulfureux que richissime.

Découvrez voici comment, depuis 2019, l’affaire a été traitée par Rémi Hugues pour JSF :

7 octobre 2019

Le feuilleton de lʼété de la presse occidentale a eu pour sujet le scabreux itinéraire dʼun enfant gâté de lʼoligarchie mondialiste, membre de la commission Trilatérale, le dénommé Jeffrey Epstein. Si la presse française a été timorée dans son traitement de cette affaire, les médias anglo-saxons ont quant à eux fait leur choux gras de cette sale histoire.

Les mœurs malsaines et déréglées de lʼhyper-classe

Leur révélations ont le mérite de mettre en lumière les mœurs des élites mondiales mobiles, que Karl Marx dans Les Luttes de classes en France décrivait comme non seulement décadentes mais surtout perverses et, paradoxalement, populacières :

« on voyait se reproduire la même prostitution, la même tromperie éhontée, la même soif de sʼenrichir, non point par la production, mais par lʼescamotage de la richesse dʼautrui déjà existante ; cʼest notamment aux sommets de la société bourgeoise que lʼassouvissement des convoitises les plus malsaines et les plus déréglées se déchaînait, et entrait à chaque instant en conflit avec les lois bourgeoises elle-mêmes ; car cʼest là où la jouissance devient crapuleuse, où lʼor, la boue et le sang sʼentremêlent que tout naturellement la richesse provenant du jeu cherche à se satisfaire. Lʼaristocratie financière, dans son mode de gain comme dans ses jouissances nʼest pas autre chose que la résurrection du prolétariat en guenilles dans les sommets de la société bourgeoise. »1

Entre le XIXème siècle et aujourdʼhui rien nʼa changé. Le comportement de lʼoligarchie financière est assimilable au mode de vie des racailles, ces héritiers des « apaches » des bas-fonds parisiens et des proxénètes du quartier du Panier à Marseille. La vox populi, signale Patrick Buisson, exulte en cœur : « On ne veut ni de la racaille des cités, ni de la racaille dorée que nous apportés Sarkozy dans ses bagages ! »2 La rapine, la violence et la manipulation sont le lot de lʼethos de lʼindividu appartenant à lʼ « hyper-classe ».

Celui-ci sʼefforce dʼassouvir son désir sans limite, à lʼombre des flics et des juges, qui en dernière instance peuvent être corrompus par de généreux pots-de-vin. À lʼombre surtout de la common decency – de la « décence commune » – du peuple, lequel est instinctivement rétif aux pratiques déviantes et a pour coutume de ne pas affectionner lʼexaltation de lʼhomosexualité, de la prostitution et de la pédophilie.

Le « conservatisme crasse » des masses populaires

Il suffit dʼécouter les chants des supporters de football – le sport populaire par excellence – pour sʼen convaincre. Les « enculés », les « pédés », les « putes », les « Marc Dutroux » ont mauvaise presse dans les stades, nʼen déplaise à Marlène Schiappa. Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (F.F.F.), qui connaît bien sa base, cʼest-à-dire la masse des petites gens qui payent les billets des matchs, sans qui « son » sport ne serait plus quʼun astre mort, lʼa parfaitement compris.

« Interrompre un match pour des faits de racisme, dʼaccord », estime-t-il, mais pour des chants appartenant au folklore footballistique, « cʼest niet ». Et peu importe si la bien-pensance – voire la rien-pensance, quand on écoute notre ministre Schiappa – les juge « homophobe ».

Cʼest sans doute pour ne pas heurter la sensibilité populaire que BFMTV et consorts nʼont pas attisé les braises incandescentes du scandale Epstein. Ce dernier, suspecté de trafic sexuel sur mineurs, ce qui lui a valu une arrestation le 6 juillet 2019 sur le sol américain alors quʼil revenait de Paris, est décédé dans sa cellule le 10 août, dans de très étranges circonstances. Ce qui nʼest pas sans rappeler la mort bizarre, en prison, du directeur du Bonnet Rouge Michel Vigo-Almereyda, un mois dʼaoût également, cent deux années auparavant, « étranglé au moyen dʼune cordelette ou dʼun lacet de soulier, assassiné, qui sait, pour lʼempêcher de parler »3.

Les rumeurs vont bon train sur la mort dʼEpstein : homicide déguisé en suicide ? Ou exfiltration maquillée en suicide ? Les commentateurs spéculent sur ce décès éminemment suspect.

Epstein et ses drôles de dames

Quoi quʼil en soit, tout cela montre à quel point sa vie aura été tumultueuse. Son jet privé baptisé Lolita Express aurait transporté deux super-VIP, les deux grands Bill – Gates et Clinton – ou lʼancien Premier ministre israélien Ehud Barak.

Lolita, cʼest le titre dʼun roman sulfureux de Vladimir Nabokov ou un certain Humbert tombe amoureux dʼune nymphette de douze ans. Epstein aurait donc disposé de ce pouvoir : être en mesure de combler la lubricité des ces hommes de rang suprêmement supérieurs avides de muses pré-pubères.

Le gratin fréquentait Epstein ; ainsi de Donald Trump. Mais ce dernier, à la différence de beaucoup parmi le gotha, ne cultive aucune inclination particulière pour des pratiques sexuelles transgressives. Des lolitas à la pelle, des jeunes filles en fleur à disposition, peu lui importe ! Il est fort probable que si Hillary Clinton avait remporté la présidentielle de 2016, elle qui avait pour directeur de campagne le très excentrique John Podesta, cette affaire nʼaurait pas éclatée, et donc nʼaurait pas pu être exposée urbi et orbi.

Présenté par nos journalistes stipendiés comme un personnage loufoque, si ce nʼest fou à lier – seul André Bercoff lʼavait pris au sérieux –, Trump se révèle un chef dʼÉtat sain et raisonnable, lʼincarnation au fond de lʼesprit anarchiste tory cher à George Orwell, auquel est associé lʼexpression évoquée plus haut de décence commune.

La marque de lʼÉtat-profond

Mais dans sa volonté de rebâtir son pays, de lui redonner une prospérité et un rayonnement international, Trump se heurte à un « État profond » dont Epstein fut le représentant archétypal. A-t-il été assassiné par un réseau occulte dont Emmanuel Macron vient de déceler la présence, en témoigne les propos quʼil a tenus le mercredi 21 août 2019 ?4

À partir de ce quʼindique Gordon Thomas à propos de Robert Maxwell, le magnat de la presse qui a été comme Epstein un agent du Mossad, la réponse qui semble la plus sérieuse est oui. Dans son essai apologétique des services secrets de lʼÉtat dʼIsraël, qui a pour titre Histoire secrète du Mossad, il écrit ceci :

« Le 29 octobre 1991, Maxwell reçut un coup de téléphone dʼun katsa de lʼambassade israélienne à Madrid qui lʼinvita à se rendre en Espagne le lendemain […]. Maxwell reçut pour consigne de prendre un avion en direction de Gibraltar, puis dʼembarquer à bord de son yacht, le Lady Ghislaine, et dʼordonner à son capitaine de cingler vers les îles Canaries, où il devrait ʽʽattendre un messageʼʼ. Robert Maxwell commit lʼerreur dʼaccepter.

Le 30 octobre, quatre Israéliens arrivèrent sur le port marocain de Rabat, se présentèrent comme des touristes amateurs de pêche au gros, louèrent un bateau capable dʼaffronter lʼocéan et mirent le cap sur les îles Canaries. […] Pendant trente-six heures, le Lady Ghislaine navigua entre les îles de lʼarchipel, restant toujours à distance de la côte et changeant fréquemment de vitesse. Maxwell expliqua au capitaine quʼil hésitait encore sur leur destination. Jamais lʼéquipage ne lʼavait vu faire preuve dʼune telle indécision.

Dans ce qui fut présenté comme une ʽʽexclusivité mondialeʼʼ intitulée ʽʽComment et pourquoi Robert Maxwell a été assassiné ?ʼʼ, le magazine britannique Business Age affirma que deux tueurs à gages avaient grimpé à bord du Lady Ghislaine après être venus en canot pneumatique dʼune vedette à moteur immobilisée non loin de là. Ils trouvèrent le magnat sur le pont arrière. Ils le maîtrisèrent sans lui laisser le temps dʼappeler à lʼaide. ʽʽUn des assassins injecta une bulle dʼair dans la veine jugulaire de Maxwell. Il ne lui fallut que quelques secondes pour mourir.ʼʼ Le magazine précisait que le cadavre fut jeté par-dessus bord et que les deux hommes regagnèrent ensuite leur yacht. Maxwell ne fut retrouvé que seize heures plus tard […].

Le 10 novembre 1991, les funérailles de Maxwell se tinrent au mont des Oliviers de Jérusalem – lieu de repos éternel des plus illustres héros du peuple. Lʼévénement, qui ressemblait à sʼy méprendre à des obsèques nationales, fut rehaussé par la présence du gouvernement israélien »5.

Le propos nʼest pas tant dʼimputer au judaïsme ou au sionisme – notez-le bien – les atrocités entourant lʼactivité dʼEpstein, qui occupait la fonction de rabatteur de jolies mineures aux hommes qui comptent sur cette planète – aux princes de ce monde –, mais dʼinsister sur le fait que tout cela a plus à voir avec lʼantinomisme contemporain, dont lʼhéritage de cette hérésie quʼest le sabbato-frankisme forme lʼune de ses racines.

Quʼest-ce sont les Haskalah ?

Ce courant messianique euro-méditerranéen de la culture juive dʼAncien Régime a donné naissance à la Haskalah, les Lumières juives. Si cʼest dʼabord au nom de Moses Mendelssohn quʼelles sont associées – on pourrait ajouter Menasseh ben Israël, qui en quelque sorte en fut le devancier –, ce quʼil importe de souligner au sujet de la Haskalah, cʼest que sa postérité a marqué de façon décisive le XXème siècle.

Quatre héros juifs laïcisés ont fondé les quatre « paradis » dudit siècle. Cette thèse sʼinspire très largement des travaux de lʼhistorien Yuri Slezkine, dʼaprès qui au XXème siècle trois Terres promises se sont offertes aux Juifs6. Une dont le patriarche symbolique, lʼinspirateur, était Karl Marx : lʼUnion Soviétique.

Une autre, les États-Unis dʼAmérique, qui accueillaient à bras ouverts les ashkenazim fuyant la barabarie totalitaire qui sévissait en Europe, avaient choisi comme curateur des âmes officiel le penseur le plus célèbre de la psyché, Sigmund Freud.

Slezkine note quʼaux « États-Unis, où les métaphores tribales mises au service de la nation ne pouvaient pas sʼappuyer sur une théorie de la descendance biologique, le freudisme tombait à pic. Sʼefforçant de réconcilier les égoïsmes individuels avec lʼintérêt commun par le biais de la séparation et des ʽʽchecks and balancesʼʼ (poids et contrepoids), lʼÉtat libéral entreprit bientôt de se charger aussi de la cure des âmes individuelles. »7

Cʼest pourquoi il « avait commencé à formuler une nouvelle conception de son rôle et du bien-être de ses citoyens. Il sʼagissait de plus en plus dʼun État thérapeutique et, sans quʼil en soit vraiment conscient, foncièrement freudien. »8

Enfin Theodore Herzl, cet agnostique ou athée qui ne se gêna pas dʼen appeler à la conversion des juifs de lʼEmpire dʼAutriche au christianisme afin de parfaire leur assimilation, suivant lʼexemple de Jacob Frank en Pologne au XVIIIème siècle, avant de tourner casaque en théorisant en 1896 le Judenstaat, la Terre promise sioniste, affecté par ce qui se passait à ce moment-là dans ce pays où ses coreligionnaires sʼy disaient heureux comme Dieu en France , cʼest-à-dire quand éclata lʼaffaire Dreyfus.

La Science, religion profane du XXème siècle

En revanche dans son ouvrage Yuri Slezkine oublie un « paradis », un Éden, élargi lui à la terre entière, par-delà les frontières nationales, celui de la Science, dont le grand maître fut Albert Einstein. Le grand physicien incarne dans lʼimaginaire collectif lʼidée dʼune Science comprise en tant que fin en soi, la Science pour la Science en somme, mais en réalité son cerveau supérieur se mettait au service dʼun cœur, dʼidéaux, à mi-chemin entre le socialisme et le libéralisme, ce qui fait de lui, si lʼon peut dire, le fils adultérin de Marx et de Freud. Celui-là ne prétendit-il pas que son socialisme était scientifique ? La doctrine de celui-ci « aspirait à devenir la religion du capitalisme moderne » et « paraissait offrir une justification scientifique au thème libéral de lʼindividu intrinsèquement faillible en appliquant les principes du libéralisme politique aux mystères de lʼâme humaine. »9

Einstein était dʼesprit si haskalah quʼil refusât le titre honorifique de président dʼIsraël, nation dont lʼétroitesse du territoire sʼopposait à lʼuniversalité consubstantielle à la vérité des lois scientifiques, qui par principe ne connaissent aucune borne. Parmi ces quatre figure majeures du XXème siècle, celui dont Epstein lʼAméricain se rapproche le plus est naturellement Sigmund Freud, dont la science a été adoptée par le pays, érigée en théorie médico-sociale officielle.

Ce dernier, à travers ses œuvres, sʼest efforcé de démontrer que la libido – le désir sexuel – est le moteur surdéterminant des conduites humaines. Dans une perspective historico-politique, il sʼavère que le freudisme – ou psychanalyse – est assimilable à une science bourgeoise dans la mesure où la prophylaxie quʼil a édifiée tend à déculpabiliser celui qui en est le patient, lequel est nécessairement aisé, eu égard au coût élevé des consultations. Il est déchargé de toute responsabilité vis-à-vis des « coups » quʼil porte aux êtres avec qui il entretient des rapports socioéconomiques du fait de sa position élevée dans la hiérarchie sociale.

Le psychanalyste, feignant de lui révéler les tréfonds de son inconscient, a pour mission véritable de défausser son moi de toute la culpabilité socio-économique quʼil pourrait ressentir à cause de son statut dʼexploiteur de prolétaires en le convainquant dʼêtre depuis sa naissance la victime dʼun père exerçant sur lui une violence a minima symbolique et dʼune mère envers qui il ne peut quʼéprouver un désir inassouvi.

Le freudisme : une rupture métaphysique et anthropologique

Slezkine précise que « lʼexistence du freudisme en tant que religion du salut a coïncidé avec celle de la génération de la Seconde Guerre mondiale, après quoi elle sʼest métamorphosée en doctrine du bonheur et de la victimisation tribaux et individuels ». Cela implique que tout être est considéré comme souffrant, quʼil en est une victime de manière ontologique.

Cette souffrance est sociale, et non métaphysique : « Le Mal devenait simplement le symptôme dʼune pathologie parfaitement curable, et la plupart des malades se transformaient en victimes de leur psyché, de leur enfance, de leurs parents, de leurs nourrices ou de leurs voisins »10, même si, peut-on objecter à Slezkine, le cœur de lʼéclosion de cette prétendue pathologie est la cellule familiale, et plus précisément la famille nucléaire, les figures du Père et de la Mère étant centrales dans la théorie œdipienne.

De surcroît, toujours en ce qui concerne la genèse de la pensée psychanalytique, laquelle fait autorité aujourdʼhui, lʼimportance de la pédophilie dans certains milieux – ceux abondamment fréquentés par Epstein –, cette pratique ayant tendance à se reproduire de générations en générations, les premiers émois érotiques que peut connaître un individu constituant lʼinfrastructure, le fondement, de sa fantasmagorie dʼadulte, laisse à penser la choses suivante : quand Freud a théorisé le complexe Œdipe, nʼa-t-il pas renversé lʼinstinct lubrique quʼéprouvent certains adultes envers leurs enfants afin de dédouaner les siens ?

La concupiscence coupable des héros de lʼAncien Testament

Une telle observation se voit corroborée par les multiples cas de relations incestueuses et/ou pédophiliques que lʼon retrouve dans les écrits vétéro-testamentaires. Premièrement : « Abraham disait à propos de sa femme Sara : ʽʽCʼest ma sœur.ʼʼ » (Genèse 20 : 2).

Ensuite, au sujet du neveu dʼAbraham, Lot, qui habite dans une grotte avec ses deux filles : « Lʼaînée dit à la plus jeune : ʽʽNotre père est vieux et il nʼy a pas dʼhomme dans la région pour sʼunir à nous comme cela se fait partout. Viens, faisons boire du vin à notre père et couchons avec lui afin de lui donner une descendance. Elle firent donc boire du vin à leur père cette nuit-là et lʼaînée alla coucher avec son père. Il ne remarqua ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. Le lendemain, lʼaînée dit à la plus jeune : ʽʽJʼai couché la nuit dernière avec mon père. Faisons-lui boire du vin cette nuit encore et va coucher avec lui afin que nous lui donnions une descendance.ʼʼ Elle firent boire du vin à leur père cette nui-là encore, et la cadette alla coucher avec lui. Il ne remarqua ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. Les deux filles de Lot tombèrent enceintes de leur père. » (Genèse 19 : 31-36)

En outre, Juda, le fils de Jacob, alors quʼil est veuf, a, suite à une liaison avec sa bru Tamar deux fils, les jumeaux Perets et Zérech : « Juda la vit et la prit pour une prostituée, parce quʼelle avait couvert son visage. Il lʼaborda sur le chemin et dit : ʽʽLaisse-moi avoir des relations avec toi.ʼʼ Il ignorait en effet que cʼétait sa belle-fille. » (Genèse 38 : 15-16)

Lʼantinomisme, de lʼécole de Francfort à lʼO.N.U.

Une telle observation se pourrait bien la première pierre dʼune déconstruction massive et redoutablement efficace de lʼaffabulation freudienne. Cette imposture a forgé une science nouvelle qui est antinomiste, ce qui veut dire quʼelle sʼévertue à prescrire les normes diamétralement opposées à la loi naturelle, à la morale chrétienne. Dʼoù le jaillissement de lʼécole de Francfort qui peut se caractériser comme la tentative de conciliation des pensées des haskalah Freud et Marx : « Toujours fidèles à la promesse de salut du marxisme mais dépités par le peu dʼenthousiasme du prolétariat allemand pour le projet dʼenterrer le capitalisme (ou plutôt par sa tendance à lire Marx à lʼenvers et à sʼen prendre directement aux Juifs), ils sʼefforçaient de combiner marxisme et freudisme en psychanalysant les déviations de classe et en collectivisant la pratique psychanalytique. »11

Prenons par exemple lʼauteur de La Révolution sexuelle, Wilhelm Reich. Dans cet essai il dénonce la « société autoritaire », bâtie sur lʼordre moral défini par lʼÉglise, et son travail de refoulement ou « répression de la sexualité juvénile »12, Laquelle, défend-il, doit être banalisée : « Les adolescents qui se sont libérés de ce refoulement savent très bien que ce quʼils veulent, ce sont les rapports sexuels. »13

Tout un programme… qui après sʼêtre matérialisé dans des actes de tortures perpétrés au prétexte de la nécessaire recherche empirique – en un mot sous les auspices de la Science – par lʼentomologiste américain Alfred Kinsey, a fait lʼobjet dʼune Charte des droits sexuels proclamée en 2008 par une organisation partenaire de lʼO.N.U., lʼInternational Planned Parenthood Family (I.P.P.F.), sorte de Planning familial mondial.

Jeffrey Epstein est un symptôme, ni plus ni moins.

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Références

1Paris, Union Générale dʼEditions, 1962, p. 71-2.

2La cause du peuple, Paris, Perrin, 2018, p. 527. Ce cri saisissant est celui dʼun couple âgé, dʼextraction modeste et originaire du Pas-de-Calais.

3Eugen Weber, LʼAction Française, Paris, Stock, 1964, p. 124.

4https://www.lopinion.fr/edition/politique/etat-profond-cette-etonnante-expression-utilisee-emmanuel-macron-195615

5Paris, Nouveau Monde, 2006, p. 244-5.

6Le Siècle juif, Paris, La Découverte, 2018.

7Ibid., p. 95.

8Ibid., p. 340.

9Ibid., p. 341.

10Ibid., p. 342.

11Ibid., p. 99.

12Paris, Plon, 1968, p. 170.


30 novembre 2021

Lundi 29 novembre 2021 s’est ouvert le procès de la présumée complice de Jeffrey Epstein, qui est mort en prison pendant l’été 2019 après avoir été incarcéré pour trafic sexuel de mineurs. S’il s’est officiellement suicidé dans sa cellule, tout laisse à penser qu’il a été tué pour l’empêcher de parler1, tel le colonel Hubert Henry le 31 août 1898 au fort du Mont Valérien en pleine affaire Dreyfus.

Pour éviter que cela se reproduise, Ghislaine Maxwell, fille du magnat de la presse britannique Robert Maxwell, qui fut aussi agent du Mossad2, les services secrets israéliens, après avoir servi le MI63 (l’organisation d’espionnage britannique), est strictement surveillée, rendant ses conditions de détention inhumaines.

Les conditions de vie de la « socialite » – la mondaine en français – comme la qualifient les médias mainstream anglo-saxons, sont passées d’un extrême à l’autre : des résidences luxueuses à une cellule monacale très inconfortable ; du gotha au ghetto en somme…

Si les faits qui lui sont reprochés s’avèrent exacts, et il y a lieu de le croire, ça n’est que justice !

Reste à savoir sur quoi sera basée sa défense. A priori elle compte nier en bloc. Ce qui revient à opérer par inversion accusatoire : si les plaignantes, ses victimes putatives, mentent alors elles calomnient Maxwell, elle la salissent, nuisant à sa réputation pour les motifs d’envie, de jalousie. Eu égard à la quantité de preuves, témoignages, etc., accumulés contre le couple Epstein-Maxwell, auquel il faut ajouter le Français Jean-Louis Brunel, qui a été arrêté à Roissy en décembre 2020 alors qu’il comptait quitter le sol français, c’est clairement improbable.

La France est le pays de naissance de Ghislaine Maxwell. Elle a été son refuge quand le FBI, à partir de l’été 2019, s’est mis à sa recherche. Sous la protection du Mossad, l’ancienne employée de la CIA avait plusieurs points de chute qu’elle changeait régulièrement4.

En particulier l’ambassade israélienne à Paris. Mais aussi le château de la Malartrie5, dans le Périgord, région que sa famille connaît bien. Ce château est détenu par la famille Beaupoil de Saint-Aulaire, laquelle a vécu un drame insupportable au moment de la cavale de leur protégée et amie : l’un de ses membres s’est suicidé. Pour les pieux catholiques qu’ils sont cela fait mauvais genre… Un vrai suicide celui-là, incontestable, contrairement à celui de Jeffrey Epstein. Probablement n’est-il pas forcément aisé d’accepter que sa famille se mette dans une panade aussi terrible… c’était quand même la femme la plus recherchée au monde.

Contrairement à ce qui a été dit par la presse après son arrestation le 2 juillet 2020, Ghislaine Maxwell a bien séjourné en France, et notamment à la Malartrie, comme peut le confirmer une source liée à la famille propriétaire dudit château, lequel est par ailleurs le plus beau des châteaux périgourdins, avec une magnifique vue sur la Dordogne. La supposée mère maquerelle Maxwell devait s’apaiser en admirant ce joli cours d’eau entouré de forêts et d’antiques demeures au charme proverbial, lorsque, fugitive, elle devait recouvrir son téléphone de papier aluminium afin d’échapper aux radars de la police américaine, qui la décrit comme une « scélérate » cultivant l’art de la « manipulation »6.

Cette famille de hobereaux du sud-ouest de la France, outre sa complicité avec une criminelle sexuelle présumée, fait l’objet d’une suspicion d’intelligence avec une puissance étrangère. L’appartenance de ses membres à une organisation de chevalerie pose également question : cette société discrète qui singe ces ordres de chevalerie dont le Moyen Âge ne peut qu’en s’enorgueillir n’aurait-elle pas servi de support logistique à la protection rapprochée de Maxwell, étant de facto une structure auxiliaire du Mossad ?

Fort heureusement pour elle, Macron est intégralement soumis au CRIF, et donc à l’État sioniste. Ses frêles admonestations à Glasgow contre le programme d’espionnage des télécommunications Pégasus est le dernier exemple d’une longue liste.

Le procès qui vient de commencer est riche en ramifications internationales : CIA, Mossad, France, Israël… Il met en lumière l’ « habitus » – comme disait Pierre Bourdieu –, autrement dit l’ethos de classe, les façons d’être, de penser et d’agir, des élites globales mobiles7. L’une des caractéristiques de cet « habitus » est le sentiment d’impunité total.

Celui-là est de surcroît proprement démoniaque : pendant que de très jeunes femmes sont violées, le peuple lui est volé, et la vérité voilée.

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Références

1« Arrêté le 6 juillet 2019, l’homme d’affaires s’est pendu dans sa cellule cinq semaines plus tard – un suicide dont certains disent qu’il était en fait un homicide. », peut-on lire dans un article de Vanity Fair du 12 octobre 2020.

2Parmi les nombreux ouvrages qui traitent de ce sujet, voir en particulier Gordon Thomas, Histoire secrète du Mossad (Paris, Nouveau Monde, 2006) et Robert Maxwell, Israel’s Superspy : The Life and Murder of a Media Mogul (Londres, Da Capo Press, 2003) de Martin Dillon et Gordon Thomas.

3Lors de la Deuxième Guerre mondiale, Robert Maxwell « gagna la Grande-Bretagne via Belgrade, Beyrouth et Marseille. Trois semaines après le D-Day, il avait embarqué pour la France et il avait été promu officier après sa première bataille. Maxwell – qui avait déjà, à ce moment-là, adopté une teinte d’accent anglais parfaite en écoutant les discours de Winston Churchill et qui se présentait dorénavant sous le nom typiquement British de Caporal suppléant Leslie Smith – devait recevoir la croix militaire pour avoir sauvé un régiment allié qui s’était fait piéger. Sa bravoure se mélangeait à une certaine cruauté : Ainsi, à une occasion, avait-il tué de sang-froid le maire d’une ville allemande pour étouffer toute résistance. Il avait, une autre fois, retourné sa mitrailleuse contre des soldats allemands qui s’étaient rendus. Néanmoins, ce que Preston dépeint, chez Maxwell, comme un « flair naturel pour le subterfuge » – à l’âge de 23 ans, il avait déjà changé d’identité quatre fois – devait être clairement apprécié par ses supérieurs. Parlant couramment le français, l’allemand, l’anglais, le tchèque, le roumain et le yiddish, l’homme devait être envoyé à Paris, au mois d’octobre 1944, pour rassembler des renseignements sur un soulèvement communiste qui était alors redouté. Après la fin de la guerre, il avait été envoyé en Allemagne et, sur les ruines de Berlin, il avait mené des missions d’espionnage pour le compte des services de renseignement britanniques. Il avait aussi effectué des voyages sous couverture en Tchécoslovaquie, qui devaient se répéter pendant toutes les années 1940 et 1950. », Robert Philpot, « Grandeur et décadence de Robert Maxwell », The Times of Israël, 19 août 2021 (article en ligne).

4« On la dit en Israël, sous la protection du Mossad, avec lequel son père aurait travaillé ; elle serait témoin protégé par le FBI, à la manière des mafieux repentis ; elle se serait réfugiée dans une opulente villa ultra-sécurisée du sud de la France… » écrivait Vanity Fair dans l’article cité plus haut publié au moment de sa cavale.

5Le 2 juillet 2020, James Beal affirmait pour The Sun qu’elle se trouvait dans un château en France : « Ghislaine Maxwell is ‘hiding out at a chateau in France’ to avoid being questioned about paedophile Jeffrey Epstein » (lien de l’article) Ce qui implique qu’un arrangement a été trouvé entre l’establishment américain et Ghislaine Maxwell et que son arrestation a été une mise en scène ; d’ailleurs aucune photo n’a été prise, alors que l’on se souvient de celle de Dominique Strauss-Khan après ses frasques au Sofitel de New York. Des négociations diplomatiques ont dû avoir eu lieu pour forcer les Américains à accepter ce deal. Il faut dire que Ghislaine Maxwell est très liée au monde du renseignement, comme le souligne cet article du 3 décembre 2019 du Sun écrit par Emma Perry ; « Ghislaine Maxwell and Jeffrey Epstein were spies who used underage sex to blackmail politicians, ‘ex-handler’ claims. »

6https://www.parismatch.com/Actu/International/Affaire-Epstein-debut-du-proces-de-Ghislaine-Maxwell-1772850

7La sociologie politique sérieuse nous renseigne que plus on se situe haut dans la hiérarchie sociale, plus on est proche du princeps hujus mundi, ce « Baal » dont les prêtres furent jadis combattus par Élie (cf. livres vétérotestamentaires des Rois). Dans un article consacré à l’affaire Jeffrey Epstein nous avions ressorti une phrase de Karl Marx qui illustre bien cette réalité : « « on voyait se reproduire la même prostitution, la même tromperie éhontée, la même soif de sʼenrichir, non point par la production, mais par lʼescamotage de la richesse dʼautrui déjà existante ; cʼest notamment aux sommets de la société bourgeoise que lʼassouvissement des convoitises les plus malsaines et les plus déréglées se déchaînait, et entrait à chaque instant en conflit avec les lois bourgeoises elle-mêmes ; car cʼest là où la jouissance devient crapuleuse, où lʼor, la boue et le sang sʼentremêlent que tout naturellement la richesse provenant du jeu cherche à se satisfaire. Lʼaristocratie financière, dans son mode de gain comme dans ses jouissances nʼest pas autre chose que la résurrection du prolétariat en guenilles dans les sommets de la société bourgeoise. » (Les luttes de classes en France, 1850)


21 janvier 2023

  En 1524, des dames du peuple marseillais se soulevèrent contre l’Empire de Charles Quint. Pour le roi de France. Comme pour enfoncer le clou de l’épopée de Jeanne d’Arc, brûlée vive pour s’être dressée contre un autre impérialisme, celui des Anglais.

N’oublions pas Alain Chartier – qui au XVe siècle composait des poèmes pour Charles VII, le « Bien Servi » par l’envoyée de la Providence, la Pucelle de Domrémy –, ni Pierre de Ronsard au siècle suivant et ses Discours sur la misère de notre temps, dédiés à cette grande dame florentine attachée à l’Église de Rome, Catherine de Médicis : la France est une Femme.

Et c’est en tant que telle qu’elle n’a pas supporté de voir s’y réfugier en son sein – si l’on nous concède cette redite – la mère maquerelle Maxwell à partir de la deuxième moitié de l’année 2019, alors que le F.B.I. la traquait et que le Sun promettait 10 000 £ à qui aurait des informations sérieuses sur sa planque1.

Ghislaine Maxwell est l’incarnation de l’Occident moderne dans tout ce qu’il a de pervers, de cynique et de machiavélique. En un mot de méphistophélique. Elle est l’Empire atlanto-sioniste dans toute sa pureté ; pilier d’un programme conjoint CIA-Mossad, fille de l’ un des agents secrets de l’État d’Israël les plus influents du monde, qui ne fut pas moins que député travailliste et magnat d’un gigantesque groupe de presse, à tel point qu’il inspira un personnage de James Bond, l’inhumain Elliot Carver, dans Demain ne meurt jamais (1997) de Roger Spottiswoode.

« Ghislaine Maxwell, une femme inhumaine »… ou mieux : « Ghislaine Maxwell, une femme monstrueuse ». Voilà de bien meilleurs titres pour l’essai que lui a consacré Laurence Haïm, journaliste française expatriée aux États-Unis, paru chez Robert Laffont en septembre 2022.

Celui que l’ancienne de Canal+ et d’I-télé a choisi est un crachat au visage de toutes ses victimes : Ghislaine Maxwell, une femme amoureuse. En outre, le sous-titre, « La liaison dangereuse », inspiré du titre célèbre roman épistolaire de Pierre Choderlos de Laclos manque d’originalité : Journal du Hard Power aurait été beaucoup plus percutant, ainsi qu’un clin d’œil à son ancien employeur, la première chaîne à péage de France.

Ce titre suggère que livre traite d’une personnalité vertueuse, aimante, alors qu’il s’agit de raconter le parcours d’une pédocriminelle.

          Dans « Les Animaux malades de la peste » le fabuliste et poète Jean de La Fontaine avait déjà tout dit en la matière : « Selon que vous serez puissant ou misérable »…

La mondaine démonique Maxwell est ainsi pratiquement lavée de ses fautes – elle a été condamnée à vingt ans de prison par le tribunal fédérale de Manhattan – par l’« enquête » menée par une journaliste ayant fait campagne pour Emmanuel Macron en 2017, laquelle se fait la voix de l’entre-soi, du sérail.

C’est pour cette raison qu’elle a livré une pseudo-enquête journalistique, n’informant guère sur le sujet qu’elle aborde, n’exploitant nullement les « carnets noirs » – qu’elle a pourtant pu consulter, lesquels carnets révèlent les liens qu’entretenait avec la classe politique le trio tragique qu’elle formait avec Jeffrey Epstein et Jean-Luc Brunel –, et masquant l’appartenance de Maxwell au monde du renseignement tout en feignant ne pas connaître les bruits évoquant la cavale de Maxwell en France. Ce qui suit se borne à exposer ce que ne dit pas Laurence Haïm.

          Dans ce volume cette dernière fait plonger son lecteur dans un univers fascinant, celui des happy few, de la « Jet-Set », ces grands de ce monde que l’on connaît par l’intermédiaire des écrans ou des feuilles de papier glacé des magazines ; comme Times, qui en mars 2011 dans son édition de Londres mentionnait la protagoniste du livre, citant une source de la haute société new-yorkaise tenant à conserver son anonymat : « Ghislaine Maxwell est une geisha moderne du monde capitaliste. Elle vit dans un univers rempli des gens les plus riches du monde, qui se croient au-dessus des lois. » (p. 16)

Avant sa mise au ban de l’Élite globale mobile fin 2019, Maxwell côtoyait les dynasties nées au plus tôt au XIXe siècle, cette oligarchie financière que Karl Marx appelait « Bancocratie ». Elle a vécu à partir des années 2000 dans une majestueuse demeure de Manhattan (valant 8,5 millions de dollars, elle lui fut offerte par son amant Epstein), habitée juste avant par une pièce rapportée des Rothschild, « Lynn Forester, une femme d’affaires américano-britannique, démocrate importante, mariée en troisièmes noces à Sir Evelyn Robert de Rothschild. » (p. 59)

L’auteure évoque d’autres illustres patronymes : « Tous ses invités se souviennent d’avoir croisé chez elle “des membres de la famille Kennedy et des Rockefeller”. » (p. 16)

Sans oublier, dans la catégorie « Têtes couronnées », la seule famille qui peut rivaliser en puissance avec celles-là : les Windsor, ex-Saxe-Cobourg-Gotha : « Ghislaine Maxwell et le prince Andrew se sont rencontrés en Angleterre, à l’université. […] [D]ès 1998, on commence à voir souvent le prince au côté du couple […]. Son Altesse prend aussi l’avion privé de Jeffrey Epstein pour passer quelques jours dans la résidence du milliardaire aux îles Vierges. » (p. 158)

          Les « bancocrates » ne peuvent que se croire au-dessus des lois car ce sont eux qui les font et les défont. Depuis le milieu du XIXe siècle, dont Karl Marx fut le témoin privilégié, rien n’a changé : dans Les luttes des classes en France il mit en évidence que « la moindre réforme financière échouait devant l’opposition des banquiers. Ce fut le cas, par exemple, de la réforme postale. Rothschild protesta. L’État avait-il le droit d’amoindrir des sources de revenu qui lui servaient à payer les intérêts de sa dette sans cesse croissante ? […]

Pendant que l’aristocratie financière dictait les lois, dirigeait la gestion de l’État, disposait de tous les pouvoirs publics constitués, dominait l’opinion publique par la force des faits et par la presse, dans toutes les sphères, depuis la cour jusqu’au café borgne se reproduisait la même prostitution, la même tromperie éhontée, la même soif de s’enrichir, non point par la production, mais par l’escamotage de la richesse d’autrui déjà existante. C’est notamment aux sommets de la société bourgeoise que l’assouvissement des convoitises les plus malsaines et les plus déréglées se déchaînait, et entrait à chaque instant en conflit avec les lois bourgeoises elles-mêmes, car c’est là où la jouissance devient crapuleuse, là où l’or, la boue et le sang s’entremêlent que tout naturellement la richesse provenant du jeu cherche sa satisfaction. L’aristocratie financière, dans son mode de gain comme dans ses jouissances, n’est pas autre chose que la résurrection du lumpenprolétariat dans les sommets de la société bourgeoise.

Quant aux fractions de la bourgeoisie française qui n’étaient pas au pouvoir, elles criaient « À la corruption ! », le peuple criait : « À bas les grands voleurs ! À bas les assassins ! » quand, en 1847, dans les théâtres les plus illustres de la société bourgeoise, on représentait publiquement les scènes mêmes qui conduisent, d’ordinaire, le lumpenprolétariat dans les bordels, dans les hospices et dans les maisons de fous, devant les juges, dans les bagnes et à l’échafaud. »

« …Give me control of a nation’s money and I care not who makes the laws... »2 : cette phrase qui en français signifie « Donnez-moi le contrôle de la monnaie d’une nation et je me moque de qui fait ses lois » n’est pas attribuée par hasard à Mayer Amschel Bauer, qui depuis Francfort fonda la dynastie Rothschild.

          L’impunité est généralement de mise chez ces gens, qui par de nombreux aspects font penser à ce que le film Oublier Palerme de Francesco Rosi (1990) met en lumière : la politique occidentale est gangrenée par la Pègre, la Pieuvre… On peut être tenté de ne voir dans les activités de Maxwell et son acolyte Epstein que la marque de la mafia juive ; mais on n’a pas affaire là à une version modernisée du film de Sergio Leone Il était une fois en Amérique (1984), qui dépeint les actes peccamineux d’individus venus de la Mitteleuropa juive, David « Noodles » Aaronson et Maximilian « Max » Bercovicz.

Et pourtant… Mêmes activités opaques très lucratives, concernant Epstein et Maxwell, qu’il connut avant sa fille : « Les deux hommes sympathisent rapidement et auraient ensemble monté des affaires, à ce jour toujours opaques – il aurait été question de ventes d’armes et de blanchiment d’argent » (p. 75).

Mêmes armes en leur possession, certes dans un pays où cela fait partie intégrante de la culture : selon l’ancien majordome qui a témoigné au procès, leur table de nuit contenait « des masques de sommeil, des bloc-notes de différentes tailles, et, dans un tiroir du côté d’Epstein, un revolver », relate notre auteure page 88.

Même désignation : à savoir celle de « parrain ». C’est Jane, une mineure qui était « offerte » aux notables de Palm Beach à l’occasion d’« orgies » organisées par Jeffrey Epstein « l’avait affectueusement surnommé son “parrain”. » (p. 50)

Néanmoins dire des Maxwell et d’Epstein qu’il sont des mafieux juifs est erroné car la mafia est ontologiquement anti-étatique. En dépit de modes de fonctionnement analogues entre le crime organisé et l’État, comme l’a souligné Charles Tilly3, ces deux ordres sociaux sont voués à une guerre sans merci ni fin.

Les Maxwell et Epstein ont participé d’un processus de déploiement étatique en tant qu’ils ont agi au service d’agences de renseignement, par définition subordonnées à des organisations gouvernementales.

Pendant la Seconde Guerre mondiale Maxwell père rejoint l’armée du Royaume-Uni puis accomplit des missions pour le MI64, qui bien des années plus tard soutiendra Epstein, comme indiqué par ce qui suit : Steven J. Hoffenberg, qui fut l’employeur d’Epstein, l’avait rencontré par l’entremise de « Sir Douglas Heubert Leese, marchand d’armes et agent du renseignement britannique, qui lui avait dit : “Ce gars est un génie, il est doué pour vendre des valeurs mobilières. Et il n’a pas de morale.” » (p. 99)

Mais l’agence d’espionnage britannique n’était pas la seule à donner des coups de pouce à Epstein, la CIA également : « Leon Black, P.-.D.G. d’Apollo Global Management, est l’un de ces tycoons qui, entre 2012 et 2017, fait d’Epstein son “docteur financier” » (p. 123). Apollo Global Management est un fonds de pension appartenant à la CIA, c’est de notoriété publique.

          Page 67, de surcroît, Laurence Haïm note que Robert Maxwell « n’aura de cesse de réussir dans les affaires et d’aider l’État d’Israël ». Il était un espion de l’État sioniste, ce dont – bien évidemment – il se défendait  : « Accusé à plusieurs reprises d’être un “espion israélien”, il démentira jusqu’au bout et menacera de poursuites tous les journalistes soutenant cette thèse. » (p. 67) Gordon Thomas a écrit plusieurs ouvrages où sont décrites les actions du Mossad dans lesquelles Robert Maxwell fut impliqué5.

Le patron du géant de la lingerie Victoria’s Secret Les Wexner, très proche du couple Ghislaine-Jeffrey, bénéficia de leur entregent pour rencontrer le gratin israélien : « Le couple passe beaucoup de temps avec Wexner, organise sa vie sociale et ses dîners avec des avocats d’affaires puissants, lui présente des personnalités comme l’ancien Premier ministre israélien Shimon Peres. » (p. 102)

Ainsi le duo formé par Robert Maxwell et Jeffrey Epstein n’est pas à voir comme un clone juif de Carbone & Spirito ou d’Antoine et Barthélémy Guérini – les parrains marseillais du mitan du XXe siècle –, puisqu’ils étaient des services secrets.

Et ce couple, tel le phénix, de renaître de ses cendres : la fille remplace le père, et sous la présidence de Bill Clinton ils sont la tête de pont d’une opération – qui, si elle devait avoir un nom de code pourrait s’appeler Lolita Operation – de la CIA et du Mossad, qui coopèrent pour obtenir des vidéos de personnalités très importantes ayant des relations sexuelles avec des mineurs.

À la page 144 l’auteure écrit : « Le nom de Ghislaine Maxwell est associé à celui de Bill Clinton. Beaucoup savent que l’ancien président est allé en Afrique avec Epstein, puis avec elle à bord du célèbre Boeing privé. Des agents des services secrets se rappellent en souriant que l’avion était baptisé par certains “Air Fuck One” […]. Dans les colonnes du Times, un […] porte-parole de la fondation Clinton reconnaît […] que “l’ancien président a fait quatre voyages dans l’avion d’Epstein” […]. Cependant, des journalistes du New York Times prouvent que Bill Clinton aurait voyagé au moins vingt-six fois à bord de l’appareil privé d’Epstein. »

Vraisemblablement Clinton n’est pas l’une des victimes du maître chanteur Epstein. Il est son superviseur, avec l’appui du « Mega Group »6. C’est durant son mandat à la Maison Blanche, qui alla de 1992 à 2000, que Virginia Roberts, qui affirme avoir « été “abusée sexuellement par le prince” » (p. 162) Andrew le 11 mars 2001 à Londres, commença à être sous l’emprise du duo maléfique. « Virginia restera officiellement auprès du couple de 1999 à 2001 », soutient Haïm page 155.

Si Clinton a fréquenté Epstein, visité son île sulfureuse et emprunté son jet le « Lolita Express », il n’a jamais agressé sexuellement Virginia. En effet, à la page 155, l’auteure rapporte que « Virginia affirme avoir été donnée par Epstein, un soir à Saint-Tropez, “à un homme d’affaires français très important, […] au gérant d’un fonds d’investissement, puis à un président d’Amérique latine, et aussi à une altesse royale.” […] Rien concernant Bill Clinton, cependant, qu’elle dit avoir pourtant souvent vu sur l’île d’Epstein, sans avoir “jamais eu affaire à lui.” »

Parmi les victimes putatives de cet instrument du hard power américano-sioniste, Bill Gates est l’un des plus cités, notamment parce que son ex-épouse a laissé entendre que la relation entre son mari et et Epstein a précipité leur divorce7. Plus grande victime encore des espions Epstein et Maxwell que le mariage de Bill et Melinda Gates, la Couronne d’Angleterre, qui a dû marginaliser le prince Andrew tellement il était impossible de dissimuler les actes pédocriminels commis par celui-ci.

Dans cette sordide affaire la France n’est pas en reste. À Saint-Tropez, on vient de le voir, une esclave sexuelle prénommée Virginia était présente afin de satisfaire les pulsion coupables d’un grand patron. Jeffrey Epstein revenait de Paris, où il disposait d’un pied à terre, quand il a été arrêté. Lors de son procès Ghislaine Maxwell n’a semble-t-il pas manqué de souligner ses racines françaises, nous informe Laurence Haïm page 56 : « Ghislaine, avec ses baisers lancés à Bobbi et sa famille pour dire bonjour et au revoir, cherche-t-elle à exhiber sa culture française, à éveiller chez les jurés la possibilité d’une différence culturelle, où le contact corporel est plus banal que dans le monde puritain américain ? »

Mais insister sur ses origines françaises est pour Maxwell à double tranchant. En cherchant la mansuétude du jury, elle rappelle ses liens avec la France, à propos desquels l’auteure écrit ceci : « Ghislaine Maxwell se vante de sa double culture ; elle aime évoquer sa mère, sa naissance à Maisons-Laffitte, son enfance en France. » (p. 61)

Jadis, peut-on lire à cette même page 61, elle affectionnait « organiser des rencontres lors de dîners “à la française”, dans sa maison de New-York ». Tandis que page 16, s’appuyant sur une source anonyme, Haïm explique que « dès qu’un Français arrivait, elle lui parlait dans sa langue, rappelant sa chance d’avoir été élevée par une mère française, de parler couramment plusieurs langues, et de posséder trois passeports – français, anglais et américain ».

Mais cela s’avère périlleux dans la mesure où cela vient souligner une réalité que tant la justice que les médias ont mis sous le boisseau après que son arrestation a été officialisée, le 22 juillet 2020.

Sous l’administration Trump les deux protagonistes sont lâchés par leur hiérarchie. Epstein est tué par ses ex-patrons, exactement comme Robert Maxwell 28 ans plus tôt. Sa fille, devenue hors la loi, est introuvable pendant de longs mois. Elle s’est enfuie en France. Elle est finalement arrêtée et traduite en justice. Mais son procès se déroule en catimini pour ne pas trop exposer les agissements d’agences étatiques et évacuer la question de savoir par qui elle a été aidée lors de sa cavale.

La France, c’est incontestable, a été le théâtre de la « fugue » de Maxwell. Plus particulièrement le Périgord noir8. Cette information est totalement effacée par l’auteure, qui pose page 146 qu’elle n’a probablement pas quitté les États-Unis, après avoir fait montre de plus de certitude en soutenant page 13 que « dans le grand silence, la femme la plus recherchée du monde s’est retirée pendant des mois » à Bradford, dans le New Hampshire.

Ce point précis vient mettre en relief le manque de sérieux de ce qui est présenté comme une enquête de terrain, et qui en définitive est une œuvre de journalisme de connivence, qui vise à avaliser une version officielle riche en contre-vérités.

Idem concernant les assassinats d’Epstein et de l’autre élément du versant français de l’affaire, Jean-Luc Brunel, qui a été arrêté à Roissy-Charles-de-Gaulle fin décembre 2020 en partance pour le Sénégal. Il est important d’insister là-dessus : ces deux hommes sont morts exactement comme le colonel Hubert Henry en 1898, durant l’affaire Dreyfus, et Eugène Vigo, dit Miguel Almereyda, en 1917, en pleine Grande Guerre. Le commando chargé de leur assassinat dut le maquiller en suicide.

Laurence Haïm se révèle timorée quant à cette question, se contentant de suggérer, comme en atteste ce passage : l’autopsie d’Epstein indique au niveau du cou « une fracture de l’os hyoïde », « statistiquement plus fréquente dans les cas de meurtre par strangulation », « les caméras de surveillance ne fonctionnaient plus », « les gardes n’étaient pas présents » (p. 179) Au lecteur de se débrouiller pour savoir quelle interprétation il faudrait en tirer.

          Ainsi Ghislaine Maxwell est une rescapée de la terrible férocité de la raison d’État. Son père et ses deux compères ont été tués par les services secrets. Peut-être que c’est sa féminité qui l’a sauvée : les « services » n’ont-ils pas osé mettre à mort celle qui était persuadée qu’ils avaient tué son père ? Page 74 l’auteure rapporte ce que Maxwell avait dit à des journalistes : « Je pense que papa a été assassiné. » Alors qu’il est censé être mort accidentellement, en tombant de son yacht9. « Comme beaucoup, elle dira souvent ne pas croire à cette version officielle », avance Haïm à la même page.

Au contraire, dans sa plaidoirie l’avocate de Maxwell Maître Bobbi Sternheim avait accusé que sa cliente souffrait d’un manque d’indulgence parce qu’elle est une femme, allant carrément jusqu’à aborder l’épisode du péché originel du livre de la Genèse : « Depuis qu’Ève a été accusée de tenter Adam avec la pomme, les femmes ont été blâmées pour le mauvais comportement des hommes, et les femmes sont souvent plus vilipendées et punies que les hommes. » (cité p. 54)

Tout serait la faute de Jeffrey Esptein, qui aurait eu une mauvaise influence sur Ghislaine Maxwell, laquelle est en réalité la grande victime de l’amour qu’elle éprouvait pour son Jeffrey : telle est la thèse de Laurence Haïm, quelque peu inspirée des discours des avocats de Maxwell qu’elle a pu attentivement écouter lors du procès, qui vient la dédouaner de ses crimes.

          L’auteure est clairement magnanime vis-à-vis de Maxwell. Son livre, semble-t-il, a comme fonction de clore cette affaire. Or aussi bien les membres de l’administration américaine et du gouvernement israélien qui ont piloté cette « Opération Lolita » que les autorités françaises, qui pendant qu’elles confinaient les Français protégeaient la fugitive Maxwell, confinée elle aussi, mais pour d’autres raisons, et dans des lieux luxuriants tels que les hauteurs du château de la Malartrie, donnant sur la Dordogne, prenant soin d’empêcher ceux qui en savaient trop de diffuser cette information ultra-sensible – sans succès –, doivent rendre des comptes10.

En octobre 2019, chargé de couvrir l’affaire Epstein pour JSF – qui venait de sortir de sa coquille – j’avais repris le titre d’un essai de Pierre Boutang pour exprimer ce qu’à mes yeux signifiait cette affaire : l’« Apocalypse du désir »11.

Maintenant qu’a eu lieu « le jugement de la grande Prostituée assise au bord des grandes eaux » (Manhattan, New York City), les grands de ce monde ayant été les amis de Ghislaine Maxwell feignent ne jamais l’avoir connue… ou à peine…  ; « c’est avec elle qu’on forniqué les rois de la terre, et les habitants de la terre se sont enivrés du vin de sa fornication » (Ap. XVII : 1-2), désormais ces rois et habitants tiennent à ce que soit oublié le temps où c’était du plus grand chic d’avoir son nom dans le carnet d’adresses de la mondaine Ghislaine Maxwell.

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Références

1https://www.thesun.co.uk/news/10381601/ghislaine-maxwell-reward-10000/

2https://www.bis.org/review/r110415a.pdf

3« La guerre et la construction de l’Etat en tant que crime organisé », in : Politix, vol. 13, n°49, Premier trimestre 2000. Les mafias. pp. 97-117.

4« Après la fin de la guerre, il avait été envoyé en Allemagne et, sur les ruines de Berlin, il avait mené des missions d’espionnage pour le compte des services de renseignement britanniques. Il avait aussi effectué des voyages sous couverture en Tchécoslovaquie, qui devaient se répéter pendant toutes les années 1940 et 1950. », https://fr.timesofisrael.com/grandeur-et-decadence-de-robert-maxwell/

5Cf. mon article du 22 décembre 2021: https://vigile.quebec/articles/sexus-espionnicus

6https://www.vanityfair.com/news/2021/06/inside-jeffrey-epsteins-decades-long-relationship-with-his-biggest-client

7https://www.vanityfair.fr/actualites/article/melinda-gates-revele-que-les-liens-de-bill-gates-et-jeffrey-epstein-ont-eu-raison-de-leur-mariage

8https://vigile.quebec/articles/ghislaine-maxwell-mondaine-ou-demone

9J’ai abordé cela dans l’article suivant :https://vigile.quebec/articles/l-affaire-epstein-ou-l-apocalypse-du-desir-7414

10La D.G.S.E. a-t-elle participé, conjointement avec la D.G.S.I., à la protection de Ghislaine Maxwell lors de sa cavale ? On peut très sérieusement se poser la question.

11Publié en quatre parties : https://www.jesuisfrancais.blog/2019/09/30/l%CA%BCaffaire-epstein-ou-l%CA%BCapocalypse-du-desir/ ; https://www.jesuisfrancais.blog/2019/10/01/l%CA%BCaffaire-epstein-ou-l%CA%BCapocalypse-du-desir-ii/ ; https://www.jesuisfrancais.blog/2019/10/02/l%CA%BCaffaire-epstein-ou-l%CA%BCapocalypse-du-desir-iii/ ; https://www.jesuisfrancais.blog/2019/10/03/l%CA%Bcaffaire-epstein-ou-l%CA%Bcapocalypse-du-desir-iv/. Apocalypse du désir de Boutang a été publié en 1979 par Grasset.


À lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même (Cliquer sur l’image) 


À lire aussi… où les noms d’Epstein et Maxwell sont mentionnés :

31 août 2022

« Il y a vingt-cinq ans, le décès de Lady Di arrangea bien du monde »

Accident ou attentat ?

 Le film Falstaff d’Orson Welles (1964) montre à quel point les relations peuvent être violentes à l’intérieur de l’élite dirigeante de la Grande-Bretagne. Le Prince Hal, futur Henri V, alors qu’il mène une vie de patachon à s’alcooliser dans les bordels accompagné du bibendum Falstaff, doit venir secourir son père le roi Henri IV face à la conjuration de Henry Percy, surnommé Harry Hotspur, fils du comte de Northumberland et de Thomas Percy comte de Worcester, son oncle, avides du pouvoir suprême.

Mais ses mœurs dissolues ne l’empêchent pas de triompher de ses rivaux lors de la bataille de Shrewsbury. Avant de mourir, son père Henri V, lui conseille, pour éviter les troubles internes, de lancer la guerre à l’extérieur. Une fois installé sur le trône, il déclenche l’offensive contre la France, car – exhorte-t-il à ses sujets – Pas de roi d’Angleterre, s’il n’est pas aussi roi de France !

Ce qui n’est pas sans rappeler le conflit des îles Malouines savamment orchestré par une Margaret Thatcher éprouvée par une grève très dure et très longue des ouvriers des mines de charbon.

     Quinze ans après cette guerre-éclair entre l’Argentine et le Royaume-Uni le monde fut spectateur d’une grave brouille opposant les membres de l’élite britannique. La famille royale britannique avait son mouton noir. Mariée au prince héritier, lequel entretenait une relation adultérine avec son amoureuse de toujours Camilla Parker Bowles, elle était martyrisée par son beau-frère Philipp et sa compère la maléfique Ghislaine Maxwell : « Maria Farmer, qui a accusé Maxwell et Epstein d’avoir abusé d’elle, avait confié au Sun la haine que portait Ghislaine Maxwell à Diana. ‟Ghislaine était là : Là on avait fait pleurer (Diana), c’est drôle non ? On détestait Diana. C’est ce qu’elle disait […] Ils étaient très méchants avec elle […] mais ils trouvaient cela très drôle.” »1

C’est sous le pont de l’Alma, dans la nuit du 31 août 1997, à l’intérieur d’une Mercedes noire conduite par Henri Paul, salarié du Ritz, en compagnie de son amant Dodi al-Fayed, plus un garde du corps, Rees-Jones – qui contrairement aux trois autres survécut – que la vie de Lady Diana se termina. Emmenée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière elle succomba à ses très lourdes blessures.

     Un tel drame eut un retentissement immense. La famille Saxe-Cobourg-Gotha devenue Windsor était frappée par la mort de son ex-« pièce rapportée ». Mise au ban par la famille royale, elle bénéficiait d’une popularité considérable partout dans le monde, suite à sa décision de mettre son immense notoriété au service des plus faibles. En attestent ses rencontres avec Mère Teresa, ainsi que beaucoup d’autres déplacements de charité bénéficiant d’une couverture médiatique extraordinaire, ce qui lui valut d’être surnommée la sainte cathodique.

     Un quart de siècle plus tard les sondages indiquent qu’une portion non négligeable des Britanniques pensent que ce fait tragique est un assassinat maquillé en accident. Élisabeth II elle-même avait évoqué cette piste en apprenant la nouvelle : « Quelqu’un a dû graisser ses freins »2, dit-elle. Lady Diana aurait anticipé un attentat contre sa personne. En octobre 1996 elle écrivit ceci : « Cette période précise de ma vie est la plus dangereuse […]. Mon mari est en train de planifier un “accident” avec ma voiture. »3

Le Parisien, dans un article du 28 novembre 2002 consacré à un certain James Adanson, cite une note des Renseignements généraux qui évoque son « rôle probable dans l’attentat du 30 août 1997 ». De quoi s’agit-il ? s’interroge l’auteur du papier : « Sous la plume des renseignements généraux, de l’accident qui a coûté la vie à la princesse Diana. […] Les auteurs de la note blanche affirment ainsi que le photographe James Andanson était dans le tunnel de l’Alma le soir du drame… »4

     Alors que ce qui est officiellement retenu (cf. le rapport Paget) c’est la thèse d’un accident causé par l’ivresse du chauffeur Henri Paul et – secondairement – par le harcèlement des paparazzi en moto desquels ce dernier essayait de s’échapper. Une thèse mise à mal par le père de Dodi al-Fayed, pour qui c’est la couronne d’Angleterre qui a perpétré ce crime afin d’éviter une alliance entre cette famille royale de confession protestante qui prétend descendre du roi David – d’où sa pratique de la circoncision – et une famille d’origine arabe (égyptienne) et de religion musulmane. Et le père al-Fayed, propriétaire du très chic magasin londonien Harrod’s d’énumérer les points noirs de la gestion de l’affaire, ce qui revient à accuser les autorités françaises d’avoir couvert ce forfait :

« Pourquoi a-t-il fallu une heure quarante pour conduire la princesse à l’hôpital ? Pourquoi certains photographes n’ont-ils restitué les photos prises sur place ? Pourquoi y a-t-il eu un cambriolage cette nuit-là au domicile londonien d’un des paparazzi ? Pourquoi les caméras de télévision en circuit fermé de ce quartier de Paris n’ont-elles pas produit une seule image ? Pourquoi les caméras de contrôle de la circulation n’étaient-elles pas branchées ? Pourquoi le théâtre de l’accident, au lieu d’être isolé, a-t-il été rouvert à la circulation au bout de quelques heures ? Pourquoi, parmi les paparazzi massés à l’extérieur du Ritz, y en avait-il un dont l’équipement était celui d’un photographe d’actualité ? Et qui sont les deux hommes non identifiés qui, après s’être mêlés à la foule des badauds, se sont retrouvés plus tard au bar du Ritz ? Ils ont passé commande, en anglais, sans cesser d’observer et d’écouter ce qui se passait, avec une intention soutenue. »5

     Le riche homme d’affaires a aussi pointé du doigt qu’il n’y avait pas que les paparazzi qui traquaient le couple Dodi-Diana : les services secrets aussi. Deux chefs du MI6, Richard Spearman et Nicolas Langham,étaient présents à Paris au moment du drame. Le couple était aussi sous l’étroite surveillance de l’Oncle Sam, qui surveillait Lady Di de près, en raison de son combat contre les mines anti-personnel, lequel ne pouvait que nuire aux intérêts du complexe industrialo-militaire américain6.
 

   Les États-Unis, via la National Security Agency, transmettaient à leur allié britannique les conversations privées des deux amants. Gordon Thomas indique : « À son entrée dans la vie de Diana, Dodi était tombé automatiquement dans le collimateur d’ECHELON7. Sans que l’un ou l’autre des amants en eût conscience, chacune de leurs conversations, aussi intime fût-elle, était discrètement enregistrée par les satellites d’ECHELON. »8

Cette relation conjugale revêtait une dimension géostratégique – il fallait savoir s’ils allaient se marier, si Diana Spencer était enceinte –, d’autant plus que la famille al-Fayed était liée au monde des marchands d’armes.

     La présence d’une Fiat Uno blanche sur le lieu du drame fit couler beaucoup d’encre9 : à son bord un agent du MI6 couvert par la police française et le « grand-frère » américain parvint-il à faire en sorte que la Mercedes du couple se tamponne contre l’un des poteaux du pont de l’Alma ?

Un ancien cadre de Scotland Yard, John MacNamara, fut chargé par al-Fayed père de mener une enquête parallèle. À Genève il rendit visite à un ex-officier du MI6, Richard Tomlinson qui lui déclara avoir lu dans le quartier général de l’espionnage britannique un texte consistant à planifier l’« assassinat du président serbe Milosevic – plan qui comportait de troublantes similitudes avec la façon dont Lady Di et Dodi avaient trouvé la mort. Le document précisait que ‟l’accident” devait avoir lieu dans un tunnel, où les chances de blessure mortelle sont plus élevées. Il recommandait l’utilisation d’un rayon laser de forte puissance, susceptible d’aveugler temporairement le chauffeur du véhicule cible. »10

C’est en 2013 que cette piste a été relancée, lors du procès d’un certain Danny Nightingale, un militaire. Ses beaux-parents ont indiqué que ce dernier aurait confié à son ex-femme que son unité aurait organisé un faux accident. Scotland Yard ne considéra pas que cet élément nouveau devait amener à une réouverture de l’enquête.

Puis en 2017 un octogénaire se disant ancien agent du MI5 – le renseignement intérieur britannique – a avoué avoir assassiné la princesse Diana. Au seuil de sa vie, John Hopkins aurait ainsi voulu soulager sa conscience11.

     En 2019 a été indiquée publiquement l’identité du chauffeur de cette fameuse Fiat blanche : ce serait un maître chien qui rentrait de son travail. Après le crash, il se serait enfui et aurait très vite repeint grossièrement en rouge la carrosserie de sa voiture, afin d’échapper aux radars de la police. Son nom est Le Van Thanh. Il est d’origine vietnamienne, comme son nom l’indique, alors que les témoins dirent y avoir aperçu – avec un gros chien – un « homme européen »12. Bizarrement, Le Van Tanh « a révélé que les autorités françaises lui avaient ordonné de ne pas témoigner auprès de la police britannique »13.

Or un rapport du Mossad ne corrobore pas une telle version. Le voici, traduit en français par nos soins, qui relate en détail les dernières heures de Lady Di :

« Paul était très confiant. Il dit que l’hôtel fournirait deux Range Rovers utilisées comme leurres pour les paparazzi qui étaient posté à l’entrée. Cela lui laisserait suffisamment de temps pour filer. Rees-Jones, a-t-il été rapporté, dit : « le plan me paraît bon ».

Minuit 15 (dimanche 30 août). Dans le vestibule de l’hôtel Henri Paul, par un coup de téléphone, fit partir les deux voitures-leurre.

Minuit 19. Les deux voitures-leurre vrombissaient place Vendôme, face au Ritz. Les paparazzi partirent à leur poursuite.

Minuit 20. À l’entrée arrière de l’hôtel Paul arriva avec la Mercedes. Il avait été vu par l’un des témoins oculaires que le Mossad interrogea ultérieurement en train de ‟taper nerveusement ses doigts sur le volant”.

Minuit 21. En haut de la rue Cambon, un agent du Mossad surveillait. Il indiquera plus tard qu’une ‟Fiat Uno blanche passa en haut de la rue.” Le rapport du Mossad affirme que dans cette voiture il y avait deux officiers de la DST (Direction de surveillance du territoire). […]

Minuit 22. La Fiat Uno blanche passe au feu vert place de la Concorde. La Mercedes d’Henri Paul est contrainte de s’arrêter temporairement au feu rouge.

Minuit 23. La Mercedes approche du pont de l’Alma. Henri Paul voit certainement l’Uno blanche devant lui.

Minuit 24. La Mercedes, roulant à très vive allure, atteint le creux de l’entrée du tunnel. […] Un peu après, selon le rapport du Mossad, l’Uno blanche a été conduite du côté de l’avenue Montaigne. Un camion l’attendait, il abaissa sa rampe. L’Uno fut amenée sur la rampe. Les portes du camion furent fermées. Quelques heures plus tard l’Uno fut agrippée par les pinces d’un broyeur. En un tournemain elle devint un amas de métal broyé, impossible à identifier. »14

Cette version, dont la rédaction a été chapeautée par l’ancien directeur du Mossad Danny Yatom, pointe du doigt la police de la République française, et – si on la tient pour vraie – peut être interprétée de deux manières : soit le tamponnage entre les deux voitures dans le tunnel est volontaire (assassinat), soit il est involontaire (accident).

     Mais surtout, au sujet du Mossad, ce que personne ne semble savoir c’est qu’Henri Paul subissait depuis des semaines une sévère pression psychologique de la part des services secrets israéliens. Il en était devenu fragile, et se réfugiait dans les paradis artificiels pour y faire face. Ses facultés physiques et mentales étaient sérieusement endommagées : en plus du mélange calamiteux de médicaments et d’alcool, altérant sa capacité à conduire en toute sûreté, le chauffeur du couple manqua clairement de discernement sur un autre point. En effet, la Mercedes noire était une épave, un véritable danger roulant.

Officiellement Israël s’intéressait à Henri Paul pour tout connaître des négociations de ventes d’armes qui avaient régulièrement lieu au Ritz, car elles pouvaient concerner ses voisins, et donc sa propre sécurité. Rappelons qu’al-Fayed est d’origine égyptienne.

     De même que la Couronne britannique, en outre, l’État sioniste ne s’enthousiasmait certainement pas de l’union entre le fils de ce dernier et Lady Diana. Elle signifiait l’amitié et le rapprochement entre l’Ouest et le monde arabo-musulman ; cela ne pouvait que nuire à ses intérêts vitaux.

Un agent du Mossad (et de la CIA), Jeffrey Epstein, avait d’ailleurs tenté de conquérir la princesse. Sans doute était-ce sur ordre, car selon ses goûts elle était trop âgée. Lui aimait les mineures.

« Une idylle qui aurait vu le jour grâce à l’ancien homme d’affaires accusé de trafic sexuel et retrouvé mort dans sa cellule le 10 août dernier. Plus étonnant encore, le milliardaire et la princesse de Galles auraient eu une aventure, comme le confirme le journaliste canadien Ian Halperin auprès de France Dimanche. C’est en enquêtant sur Jeffrey Epstein que le reporter aurait découvert qu’il avait entretenu une relation avec Lady Diana. Le riche financier américain aurait ‟littéralement harcelé” l’ex-épouse du prince Charles, ‟lui envoyant des fleurs, un livre d’art et un bijou d’une très grande valeur”, raconte Ian Halperin. Et sa technique de drague aurait fini par payer. Séduite, la mère des princes William et Harry n’aurait pas hésité à retrouver son prétendant à New York, où elle aurait passé ‟l’un des week-ends les plus amusants de sa vie”. Mais leur histoire n’aurait finalement pas duré plus de deux jours. Peu après, Lady Diana est tombée sous le charme de Dodi Al-Fayed », a écrit Rime El Himani15.

Une idylle entre l’ex-épouse du prince Charles et le financier new yorkais Epstein aurait effectivement favorisé Israël, qui aurait eu un pion au sein même d’une famille qui peut légitimement revendiquer – au même niveau que les Rothschild – le titre de famille la plus puissante du monde.

Entre les paparazzi qui traquaient le couple, les divers services secrets rodant aux alentours à pied ou en voiture, et un chauffeur totalement harassé, le risque de crash était élevé. Et il advint.

     Si – et seulement si – des forces ayant eu des intentions clairement homicides furent à l’œuvre, on ne peut que constater la supériorité de telles manœuvres par rapport à cet effroyable attentat récemment commis contre la fille de l’intellectuel russe Alexandre Douguine, dont il ne fait aucun doute que c’est un attentat perpétré par les services secrets ukrainiens, avec peut-être l’aide de la CIA, du MI6 ou de la DGSE.
     

Suivant les préceptes de Leo Strauss dans La persécution et l’art d’écrire, c’est de cette manière qu’on

peut comprendre le choix de Gordon Thomas de mettre en exergue de son livre sur le Mossad le décès de la princesse Diana. Alors qu’on s’attendrait plus à un événement proche-oriental. Comme s’il voulait adresser un message implicite à son lecteur.

« La littérature exotérique présuppose qu’il existe des vérités fondamentales qu’aucun homme honnête ne saurait exprimer en public parce qu’elles feraient du mal à beaucoup, lesquels, parce qu’ils ont été blessés, auront naturellement tendance à faire du mal en retour à celui qui exprime ces vérités désagréables »16, écrit Leo Strauss.

     Tâche ardue s’il en est – c’est évident – que celle de différencier l’exotérique et l’ésotérique d’un texte.

—

Références

1https://www.express.co.uk/news/royal/1321924/princess-diana-news-ghislaine-maxwell-cry-jeffrey-epstein-prince-andrew-spt

2https://www.lepoint.fr/people/mort-de-lady-diana-l-etrange-reaction-de-la-reine-elizabeth-ii-16-08-2015-1957084_2116.php

3https://www.voici.fr/news-people/actu-people/mort-de-lady-diana-cette-troublante-note-qui-predisait-son-accident-686939

4https://www.leparisien.fr/faits-divers/le-faux-suicide-du-photographe-de-jospin-28-11-2002-2003608562.php

5Gordon Thomas, Histoire secrète du Mossad, Paris, Nouveau Monde, 2006, p. 19.

6Gordon Thomas, Gideon’s Spies, New York : Saint Martin’s press, 2015, p. 23.

7C’est « un des systèmes d’interception les plus sensibles et les plus confidentiels de la NSA. Ce réseau électronique global affiche des capacités proprement stupéfiantes. Il permet de coupler des satellites à une batterie d’ordinateurs à haute vitesse. Le système permet à la NSA et à ceux avec qui elle veut bien partager ses informations – les services secrets britanniques, par exemple – et ce en temps réel En traquant les mots-clés dont on l’a nourri, ECHELON est capable d’identifier et d’isoler tous les messages susceptibles d’intéresser ses utilisateurs. », Gordon Thomas, Histoire secrète du Mossad, op. cit., p. 21.

8Gordon Thomas, ibid., p. 22.

9Cf. notamment cet article de Marc Roche, Le Monde, 27 août 2007.

10Cité par Gordon Thomas, Histoire secrète du Mossad, op. cit., p. 20-21.

11https://www.dailystar.co.uk/news/latest-news/princess-diana-death-mi5-agent-16961110 La vidéo du témoignage supposé est disponible ici : https://www.youtube.com/watch?v=cTTaTA0n6Ko&feature=emb_title

12https://www.lorientlejour.com/article/248261/Deces_Diana_%253A_la_these_de_la_Fiat_Uno_blanche_se_renforce.html

13https://www.sudinfo.be/id142624/article/2019-09-23/ny-allez-pas-les-graves-revelations-du-conducteur-de-la-fiat-uno-blanche-sur-la

14Gordon Thomas, Gideon’s Spies, op. cit., p. 23.

15https://www.voici.fr/news-people/actu-people/lady-diana-sa-relation-secrete-avec-jeffrey-epstein-revelee-au-grand-jour-665074

16Leo Strauss, La persécution et l’art d’écrire, Paris/Tel Aviv, Éditions de l’éclat, 2003, p. 41.

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1 commentaire pour “Journal du Hard Power, ou l’affaire Epstein chroniquée par JSF”

  1. DI GUARDIA
    jeudi 12 juin 2025 at 22 h 01 min | Répondre

    Une. Affaire. » chroniquée » sur une période de six années, quelle suite dans les idées ! Et quelle documentation ?réunie, analysée. Remarquable, travail ! Merci…

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Kiel et Tanger, 29 €, 428 p.

Maurras y constate la tragique infériorité du régime républicain en matière de politique internationale, spécialement face à la menace allemande de l’époque. Prévoyant la guerre à venir il conclut à la nécessité de remettre un roi à la tête du pays. Prolongeant le réalisme de la pratique capétienne des relations internationales, ancêtre de la pensée géostratégique française.

La Démocratie religieuse, 31 €, 620 p.

Parution en 1921, compilant trois textes préalablement écrits par Charles Maurras : Le Dilemme de Marc Sangnier (1906) – – La politique religieuse (1912) – – L’Action française et la religion catholique (1914). Cet ouvrage voit dans la démocratie une religion nouvelle qui vide le politique de sa puissance.

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Léon Bloy, Le salut par les juifs, avant-propos de Laurent James, 20 €, 156 p.

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