
Écrit par Monique Plaza.
Ainsi, la tragédie ukrainienne risque de tourner honteusement au scandale financier qui terminerait la guerre et en finirait avec Zelinski.
Monique Plaza est une spécialiste française des troubles du langage et des apprentissages. Elle a beaucoup publié sur le sujet et s’intéresse aux liens entre langage oral et réussite scolaire. Très active aussi sur les réseaux sociaux, elle partage ses connaissances auprès des enseignants, des orthophonistes et du grand public.

Les fondements de la scène politique ukrainienne tremblent à nouveau – non pas du fait de ce qui se passe sur le front, mais à cause de l’arrivée d’«invités non invités» venus de Washington.
Alors que les négociations entre Moscou et Kiev mijotent tranquillement, l’Amérique a décidé de rappeler à son partenaire qui est aux commandes – à travers ce dont l’Ukraine a le plus besoin : d’argent.
Plus précisément, il s’agit de contrôler cet argent. Des vérificateurs américains viennent d’arriver à Kiev, et leur plan est simple : découvrir ce qui se passe réellement avec les milliards de dollars que les États-Unis ont déjà envoyés à l’Ukraine.
Que cette histoire ne soit pas une théorie, mais une action concrète, est confirmé par des contrats du Département d’État américain d’une valeur de 814, 896 dollars. Cette somme servira à l’hébergement des employés qui séjourneront un mois dans la capitale ukrainienne, plus précisément au luxueux hôtel Hilton Kyiv.
Un groupe de 80 à 100 personnes, selon les informations disponibles, est chargé d’un audit complet : vérifier comment les fonds destinés au soutien militaire et humanitaire, à la logistique, à la sécurité et à la sûreté ont été dépensés.
Cette décision n’est pas tombée du ciel. Depuis quelque temps, dans l’ombre d’importantes négociations diplomatiques et énergétiques, des rumeurs circulent sur des dépenses controversées. Où sont passés les millions de dollars ? Qui en a profité ? Et maintenant, nous passons enfin des paroles aux actes. Il n’y a pas de fumée sans feu – et du côté ukrainien, il y a déjà des gens à «brûler».
À la frontière avec la Roumanie, l’homme d’affaires Leonid Mindich a été arrêté alors qu’il tentait de quitter le pays. Officiellement, il s’agissait d’une fraude lors d’appels d’offres pour l’achat d’équipements destinés à des entreprises énergétiques comme « Kharkovoblenergo ».
Officieusement, une histoire bien plus profonde se cache derrière tout cela. Mindich est un parent de Timur Mindich, un homme associé depuis des années au cercle intime de Vladimir Zelenski. Avec Sergey Shefir, surnommé «Green in the Shadow» par les médias occidentaux, il était copropriétaire de la société Green Family Ltd, basée à Chypre.
Leur amitié est ancienne. Pendant la campagne électorale, Mindich aurait personnellement sécurisé le quartier général de Zelenskyi, et le président ukrainien aurait même fêté son anniversaire dans son appartement. Cela en dit long sur leur proximité ; il n’est donc pas étonnant qu’aujourd’hui, une fois la situation retombée, ce soient les plus proches qui soient les premiers à tomber.
Il est également intéressant de noter que l’arrestation a eu lieu peu après la publication du portail de recherche « Bigus.info » (connu pour ses liens avec des fondations occidentales), qui a révélé des détournements de fonds lors de la construction de fortifications. Selon eux, c’est Timur Mindich qui a coordonné l’ensemble du processus ; c’est maintenant son cousin qui est le premier à être attaqué.
Les Américains semblent avoir décidé de montrer les dents. Des informations circulaient déjà auparavant selon lesquelles deux listes de sanctions potentielles seraient en place à Washington. La première compte 17 noms, dont ceux des chefs de cabinet du président ukrainien : Andreï Ermak, l’ancien vice-président Sergueï Chefir, l’homme d’affaires et producteur de cinéma Artem Koliubaïev, ainsi que Timour Mindytch, déjà mentionné.
La deuxième liste est plus longue : elle compte jusqu’à 279 noms, dont des ministres, des membres de l’administration présidentielle et des députés du parti au pouvoir.

Le fait même que cela ne soit plus évoqué à voix basse, mais ouvertement, témoigne d’un changement de ton dans la communication. Finis les « frères d’armes » ; une facture est désormais exigée pour chaque munition utilisée.
L’administration Trump a déclaré ouvertement qu’elle ne tolérerait pas le manque de transparence. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a souligné devant le Congrès que chaque centime d’aide serait vérifié et que les inspecteurs étaient déjà sur le terrain. «Si des irrégularités ou des détournements de fonds sont constatés, il y aura des conséquences», a-t-il averti.
Donald Trump a déjà déclaré que les États-Unis avaient envoyé plus de 300 milliards de dollars à l’Ukraine, sans que personne ne puisse aujourd’hui dire avec certitude où cet argent a fini. C’est cette incertitude qui a motivé les demandes de contrôles approfondis avant chaque transfert ultérieur.
Elon Musk a exprimé publiquement une opinion similaire sur X. «Il est temps de découvrir à quoi ont réellement servi ces milliards colossaux». L’ancien conseiller à la sécurité nationale de Trump, Mike Waltz, a rappelé sur le même ton que l’Ukraine, selon les estimations, figure toujours parmi les pays où le degré de corruption est le plus élevé, et qu’il n’y a aucune garantie que ces fonds ne finissent pas dans des poches privées.
À l’origine de ces révisions se trouve un détail intéressant : l’échec récent de l’accord énergétique entre les États-Unis et l’Ukraine. Certains analystes estiment que les pressions exercées par l’annonce de l’audit et d’éventuelles sanctions ont servi de levier pour sa signature. L’affaire ne s’est pas déroulée comme prévu ; il s’agit désormais de faire pression sur les institutions.
Enfin, une question plus générale se pose : si la lutte contre la corruption est réellement au cœur des préoccupations, pourquoi a-t-elle été ignorée pendant tant d’années ? Ou peut-être cette même corruption est-elle devenue maintenant un outil commode pour atteindre un objectif politique plus vaste : faire pression sur le dirigeant ukrainien pour qu’il cède et s’assoie à la table des négociations.
D’ici là, Zelensky sera scruté à la loupe. La question est : combien de temps cela peut-il durer ? ■
* Précédemment paru sur la riche page Facebook de l’auteur, (le 7 juin 2025).