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Roman-feuilleton ♦ L’ensorcelée de Barbey d’Aurevilly

mardi 8 juillet 2025lundi 28 juillet 2025 sur Rémi Hugues

— J’ai presque couru, — reprit Jeanne. — On va si vite quand on a l’ennui derrière soi ! Il est des jours, ma pauvre Clotte, où les ouvrages, les marchés, la maison, toute cette vie d’occupations que je me suis faite, n’empêchent pas d’avoir le cœur, on ne sait pourquoi, entre deux pierres, et vous savez bien que c’est toujours dans ces moments-là que je viens vous voir.

— Je le sais, — dit gravement la Clotte, — et je voyais bien qu’il n’y avait pas que la fatigue de la marche dans l’éclat de vos couleurs, ma fille. C’est donc aujourd’hui — reprit-elle après un silence, comme une femme qui parle une langue déjà bien parlée entre elles deux — un de nos mauvais jours ? »

Jeanne fit le geste d’un aveu silencieux. Elle courba la tête.

« Ah ! — dit la Clotte déjà exaltée, — ils ne sont pas finis, ces jours-là, mon enfant. Vous êtes si jeune et si forte ! Le sang des Feuardent, qui vous brûle les joues, se révoltera encore longtemps avant de se calmer tout à fait.

« Peut-être — ajouta-t-elle en fronçant les rides de son front — que des enfants, si vous en aviez, vous feraient plus de bien que tout le reste ; mais des enfants qui ne seraient pas des Feuardent !… »

Et elle s’arrêta, comme si elle se fût repentie d’en avoir trop dit.

« Tenez, la Clotte, — dit Jeanne-Madelaine en mettant sa main sur une des mains desséchées de la vieille femme, — je crois que j’ai la fièvre depuis hier au soir. »

Et alors elle raconta sa rencontre avec le berger sous le porche du Vieux Presbytère, et la menace qu’il lui avait jetée et qu’elle n’avait pu oublier.

La Clotte l’écouta en jetant sur elle un regard profond.

« Il y a d’autres anguilles sous roche, — dit-elle en hochant la tête. — La fille de Louisine-à-la-hache n’a pas peur des sornettes que débitent les bergers pour effrayer les fileuses. Je ne dis pas qu’ils n’aient pas de méchants secrets pour faire mourir les bêtes et se venger des maîtres qui les ont chassés ; mais qu’est-ce qu’un de ces misérables pourrait faire contre Mademoiselle de Feuardent ? Vous avez autre chose que ça sur l’esprit, mon enfant… »

Mais Jeanne Le Hardouey resta muette, et la Clotte, qui semblait chercher la pensée de Jeanne dans sa vieille tête, à elle, fouillait les cheveux gris de sa tempe creusée, avec le bout de son aiguille à bas, comme on cherche une chose perdue dans les cendres d’un foyer éteint, et continuait à la dévisager de ses redoutables yeux pers.

« Vous qui avez connu tant de monde, la Clotte, — dit, après quelques minutes de silence, Jeanne Le Hardouey, qui succombait enfin à sa pensée secrète, — avez-vous connu, dans le temps, un abbé de la Croix-Jugan ?

— L’abbé de la Croix-Jugan ! Jéhoël de la Croix-Jugan ! qu’on appelait le frère Ranulphe de Blanchelande ! — s’écria tout à coup la Clotte, redevenue Clotilde Mauduit, avec le frémissement d’un souvenir qui galvanisait sa vieillesse, — si je l’ai connu ! Oui, ma fille. Mais pourquoi me demander cela ? Qui vous a parlé de l’abbé de la Croix-Jugan ? Je ne l’ai que trop connu, ce Jéhoël. C’était avant la Révolution. Il était moine à l’abbaye. Sa famille l’y avait mis presque au sortir de son enfance ; et ma jeunesse, à moi, quand je l’ai connu, commençait déjà à se passer. On disait que, comme tant d’autres prêtres de grande famille, il n’avait pas de vocation, mais que, toujours, chez les La Croix-Jugan, le dernier des enfants était moine depuis des siècles. Si je l’ai connu ! oh ! ma fille, comme je vous connais ! Il sortait bien souvent de son monastère, et il s’en venait chez le seigneur de Haut-Mesnil les jours qu’ils appelaient leur jour de sabbat, et il voyait là de terribles spectacles pour un homme qui devait un jour porter la mitre et la croix d’abbé. Jéhoël de la Croix-Jugan ! comme l’appelaient Remy Sang-d’Aiglon de Haut-Mesnil et ses amis, car ils ne lui donnaient jamais son nom religieux de frère Ranulphe, alors qu’il était avec eux, quoiqu’il portât la soutane blanche et son manteau de chanoine de Saint-Norbert par-dessus, quand il venait au château, entre l’office et matines. J’ai ouï dire qu’ils voulaient, en lui donnant son nom de gentilhomme, lui enfoncer dans le cœur un dégoût encore plus profond que celui qu’il avait pour son état de prêtre, et je n’ai pas de peine à croire que cela ait été l’idée de pareils réprouvés, mon enfant !

— Comment était-il quand vous l’avez connu ? — fit avidement Jeanne-Madelaine.

— Je vous l’ai dit, ma fille, il était bien jeune alors, — dit la Clotte, — oui, jeune d’âge ; mais qui le voyait ou l’entendait ne l’aurait pas dit, car il était sombre comme un vieux. Jamais son visage ne s’éclaircissait. On disait qu’il n’était pas heureux d’être moine, mais ce n’était pas, malgré sa grande jeunesse, un homme à se plaindre et à porter la tonsure qui lui brûlait le crâne moins fièrement qu’il n’eût fait un casque d’acier. Il était haut comme le ciel, et je crois que l’orgueil était son plus grand vice. Car, je vous l’ai déjà dit, mon enfant, nous étions là, au château de Haut-Mesnil, une troupe d’affolées, et jamais, au grand jamais, je n’ai entendu dire que l’abbé de la Croix-Jugan ait oublié sa robe de prêtre avec aucune de nous.

— Pourquoi donc, s’il était ce que vous dites, — repartit Jeanne, — allait-il au château de Haut-Mesnil ?

— Pourquoi ? Qui sait pourquoi, ma fille ? — dit la Clotte. — Il trouvait là des seigneurs comme lui, des gens de sa sorte, et des occupations qui lui plaisaient plus que les offices de son abbaye. Il n’était pas né pour faire ce qu’il faisait… Il chassait souvent, tout moine qu’il fût, avec les seigneurs de Haut-Mesnil, de la Haye et de Varanguebec, et c’était toujours lui qui tuait le plus de loups ou de sangliers. Que de fois je l’ai vu, à la soupée, couper la hure saignante et les pattes boueuses de la bête tuée le matin et les plonger dans le baquet d’eau-de-vie à laquelle on mettait le feu et dont on nous barbouillait les lèvres. Oh ! ma fille, je ne vous dirai pas les blasphèmes et les abominations qu’il entendait alors. « Tiens ! — lui disait Richard de Varanguebec en lui versant cette eau-de-vie à feu, leur régal de démons, — tu aimes mieux ça que le sang du Christ, buveur de calice ! » Mais il continuait de boire en silence, sombre comme le bois de Limore et froid comme un rocher de la mer devant les excès dont il était témoin. Non, ce n’était pas un homme comme un autre que Jéhoël de la Croix-Jugan ! Quand la Révolution est venue, il a été un des premiers qui aient disparu de son cloître. On raconte qu’il a passé dans le Bocage et qu’il a tué autant de Bleus qu’il avait jadis tué de loups… Mais pourquoi me parlez-vous de l’abbé de la Croix-Jugan, ma fille ? — interrompit la Clotte en laissant là ses souvenirs, vers lesquels elle s’était précipitée, pour revenir à la question de Jeanne Le Hardouey.

— C’est qu’il est revenu à Blanchelande et qu’hier il était aux vêpres, mère Clotte, — répondit Jeanne-Madelaine.

— Il est revenu ! — fit avec éclat la vieille femme. — Vous êtes sûre qu’il est revenu, Jeanne de Feuardent ? Ah ! si vous ne vous trompez pas, je me traînerai sur mon bâton jusqu’à l’église pour le revoir. Il a été mêlé à une mauvaise et coupable jeunesse, mais dont le souvenir me poursuit toujours. Quelquefois je crois, — reprit-elle en fermant ses yeux ardents et rigides comme si elle regardait en elle-même, — oui, je crois que les vices qu’on a eus vous ensorcellent, car pourquoi, moi que voilà sur le bord de ma fosse, désiré-je revoir ce Jéhoël de la Croix-Jugan ?

— D’autant que vous ne le reconnaîtriez pas, mère Clotte ! — dit Jeanne. — Quand vous le reverrez, on peut vous défier de dire que c’est lui. On raconte que, dans un moment de désespoir, quand il a vu les Chouans perdus, il s’est tiré d’une arme à feu dans le visage. Dieu n’a pas permis qu’il en soit mort, mais il lui a laissé sur la face l’empreinte de son crime inaccompli, pour en épouvanter les autres et peut-être pour lui faire horreur à lui-même. Nous en avons tous tremblé hier, à l’église de Blanchelande, quand il y a paru.

— Quoi ! — reprit la Clotte avec un sentiment d’étonnement, — Jéhoël de la Croix-Jugan n’a plus son beau visage de saint Michel qui tue le dragon ! Il l’a perdu sous le fer du suicide, comme nous, qui l’avons trouvé si beau, nous, les mauvaises filles de Haut-Mesnil, nous avons perdu notre beauté aussi sous les chagrins, l’abandon, les malheurs du temps, la vieillesse ! Il est jeune encore, lui, mais un coup de feu et de désespoir l’a mis d’égal à égal avec nous ! Ah ! Jéhoël, Jéhoël ! — ajouta-t-elle avec cette abstraction des vieillards qui les fait parler, quand ils sont seuls, aux spectres invisibles de leur jeunesse, — tu as donc porté les mains sur toi et détruit cette beauté sinistre et funeste qui promettait ce que tu as tenu ! Que dirait Dlaïde1 Malgy, si elle vivait et qu’elle te revît ?

— Qu’était-ce que Dlaïde Malgy, mère Clotte ? — dit Jeanne Le Hardouey toute troublée, et dont l’intérêt s’accroissait à mesure que parlait la vieille femme.

— C’était une de nous, et la meilleure peut-être, — fit la Mauduit ; — c’était l’amie de votre mère, Jeanne de Feuardent. Mais, hélas ! Louisine, qui était sage, ne put sauver Dlaïde Malgy par ses conseils. La pauvre enfant se perdit, comme toutes les hanteuses du château de Haut-Mesnil, comme Marie Otto, Julie Travers, Odette Franchomme, et Clotilde Mauduit avec elles, toutes filles orgueilleuses, qui aimèrent mieux être des maîtresses de seigneurs que d’épouser des paysans, comme leurs mères. Vous ne savez pas, Jeanne de Feuardent, vous ne saurez jamais, vous qui avez été forcée d’épouser un vassal de votre père, ce que c’est que l’amour de ces hommes qui, autrefois, étaient les maîtres des autres, et qui se vantaient que la couleur du sang de leurs veines n’était pas la même que celle de notre sang. Allez ! il était impossible d’y résister. Dlaïde Malgy l’apprit par sa propre expérience. Elle fut une des plus folles de ces folles qui livrèrent leur vertu à Sang-d’Aiglon de Haut-Mesnil et à ses abominables compagnons. Mais aussi qu’elle en fut punie ! Ah ! nous avons toutes été châtiées ! Mais elle fut la première qui sentit la main de Dieu s’étendre comme un feu sur elle. Au sein de toutes ces perditions dans lesquelles se consumaient nos jeunesses, elle aima Jéhoël de la Croix-Jugan, le beau et blanc moine de Blanchelande, comme elle n’avait aimé personne, comme elle ne croyait pas, elle qui avait été si rieuse et si légère de cœur, qu’on pût aimer un homme, un être fait avec de la terre et qui doit mourir ! Elle ne s’en cacha point. Belle, amoureuse, devenue effrontée, elle croyait facile de se faire aimer… Mais elle s’abusa. Elle fut méprisée pour sa peine. Nous n’étions pas dans les passions de ce Jéhoël, s’il en avait. Roger de la Haye, Richard de Varanguebec, Jacques de Néhou, Lucas de Lablaierie, Guillaume de Hautemer, se moquèrent de l’amour méprisé de Dlaïde. « Fais ta belle et ta fière, maintenant ! — disaient-ils. — Tu n’as pas même su mettre le feu à la robe d’amadou d’un moine. Tu as trouvé ton maître, ton maître qui ne veut pas de toi. » Elle, exaspérée par leurs railleries, jura qu’il l’aimerait. Mais ce serment fut un parjure… Jéhoël avait des pensées qu’on ne savait pas. L’acier de son fusil de chasse était moins dur que son cœur orgueilleux, et le sang des bêtes massacrées qu’il rapportait sur ses mains du fond des forêts, il ne l’essuya jamais à nos tabliers ! Nous ne lui étions rien ! Un soir, Dlaïde, devant nous toutes, dans un de ces repas qui duraient des nuits, lui avoua son amour insensé. Mais, au lieu de l’écouter, il prit au mur un cor de cuivre, et, y collant ses lèvres pâles, il couvrit la voix de la malheureuse des sons impitoyables du cor, et lui sonna longtemps un air outrageant et terrible comme s’il eût été un des Archanges qui sonneront un jour le Dernier Jugement ! Je vivrais cent ans, Jeanne-Madelaine, que je n’oublierais pas ce mouvement formidable, et l’action cruelle de ce prêtre, et l’air qu’il avait en l’accomplissant ! Pour Dlaïde, elle en tomba folle tout à fait. La pauvre tête perdue s’abandonna aux faiseuses de breuvages, qui lui donnèrent des poudres pour se faire aimer. Elle les jetait subtilement, par derrière, dans le verre du moine, à la soupée ; mais les poudres étaient des menteries. Rien ne pouvait empoisonner l’âme de Jéhoël. Tout indigne qu’il fût, Dieu gardait-il son prêtre ? ou l’Esprit des ténèbres se servait-il de l’oint du Seigneur pour mieux maîtriser le cœur de Dlaïde ?… Exemple effroyable pour nous toutes, mais qui ne nous profita pas ! Dlaïde Malgy passa bientôt pour une possédée et une coureuse de guilledou, dans tout le pays. Les femmes se signaient quand elles la rencontraient le long des chemins, ou assise contre les haies, presque à l’état d’idiote, tant elle avait le cœur navré ! D’aucuns disaient qu’elle n’était pas toujours si tranquille… et que, la nuit, on l’avait vue souvent se rouler, avec des cris, sur les têtes de chat de la chaussée de Broquebœuf, hurlant de douleur, au clair de lune, comme une louve qui a faim. C’était peut-être une invention que cette dirie de la chaussée de Broquebœuf… mais ce qui est certain, c’est que, dans le temps, quand nous allions nous baigner dans la rivière, je comptai bien des meurtrissures, bien des places bleues sur son pauvre corps, et quand je lui demandais : « Qu’est-ce donc que ça ? où t’es-tu mise ?… » elle me disait, dans son égarement : « C’est une gangrène qui me vient du cœur et qui me doit manger partout. » Ah ! sa beauté et sa santé furent bientôt mangées. La toux la prit. C’était la plus faible d’entre nous. Mais la maladie et son corps, qui se fondait comme un suif au feu, ne l’empêchèrent point de mener la vie que nous menions à Haut-Mesnil. Ce n’étaient pas des délicats que les débauchés qui y vivaient ! L’amour de la Malgy pour Jéhoël, sa maladie, sa maigreur, sa langueur, qu’elle enflammait en buvant du genièvre comme on boit de l’eau quand on a soif, ce qui lui fit bientôt trembler les mains, bleuir les lèvres, perdre la voix, rien n’arrêta les forcenés dont elle était entourée. Ils aimaient, disaient-ils, à monter dans le clocher quand il brûle ! et ils se passaient de main en main cette mourante, dont chacun prenait sa bouchée, cette fille consumée, qui flambait encore par dedans, mais pas pour eux ! Ils l’ont tuée ainsi, l’infortunée ! Ça ne fut pas long… Mais pourquoi pâlissez-vous, Jeanne de Feuardent ? — s’écria, en s’interrompant, Clotilde Mauduit, épouvantée du visage de Jeanne. — Ah ! ma fille, Jéhoël a-t-il encore le don d’émouvoir les femmes, maintenant qu’il n’est plus le beau Jéhoël d’autrefois ? A-t-il encore cette puissance diabolique qu’on crut longtemps accordée par l’enfer à ce prêtre glacé, puisque, malgré le changement de son visage, vous pâlissez, ma fille, rien qu’à m’en entendre parler ?… »

La femme des passions avait vu l’éclair souterrain qu’elles jettent parfois du fond d’une âme.

« Ai-je donc pâli ? — fit Jeanne effrayée à son tour.

— Oui, ma fille, — dit la Clotte, pensive devant cette pâleur, comme le médecin pénétrant devant le premier symptôme du mal caché, — et, Dieu me punisse, je crois même que vous pâlissez encore ! »

Jeanne-Madelaine baissa les yeux et ne répondit pas, car elle sentait que la Clotte disait vrai et que quelque chose de terrifiant et d’indicible lui étreignait le cœur et le lui tordait encore plus fort que la veille aux vêpres, à la même heure. Clouée sur l’escabeau où elle s’était assise, elle ne put pas même, elle, Jeanne la forte, relever ses paupières, comme d’un plomb mortel, vers la Clotte, qui ne parlait plus.

Maître Louis Tainnebouy, qui n’était pas un moraliste et qui regardait plus au poil de ses bœufs qu’à l’âme humaine, m’avait peint d’un mot rude et terrible, dans son patois de mots et d’idées, ce que je cherche à exprimer avec des nuances.

« Les femmes se perdent avec des histoires ! — me dit-il. — La vieille sorcière de la Clotte avait écopi sur maîtresse Le Hardouey le venin de ses radoteries. À dater de ce moment, elle s’hébéta comme la Malgy, — ajouta-t-il ; — elle avait le sang tourné. » ■   (À suivre)

1Dlaïde, abréviation normande du nom d’Adélaïde. Nous l’écrivons comme on le prononce dans le pays. (Note de l’auteur.)

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Participez à l’opération nationale de sauvegarde du patrimoine historique de l’Action Française, lancée par le Secrétariat Général du Mouvement. Tous documents ou objets divers nous intéressent : photos, films, livres, journaux, correspondance, insignes, drapeaux etc. Ecrire à Michel Franceschetti : chetti133@sfr.fr .   

PEUT-ON SORTIR DE LA CRISE ? Une étude intégrale de Pierre Debray dans JSF

Une contribution magistrale à la réflexion historique, économique, sociale, politique et stratégique de l’école d’Action Française. Étude intégrale à la disposition des lecteurs de JSF, notamment étudiants, chercheurs et passionnés d’histoire et de science économiques.  ENTRÉE

Les créations de JSF : Séries, dossiers, études

 

Etudes, séries, dossiers regroupés pour être en permanence disponibles et directement consultables   © JSF – Peut être repris à condition de citer la source Pour y accéder, cliquez sur l’image.

A lire dans JSF : Le clivage du « nouveau monde » par Rémi Hugues.

Un mini-dossier en 6 parties. Analyses et propositions. Une manière d’appréhender la situation française réelle et ses évolutions afin de fixer nos positions. A lire, donc.  Suivre les liens.  JSF     I   II  III   IV   V   VI

Quatre livres fondamentaux de Charles Maurras réédités par B2M, Belle-de-Mai éditions

Enquête sur la monarchie. (Édition de 1925), 39 €, 836 p.

Le manifeste royaliste en ouverture du XXe siècle ! (Parution courant 1900). Maurras y pose la célèbre question : « Oui ou non, l’instauration d’une monarchie héréditaire, antiparlementaire traditionnelle et décentralisée est-elle de salut public ? » !   

L’Avenir de l’intelligence, 25 €, 244 p.

Une étude de l’histoire politique et intellectuelle du XVIe au XXe siècle, où Maurras à montre comment les intellectuels et artistes attachés à produire des œuvres de l’esprit sont passés « de l’autorité des princes de notre Sang sous celle des marchands d’Or », les immenses fortunes industrielles et bancaires qui limitent la liberté de l’esprit. Maurras en appelle à une alliance entre les intellectuels et le patriotisme des Français pour renverser cette mécanique.

Kiel et Tanger, 29 €, 428 p.

Maurras y constate la tragique infériorité du régime républicain en matière de politique internationale, spécialement face à la menace allemande de l’époque. Prévoyant la guerre à venir il conclut à la nécessité de remettre un roi à la tête du pays. Prolongeant le réalisme de la pratique capétienne des relations internationales, ancêtre de la pensée géostratégique française.

La Démocratie religieuse, 31 €, 620 p.

Parution en 1921, compilant trois textes préalablement écrits par Charles Maurras : Le Dilemme de Marc Sangnier (1906) – – La politique religieuse (1912) – – L’Action française et la religion catholique (1914). Cet ouvrage voit dans la démocratie une religion nouvelle qui vide le politique de sa puissance.

Et aussi…


Henri Massis, Georges Bernanos, Maurras et l’Action française, présentation de Gérard Pol, 18 €, 104 p.

Léon Bloy, Le salut par les juifs, avant-propos de Laurent James, 20 €, 156 p.

Commandes et renseignements : B2M, Belle-de-Mai éditions – commande.b2m_edition@laposte.net

* Frais de port inclus

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