
« Ce qui se joue en France a déjà essaimé en Europe. En Suède, aux Pays-Bas, en Italie, les droites gouvernent ensemble. » (Repris d’un articcle précédent, du même auteur.
Par Jules Torres.

Cet article est paru dans le JDD le 31 août. Jules Torres est, nous semble-t-il, un excellent journaliste. Nous n’avons toutefois qu’une confiance et qu’un intérêt limités pour la part d’observations politiciennes qui s’y trouve exposée. Aléatoire, propice aux illusions, souvent démentie par la suite des événements, c’est le lot du sujet. Plus intéressante depuis toujours est la capacité d’analyse d’Éric Zemmour sur les questions de fond qui assaillent la France et menacent son identité et son existence. Même si, au fil des derniers mois, son souci et son engagement marqué dans la question proche-orientale nous paraît rejaillir avec excès sur ses jugements en matière de politique française. Sur cette dernière, il demeure un analyste et un critique des plus profonds et des plus avisés. JSF
Un an après la débâcle des européennes, Reconquête se resserre autour du duo Zemmour-Knafo. Tandis que lui prépare un nouvel essai programmatique, elle impose sa voix sur les dépenses publiques. Objectif assumé : tenir jusqu’en 2027 et peser dans la présidentielle.
À lire aussi dans le JDD… Éric Zemmour et Sarah Knafo : « Les temps de tempête exigent des solutions radicales »

Reconquête aurait pu sombrer après la débâcle des européennes de 2024. Une liste plafonnant à 5 %, quatre eurodéputés élus mais aussitôt exclus – dont Marion Maréchal –, la perte de cadres comme Nicolas Bay ou Guillaume Peltier : beaucoup annonçaient déjà le naufrage. Un an plus tard, le parti d’Éric Zemmour n’a pourtant pas disparu. Il revendique plus de 70 000 adhérents et tient ce dimanche à Orange ses universités d’été, où près de 3 000 sympathisants sont attendus. Mieux : le mouvement s’est resserré autour de son tandem fondateur, avec une répartition des rôles désormais nette. Éric Zemmour trace la ligne et fixe la stratégie de long terme, tandis que Sarah Knafo occupe l’avant-scène et distille, au fil de l’actualité, les prises de position qui entretiennent la présence du mouvement dans le débat public.
Éric Zemmour, que d’aucuns décrivent en retrait, n’a en réalité rien abandonné de ses ambitions. Il prépare pour octobre prochain un nouvel ouvrage, annoncé chez Fayard comme un « manifeste pour un sursaut judéo-chrétien ». Fidèle à sa méthode, il entend mêler analyse historique et diagnostic contemporain, replacer les secousses du moment dans une fresque plus large. À ses yeux, les thèmes qui l’avaient propulsé en 2022 – identité, immigration, déclassement – n’ont rien perdu de leur force : ils continuent de miner la société française. Éric Zemmour en est convaincu : inutile de s’épuiser dans la bataille médiatique de chaque jour, mieux vaut revenir avec une pensée ordonnée, quand le climat national sera prêt à l’entendre.
Sarah Knafo, elle, porte la voix de Reconquête au quotidien. Députée européenne, elle a imposé sa marque en quelques mois en s’attaquant aux dépenses réputées intouchables : agences d’État, aide au développement, coût migratoire. Ses propositions souvent disruptives et sa capacité à faire parler d’elle ont surpris jusqu’au gouvernement. « Elle travaille, et ça se voit. Malgré l’isolement de Reconquête, elle parvient à peser dans le débat, confie un ministre de premier plan. Il faudra compter sur elle dans les prochaines années. » Au point de susciter l’intérêt d’élus LR qui la sollicitent pour échanger avec elle, voire se nourrir de ses analyses.
Reconquête aurait pu sombrer après la débâcle des européennes de 2024. Une liste plafonnant à 5 %, quatre eurodéputés élus mais aussitôt exclus – dont Marion Maréchal –, la perte de cadres comme Nicolas Bay ou Guillaume Peltier : beaucoup annonçaient déjà le naufrage. Un an plus tard, le parti d’Éric Zemmour n’a pourtant pas disparu. Il revendique plus de 70 000 adhérents et tient ce dimanche à Orange ses universités d’été, où près de 3 000 sympathisants sont attendus. Mieux : le mouvement s’est resserré autour de son tandem fondateur, avec une répartition des rôles désormais nette. Éric Zemmour trace la ligne et fixe la stratégie de long terme, tandis que Sarah Knafo occupe l’avant-scène et distille, au fil de l’actualité, les prises de position qui entretiennent la présence du mouvement dans le débat public.
Éric Zemmour, que d’aucuns décrivent en retrait, n’a en réalité rien abandonné de ses ambitions. Il prépare pour octobre prochain un nouvel ouvrage, annoncé chez Fayard comme un « manifeste pour un sursaut judéo-chrétien ». Fidèle à sa méthode, il entend mêler analyse historique et diagnostic contemporain, replacer les secousses du moment dans une fresque plus large. À ses yeux, les thèmes qui l’avaient propulsé en 2022 – identité, immigration, déclassement – n’ont rien perdu de leur force : ils continuent de miner la société française. Éric Zemmour en est convaincu : inutile de s’épuiser dans la bataille médiatique de chaque jour, mieux vaut revenir avec une pensée ordonnée, quand le climat national sera prêt à l’entendre.
Sarah Knafo, elle, porte la voix de Reconquête au quotidien. Députée européenne, elle a imposé sa marque en quelques mois en s’attaquant aux dépenses réputées intouchables : agences d’État, aide au développement, coût migratoire. Ses propositions souvent disruptives et sa capacité à faire parler d’elle ont surpris jusqu’au gouvernement. « Elle travaille, et ça se voit. Malgré l’isolement de Reconquête, elle parvient à peser dans le débat, confie un ministre de premier plan. Il faudra compter sur elle dans les prochaines années. » Au point de susciter l’intérêt d’élus LR qui la sollicitent pour échanger avec elle, voire se nourrir de ses analyses.
Reconquête avance sans compromis, sur une ligne assumée
C’est dans ce contexte qu’ils ont choisi, pour la première fois, de répondre ensemble aux questions du Journal du Dimanche. Une première en politique française : un couple qui assume un entretien croisé pour confronter ses analyses et ses priorités. L’occasion de dresser un diagnostic sévère sur l’état du pays, d’avancer leurs solutions face aux crises et de réaffirmer leur conviction : seule l’union de la droite peut leur permettre de peser jusqu’à la prochaine présidentielle. La route est étroite, mais le pari est clair : tenir jusqu’en 2027, éviter la marginalisation et, le moment venu, s’imposer comme une alternative cohérente. Reste une inconnue, qui demeure ouverte : qui, de Zemmour ou de Knafo, portera la candidature à l’Élysée ?
C’est dans ce contexte qu’ils ont choisi, pour la première fois, de répondre ensemble aux questions du Journal du Dimanche. Une première en politique française : un couple qui assume un entretien croisé pour confronter ses analyses et ses priorités. L’occasion de dresser un diagnostic sévère sur l’état du pays, d’avancer leurs solutions face aux crises et de réaffirmer leur conviction : seule l’union de la droite peut leur permettre de peser jusqu’à la prochaine présidentielle. La route est étroite, mais le pari est clair : tenir jusqu’en 2027, éviter la marginalisation et, le moment venu, s’imposer comme une alternative cohérente. Reste une inconnue, qui demeure ouverte : qui, de Zemmour ou de Knafo, portera la candidature à l’Élysée ? ■ JULES TORRES