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Par Front Populaire, La Rédaction.
Il y a des tendances lourdes difficilement arrêtables. Le rejet grandissant, en France – mais aussi partout en Europe – de la structure technocratique de Bruxelles, plus précisément de l’U.E., semble être de ces tendances-là. Un slogan assez stupide, qui nous était proposé naguère dans notre propre mouvance, consistait à réclamer « Moins d’Europe ! » Il a fait long feu. De l’Europe bureau-technocratique de Bruxelles, il est évident qu’il ne faut pas discuter en termes de degrés. Il n’en faut pas « moins » ; il n’en faut « pas du tout ». C’est, en tout cas, le sentiment qui monte parmi les Français. Plus censés qu’on croit parfois. Et c’est le sujet de cet article remontant au 12 septembre. ooJSF
ARTICLE. Bien qu’elle soit toujours majoritaire, la satisfaction des Français vis-à-vis de l’UE continue de se dégrader dans l’opinion publique, faisant des Français l’un des États membres les plus eurosceptiques. Pour de bonnes raisons.
Régulièrement, les Français sont appelés par des instituts de sondages à se prononcer vis-à-vis de l’Union européenne. Sont-ils attachés à l’Europe des 27, ou au contraire, méfiants ? Dans une enquête publiée le 9 septembre, l’institut de sondage Cluster17 vient apporter sa pierre à l’édifice. Il interroge ses interlocuteurs, issus de cinq pays, dont la France, sur leur désir de quitter l’UE. L’Hexagone se prononce le plus favorablement à un départ, à hauteur de 30 % contre seulement 11 % pour l’Espagne et 22 % pour l’Allemagne. Comparé à la même enquête de Cluster17 en décembre 2024, c’est 4 points de plus en faveur d’un divorce avec Bruxelles.
Ce chiffre, 30 %, peut sembler bien faible. Mais il masque une méfiance bien plus forte vis-à-vis de l’Union européenne. Cluster 17 interroge ensuite la capacité de l’Union européenne à protéger efficacement les citoyens face aux menaces géopolitiques et politiques actuelles, faisant notamment référence aux négociations ubuesques menées par Ursula Von der Leyen — dans ce même sondage, 70 % des Français annoncent vouloir la démission de la présidente de la Commission — avec Donald Trump en matière de politique douanière. Dans le cas où l’UE serait perçue comme incapable de défendre nos intérêts, les frexiteurs plus ou moins affirmés passeraient à 48 %. Et ils deviendraient majoritaires face aux européistes (46 %).
La clé du camp du Frexit semble donc se situer dans cette part d’indécis qui, si elle ne se prononce pas d’emblée pour un départ de l’UE, est prête à l’envisager en cas d’échec de Bruxelles à tenir ses engagements dans un monde secoué par de nombre tensions géopolitiques. Cette indécision se retrouve dans bon nombre de sondages consacrés à la question européenne, démontrant une méconnaissance – préjudiciable à la cause souverainiste – des enjeux européens et des effets (néfastes) de notre appartenance à l’UE.
Toujours opposés à la constitution européenne
Cette incertitude se retrouve dans bon nombre de sondages. Dans une enquête Ifop de mai 2025, 16 % des personnes interrogées se disaient soit « en colère » (13 %) vis-à-vis de l’Union européenne, soit « inquiètes » (46 %), soit « indifférentes » (16 %). Le sentiment de fierté d’appartenir à l’Europe des 27 était passé de 68 % à 59 % en l’espace de trois ans et seuls 43 % des Français considéraient que l’UE avait « des effets plutôt positifs » sur leur quotidien. Autre signe qui ne trompe pas : l’Ifop a également interrogé les Français pour savoir ce qu’ils voteraient si le référendum sur la constitution européenne avait à nouveau lieu, vingt ans plus tard. Le « non » l’emporterait à 56 %, avec un point de plus qu’en 2005. Preuve que le vote contre la constitution européenne n’était absolument pas un vote de sanction contre le gouvernement de Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin, comme les européistes tentent toujours de nous faire croire.
Le rejet grandissant de la France pour l’Europe se confirme même dans l’eurobaromètre trimestriel de la Commission européenne. Dans la dernière édition du printemps 2025, tous les indicateurs observés affichent cette même tendance française : méconnaissance et critique des actions de l’Union européenne. Si 42 % des Européens pensent que les choses vont dans la bonne direction avec l’UE, ils ne sont que 25 % en France à être de cet avis. Au camp souverainiste de saisir la balle au bond : des années de pédagogie sur l’Union européenne semblent enfin commencer à porter leurs fruits mais il ne s’agit que d’un début. Il faudra convaincre les indécis, pour ne pas laisser les mains libres à ceux qui, dans le camp des extrêmes centristes, pensent encore que si l’Europe échoue, c’est qu’il n’y a pas assez d’Europe. ■
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