
Les médias aux ordres du pouvoir nous racontaient que Le Cornecul était « un fin et habile négociateur ». Il aura mis 21 jours pour constituer un gouvernement qui a volé en éclats.
Par Éric de Verdelhan.

C’est un article de colère, de justice et d’espoir qu’Éric de Verdelhan a signé dans Riposte Laïque hier, 8 octobre. Même si nous aurions à discuter des comparaisons historiques qui s’y trouvent, nous le reprenons d’autant plus volontiers qu’il exprime, à sa façon, tout simplement le sentiment populaire — celui qui ne se trompe pas. Celui d’une très large majorité de Français lassés — ou pire : dégoûtés — d’un tel régime, celui qu’Emmanuel Macron a établi, et même celui que ses prédécesseurs ont incarné depuis très longtemps, et qui a conduit à Macron lui-même, puis à ce fiasco qui s’étale lamentablement sous le regard de tous : en France, en Europe et dans le monde.Ainsi meurent les Républiques, dans un grand sentiment de tristesse pour la France, de colère et de honte. JSF
« Le désespoir en politique est une sottise absolue » (Charles Maurras).

Dimanche soir, j’ai halluciné quand j’ai appris – tardivement ! – la composition du nouveau gouvernement : « un gouvernement de rupture » nous avait dit Sébastien Le Cornecul avec son air de faux-derche. En fait, la seule nouveauté aura été le retour de Bruno Le Traître comme ministre de la Défense. Il s’agissait en réalité d’un jeu de chaises musicales car Le Cornecul doit sa carrière à Bruno Le Traître ; il ne faisait que lui renvoyer l’ascenseur. Notons que huit jours plus tôt, Bruno Le Traître affirmait à un hebdomadaire qu’il s’était mis en retrait de la vie politique et n’entendait pas y revenir. Je ne peux pas m’empêcher de penser à Éric Dupond-Le-Yéti qui, sur un plateau télé, avait affirmé que jamais il n’accepterait un ministère. Quinze jours plus tard, il était nommé garde des Sceaux. Ces gens-là mentent comme ils respirent. Ils n’ont aucun honneur, aucune parole et moins de moralité qu’une fille de joie. C’est d’ailleurs faire insulte aux dames de petite vertu que de les comparer à nos dirigeants politiques : les catins, elles, ont une conscience professionnelle et gagnent leur vie en payant de leur personne. Ce n’est pas le cas des voyous qui nous gouvernent. Bruno Le Traître a plombé nos finances de 1100 milliards d’euros en huit ans. Le faire revenir aux affaires était de l’inconscience, à moins que ce soit tout simplement une provocation… voulue par Macron.
Et puis, ce matin – ô surprise ! – j’apprends que nous n’avons plus de gouvernement.
Les médias aux ordres du pouvoir nous racontaient que Le Cornecul était « un fin et habile négociateur ». Il aura mis 21 jours pour constituer un gouvernement qui a volé en éclats. Le Cornecul détient dorénavant un record ; celui du gouvernement le plus éphémère de la Ve « Ripoux-blique », et peut-être même de toutes nos républiques ? Sous la IIIe République, « la République des francs-maçons », le gouvernement Alexandre Ribot a duré du 9 au 12 juin 1914. La IVe République a connu 24 présidents du Conseil et 22 gouvernements en douze ans. 9 d’entre eux ont duré moins de deux mois. On a beaucoup ironisé sur l’instabilité de la IVe République en oubliant que la France vivait le début des « Trente Glorieuses » qui finiront sous la Ve, après Georges Pompidou. Nous voilà donc revenus aux pires heures de la IVe République mais avec, en sus, un puissant parti islamo-gauchiste.
Il faut se souvenir qu’avant le résultat des européennes de 2024, Macron a déclaré à son propre père qu’il avait l’intention de dissoudre l’Assemblée nationale. Il aurait parlé d’« une grenade dégoupillée ». Je sais bien que cet avorton n’a pas fait son Service militaire, il ignore donc les dégâts faits par une grenade, qu’elle soit offensive ou défensive, mais son coup tordu était prémédité. Or, même si on a coutume de dire que « l’histoire ne repasse pas les plats », ça peut lui retomber sur le nez. Quelques jours après la dissolution, en pompier-pyromane, il alertait sur le « risque de guerre civile ». Ce type ignare et inculte devrait savoir qu’une dissolution a déjà mis le feu aux poudres et semé le chaos. C’était en… 1830. En août 1829, Charles X nomme à la tête de son gouvernement Jules de Polignac, une figure très impopulaire à l’époque. Ultraroyaliste, personne ne l’attendait. Les élus voulaient de la modération et Charles X envoie l’un de ses ministres les plus rigides en première ligne. La majorité des députés refusent d’accorder leur confiance à Polignac ; ils écrivent donc une adresse au roi, lequel reçoit ça comme un camouflet. « Comment osent-ils ? » dira-t-il. Le 16 mai, vexé, il prononce la dissolution et convoque les électeurs les 23 juin et 3 juillet 1830. Le 13 juin, il publie dans « Le Moniteur » un appel aux Français et accuse les députés sortants « d’avoir méconnu ses intentions ». Il demande aux électeurs « de ne pas se laisser égarer par le langage insidieux des ennemis de leur repos » et conclut : « C’est votre roi qui vous le demande. C’est un père qui vous appelle. Remplissez vos devoirs, je saurai remplir les miens ». C’est émouvant, mais c’est inutile et même assez ridicule ! Quand les résultats tombent : encore plus de députés libéraux rentrent à la Chambre. La dissolution n’a fait qu’aggraver la situation pour les royalistes. Ces élections furent un triomphe pour l’opposition qui, au lieu des 221, comptera désormais 274 députés fortement hostiles à Polignac. Refusant la défaite, Charles X et son protégé Polignac ont recours aux tristement célèbres « ordonnances de Saint-Cloud », publiées le 26 juillet dans « Le Moniteur ». Le frère de Louis XVI entend montrer qu’il ne cède pas. Il déclare à ses ministres : « La première reculade que fit mon malheureux frère Louis XVI fut le signal de sa perte… Si je cédais à leurs exigences, ils finiraient par nous traiter comme ils ont traité mon frère ».
Pour le peuple de Paris, c’en est trop. Le 27 juillet, des barricades surgissent aux faubourgs du Temple et Saint-Antoine. En trois jours, durant les fameuses « Trois Glorieuses », Paris passe aux mains des insurgés. « La Marseillaise » résonne dans les rues, et le drapeau tricolore flotte partout. De cette insurrection naît la toile célèbre de Delacroix, « La Liberté guidant le peuple ». Charles X et sa famille prennent la fuite. Les députés optent pour une monarchie constitutionnelle, plus libérale, et choisissent de changer de dynastie. C’est la branche cadette des Bourbons, la maison d’Orléans, qui succède à la branche aînée : le duc d’Orléans est proclamé « roi des Français » sous le nom de Louis-Philippe Ier. Le drapeau bleu-blanc-rouge remplace définitivement le drapeau blanc fleurdelisé. L’arrivée d’un « roi bourgeois » fut, à mon humble avis, une très mauvaise chose pour le pays.
Macron devrait aussi penser à Alexandre Millerand, qui fut président de la République du 23 septembre 1920 au 11 juin 1924. Indépendant, il succédait à Paul Deschanel, démissionnaire pour raison de santé. Il a été contraint à la démission par le « cartel des gauches », vainqueur des élections législatives de 1924. Macron a dit à plusieurs reprises qu’il ne démissionnerait jamais, mais comme il ment comme un arracheur de dents, tout est possible. Surtout si ses maîtres mondialistes trouvent qu’il n’effectue pas assez vite le détricotage, la démolition de la « Start-up nation » France. Mais ce serait injuste car, depuis 2017, il fait tout ce qu’il faut pour ça ! Pendant longtemps, j’ai cru que ce paltoquet – le « Mozart de la finance » – avait l’intelligence machiavélique de François Mitterrand. Avec le recul, je pense qu’il n’en est rien. Ce type est le pantin de ses maîtres mondialistes.
Que va-t-il se passer maintenant ? Je n’en sais rien car il faudrait être devin pour savoir où va le bateau ivre qu’est devenu notre pauvre France. Dans un pays tout simplement… normal, Macron, responsable du chaos, serait traduit en Haute Cour et condamné pour haute trahison (1) car il est LE responsable de cette situation. Nous lui devons, entre autres : une dette abyssale ; une diplomatie qui nous a fait perdre nos alliés (et chasser de toute l’Afrique) ; la fiscalité la plus élevée d’Europe ; la mort programmée de notre industrie automobile ; la crise énergétique due aux mauvais choix de la transition écologique ; l’entrée massive d’immigrés en vue du « Grand remplacement » ; le laxisme envers l’Islam conquérant ; un système social qui privilégie l’étranger, le clandestin et l’OQTF ; la montée en puissance de l’islamo-gauchisme actionné contre « l’extrême-drroooaaatte », etc. Je m’arrêterai là pour ne pas lasser mes lecteurs. Macron DOIT partir ; il a fait assez de mal à notre pays, ça suffit ! Mais je crains, hélas, qu’il se cramponne comme un morpion à son mandat jusqu’en 2027.
Quand je le qualifie de traître, il se trouve toujours une bonne âme pour me dire que je suis excessif et on me cite Talleyrand qui disait « ce qui est excessif est insignifiant ». Macron est une demi-portion, alors admettons qu’il ne soit, après tout, qu’un demi-traître. Dans un article remontant à quelques années (2) Riposte Laïque subodorait que Clemenceau aurait fait fusiller Macron pour une dizaine de bonnes raisons. Le Tigre, qui avait le sens de la formule, disait : « Pour les traîtres, douze balles dans la peau. Pour les demi-traîtres, six balles suffiront ». Je ne lui veux pas de mal mais j’aimerais qu’il rende des comptes à la justice et qu’il connaisse un jour la paille humide des cachots.
Que va-t-il se passer dans les jours qui viennent ? Je ne pressens rien de bon mais je me force à croire que, comme le disait Charles Maurras : « Le désespoir en politique est une sottise absolue ». ■ ÉRIC DE VERDELHAN
1- En France, le crime de « haute trahison » n’existe plus dans le Code pénal, il existait dans l’ancien (articles 75 et 76), qui datait de 1810 et a été abrogé le 1er mars 1994.
2 – Article de Cyrano dans Riposte Laïque du 16 juillet 2017
Merci à Marc Vergier pour sa transmission.