
« Mme Vallaud-Belkacem est un modèle du genre – elle coche toutes les cases de l’apparatchik socialiste qui, ayant participé avec ardeur à la destruction de la France, continue de mépriser les Français et de leur faire la leçon tout en profitant du système« .
Par Didier Desrimais*.

Cet article est paru dans Causeur hier, 22.11. Didier Desrimais, selon sa méthode, décortique son sujet avec grande précision. Il s’agit d’une incarnation du socialisme d’aujourd’hui… Parfaite selon Didier Desrimais. Et il connaît son dossier comme pas deux : le Système à l’état pur… JSF
Incarnation parfaite de la gauche socialiste, Najat Vallaud-Belkacem était récemment reçue comme une reine sur le plateau de Julien Pain de France info. Suite à ses propos loufoques sur l’immigration et au manquement de son devoir de réserve, Pierre Moscovici a déclenché une procédure du comité de déontologie de la Cour des Comptes à son encontre. Didier Desrimais raconte.

Najat Vallaud-Belkacem semble avoir de plus en plus de mal à réfréner ses impétueux élans immigrationnistes. Le 28 avril, elle accusait la France de maltraiter les migrants et de laisser s’installer sur son sol une « islamophobie et une haine anti-musulmans d’atmosphère » (C ce soir, France 5). Malgré le terrorisme islamiste, malgré les sondages montrant les changements fondamentaux à l’œuvre chez les plus jeunes de nos concitoyens musulmans, malgré la progression de l’antisémitisme, des sentiments anti-français et de l’insécurité qui augmentent conjointement à la submersion migratoire, malgré enfin les coûts financiers inhérents à celle-ci, Mme Vallaud-Belkacem a proposé, début novembre, par l’intermédiaire de l’association France Terre d’Asile qu’elle préside, la régularisation de 250 000 clandestins et l’arrêt des OQTF.
Régularisons les clandestins et nationalisons les réseaux sociaux !
Bombardée magistrate à la Cour des comptes, suite à un « processus de recrutement indépendant » comme seuls savent en concocter les socialistes, Mme Vallaud-Belkacem est restée malgré tout la présidente d’une association immigrationniste financée essentiellement par des fonds publics. Le minimum qu’elle aurait pu faire était de mettre un bémol médiatique à ses désirs migratoires – mais rien n’arrête l’idéologue, pas même le devoir de réserve auquel l’astreint normalement une fonction institutionnelle. Pierre Moscovici, la mort dans l’âme, s’est vu obliger de saisir le comité de déontologie de la Cour des comptes afin qu’il examine « la compatibilité de cette prise de position publique avec les obligations déontologiques qui s’imposent à Mme Vallaud-Belkacem ». Toutefois, le risque encouru par l’ancienne ministre de l’Education est minime : au pire, un rappel au règlement.
Najat Vallaud-Belkacem semble avoir également de plus en plus de mal avec la liberté d’expression. Surtout depuis que celle-ci se défend bec et ongles face à la nomenklatura politico-médiatique. Il y a un an, dans Le Figaro, après maintes circonlocutions sur la lutte contre la « pollution numérique », le « cyber-harcèlement », la « manipulation des algorithmes » et sur « notre incapacité à nous poser des limites », elle dévoilait le seul programme étatique pouvant avoir grâce à ses yeux : il est nécessaire, écrivait-elle, de « rationner Internet, par exemple en accordant un nombre limité de gigas à utiliser quotidiennement » car « si nous savons que nous n’avons que trois gigas à utiliser sur une semaine, nous n’allons sans doute pas les passer à mettre des commentaires haineux ou fabriquer des fakes ». Partisane d’un contrôle de l’information permanent, elle se vante sur son blog d’avoir favorisé, dans le cadre d’une orwellienne « éducation aux médias et à l’information » imposée par la Commission de Mme von der Leyen, des interventions dans les établissements scolaires avec l’appui de journalistes de… l’AFP, l’agence de presse bien connue pour délivrer une « information indépendante et objective » en toute circonstance. En réalité, sous couvert de combattre « la haine et les violences en ligne », de protéger les enfants et d’éviter des « ingérences étrangères lors des élections », Mme Vallaud-Belkacem préconise ce qu’elle sait être dans les tuyaux des instances bruxelloises et dans l’esprit de gens comme Emmanuel Macron, Nathalie Loiseau ou Raphaël Glucksmann, à savoir un contrôle accru des moyens d’expression permettant surtout d’étouffer les opinions dissidentes.
Liberté d’expression, j’écris ton nom
Le 15 novembre 2025, Najat Vallaud-Belkacem était reçue sur France Info TV, dans l’émission Vrai ou Faux animée par le journaliste Julien Pain. Attardons-nous un instant sur ce dernier.
Ex-rédacteur du site de Reporters sans frontières (2003-2007), ONG financée entre autres par l’UE, l’Agence Française de Développement (AFD), des organisations comme l’United States Agency for International Development (USAID) et l’Open Society Foundation de George Soros[1], Julien Pain travaille dans l’audiovisuel public depuis bientôt vingt ans. Il est considéré, du moins par lui-même et par les médias mainstream, comme un spécialiste de la lutte contre la désinformation, un éminent fact-checker. En 2023, avec ses camarades Rudy Reichstag et Tristan Mendès-France – fondateurs de Conspiracy Watch et de Complorama, une série de podcasts censés analyser « l’activité de la complosphère » hébergée sur le site de France Info – il fait paraître dans Le Monde une tribune dénonçant « les dérives complotistes » du réseau social X. La liberté d’expression totale promue par Elon Musk n’enchante guère tous ces argousins du système médiatique. Un peu plus tard, les mêmes déploreront la décision de Mark Zuckerberg de renforcer la liberté d’expression sur ses réseaux en commençant par virer les… fact-checkers, qu’il trouve trop idéologiquement orientés. C’est que malgré un travail qu’ils qualifient de « rigoureux », ces commissaires politico-médiatiques ne découvrent le plus souvent des fake-news que du côté de la droite, de l’extrême droite, des « médias bollorisés » ou du parti Républicain américain, et quasiment jamais du côté de la gauche, de l’extrême gauche, des médias contrôlés par Matthieu Pigasse ou Rodolphe Saadé, de l’UE ou du parti Démocrate américain. Étrange ! Lorsque Julien Pain tweete : « Le grand remplacement est une théorie raciste » (7 août 2022), ce n’est pas une fake-news, c’est une information. La preuve : elle lui a été confirmée par le professeur au Collège de France François Héran, celui-là même qui pense que « notre pays n’a pas pris sa part dans l’accueil des réfugiés » et que, de toute manière, c’est inéluctable, il faut « faire avec l’immigration[2] ». Lorsque le Julien Pain de 2025 s’acharne avec Mme Vallaud-Belkacem sur lessoi-disant fake-news qui circulent sur les réseaux sociaux et dans les médias alternatifs en réclamant toujours plus de surveillance et de censure, il oblitère le Julien Pain de 2005 qui, dans son Guide pratique du blogger et du cyber-dissident,dénonçait le contrôle opéré par des régimes autoritaires sur les moyens d’expression indépendants : « Reconnaissons que les blogs sont un formidable outil pour la liberté d’expression. Ils ont délié les langues des citoyens ordinaires. Ceux qui jusqu’à présent n’étaient que des consommateurs d’information sont devenus les acteurs d’une nouvelle forme de journalisme. […] Dans les pays où la censure est reine, lorsque les médias traditionnels vivent à l’ombre du pouvoir, les bloggers sont souvent les seuls véritables journalistes. Ils sont les seuls à publier une information indépendante, quitte à déplaire à leur gouvernement et parfois au risque de leur liberté. La plupart des régimes autoritaires de la planète cherchent aujourd’hui à contrôler les informations auxquelles accèdent leurs internautes. Ils parviennent de mieux en mieux à purger le web de celles qui les dérangent. […] En matière de censure, chaque pays a son style et sa tactique, mais tous n’ont qu’une idée en tête : garder le contrôle du jeu. » Je n’aurais pas su mieux décrire ce qui se passe actuellement dans l’UE en général, en France en particulier… Un programme de contrôle des réseaux sociaux et des médias s’y met effectivement en place dans l’indifférence générale. Le DSA (Digital Services Act) et le BDE (Bouclier Démocratique Européen) en font partie ; ils prévoient que chaque pays membre de l’UE désigne des « signaleurs de confiance » qui rapporteront à des organismes « indépendants » – en France, l’Arcom – « certains types de contenus illicites en ligne tels que les discours de haine ». Novlangue européiste oblige, cet espionnage illimité de nos échanges sur Internet est joliment appelé « défense de l’espace informationnel » et permettra, paraît-il, d’assurer « l’intégrité de l’information ». Le flicage des réseaux sociaux voulu par Emmanuel Macron participe de la censure institutionnalisée qui se met subrepticement en place. La notion de « désinformation climatique » adoptée par la France dans le cadre de la COP30 est par exemple une notion despotique entérinant officiellement l’interdiction de débattre sur le « dérèglement climatique ». Cette surveillance totalitaire qui ne dit pas son nom est naturellement adoubée par Julien Pain et Najat Vallaud-Belkacem.
Mensonge par omission et grosse caisse
Mais revenons à l’émission Vrai ou faux du 15 novembre. Julien Pain présente Najat Vallaud-Belkacem : « Vous avez été longtemps une figure du parti socialiste, ministre de l’Éducation nationale sous François Hollande, vous êtes aujourd’hui présidente de France Terre d’asile. » Le journaliste ment par omission en ne rappelant pas aux téléspectateurs que Mme Vallaud-Belkacem a été récemment nommée conseillère-maître à la Cour des comptes – ce qui oblige à un devoir de réserve sur lequel « cette figure du parti socialiste » va, une fois de plus, s’asseoir. Après avoir abordé un sujet sur l’Éducation nationale permettant surtout à l’ex-ministre de s’auto-congratuler, le journaliste propose de vérifier une affirmation de Christine Kelly sur CNews : les livres de Jordan Bardella, Philippe de Villiers et Éric Zemmour caracoleraient en tête des ventes. Le reportage qui suit confirme cette réalité mais insiste lourdement sur le fait que ce sont « des livres d’extrême droite », « des auteurs d’extrême droite », « des personnalités d’extrême droite ». Conclusion à laquelle nous ne pouvions pas échapper : « Ce succès témoigne de la normalisation des discours d’extrême droite, notamment avec l’influence de Vincent Bolloré ». L’historien Alexis Lévrier interviewé par France Info TV nous apprend par ailleurs des choses stupéfiantes : « La réussite de la croisade bolloréenne réside dans la capacité à utiliser des marques médiatiques reconnues » [Fayard, en l’occurence] et à organiser des « campagnes de promotion massive dans les médias du milliardaire ». Était-il vraiment nécessaire de sortir de sa torpeur universitaire ce générateur de lieux communs idéologiques ? Une voix off nous rassure cependant en nous apprenant que le livre de l’écologiste Salomé Saqué, Résister, s’est également très bien vendu. En revanche, reconnaît Julien Pain, les derniers livres de Xavier Bertrand et d’Anne Hidalgo ne semblent pas partis pour connaître le même genre de succès – c’est un euphémisme : sur le site d’Amazon, la note moyenne donnée au bouquin de Mme Hidalgo est de… 1,6 sur 5, et le commentaire le moins dur que j’ai pu y glaner est celui-ci : « Une plongée abyssale dans le vide – une écriture aussi palpitante qu’un discours administratif sur la réglementation des pistes cyclables. » Bref, les livres des droitards « radicalisés » marchent beaucoup mieux que ceux de la droite mollassonne ou des bobos socialistes. Oui mais, explique doctement Mme Vallaud-Belkacem, c’est parce que l’empire Bolloré est rudement bien fichu et terriblement efficace – il fait « caisse de résonance ». Julien Pain a l’honnêteté de rappeler que Salomé Saqué et Gabriel Zucman ont bénéficié d’une très large couverture médiatique – en particulier dans l’audiovisuel public, est-on obligé d’ajouter. Alors là, tenez-vous bien et attachez vos ceintures, car Mme Vallaud-Belkacem va se livrer à un numéro de haute voltige, une cascade rhétorique époustouflante aboutissant à une conclusion sidérante : « Mais je n’identifie pas la même caisse de résonance s’agissant de Salomé Saqué et Gabriel Zucman, je n’identifie pas la même caisse de résonance, aussi organisée que celle de Bolloré. Il faut le reconnaître, Vincent Bolloré et d’autres à ses côtés ont réussi à mettre en place une espèce de système totalement intégré dans lequel ce sont toujours les mêmes qu’on va entendre sur les antennes, sur les ondes, dont on va survaloriser le moindre livre, quel que soit son intérêt – j’avoue avoir quelques doutes – et pour lequel on va mettre en place un plan de distribution extrêmement efficace. Est-ce qu’il faut en tirer comme conclusion qu’il y a une appétence de l’opinion publique française pour ces lectures-là ?. »
Mme Vallaud-Belkacem, ce soir-là, s’est surpassée. Elle est apparue comme la parfaite incarnation de la gauche socialiste, cette gauche bornée qui ne voit rien, qui n’entend personne, corrompue tout à la fois par une conception doctrinale du monde et un féroce appétit pour les postes de pouvoir, postes qu’elle est parvenue à préempter malgré ses résultats électoraux désastreux et le peu de considération que lui portent les Français. De ce point de vue-là, Mme Vallaud-Belkacem est un modèle du genre – elle coche toutes les cases de l’apparatchik socialiste qui, ayant participé avec ardeur à la destruction de la France, continue de mépriser les Français et de leur faire la leçon tout en profitant d’un système lui permettant de ne pas se confronter au réel et de vivre confortablement aux frais des contribuables. Insupportable ! ■ DIDIER DESRIMAIS
[1] Source : Maxime Vivas, La Face cachée de Reporters sans frontières : de la CIA aux faucons du Pentagone, 2007, Éditions Aden.
[2] François Héran, Immigration : le grand déni, 2023, Le Seuil. Titre trompeur, puisque François Héran se propose surtout de dénoncer l’aveuglement de certains représentants politiques et d’une large partie de la population qui ne voient pas que : 1) l’immigration n’est pas si importante que ça ; 2) elle est de toute manière inexorable ; 3) ok, elle est massive mais elle est aussi indispensable ; 4) circulez, y’a rien à voir…













