
Comme je l’annonce depuis longtemps, les tensions entre le monde agricole et les ONG environnementales sont en train de changer de nature. Elles ne relèvent plus du désaccord idéologique ou du conflit d’intérêts larvé ; elles prennent désormais la forme d’un affrontement direct.
Par BBertrand Alliot.

COMMENTAIRE – Cet article est paru dans Le Figaro du 14 décembre. Il a été écrit pour démentir l’idée simpliste véhiculée par les médias dominants, en particulier ceux d’extrême gauche, selon laquelle Trump détesterait l’Europe. Ce n’est vraisemblablement pas le cas, nous semble-t-il également. Mais est-ce bien là la question ? Par ses attaques virulentes contre le progressisme européen, par sa volonté — partagée avec Poutine — de saboter la machinerie bruxelloise, Trump est, comme on disait autrefois, un allié objectif des Français et des autres Européens qui ne veulent pas mourir comme nations, ni comme civilisation européenne. C’est en ce sens que ses charges anti-UE seraient « une forme d’amour vache venu d’un allié ». Pourquoi un Américain patriote et conservateur ne nourrirait-il pas une certaine inclination pour l’ancienne mère patrie ? Mais les nations, on l’a dit mille fois, n’ont pas d’amitiés : elles n’ont que des intérêts. Et, en tout état de cause, ce sont — et ce seront toujours — ces derniers qui priment. L’auteur de cet article a raison : si amour il y a, il s’agit bien d’un « amour vache », comme on l’a vu de tout temps venant des États-Unis. Et comme on l’a encore vérifié récemment lors des prétendus « accords » douaniers acceptés par Ursula von der Leyen, face à un Donald Trump féroce défenseur des deniers de l’Amérique et préempteur de ceux des nations d’Europe. o ■o JE SUIS FRANÇAIS
TRIBUNE – Pour l’essayiste américain, la « stratégie de sécurité nationale » vise moins les peuples européens que leurs élites. Et loin de traduire une détestation de l’Europe, elle appelle à un sursaut civilisationnel du Vieux Continent.
Rod Dreher est écrivain, professeur associé au Danube Institute à Budapest. Son dernier essai : Comment retrouver le goût de Dieu dans un monde qui l’a chassé (Éditions Artège, 2025)

Trump déteste l’Europe ! Tel est le refrain unanime des bien-pensants du continent après la publication de la nouvelle stratégie de sécurité nationale des États-Unis. Ce jugement est commode et faux. Cette semaine, j’ai échangé des messages avec Michael Anton, ancien haut conseiller de Trump et principal rédacteur du document. J’ai dîné avec lui en Europe ; je sais qu’il s’agit d’un homme cultivé, voyageur, cosmopolite, qui chérit profondément notre continent. « Je ne suis pas un fan de l’Union européenne en tant que bureaucratie, m’a-t-il écrit, mais j’aime les pays européens, leurs peuples et leurs cultures. » Moi aussi. Et c’est précisément pourquoi je soutiens la stratégie de sécurité nationale de Trump. La classe dirigeante de chaque pays, et bien sûr celle de Bruxelles, trahit depuis des décennies ce qu’il y a de meilleur et de plus singulier en Europe – un continent que j’aime tant que j’ai choisi d’y vivre. Ce que des Américains comme Anton et moi aimons en Europe, c’est ce qui est spécifiquement européen. La France, que je place juste après mon Amérique natale dans mon cœur, est l’une des gloires de l’humanité précisément parce qu’elle est résolument française : les cathédrales gothiques du Nord, les châteaux de la Loire, les jardins du Luxembourg, l’art, la musique, le vin, la cuisine… Tout cela exprime le génie d’un peuple particulier, ancré dans un lieu particulier, au fil du temps.Passer la publicité
En Amérique, on entend souvent critiquer les Français en les qualifiant de « peuple fier et hautain ». Peut-être, réponds-je, mais ils ont tant de raisons d’être fiers ! La France ne peut rester la France sans Français pour préserver et transmettre leur patrimoine culturel. Or c’est exactement ce que menace l’immigration de masse, en particulier en provenance du monde musulman. Les classes dirigeantes de tous les pays d’Europe occidentale ont laissé s’installer des millions de musulmans. À l’automne dernier, une étude du Fonds d’intégration autrichien a révélé que 41 % des élèves des écoles de Vienne sont musulmans. La plupart de ces nouveaux arrivants sont sans doute d’honnêtes gens. Mais ils sont porteurs d’une civilisation étrangère à celle de l’Europe et, à ce titre, représentent une menace pour la culture et l’identité européennes. Le dire n’a rien d’islamophobe. Si l’Égypte importait des millions d’Européens, les musulmans égyptiens s’inquiéteraient à juste titre d’une colonisation culturelle. Cela ne ferait pas d’eux des « antieuropéens » ou des « christianophobes ». Aimer sa propre culture et son héritage n’implique pas de haïr celles des autres.
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les élites de gauche comme de droite ont, pour des raisons différentes, mené une politique de « déculturation » européenne – une stratégie, consciente ou non, qui a appris à des générations d’Européens à oublier l’importance de leurs cultures et traditions, voire à les mépriser.
Le règne des technocrates libéraux irresponsables a apporté à l’Europe la stagnation, la stérilité et le sentiment de dépossession de ses habitants sur leur propre sol.
Cette classe dirigeante – politique, universitaire, médiatique, mondaine – semble animée d’une pulsion de mort envers la civilisation européenne. En cette période de Noël à Vienne, ville que des Européens sont morts pour défendre contre la conquête islamique, le musée Kunstlerhaus expose des œuvres religieuses qui tournent en dérision le christianisme – la religion même qui a fait naître l’Europe des ruines de l’Empire romain. L’une des pièces montre une grenouille en peluche clouée sur une croix. Il n’est pas nouveau que des artistes contemporains blasphèment le Christ (on sait tous ce qui arriverait s’ils faisaient la même chose avec Mahomet). Mais voir ces images au moment où paraît la Stratégie de sécurité nationale américaine permet de mieux comprendre l’inquiétude de l’Administration Trump. Ces œuvres exposées à Vienne – et louées par l’évêque d’Innsbruck ! – sont ce que le critique culturel américain Philip Rieff appelait des « deathworks » (œuvres de mort).
Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, expliquait Rieff, les élites occidentales se sont engagées dans la destruction de l’ordre sacré sur lequel reposait l’Occident. Juif non-croyant, Rieff déplorait cet acte de profanation. Nous ne vivons plus dans une culture, disait-il, mais dans une « anti-culture » où toutes les limites doivent être abolies au nom de la libération du désir individuel. L’Occident est la première civilisation de l’histoire qui tente de se maintenir en niant les sources mêmes de sa vie. Cela ne finira pas bien. On comprend pourquoi les élites européennes ont si mal réagi au document Trump : il les accuse implicitement de trahir leur propre civilisation. Il appelle l’Europe à se redécouvrir elle-même et à redevenir l’Europe – et non la dystopie mondialiste rêvée par Bruxelles (et, soyons justes, par certaines élites économiques et diplomatiques américaines de l’après-guerre). Balzac disait que l’espérance est une mémoire qui désire.
Les Français et autres Européens qui se souviennent de ce qu’était l’Europe et souhaitent la retrouver devraient voir dans la nouvelle stratégie américaine une source d’espoir. Le règne des technocrates libéraux irresponsables a apporté à l’Europe la stagnation, la stérilité et le sentiment de dépossession de ses habitants sur leur propre sol. L’Amérique ne peut redevenir grande sans que l’Europe, sa mère, redevienne grande elle aussi. Et cela ne sera possible qu’en abandonnant le projet moderniste et en retrouvant les sources de sa grandeur passée (et future) – en particulier sa foi chrétienne. Du Quai d’Orsay ou des amphithéâtres de Sciences Po, cela ne se voit peut-être pas. Mais dans la France profonde, je parie que certains accueillent le message de Trump comme une forme d’amour vache venu d’un véritable allié. o ■ o ROD DREHER












Monde Français artificiel privé de mémoire, gueux dépossédés de leur histoire et de leur mode de vie. Ou allons nous?
Le monde actuel des technocrates parisiens libéraux irresponsables et stériles vivent bien au dessus des autres, quelques soit leur présentation sans valeur dite politique. Réfléchissons que veut dire droite et gauche…
Les gueux de la France profonde commencent à fatiguer de l’écart de vie entre eux et ces gestionnaires traites. Ils perçoivent l’incohérence de leur modeste vie dans ce monde que nos élus voudraient Américaniser.
Qu’ils retrouvent l’échelle humaine et son artisanat qui correspond à la France de notre enfance. Question: Quel gueux peut prendre pour un weekend l’avion pour le soleil des Antilles, les technocrates le peuvent avec vos impôts. Assez de ce théâtre stérile des députés, la France c’est la terre, c’est de par l’histoire un guide royal. Une vache c’est un être vivant; les élus ne le savent pas. Gueux réveilles toi demain il sera trop tard.