
« Nos compatriotes ne savent plus vers quelle instance se tourner tant la folie éolienne a ravagé les cerveaux des bobos, imprégné la doxa politique… et gagné des millions d’argent public ! »
Par Stéphane Bern.
Cette tribune est parue dans Le Figaro de ce matin du 5 juillet. Certes, la France n’est pas défigurée que par les éoliennes, élément visible et déferlant d’un Système politique, économique, social et culturel, aliénant et destructeur de l’être national français en différents domaines essentiels. Les lobbys éoliens y sont impliqués et Stéphane Bern a mille fois raison de les dénoncer. JSF

TRIBUNE – Les éoliennes enlaidissent nos terres, des côtes de Bretagne aux pics des Pyrénées, tout en creusant le fossé déjà profond entre les villes et les campagnes, déplore le grand défenseur du patrimoine qui lance un appel aux sénateurs contre leur prolifération.
Sur la route de vos vacances, vous n’échapperez pas à cette réalité : la France ne ressemble plus à ce pays de cocagne depuis que ses paysages naturels ont été défigurés par ces géants d’acier censés fournir de l’énergie supposément renouvelable. Vu du ciel, le mitage est terrifiant tant les sites les plus spectaculaires – des côtes de Bretagne aux pics des Pyrénées – ont été tout simplement dénaturés par ces éoliennes qui produisent une électricité intermittente… mais lesquelles ne tournent plus en période de forte chaleur ! À la faveur de mes tournages pour « Le Village préféré des Français », depuis près de quinze ans, j’ai pu observer la manière avec laquelle les lobbys éoliens, avec la complicité de nos politiques énergétiques, ont réussi à défigurer la France.
Ainsi, dans le val de Loire, pourtant inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis vingt-cinq ans, le préfet d’Indre-et-Loire, obéissant aux consignes ministérielles, a voulu imposer un champ d’éoliennes porté par la commune d’Auzouer-en-Touraine qui impacterait durablement les vues sur le château d’Amboise. Beaucoup de maires me le disent : « Si on refuse, les promoteurs éoliens vont voir la commune voisine et nous aurons les nuisances visuelles et sonores, sans la manne financière. »Publicité
Certains me confient les pressions dont ils sont l’objet, voire les menaces, sans parler des réunions d’information publiques bâclées sans réelle publicité. Il faut avoir assisté aux réunions préfectorales du comité départemental des énergies renouvelables (CDENR) pour mesurer l’agressivité des promoteurs éoliens, certains prêts à mentir en affirmant qu’ils ont l’aval de la Fondation du patrimoine !
Séisme politique
Comment, au nom de l’écologie, peut-on en même temps vouloir zéro artificialisation des sols et injecter 400m3 de béton dans les terres agricoles pour implanter des socles qui supportent des éoliennes, lesquelles dépassent désormais les 200 mètres de hauteur ? Ce sont les mêmes qui semblent peu se soucier des milliers d’oiseaux migrateurs, ou d’espèces protégées, déchiquetés par les pales des éoliennes, des pales non recyclables à ce jour, fabriquées en Chine avec des terres rares et qui finiront leur vie le long du fleuve Congo. Belle leçon d’écologie ! Ont-ils seulement conscience qu’ils sont en train d’acter la plus grande fracture entre les villes et les campagnes, alors que les responsables politiques décident à Paris de l’emplacement des éoliennes dans la ruralité ou face aux plages de Bretagne et de Normandie ? Il y a même un projet dévastateur d’installer un champ d’éoliennes face aux plages historiques du débarquement de juin 1944. On n’ose imaginer l’opération Overlord au milieu de ces éoliennes !
« Quand on interroge les urbains, ils sont tous favorables au mix énergétique et applaudissent à l’implantation d’éoliennes. « Mais pas dans mon jardin ! », ajoutent-ils aussitôt«
Quand on interroge les urbains, ils sont tous favorables au mix énergétique et applaudissent à l’implantation d’éoliennes. « Mais pas dans mon jardin ! », ajoutent-ils aussitôt. Il n’y a qu’à les implanter chez nous les bouseux, dans la ruralité, là où de toute façon il n’y a plus ni médecin, ni bureau de poste, et ne parlons pas de la 5G ! Ont-ils conscience du séisme politique que cela risque de provoquer dans les années à venir, alors que la colère monte dans les campagnes et que de plus en plus de maires sont vent debout ? Et dire que certains osent parler de populisme quand on s’indigne de voir notre pays céder au lobby éolien, au nom d’une fausse vérité mille fois répétée, « il faut rattraper le retard sur l’Allemagne » ! Pour eux, rouvrir des mines de charbon et de lignite pour compenser l’intermittence éolienne serait donc un modèle à suivre ?
David contre Goliath
Cette capitulation devant la pieuvre éolienne porte gravement atteinte non seulement à la beauté de nos paysages mais aussi à la diversité et la richesse de notre patrimoine, trésors qui font de la France le premier pays visité au monde. Cette manne touristique est pourtant moins intermittente que le mitage éolien, et le patrimoine, rappelons-le, permet de faire vivre 150.000 artisans d’art et impacte directement 500.000 emplois.
« Quand on aime profondément son pays, il est difficilement supportable de voir nos plages envahies par cette nouvelle pollution visuelle et sonore »
Depuis huit ans que je mène bénévolement la Mission patrimoine, confiée par le président de la République, les demandes affluent autant pour sauver du péril des monuments, que pour intervenir contre des implantations d’éoliennes à proximité de sites historiques pourtant protégés. Le patrimoine naturel mérite autant d’être défendu que le patrimoine bâti ! Nos compatriotes ne savent plus vers quelle instance se tourner tant la folie éolienne a ravagé les cerveaux des bobos, imprégné la doxa politique… et gagné des millions d’argent public !
Tel David contre Goliath, je me sens le porte-voix de ceux qui n’ont pas voix au chapitre, les exclus de ces décisions qui échappent au contrôle, aux moratoires, et avec la bénédiction des instances européennes. Quand on aime profondément son pays, quand on défend son patrimoine culturel et historique, il est difficilement supportable de voir nos plages envahies par cette nouvelle pollution visuelle et sonore, et voir les clochers de nos villages ruraux remplacés par des éoliennes, totems de la nouvelle religion, celle du progrès et de la soi-disant écologie. Ces monstres d’acier et de carbone sont devenus les symboles de la nouvelle civilisation. Celle qui sacrifie l’œuvre de la nature par la main de l’homme moderne tout puissant. Mesdames et Messieurs les Sénatrices et Sénateurs, vous qui aimez nos paysages, lors de votre vote mardi, ne les sacrifiez pas aux éoliennes géantes qui défigurent la France au profit d’intérêts économiques étrangers. ■ STEPHANE BERN
https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-2747?locale=fr
AGISSEZ ET VOTEZ CONTRE L’INVASION DES EOLIENNES