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Roman-feuilleton ♦ L’ensorcelée de Barbey d’Aurevilly

dimanche 27 juillet 2025dimanche 27 juillet 2025 sur Rémi Hugues

CHAPITRE VII


Le repas fut long, comme tout repas normand. Le curé Caillemer parla encore quelque temps de l’abbé de la Croix-Jugan. Il venait, disait-il, habiter Blanchelande, à côté des ruines de son abbaye, et racheter, par une vie exemplaire, le crime de son suicide et de sa vie de partisan. Il avait choisi Blanchelande par la raison qu’il faut que le mal soit expié là où il a causé le plus de scandale. À ces raisons chrétiennes, il s’en mêlait peut-être une autre moins élevée, que le bon curé ne savait pas. L’abbé, homme de parti d’une grande importance, chef de Chouans, devait, à cette époque où la guerre venait de finir, mais où la pacification n’était pas encore à l’épreuve du premier espoir qui pouvait renaître, se trouver placé sous la surveillance d’une administration inquiète. À Blanchelande, à Lessay, pays perdu, il était moins exposé à cette vigilance, nécessairement tracassière, que tous les gouvernements menacés exercent, sans qu’on puisse justement la leur reprocher. Bientôt on laissa là l’ancien moine, dont le nom et les aventures avaient rendu tout à coup la conversation si sérieuse. Le curé et maître Le Hardouey passèrent à d’autres sujets de causerie et s’égayèrent vers la fin du repas. Une bûche énorme brûlait dans la vaste cheminée, sous le manteau de laquelle la table était placée, et cette bûche, qui se dissolvait peu à peu en charbons flambants, entourait nos trois convives d’une chaude atmosphère et joignait son influence à cette excitation qui vient de tout repas fait en commun, surtout quand il est arrosé d’un cidre en bouteille ambré, pétillant et mousseux, que le curé appelait en riant « un aimable casse-tête du bon Dieu ».

« Pas vrai, monsieur le curé, qu’il n’est pas mauvais ? — disait maître Thomas avec le double sentiment de l’homme qui possède et de l’homme qui a créé ; — c’est un caramel pour la couleur et pour le goût. J’ai moi-même goûté à chaque pomme dont il a été fait.

— Sainte Vierge ! — répondait le curé, les mains jointes sur son rabat, sa pose favorite, et avec une humide jubilation sur les lèvres et dans le regard, — ce devait être du pareil cidre que buvait le fameux prieur de Regneville avec M. de Matignon quand le tonnerre tomba sur le prieuré et leur mit le ciel du lit sur la tête, comme un dais dont ils eussent été les bâtons, sans qu’ils en sentissent la moindre chose et prissent seulement la peine de se déranger. »

C’était une anecdote du pays. Le prieur de Regneville était un de ces prêtres grands viveurs, une de ces granges à dîme, comme on dit encore en Normandie, dont le physique colossal justifiait bien un pareil nom.

Il avait été fort célèbre dans le Cotentin, pays de grands mangeurs et de buveurs intrépides, et il était devenu, sur la fin de sa vie, d’un embonpoint si considérable qu’il avait été obligé de faire une entaille circulaire à sa table pour y loger la rotonde capacité de son ventre. Le curé de Blanchelande l’avait connu, pendant l’émigration, à Jersey, où il étonnait et émerveillait les Anglais par les prodiges de son estomac, toujours prêt à tout, et le bon abbé Caillemer en avait conservé une telle mémoire qu’il n’achevait jamais un repas plantureux et gai sans parler du prieur de Regneville. On pouvait même apprécier le degré d’excitation cérébrale du curé par le nombre d’anecdotes qu’il racontait sur le prieur.

Mais la gaieté des deux convives n’atteignait pas Jeanne. Elle vivait à part de ce qu’ils disaient. Elle en était restée à l’abbé de la Croix-Jugan. Ce prêtre-soldat, ce chef de Chouans, ce suicidé échappé de la mort volontaire et à la fureur des Bleus, la frappait maintenant par le côté moral de la physionomie, comme, à l’église, il l’avait frappée par le côté extérieur. C’était un genre de sentiment qu’elle éprouvait, analogue à sa première sensation. L’horreur y était toujours, mais, chez cette femme d’action et de race, qui ne s’était jamais consolée d’avoir humilié la sienne dans une mésalliance, l’admiration pour ce moine décloîtré par la guerre civile, qui ne s’était souvenu que d’une chose, au prix du salut de son âme, c’est qu’il était gentilhomme, oui, l’admiration l’emportait alors sur l’horreur et la changeait en une enthousiaste et noble pitié. Pendant que son mari et le curé buvaient, elle se tenait grave et sans boire, soutenant son coude droit dans sa main gauche, et jouant pensivement avec sa jeannette, la croix surmontée d’un gros cœur d’or qu’elle portait attachée à son cou par un ruban de velours noir. Placée en face de l’âtre embrasé, entre les deux soupeurs, le feu du foyer incendiait sa joue pâle d’ordinaire, et aussi le feu de sa pensée ! Son œil distrait ne quittait pas le canon d’un fusil de chasse qui luisait doucement au-dessus du manteau de la cheminée, là où, d’ordinaire, les paysans mettent leurs armes.

Le lendemain de ce souper, qui se prolongea un peu dans la nuit, Jeanne Le Hardouey se leva de bonne heure et s’occupa des détails de sa maison avec une activité supérieure à celle qu’elle déployait d’ordinaire. Son ton de commandement fut plus bref, presque dur, ses mouvements plus rapides. Chez les êtres très actifs, la fébrilité de certaines pensées se révèle par une intensité de la vie habituelle, par une espèce de transport muet de la voix, du regard et du geste, qui sera peut-être du délire bien caractérisé le lendemain. La nuit, en passant sur la joue de Jeanne, n’y avait point éteint la flamme que les troubles de son âme avaient allumée presque sous ses yeux. On aurait pu même remarquer que plus la journée s’avança, plus se fonça cette trace enflammée. Après le repas de midi, et quand Thomas Le Hardouey fut aux champs, Jeanne jeta sur ses épaules sa pelisse bleue et quitta le Clos. Cependant elle ne se cachait point de son mari. Elle ne profitait pas, comme bien des femmes, du moment où il avait le dos tourné pour faire une démarche sur laquelle il aurait pu lui adresser une question. Maître Le Hardouey avait un grand respect pour sa femme. Jamais il ne lui demanda compte de ses actions. Dix ans de raison et de ménage consacraient, pour Jeanne, une indépendance que les femmes ne connaissent pas à un pareil degré dans les villes, où chaque pas qu’elles font est un danger et quelquefois une perfidie.

Elle s’en alla visiter une de ses anciennes connaissances, la Clotte, comme on disait dans le pays. C’est une abréviation populaire du nom de Clotilde. Connue surtout sous cette dénomination à Blanchelande, Clotilde Mauduit était une vieille fille paralytique, qui ne sortait plus de sa maison depuis plusieurs années, et dont la jeunesse avait, comme celle de plusieurs de ses contemporaines, belles et passionnées, jeté un scandaleux éclat. Orgueilleuse de sa beauté, elle avait été une fille sage jusqu’à vingt-sept ans. Sa froideur naturelle l’avait préservée. Mais, à vingt-sept ans, cet orgueil fou, courroucé d’attendre, la rage d’une curiosité qui perdit Ève, le regret, plus affreux qu’un remords, qui commençait pour elle, d’avoir perdu sa jeunesse, la firent succomber. Ses passions violentes, mais toutes de tête, ne descendirent jamais plus bas que ses yeux. Tout le pays l’avait courtisée sans succès, quand elle tomba volontairement sur la dernière flatterie d’un monceau d’hommages, entassés vainement à ses pieds superbes depuis dix ans. C’était le temps où Sang-d’Aiglon de Haut-Mesnil faisait de son château le repaire d’une noblesse qui se corrompait dans le sang des femmes, quand elle ne se ravivait pas dans le sang des ennemis. Clotilde Mauduit, après sa chute, fut une des reines villageoises des fêtes criminelles qu’on y célébrait. Seulement, ce n’était pas aux reins que cette bacchante portait sa peau de tigre, c’était autour du cœur. La nature avait jeté cette fille du peuple dans le moule vaste et glacé des grandes coquettes, non de celles-là qui prennent à la pipée des imaginations imbéciles avec les singeries de l’amour, mais de celles qui ont le calme meurtrier des sphinx et qui exaspèrent les coupables passions qu’elles font naître avec les cruautés du sang-froid. Au château de Haut-Mesnil, les débauchés qui l’y attirèrent, avec tant d’autres belles filles des environs, l’appelaient Hérodiade. C’est là qu’elle avait connu Louisine-à-la-hache, bien différente d’elle et de toutes les autres femmes qui s’enfonçaient sous les voûtes de ce dévorant château, sous la cambrure rougie de ce four dévorant de la débauche, d’où la beauté, la pudeur, la vertu, la jeunesse ne ressortaient jamais qu’en cendres !

Louisine, qui avait vécu pure là où les autres s’étaient perdues, n’y resta pas longtemps après son mariage avec Loup de Feuardent. Cette connaissance de sa mère, cette amitié de jeunesse, était la principale raison qui avait attiré à la Clotte l’intérêt de Jeanne. Tout ce qui lui parlait de sa mère lui était sacré ! Une autre raison encore de cet intérêt qu’elle montrait courageusement à la Mauduit, car, dans l’opinion du pays, Clotilde s’était déshonorée, et le poids de son déshonneur devait, sans qu’on l’allégeât, rester sur elle, c’est que, fière de ses souvenirs comme elle l’avait été de sa beauté, la Clotte, ainsi qu’on l’appelait alors, aimait à tenir tête au mépris public en rappelant hardiment à quel monde elle s’était mêlée autrefois. Elle avait un respect exalté pour les anciennes familles éteintes, comme l’était celle des Feuardent. Vassale orgueilleuse de ceux qui l’avaient entraînée, elle gardait une espèce de fierté féodale même de son déshonneur. Vieille, pauvre, frappée de paralysie depuis la ceinture jusqu’aux pieds, elle avait toujours montré à chacun, dans ce pays, une hauteur silencieuse que sa honte n’avait pu courber. Les compagnes de ses désordres étaient mortes autour d’elle ; le château de Haut-Mesnil s’était écroulé, et la Révolution en avait dispersé les ruines ; les infirmités étaient venues ; elle s’était trouvée isolée au milieu d’une génération qui avait grandi et à qui, dès l’enfance, on l’avait montrée du doigt comme un objet de réprobation. Eh bien, malgré tout cela, Clotilde Mauduit, ou plutôt la Clotte, était restée tout ce qu’on l’avait connue dans sa coupable prospérité. Elle habitait une pauvre cabane à quelques pas du bourg de Blanchelande, la seule chose qu’elle eût au monde avec un petit courtil, dont elle faisait vendre les légumes et les fruits, et elle vivait là dans une méprisante et sourcilleuse solitude. Une voisine, qui calculait que, pour prix de ses attentions, la Clotte, en mourant, lui léguerait la petite maison ou le courtil, lui envoyait, chaque jour, sa fille, âgée de quatorze ans, pour la soigner. Elle ne hantait personne, et personne ne la hantait… excepté Jeanne, à qui elle avait toujours montré un bon visage, à cause de ce nom de Feuardent qui lui rappelait sa jeunesse. Jeanne, cette mésalliée qui gardait dans son âme la blessure immortelle de la fierté, trouvait une jouissance, vengeresse de tout ce que son mariage lui avait fait souffrir, dans ses rapports avec la Clotte, qui avait maudit autant qu’elle l’inexorable nécessité de ce mariage, et aux yeux de qui elle n’était jamais que la fille de Loup de Feuardent. Après cela, qui ne comprendrait la force du lien qui existait entre ces deux femmes ?… Jeanne-Madelaine, obligée de vivre avec des hommes du niveau de son mari, attachée aux intérêts d’un ménage de cultivateur, n’ayant jamais connu les mœurs d’une société plus élevée qui, sans les événements, aurait été la sienne, ignorante mais instinctive, ne sentait vivement, ne vivait réellement qu’avec la Clotte. Son âme patricienne comprimée se dilatait avec cette vieille, qui lui parlait sans cesse des seigneurs qu’elle avait connus, et dont le langage, enflammé par la solitude, par l’orgueil, par le caractère, avait parfois une extraordinaire éloquence. Pour Jeanne, qui ne connaissait que son missel, la Clotte et ses récits étaient la poésie. Cette fille perdue, et qui ne s’était pas repentie, cette vieille endurcie dans son péché, à qui personne ne tendait la main, parlait à l’imagination de maîtresse Le Hardouey comme elle consolait son orgueil. Comment ne l’eût-elle pas souvent visitée ?… Les gens du bourg s’en étonnaient. « Que diable — disaient-ils — cette sorcière de la Clotte a-t-elle fait à maîtresse Le Hardouey pour qu’elle aille si souvent la visiter dans son taudis, et pourquoi ne laisse-t-elle pas se débattre avec le démon, sur son grabat, ce reste d’impudicité qui a fait honte à tout Blanchelande pendant dix ans ? »

Ce jour-là, Jeanne allait chez la Clotte, poussée par un ensemble de circonstances qui, depuis les vêpres de la veille, cernaient pour ainsi dire son âme et lui donnaient sans qu’elle pût les comprendre les plus singulières agitations. Il était trois heures de relevée quand elle arriva chez la Clotte. La porte de la chaumière était grande ouverte, comme c’est la coutume dans les campagnes de Normandie quand le temps est doux. Selon son éternel usage, la Clotte se tenait assise sur une espèce de fauteuil grossier contre l’unique croisée qui éclairait du côté du courtil l’intérieur enfumé et brun de son misérable logis. Les vitres de cette croisée, en forme de losanges, étaient bordées de petit plomb et tellement jaunies par la fumée que le soleil le plus puissant des beaux jours de l’année, qui se couchait en face, — car la chaumière de la Clotte était sise au couchant, — n’aurait pas pu les traverser.

Or, comme ce jour-là, qui était un jour d’hiver, il n’y avait pas de soleil, à peine si quelques gouttes de lumière passaient à travers ce verre jauni, qui semblait avoir l’opacité de la corne, pour tomber sur le front soucieux de Clotilde Mauduit. Elle était seule, comme presque toujours lorsque la petite de la mère Ingou se trouvait à l’école ou en commission à Blanchelande. Son rouet, qui d’ordinaire faisait entendre ce bruit monotone et sereinement rêveur qui passe le seuil dans la campagne silencieuse et avertit le voyageur au bord de la route que le travail et l’activité habitent au fond de ces masures que l’on dirait abandonnées, son rouet était muet et immobile devant elle. Elle l’avait un peu repoussé dans l’embrasure de la croisée, et elle tricotait des bas de laine bleue, d’un bleu foncé, presque noir, comme j’en ai vu porter à toutes les paysannes dans ma jeunesse. Quoique l’âge et les passions eussent étendu sur elle leurs mains ravageuses, on voyait bien qu’elle avait été une femme « dont la beauté — me dit Tainnebouy quand il m’en parla — avait brillé comme un feu de joie dans le pays ». Elle était grande et droite, d’un buste puissant comme toute sa personne, dont les larges lignes s’attestaient encore, mais dont les formes avaient disparu. Sa coiffe plate aux papillons tuyautés, qui tombaient presque sur ses épaules, laissait échapper autour de ses tempes deux fortes mèches de cheveux gris qui semblaient être la couronne de fer de sa fière et sombre vieillesse. Son visage, sillonné de rides, creusé comme un bronze florentin qu’aurait fouillé Michel-Ange, avait cette expression que les âmes fortes donnent à leur visage quand elles résistent pendant des années au mépris. Sans les propos de la contrée, on n’aurait jamais reconnu sous ce visage de médaille antique, aux yeux de vert-de-gris, la splendide maîtresse de Remy de Sang-d’Aiglon, une créature sculptée dans la chair purpurine des filles normandes. Les lèvres de cette femme avaient-elles été dévorées par les vampires du château de Haut-Mesnil ? On ne les voyait plus. La bouche n’était qu’une ligne recourbée, orgueilleuse. La Clotte portait un corset couleur de rouille en droguet, un cotillon plissé à larges bandes noires sur un fond gris, et un devantey bleu en siamoise. À côté de son fauteuil, on voyait son bâton d’épine durcie au four sur lequel elle appuyait ses deux mains, quand, avec des mouvements de serpent à moitié coupé qui tire son tronçon en saignant, elle se traînait jusqu’au feu de tourbe de sa cheminée afin d’y surveiller soit le pot qui chauffait dans l’âtre, soit quelques pommes de reinette ou quelques châtaignes qui cuisaient pour la petite Ingou.

« Je vous ai reconnue au pas, mademoiselle de Feuardent, — dit-elle quand Jeanne parut au seuil garni de paille de sa demeure, — j’ai reconnu le bruit de vos sabots. »

Jamais, depuis son mariage, la Clotte n’avait appelé Jeanne Le Hardouey du nom de son mari. Pour elle, Jeanne-Madelaine était toujours Mademoiselle de Feuardent, malgré la loi et, disait cet esprit fort de village, malgré les simagrées des hommes. Quand elle n’était pas en train de maudire ce mariage, elle l’oubliait.

Jeanne souhaita le bonsoir à la Clotte et vint s’asseoir sur un escabeau à côté de la paralytique.

« Ah ! — dit-elle, — je suis fatiguée ; — et elle fit un mouvement d’épaules, comme si sa pelisse avait été de plomb. — Je suis venue trop vite, — ajouta-t-elle pour répondre au regard de la Clotte, qui avait laissé tomber son tricot sur ses genoux et planté une de ses aiguilles dans les cheveux de ses tempes en la regardant.

— Vère ! — fit la Clotte, — vous serez venue trop vite. Les sabots pèsent la mort par la boue qu’il fait, et le chemin doit être bien mauvais au Carrefour des Raines. Vous, qui n’êtes pas rouge d’ordinaire, vous avez les joues comme du feu. ■   (À suivre)

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Le manifeste royaliste en ouverture du XXe siècle ! (Parution courant 1900). Maurras y pose la célèbre question : « Oui ou non, l’instauration d’une monarchie héréditaire, antiparlementaire traditionnelle et décentralisée est-elle de salut public ? » !   

L’Avenir de l’intelligence, 25 €, 244 p.

Une étude de l’histoire politique et intellectuelle du XVIe au XXe siècle, où Maurras à montre comment les intellectuels et artistes attachés à produire des œuvres de l’esprit sont passés « de l’autorité des princes de notre Sang sous celle des marchands d’Or », les immenses fortunes industrielles et bancaires qui limitent la liberté de l’esprit. Maurras en appelle à une alliance entre les intellectuels et le patriotisme des Français pour renverser cette mécanique.

Kiel et Tanger, 29 €, 428 p.

Maurras y constate la tragique infériorité du régime républicain en matière de politique internationale, spécialement face à la menace allemande de l’époque. Prévoyant la guerre à venir il conclut à la nécessité de remettre un roi à la tête du pays. Prolongeant le réalisme de la pratique capétienne des relations internationales, ancêtre de la pensée géostratégique française.

La Démocratie religieuse, 31 €, 620 p.

Parution en 1921, compilant trois textes préalablement écrits par Charles Maurras : Le Dilemme de Marc Sangnier (1906) – – La politique religieuse (1912) – – L’Action française et la religion catholique (1914). Cet ouvrage voit dans la démocratie une religion nouvelle qui vide le politique de sa puissance.

Et aussi…


Henri Massis, Georges Bernanos, Maurras et l’Action française, présentation de Gérard Pol, 18 €, 104 p.

Léon Bloy, Le salut par les juifs, avant-propos de Laurent James, 20 €, 156 p.

Commandes et renseignements : B2M, Belle-de-Mai éditions – commande.b2m_edition@laposte.net

* Frais de port inclus

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