
« Le racisme anti-Blanc : une idéologie qui désigne des cibles »

Cet article concis et vigoureux est paru le 16 août dans Causeur. Faut-il le commenter ? Il nous semble se suffire amplement à lui-même, réduisant à néant l’état d’esprit de ceux qui refusent de voir ce qui se dissimule aujourd’hui très concrètement derrière ce que l’on a sciemment et fort efficacement baptisé « antiracisme ».
Par Aurélien Marq*.
Il y a un racisme désormais « ordinaire » qui consiste à représenter des Blancs et des Blanches dans des situations où, statistiquement, ils sont en réalité sous-représentés. La campagne publicitaire de la Préfecture de Police de Paris contre les vendeurs à la sauvette n’en est qu’un exemple de plus. Le message implicite de ces publicités, c’est que les Blancs sont lâches et méprisables. Analyse.

La propagande est parfois plus subtile, et plus perverse, qu’on ne le croit. Un exemple.
Entre moquerie et consternation, une campagne de communication de la Préfecture de Police de Paris n’a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux. Il s’agit, a priori, de mettre en garde contre les vendeurs à la sauvette. On voit donc un homme aux prises avec l’un de ceux-ci, qui lui tend une Tour Eiffel miniature. Le sujet de la polémique ? Sur l’affiche, le vendeur à la sauvette est Blanc, ce qui est à peu près aussi crédible que de faire représenter Cléopâtre VII par une actrice noire. Pourquoi réagir ? Parce que ce n’est pas un cas isolé.
C’est même l’habitude dans ce genre de « campagne », le mauvais rôle est tenu par un Blanc, ou une Blanche, très souvent au mépris de la réalité statistique. Quelqu’un qui fraude la CAF ? Voici Jennifer, blanche. Quelqu’un qui parle trop fort dans les transports en commun ? Séverine, blanche. Une affiche contre les rodéos urbains ? Le conducteur du scooter est un Blanc.
Pour illustrer l’illettrisme ? Un garçon blanc (et blond). Le mauvais niveau en mathématiques ? Une fillette blanche (et blonde). Le manque de vocabulaire au CP ? Un enfant blanc (et blond). Le harcèlement de rue ? Une bande de Blancs. Un cambriolage ? Un papy blanc. Et ainsi de suite…. A force, ça commence à se voir, d’autant plus que selon la formule désormais consacrée, « tout le monde sait ».
Facilité, pour ne pas dire lâcheté ? Sans doute. Donner le mauvais rôle à des Blancs permet d’éviter les accusations de racisme et de discrimination (et en soi, ce deux poids-deux mesures est un grave problème).
Propagande ? Bien sûr que oui. On peut imaginer que les institutions qui utilisent ces visuels ne sont pas consciemment au service de cette propagande, et ne fassent que suivre le mouvement, mais propagande il y a néanmoins, le phénomène étant beaucoup trop systématique pour ne pas être systémique. Dans ce cas, quel est le message ? Certainement pas de prétendre que les vendeurs à la sauvette au pied de la Tour Eiffel, ou les auteurs de rodéos urbains, seraient majoritairement et massivement des Blancs ! C’est grotesque, et personne n’y croit. Tout le monde sait, et tout le monde sait que tout le monde sait.
Le vrai message n’est pas dans ces affiches, mais dans le fait qu’elles puissent être massivement et impunément utilisées. Il est triple.
Il dit aux Blancs : « On vous crache publiquement à la figure, et vous n’allez rien faire ». On nargue, on humilie, exactement comme Emmanuel Macron avec son « Qu’ils viennent me chercher ! »
Mais ce n’est pas tout. Un message est aussi adressé à tous les autres, et notamment aux personnes issues de cultures dites « de la honte » (plutôt que « de l’honneur ») : « Regardez, on peut cracher publiquement sur les Blancs et ils ne réagissent même pas », c’est-à-dire : « Les Blancs n’ont pas d’honneur, ils sont lâches, ils sont faibles, ils sont méprisables ».
Et enfin, évidemment, ces affiches proclament : « Nous ne sommes pas du côté des Blancs », qui n’est qu’une autre manière de formuler ce qui sous-tend l’hypothèse de la facilité lâche, la soumission à la doxa progressiste selon laquelle « le racisme anti-Blancs n’existe pas », autrement dit : les Blancs sont les seuls que l’antiracisme ne protège pas.
Derrière ces affiches, derrière tous les processus collectifs, conscients ou inconscients, qui conduisent à ces représentations systématiques, il y a une idéologie qui désigne des cibles. ■ AURÉLIEN MARQ
Polytechnicien et haut fonctionnaire chargé de questions de sécurité intérieure. On peut également le suivre sur Twitter @AurelienMarq

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