
En publiant cet intéressant entretien accordé à Point de vue, nous nous permettons de renouveler à la Princesse Philomena toutes nos pensées d’affectueux et fidèle respect. JSF

Prince Jean, Comte de Paris.
De The importance of being Earnest (L’importance d’être Constant) par Oscar Wilde à L’enracinement par Simone Weil, Madame vous ouvre sa bibliothèque.
Une interview à retrouver en intégralité sur https://www.pointdevue.fr/…/book-club-de-point-de-vue... ■
Philomena d’Orléans, comtesse de Paris, ses coups de cœur littéraires
De ses racines multi-culturelles, est née une passion pour les lettres. L’épouse de Jean d’Orléans, qui maîtrise plus de cinq langues, parcourt les ouvrages de philosophie comme les essais historiques. La littérature est une évidence pour celle qui compte, dans sa belle-famille, un ancêtre poète, Charles d’Orléans, duc de Berry et neveu de Charles VI. Alors qu’elle passe son été en Ardèche, en famille, entourée de ses six enfants, Philomena d’Orléans a fait ses « devoirs de vacances » et a répondu au questionnaire littéraire de Point de Vue. Voici son étagère idéale !
Par Olivia Micenmacher – 31 juillet 2025

Quel est votre livre favori ?
Il y a de nombreux livres que j’ai beaucoup aimés et que je relirai sans jamais m’en lasser, mais je n’ai pas « un » livre favori. Je dois pleurer d’émotion à chaque fois que je relis Die Spitzin de Marie von Ebner-Eschenbach, une arrière-grande-tante, et je me mets à réfléchir longuement lorsque je relis Mirabeau du grand père de ma grand-mère, Frantz von Werner connu également sous le nom Murad Effendi, mais ils sont en langue allemande. Ils n’en sont pas moins beaux et intéressants. Sinon, j’en ai deux légers, que je prends avec moi, et que j’aime feuilleter en toutes circonstances. Des petits livres de sac à main en quelque sorte… Le premier est The importance of being Earnest (L’importance d’être Constant), d’Oscar Wilde en anglais ! Je peux l’ouvrir en n’importe quelle circonstance, et quelle que soit la page sur laquelle je tombe, quelques répliques suffisent et ma bonne humeur revient, plus rien ne me parait trop grave, trop sérieux, ou trop embarrassant ! Je le connais un peu par cœur, mais je ne m’en lasse pas !

Comme j’aime beaucoup la poésie, j’emporte aussi toujours avec moi le livre Anthologie de la poésie française de Georges Pompidou. Je l’ouvre souvent au hasard et je m’arrête sur un texte qui me donne envie de relire son auteur. Il y a une poésie pour chaque état d’esprit, et il commence par les plus belles poésies de Charles d’Orléans (1394-1425), que mes enfants ont dû évidemment toutes apprendre par cœur ! Comme disait Montesquieu, « Il n’y a pas de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé ».
Quel est votre dernier coup de cœur littéraire ?
J’ai beaucoup aimé le livre de Boualem Sansal, Le Français, parlons-en ! Le livre n’est pas optimiste, car il constate la dégradation régulière de notre langue et la disparition de ceux qui l’utilisent à bon escient, comme vecteur d’une civilisation aux racines gréco-latines, qui a irrigué le monde entier. Mais la personnalité et l’écriture de Boualem Sansal, donnent à elles seules le motif d’espérer. La qualité littéraire de son écriture donne encore plus de poids à son message de liberté et le fait qu’il soit aujourd’hui en captivité, comme l’a été Charles d’Orléans, ne fait que souligner son importance.
Par certains aspects, son livre me rappelle Le testament français d’Andreï Makine. J’ai une grande admiration pour ces nombreux écrivains étrangers, devenus français pour l’amour de la France, et qui maintiennent notre langue à des niveaux d’excellence rarement atteints.
Avez-vous un livre d’enfance ?
Mes livres d’enfance ne pouvaient pas être des classiques français, puisque mon père était espagnol et que ma mère est autrichienne. Mais il y avait chez mes grands-parents maternels un livre merveilleux, qui me faisait rêver, dont j’admets avoir oublié la trame alors que je l’ai lu et relu, mais dont les images et les impressions sont encore très présentes dans ma mémoire. Il s’appelle Le prince vert de Gilles Saint-Cérère et Paul Durand aux éditions Hachette. Je vais le rechercher et le relire dès que j’arriverai à Vienne dans quelques jours !
Quel livre offrez-vous régulièrement ?
Le livre que j’aime le plus offrir est sans la moindre hésitation, Le procès de Rouen, de Jacques Trémolet de Villers. Cet ouvrage traite d’un moment assez mystérieux de l’Histoire de France, qui intrigue et fascine encore aujourd’hui dans le monde entier. Il a fait l’objet de nombreuses interprétations tant littéraires que cinématographiques, avec les plus grands acteurs et les plus grands auteurs du monde entier. Ce qui me fait aimer cet ouvrage par dessus tout, indépendamment de l’espérance et de la confiance en l’avenir qu’il inspire, est que l’auteur, avocat de profession, ne fait que reprendre en intégralité, contextualiser, et expliquer, sans aucune modification ou interprétation personnelle, les minutes du procès. On y entend Jeanne d’Arc en personne ! Jeanne d’Arc que Francois Cheng de l’Académie Française appelle « le plus grand écrivain français », et c’est vrai !
Puisque nous sommes en plein été, quel livre avez-vous dévoré pendant ces vacances ?

Passant presque tous les étés quelques semaines en Ardèche, je suis tombée sur quelques ouvrages du philosophe ardéchois Gustave Thibon. J’ai ainsi découvert son livre Diagnostics et ses Pensées inédites. J’ai beaucoup aimé ces aphorismes de bon sens, qu’on aimerait avoir écrit soi-même. J’ai trouvé très intéressant de voir qu’il avait accueilli la philosophe Simone Weil pendant la guerre dans sa ferme, et qu’ils passaient des heures et des heures en conversation. La rencontre improbable entre ces deux personnages, aussi différents que deux personnes puissent l’être, entre le philosophe paysan chrétien, qui n’a jamais quitté son village et la philosophe juive d’inspiration marxiste m’intrigue. L’intelligence et l’ouverture d’esprit sont des choses si rares et pourtant si importantes. Je vais donc maintenant lire L’Enracinement de Simone Weil, ouvrage dans lequel elle insiste sur le besoin pour chaque personne de conserver ses racines.

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NOEL Hugues sur Image au 5ème jour du Camp…
“« Sans incarnation….(…)… une idéologie abstraite… »D’accord!”