Guillaume Apollinaire et Charles Maurras se sont connus et ces deux poètes se sont admirés. Apollinaire avait salué d’enthousiasme L’Ode à la bataille de la Marne de Maurras. Et ce dernier, jusqu’en son extrême vieillesse, savait par cœur et récitait des dizaines de vers du grand poète venu de Pologne, qui s’était engagé sur le front de la Grande Guerre. En chantant ce Pont Mirabeau, il nous semble que Léo Ferré n’en a pas défloré la poésie. ■
Apollinaire en 1917
http://www.wiu.edu/apollinaire/
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont, je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont, je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont, je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure