
« La Grande-Bretagne s’est enfin réveillée. Le patriotisme et les frontières sont l’avenir » a déclaré Tommy Robinson, lors du raz de marée nationaliste de Londres samedi dernier.

Ce « billet de Dominique Labarrière » toujours très enlevé est paru hier (15.9) dans Causeur. Nous n’y ajouterons pas de commentaire. Fort bien écrit, fort bien pensé, il se suffit à lui-même. JSF

Ce samedi, à Londres, ce sont au moins cent-cinquante mille personnes qui se sont rassemblées, qui se sont unies pour manifester leur opposition à la politique migratoire de leurs gouvernements successifs. Saura-t-on entendre ici le message envoyé de là-bas ? À quand chez nous semblable démonstration d’unité et de force ?
Déferlante humaine
La mobilisation a d’abord surpris par son ampleur. Fédérer autant de personnes osant braver les insultes, les accusations de dérives fascisantes, de compromission avec le pire du pire de la xénophobie et du racisme en dit long sur le degré d’exaspération où sont arrivées ces populations.
Seconde surprise : contrairement à ce à quoi nous pouvons assister chez nous, en France, lors de manifestations comme celle du 10 de ce mois, là-bas, de l’autre côté de la Manche, il n’est pas permis d’hésiter une seule seconde. C’est bien en Angleterre que nous nous trouvons et ce sont bien des Britanniques qui font entendre leur voix. On s’en rend compte immédiatement au vu des drapeaux flottant au vent. De l’Union Jack à perte de vue… Alors que chez nous, n’est-ce pas, un observateur plus ou moins pressé pourrait se méprendre et croire que les images transmises lui viennent de certaines douces contrées d’outre Méditerranée.
Déferlante humaine donc dans les rues de la capitale de Sa Majesté. Et, ici, dans nos journaux et médias, autre profusion, celle du label extrême droite méticuleusement, consciencieusement accolé à l’événement. Histoire qu’on ne se méprenne pas, qu’on sache bien que cette foule brandissant son drapeau ne saurait être que quelque chose comme la lie du genre humain.
La palme dans ce registre revient probablement au quotidien Ouest-France dans sa livraison de ce lundi : « Avec sa manifestation géante à Londres, l’extrême droite britannique impose son récit anti-migrants » titre le journal.
On peut difficilement faire plus et mieux dans l’expression journalistique du mépris des peuples. Ainsi, selon ce titre, les dizaines de milliers de manifestants, venus de tout le pays, ne seraient au fond qu’un conglomérat de minus habens, de connards profonds, d’attardés mentaux à qui une improbable engeance diabolico-fasciste d’extrême droite aurait réussi à imposer – non pas la prise de conscience d’une réalité vécue et objectivement observable – mais un récit. Une fiction, une fable, un délire.
Philippe de Villiers à la manœuvre de ce côté de la Manche
De plus, il ne semble pas que le mot « migrants » dans anti-migrants ait été choisi par hasard. Il s’agit probablement de laisser entendre que la protestation, le combat de ces gens est dirigé non pas contre un fait de société, l’immigration, mais contre des êtres humains, contre l’infortuné migrant de chair et d’os. Cela présente l’insigne avantage, dans la vision du politiquement correct, de transformer une expression collective d’exaspération en un abject soulèvement de haine. Beau boulot…
Par chance, nous avons quand même droit dans ce titre à un accent de vérité. À contre-cœur sans doute, la manifestation y est qualifiée de géante. Ce qu’elle a été.
D’où cette question : à partir de quel seuil de mobilisation populaire ce que clame une foule unie, rassemblée, solidaire, mérite d’être qualifié de vox populi ? On aimerait avoir quelques précisions là-dessus.
Or, en fait, la meilleure façon de liquider la question – en même temps que le problème, peut-être bien – serait d’appeler les populations à exprimer leur opinion par référendum. Ce que propose ces jours-ci, chez nous, une pétition initiée notamment par Philippe de Villiers. Avec quelque succès, croit-on savoir, encore que les médias de référence se fassent des plus discrets sur ce point o■oDOMINIQUE LABARRIÈRE

LES TÊTES MOLLES – HONTE ET RUINE DE LA FRANCE : 14,77 €
