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Extrême droite – extrême gauche : le troublant deux poids, deux mesures de leur traitement par la justice française

lundi 20 octobre 2025lundi 20 octobre 2025 sur JSF

« Rougissons ici de devoir rappeler qu’assurer la sécurité des Français est – ou devrait être – l’unique mission des ministres de la Justice et de l’Intérieur ; non une sinécure entre deux tour­nées électorales. »

Avec Jean-Sébastien Ferjou et Xavier Raufer.

Ce long entretien est paru sur Atlantico hier, 19 octobre. Xavier Raufer n’est pas du genre à mâcher ses mots ni à tourner autour du pot. Nous ne commenterons pas son propos sauf pour redire qu’il émane d’un spécialiste très avisé dont nous suivons les travaux depuis des années.     

Délits d’opinion sévèrement réprimés d’un côté, sabotages d’infrastructures critiques impunis de l’autre : le criminologue Xavier Raufer dresse pour Atlantico un tableau sans concession d’une justice française frappée de déséquilibres. Une plongée sans filtre dans les mécanismes d’un « deux poids, deux mesures » qui s’installe durablement dans l’opinion.

Atlantico : Le deux poids, deux mesures est un sentiment qui s’est beaucoup installé chez un certain nombre de Français en raison d’actualités récentes : la condamnation de Nicolas Sarkozy et précédemment celle de Marine Le Pen. Mais aussi dans la justice du quotidien avec des décisions comme celle visant les agresseurs de ce policier lynché à Roubaix et qui ont été maintenus en liberté provisoire en attendant d’être jugés. Vous m’avez récemment transmis une liste, publiée dans les colonnes d’Atlantico, sur ce deux poids deux mesures. Est-ce qu’il y a un ou deux exemples en particulier que vous pouvez nous citer ? 

Xavier Raufer : La justice a vocation à poursuivre les déviations dans la société. Vous avez plusieurs sortes de déviances. Vous avez la plus basse d’entre elles, la plus immédiate, la plus anodine, la plus banale et quotidienne qui est la contravention. Après ça, vous avez le délit et enfin vous avez le crime. Là-dedans, il y a un tri à faire entre les affaires criminelles individuelles (le monsieur qui rentre chez lui, qui trouve sa femme avec l’employé du gaz et qui sort son fusil, c’est la criminalité de tous les jours) et les formes collectives de criminalité. Il y en a deux sortes, récurrentes, dangereuses, même déstabilisatrices pour les États, qui sont le crime organisé et le terrorisme. 

Atlantico : La frontière du crime, ça commence où ? Le crime par rapport au délit, c’est quoi la différence juridique ? 

Xavier Raufer : Devant un tribunal, c’est un délit. Devant une cour, c’est un crime.

Naturellement, les crimes sont les plus graves. Vous passez devant la cour d’assises qui va vous condamner lourdement en fonction de la gravité du crime que vous avez commis. Vous avez aussi des atteintes à l’intégrité physique, des atteintes au bien et puis vous avez des atteintes à la souveraineté de l’État. Et c’est de ça dont on va parler maintenant. 

Depuis que M. Macron est arrivé (et ça ne peut pas être une coïncidence parce qu’auparavant ce n’était pas aussi précis et circonstancié), vous avez des actes originaires de secteurs politiques qu’on peut qualifier d’anarchistes, d’antifa ou d’éco-activistes. C’est-à-dire des gens qui utilisent des moyens violents au profit de leur cause. Tous les jours, il y a des actes de commis. Ces actes vont du petit incendie d’un transformateur EDF au sabotage de pylônes électriques jusqu’à des actes extrêmement graves sur des infrastructures vitales et cruciales de l’État, comme la radiale de l’Internet qui permet aux gens de retirer de l’argent à une banque, d’être soignés à l’hôpital et suivis chez eux ou sur d’autres infrastructures vitales de l’État comme le réseau ferré des trains à grande vitesse. 

Dans les semaines où il y a eu les Jeux Olympiques, successivement, le réseau des trains à grande vitesse et la radiale de l’Internet ont été sabotées de manière extrêmement savante et sophistiquée par des gens qui savaient précisément ce qu’ils allaient faire. Il n’y a eu aucune arrestation et encore moins de condamnation. Zéro. 

Donc, je me pose la question de savoir pourquoi. Pourquoi cet échec à 100% ? Pourquoi, comme d’habitude, les rodomontades de Monsieur Darmanin et puis derrière rien ? 

Atlantico : Donc là, on est en quelque sorte dans le premier chapitre de ce deux poids deux mesures. Le deux poids deux mesures dans les enquêtes mêmes, dans la manière dont on cherche à trouver les auteurs de faits d’allégations criminelles. 

Xavier Raufer : Ce sont des faits extrêmement graves. Vous ne pouvez pas imaginer les drames extraordinaires que ça peut causer. Quand des sabotages électriques ont eu lieu au moment du festival de Cannes, les feux dans les rues ne fonctionnaient pas. Mais, c’était bien plus grave pour les gens qui avaient un deuil puisque les incinérations, les fours crématoires, ont cessé de fonctionner. On n’était plus capable de trouver qui était enterré à quel endroit. Les ordinateurs fonctionnaient en mode « dégradé ». Ce sont des actions extrêmement graves. Un acte de cette nature, avec une revendication politique clairement exprimée ; si ça ce n’est pas du terrorisme !  Pourtant, la justice ne traite aucune de ces affaires… 

Atlantico : Mais pourquoi ? Est-ce parce qu’elle est dépassée par le phénomène ou parce que, politiquement, elle n’a pas envie de traiter ce versant-là du terrorisme ? 

Xavier Raufer : C’est parce qu’ils ont des ordres de ne pas le faire. 

Atlantico : Vous dites ça comme une évidence… mais ça paraît quand même dingue, sur des menaces aussi graves, qu’il y ait des ordres pour ne pas les traiter. 

Xavier Raufer :  Ce n’est pas qu’on ne les traite pas, c’est que les enquêtes sont renvoyées à des petits policiers et à des petits juges locaux qui n’ont pas les moyens de suivre ces affaires-là. Il y a un parquet national antiterroriste et il y a une sous-direction antiterroriste de la police judiciaire. C’est à eux que devraient être confiés ces affaires. 

Atlantico : Mais pourquoi ? 

Xavier Raufer : Commençons par établir la matérialité des faits. Après ça, on s’interrogera sur les motifs et les raisons. 

Je vous signale une chose, c’est que chaque fois qu’il y a un attentat en Europe réussi ou entrepris, c’est-à-dire que la bombe a explosé ou pas, c’est compté. Europol a une comptabilité très précise de ça. 

J’ai pendant très longtemps été parmi le groupe des petits conseillers d’Europol, du monde académique etc. Donc j’avais des chiffres et des statistiques. Année après année, le terrorisme d’extrême ou d’ultra-droite, c’est moins de 1 %. Et le terrorisme d’extrême ou d’ultra-gauche, c’est 20 % de l’ensemble. Pourtant, il y a eu un moment où, au parquet national antiterroriste en France, il y avait cinq affaires d’extrême ou d’ultra-droite et zéro affaire d’extrême ou d’ultra-gauche. 

Atlantico : On peut peut-être en rappeler une… 

Xavier Raufer : Je vais vous en rappeler deux. Récemment ont été condamnés des farfelus qui avaient monté une espèce d’OAS factice. Ils avaient monté un truc qui s’appelait Action des Forces Opérationnelles et donc qui était dirigé par un monsieur dont on a la photo. La photo, c’est monsieur Guy S qui était le chef de cette bande. Il est sur la photo, caractérisé par la justice française comme étant un dangereux conspirateur d’extrême ou d’ultra-droite. 

Alors, premièrement, il a autour du cou une étoile de David qui est grosse comme ça. Et ensuite, il a une grosse chevalière avec le symbole maçonnique bien connu. Je n’ai pas l’impression que les caractéristiques que je viens d’énoncer soient celles, forcément, de tous les conspirateurs d’extrême et d’ultra-droite. 

Et deuxièmement, vous avez des gens qui ont été condamnés de deux à cinq ans de prison pour avoir entrepris, mais sans zéro passage à l’acte. 

Il y a eu aussi à la basilique Saint-Denis, celle des rois de France, une exposition un peu provocante. Et il y a un jeune catholique un peu fâché de ça, qui n’a rien fait d’autre que de poser sur une des affiches de l’exposition sa propre affiche sur laquelle il disait que ce n’était pas bien. Il l’a collée avec quatre bouts de scotch et puis il est rentré chez lui. Le lendemain matin, il avait les flics chez lui pour atteinte à la liberté d’expression. 

Atlantico : Mais ça, ça n’a pas été traité par un juge antiterroriste, quand même ? 

Non. Mais ça a été réprimé d’une manière hallucinante de sévérité. De l’autre côté, vous avez des atteintes aux intérêts supérieurs de l’État touchant des entreprises qui font partie du périmètre de sécurité de l’État (les grandes entreprises sensibles). On les attaque, on fait sauter des pylônes, on coupe des câbles et on n’arrête personne. On ne réprime personne. 

Atlantico : Mais justement, moi, ça, ça m’intéresse. Parce que vous avez dit qu’il n’y a pas de coïncidence et tout particulièrement depuis qu’Emmanuel Macron est Président de la République.

Xavier Raufer : Ce n’était pas terrible sous Hollande, mais depuis c’est pire. 

Atlantico : Emmanuel Macron, que beaucoup ont qualifié de président des riches, de président, que lui-même s’étant qualifié comme président de la Start-up Nation, est-ce qu’on peut réellement imaginer qu’il soit crypto-anarchiste ou anticapitaliste ? 

Xavier Raufer : Ça n’est pas le cas. 

Alors, je vais peut-être vous faire grincer des dents parce que vous n’aimez pas qu’on touche au terme libéral, mais c’est un néolibéral. Macron est un néolibéral qui a un seul ennemi et c’est la droite nationale. Le reste, c’est considéré comme de vagues alliés qui peuvent, le cas échéant, fournir de quoi saboter une manifestation comme les black block ou faire des actions hostiles à ses ennemis comme les antifas. C’est ça, la réalité et c’est toujours les mêmes. En tout, peut-être 3 000 individus dans toute la France sur 50 millions d’adultes. 

Atantico : C’est souvent des fils de bourgeois, non ? 

Xavier Raufer : Oui ! Ce sont des gens qui sont dans le papa-maman dans le bloc central. C’est des gosses de riches, quoi. Ils se la jouent ! En gros, ce sont des gens qui ont mal digéré quand ils étaient petits le fait que papa leur demande de ranger leur coffre à jouets. Depuis, ils sont révoltés. Le cas le plus comique étant celui de mademoiselle Greta Thunberg. 

Atlantico : Les étudiants que vous avez, qui sont-ils ? Quelle est la sociologie de ceux qui s’intéressent encore à l’ordre ou à la lutte contre le crime ? 

Xavier Raufer : Il n’y a rien de spécifique. On a d’abord des étudiants qui viennent de l’étranger. Beaucoup viennent du Maghreb car ils veulent s’engager plus tard dans le régalien de leur pays. 

Et puis, deuxièmement, pour beaucoup, ce sont des gens qui ont une vocation. Dans une société régie par le fric, ils savent que, eux, ne seront jamais riches. Ils font donc ça par conscience. Beaucoup rêvent d’une société dans laquelle les choses seraient un peu plus justes. 

Atlantico : Pour en revenir à Emmanuel Macron, à cette fameuse coïncidence que vous évoquiez, pour me faire un peu l’avocat du diable j’ai l’impression que les faits sur le sabotage de réseaux ou autre, il n’y a pas qu’en France qu’ils existent. Je lisais récemment un article sur la situation en Allemagne où il n’y a quasiment aucune enquête alors qu’il y a de plus en plus de sabotages tout sauf négligeables puisqu’il y a quand même eu la plus grave coupure d’électricité à Berlin depuis 1945. 

Xavier Raufer : Les deux cas ne sont pas comparables. 

Dans la Ve République et dans l’Etat-nation français tel qu’il est configuré aujourd’hui, si on veut taper sur la table on le peut. Les pays fédéraux ne le peuvent pas. Les policiers en Allemagne de Bavière refusent même de parler aux flics de Hambourg parce que la bataille entre catholiques et protestants existe toujours. Le même problème existe aussi en Belgique où les policiers flamands et les policiers wallons ne se parlent pratiquement plus. C’est un bazar institutionalisé par la forme fédérale de l’État. Mais en France, c’est un pays centralisé. Le ministre de l’Intérieur sait ce qui se passe à Marseille, partout. En conséquence de quoi, le principal intéressé s’il veut taper sur la table, il le peut. 

Atlantico : Est-ce qu’il y a une convergence entre les islamistes et une certaine ultra-gauche ? Je vous donne un exemple. Dans le fameux sabotage du réseau électrique de Cannes, il y avait écrit « les mille coupures » sur un pylône. Une référence à la stratégie des mille entailles d’un théoricien d’Al-Qaïda pour affaiblir un État. 

Xavier Raufer : Oui, c’était un Syrien qui disait ça. Son livre s’appelle « La gestion de la terreur ». Sur le terrain, les djihadistes et les petits anars sont deux couches qui ne se recoupent pas. Elles ne s’approchent même pas, c’est de l’eau et de l’huile. Il n’y a pas de projet commun. C’est dangereux le terrorisme. On risque de mourir, on risque de tuer… On ne fait pas ça avec des gens qu’on ne connaît pas. 

Atlantico :  En matière de deux poids deux mesures, on le sait, la police surveille beaucoup tous les groupes d’ultra-droite. Est-ce qu’il y a la même chose pour l’ultra-gauche ? 

Xavier Raufer : La France, c’est le premier Etat-nation constitué en Europe dès le XVIIe siècle. A partir de ce moment-là, se constitue autour du roi, de l’empereur, du président de la République ou du premier ministre, une caste de hauts fonctionnaires qui a un sens aigu de sa survie, de savoir où sont les bonnes places, ce qui plaît au roi et ce qui déplaît au roi. 

À partir du moment où quelque chose déplaît au roi ou l’agace (ils le savent en 15 jours, ils ont l’habitude), ils évitent d’en parler. Dès le départ, par exemple, le président Macron a montré une exaspération des histoires de politique de la ville, des banlieues etc. Ce sont des sujets qui l’enquiquinent explicitement ! Résultat, plus personne n’en a parlé. C’est comme ça que ça se passe. Ce n’est pas la peine qu’il y ait d’ordre explicite. C’est de l’ordre de ce qu’on capte quand on a l’habitude d’observer les réflexes du roi ou de son entourage direct.  C’est la raison pour laquelle les magistrats, très rapidement, ont compris qu’il valait mieux cogner d’un côté que de l’autre. 

Atlantico : Donc avec un président ou une présidente différente demain, on pourrait imaginer que ce deux poids deux mesures dans les enquêtes change ou alors il y a quand même des réflexes qui se sont tellement installés que même un autre président avec d’autres centres de préoccupation aurait de la peine à faire bouger les choses ? 

Xavier Raufer : J’ai vu fonctionner l’appareil d’État britannique puisque j’étais le seul Français à faire partie du comité préparatoire des Jeux Olympiques de Londres en 2012. En 2010, j’allais à Londres et j’étais avec le patron des services britanniques (le MI6) ainsi que le patron de Scotland Yard. J’ai pu voir fonctionner l’appareil d’État de différents pays d’Europe avec Europol. L’appareil d’État français est parfaitement sain et parfaitement bien constitué. Il est trop touffu et il coûte trop cher, mais il fonctionne ! A partir du moment où le sommet donne un ordre ou une impulsion, il est suivi. 

Atlantico : Si on remonte dans le temps, est-ce qu’il y avait un deux poids deux mesures différent quand Nicolas Sarkozy était président, ou du temps de Jacques Chirac ? 

Xavier Raufer : Du temps de Chirac, il n’y avait pas lieu de discriminer essentiellement entre l’ultra-gauche et l’ultra-droite. On tapait un petit peu sur les uns et les autres quand ils sortaient un peu trop la tête.  Du temps du général de Gaulle, ce n’était pas pareil puisque c’était l’avenir de la Ve République. Il y avait des gens de l’OAS qui posaient des bombes dans Paris. 

Je vous rappelle que la gendarmerie c’est 120 000 hommes avec 20 000 réservistes. La police c’est 150 000 hommes. La sécurité privée, qui compte aussi, c’est 100 000 hommes. Tout ça, ça obéit à des instructions qui sont viennent du sommet. Plus c’est dans le régalien et plus les instructions en question sont des ordres. C’est-à-dire on se soumet ou on se démet. Le jour où il y a un président de la République qui arrive à la télé au 20h et qui dit « la récréation est terminée, les cités hors de contrôle c’est fini » ; les gendarmes sont prêts, ils attendent juste l’ordre du pouvoir. 

A l’heure actuelle, le problème de la reprise en main et du maintien de l’ordre en France, c’est essentiellement un problème de volonté politique. Par ailleurs, il n’est pas la peine de rajouter un article, un code, un codicide, une annexe ou quoi que ce soit au code pénal tel qu’il est aujourd’hui. Il suffit parfaitement. Si jamais vous l’appliquez, vous résolvez 95% des problèmes. 

Atlantico : Mais alors pourquoi n’est-il pas appliqué justement ? Moi ça me fait penser à M. Retailleau qui constate un traitement différencié entre ce qu’il appelle la France des honnêtes gens et puis une France criminelle que la justice laisserait prospérer. 

Xavier Raufer : Alors moi ce que j’aimerais bien c’est que M. Retailleau fasse autre chose que de parler. Ça me ferait plaisir. Quand il y a une atrocité criminelle ou autre, il dit inadmissible, intolérable, inqualifiable et puis il rentre dormir. Il y a une espèce de surenchère mais elle est purement verbale. 

Atlantico : C’est facile de dire ils sont nuls. Si vous étiez demain ministre de l’Intérieur ou ministre de la Justice, concrètement, vous feriez quoi ? 

Xavier Raufer : Je commencerais par mettre les Français devant la vérité des chiffres et devant l’horreur de la réalité de la situation. Savez-vous quelle est l’infraction qui exaspère le plus les Français ? Ce sont les cambriolages. 

Le service statistique du ministère de l’Intérieur, depuis M. Cazeneuve, ne publie plus que les cambriolages de logements privés. 

Les grands médias disent que les cambriolages, c’est 217 600 l’an dernier. Mais ce ne sont que les cambriolages de domiciles particuliers, le vôtre, le mien. Quels sont les autres cambriolages ? Ces chiffres-là, le ministère de l’Intérieur les a mais ne les publie pas. C’est-à-dire tout ce qui concerne les mairies, les fermes, les hangars agricoles, les boutiques, les résidences secondaires etc. 

Alors, si on prend en réalité tous les cambriolages, on passe à 315 000. Et si on rajoute les cambriolages qui ne sont pas déclarés parce que les personnes ne portent pas plainte, on s’aperçoit en réalité qu’il y a un cambriolage par minute en France. 

Atlantico : Un par minute ? Donc, 60 par heure, 1440 par jour, et donc 525 600 au total. 

Xavier Raufer : Exactement ! Le résultat de la France est horrible. C’est le pire de toute l’Union Européenne. Pour des raisons qu’on comprend bien puisqu’il n’y a plus d’État et que ça part à vau-l’eau. 

Atlantico : Après cette vérité des chiffres, qu’est-ce que vous changez d’autre après ? Une fois que les Français le savent. 

Xavier Raufer :  Je change le paradigme. La priorité des priorités, c’est de régler le problème des quartiers hors de contrôles. Si on règle ces problèmes des quartiers hors de contrôles, on règle le cas de 70% des homicides, 100% des règlements de comptes et ainsi de suite pour les braquages et les cambriolages. C’est le truc où arrivent et où se concentrent tous les emmerdements. Donc si vous faites ça, vous réglez le problème et la gendarmerie y est prête. 

Atlantico : Comment ? 

Xavier Raufer :  Je convoque le directeur de la Gendarmerie nationale en disant que vous avez 3 mois pour cette mission. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Ils y sont prêts, ils me l’ont dit. 

Atlantico : Alors pourquoi ne le font-ils pas ? 

Xavier Raufer : Parce qu’ils n’ont pas d’ordre du gouvernement. 

Atlantico : Il y a des ordres du gouvernement, on ne peut pas dire ça ! Peut-être qu’ils ne croient pas que leur interlocuteur (le ministre en phase d’eux) va rester suffisamment longtemps pour les couvrir le cas échéant, mais il y a des ordres… 

Xavier Raufer : Ce n’est pas comme ça que ça se passe. La France est une monarchie ratée. Il faut que l’ordre vienne du Président de la République. 

Le Président de la République convoque dans son bureau le DGGN, le DGPN, le ministre de ceci, le ministre de cela, et dit : « je veux dans les 3 mois blablabla ». C’est comme ça que ça se passe. 

Atlantico : Pour parler régulièrement quand même à des responsables policiers et de gendarmerie, ce qui revient souvent dans leurs arguments c’est pourquoi prendre des risques puisque ça ne peut pas se faire sans une forme de friction et que nous pensons que nous ne sommes pas couverts par l’autorité politique. 

Xavier Raufer : Ca n’est pas vrai.

Les individus qui sont dans les quartiers en question sont des lâches. L’affaire Nahel, c’est 50 contre 1. Le jour où vous avez 200 gardes mobiles en face de vous, vous cessez de faire le malin. Dans les 100 principales cités les plus dangereuses de France, vous mettez la gendarmerie nationale là-dedans. Le premier qui bouge, il en prend une et ça s’arrête. 

Atlantico : Mais, vous voyez bien comment a été traité le policier dans l’affaire Nahel. Vous comprenez bien quand même pourquoi les policiers ou les gendarmes ont l’impression de ne pas être couvert par l’autorité politique ? 

Xavier Raufer : Le policier a été traité comme ça parce que les hauts magistrats savent la disposition d’esprit de Macron et savent qu’ils pouvaient le faire. 

Atlantico : Ce n’est pas difficile, Emmanuel Macron avait dit publiquement que c’était inexplicable et inexcusable. 

Xavier Raufer : Le jour où vous convoquez le président ou l’homme qui dirige le conseil supérieur de la magistrature en disant fini de rire…  vous savez, les magistrats ils ont mis les résistants devant le peloton d’exécution puis les collabos, ça ne les dérange pas. Il faut simplement leur donner des consignes et leur faire comprendre. Le général de Gaulle faisait ça très bien. Il leur bottait les fesses et ça avançait. 

Atlantico : Est-ce que du point de vue des politiques, il n’y a pas un risque à le faire ? Nicolas Sarkozy a quand même eu beaucoup de problèmes à partir du moment où il a essayé de dire à la justice que, précisément, elle n’était pas assez sévère dans un certain nombre de ses jugements. 

Xavier Raufer : Ça n’est pas vrai. Nicolas Sarkozy n’a pas eu des ennuis avec la justice à cause de ça.

 Premièrement, dans l’entourage de l’Élysée sous Sarkozy circulaient des individus extravagants comme Alexandre Djouhri. La magistrature a quand même une haute idée de ce qu’est la présidence de la République française. Ce n’est pas bien passé du tout. 

Deuxièmement, la haute magistrature, ce sont des gens redoutables. Ils sont très peu nombreux. Pour toute la France métropolitaine, il y a 34 procureurs généraux. 35 au maximum. Avec tous les présidents de chambres les plus importantes, vous avez 200 ou 300 individus qui sont détenteurs tout simplement de ce que c’est que la vie en société. La clé de voûte de la société, c’est la philosophie du droit. Voilà, ce qu’on peut faire, ce qu’il ne faut pas faire, ce qu’il ne faut jamais faire parce que là, les résultats sont forcément catastrophiques. Exemple, ne jamais promulguer de lois inapplicables parce que si le justiciable se rend compte qu’on a le droit de ne pas appliquer une loi, il n’en respecte plus aucune. 

Atlantico : Pourtant, on n’arrête pas de le faire de promulguer des lois inapplicables.

Xavier Raufer : Le travail des magistrats, il est impossible. Les magistrats n’ont pas une greffière de plus, n’ont pas un ordinateur de plus alors que chaque année le droit se complexifie. Vous vous rendez compte que la France a quatre fois moins de procureurs que la Pologne ? Vous vous rendez compte que la moyenne des magistrats pour 100 000 habitants, c’est 11 dans l’Union Européenne et 3 en France ? On a moins de magistrats que la Moldavie et que l’Albanie. Voilà la réalité des choses. 

Pour travailler décemment, la justice doit être lente et elle ne peut pas. On étouffe encore plus le système. Un procureur devrait avoir 30 dossiers sur son bureau, il en a en réalité 300. Il ne peut pas travailler. Il est paralysé. Il n’y a pas de moyens pour traiter les choses. 

Atlantico : La priorité absolue si vous étiez le ministre de la Justice, ce serait forcer le président de la République à vous accorder une hausse de budget de 50% ? 

Xavier Raufer : Non. Premièrement, faire des choses faciles et simples, c’est-à-dire demander à un panel de magistrats en France ce qu’il faudrait faire immédiatement, ce qu’on peut faire tout de suite et ce qui leur simplifie la vie. Vous vous rendez compte que le budget de la justice, la justice en France, c’est moins que le budget de la gendarmerie nationale ? C’est affreux. Ils ne peuvent pas travailler. 

Atlantico : On a balayé tout le chapitre deux poids, deux mesures dans les enquêtes, le deux poids deux mesures dans les préoccupations du Président de la République et les conséquences que ça a concrètement. Venons-en au deux poids deux mesures dans les décisions de justice elles-mêmes. Il existe et on a parfois l’impression que des faits plus anodins sont réprimés plus sévèrement que des faits beaucoup plus graves. Ça questionne… 

Xavier Raufer : Vous comprenez que l’enchaînement, il est redoutable. Les gens comprennent que s’en prendre à l’extrême-gauche, ce n’est pas à la mode, ce n’est pas très bon et ça ne marche pas très bien. Donc, ils n’enquêtent pas dessus.

S’ils n’enquêtent pas dessus, il n’y a pas de poursuite. S’il n’y a pas de poursuite, Il n’y a pas de gens qui avouent et donc il n’y a pas de procès. 

Atlantico : Parce que là, ce n’est pas le manque de moyens qui fait que les magistrats sont enclins à réprimer plus sévèrement certaines catégories de Français plutôt que d’autres. 

Xavier Raufer : Non, je crois que c’est un peu une loterie. Comme la justice n’a pas les moyens de s’organiser, elle n’a pas les moyens de s’homogénéiser. Et donc, selon qu’on est jugé à Strasbourg ou à Brest, ça ne va pas se passer pareil. 

Atlantico : Sur ce deux poids deux mesures dans les décisions elles-mêmes, quand même, qu’est-ce qui se joue intellectuellement ? Parce que vous connaissez très bien la magistrature justement… il y a quand même une certaine orientation idéologique 

Xavier Raufer : Evidemment ! On prend toujours les mêmes depuis 40 ans. 

Atlantico : Mais pourquoi la droite n’a jamais réussi à rien rétablir ? 

Xavier Raufer : La droite (Wauquiez etc) est composée congénitalement de traîtres. Les orléanistes ont la trahison dans le sang. Souvenez-vous Sarkozy. Il fait campagne avec Patrick Buisson et dès qu’il est élu il fait l’ouverture à gauche. A tel point que le pauvre Patrick Devedjian est obligé de chialer en lui disant que si l’ouverture allait jusqu’aux sarkozystes ce serait bien. Darmanin, par exemple, il joue au type de droite. Mais le jour où est élu à quoi que ce soit, il prend Sandrine Rousseau. A tous les coups ! Ils sont toujours comme ça, ils trahissent. 

Atlantico : Revenons-en au fonctionnement de la magistrature elle-même, parce que vous la décrivez comme une institution quasiment inchangée depuis l’Ancien Régime. 

Xavier Raufer : Comme personne n’a jamais touché à la justice, elle est restée telle qu’elle était. La justice en France, les hauts magistrats, les 400-500 principaux, c’est la noblesse de robe. Rien n’a changé depuis Montesquieu. 

Personne n’est foutu de donner le nom d’un haut magistrat. On ne les connaît pas. lls sont entre eux et ils sont très peu nombreux.

Les 35 procureurs généraux de la France métropolitaine ont ce pouvoir immense de l’initiative des poursuites. Le procureur général près de la cour de cassation met le président de la République en examen pour forfaiture ou autre trahison. Ce n’est pas n’importe quoi. 

Atlantico : Vous dites que le sujet, ce n’est pas que les magistrats seraient très à gauche ni même tous de gauche. 

Xavier Raufer : Sur 20 magistrats qui votent pour le syndicat de la magistrature, il y en a 10% qui, sincèrement, sont de gauche. Les autres sont frustrés par leur manque de moyens. 

Pourtant, ils connaissent le pays bien mieux que les politiques et les députés. Ils sont informés, mieux que les politiques. D’ailleurs, François Mitterrand se méfiait des juges. Il disait : « Les juges ont tué la monarchie. Si on n’y fait pas attention, ils tueront la république ». 

Atlantico : Est-ce qu’on n’a pas un problème de décalage spatio-temporel en quelque sorte avec une magistrature qui n’a pas pris conscience de ce qu’était la société française aujourd’hui ? Les différences culturelles sont-elles prises en compte ou est-ce que les magistrats continuent de gérer la société française comme ce qu’elle était il y a 50 ans alors qu’elle est devenue complètement autre chose ? 

Xavier Raufer : C’est plus ancien que ça. Jamais, la magistrature française n’a pris en compte sérieusement les phénomènes de criminalité collective.

Les magistrats sont des techniciens. Ce sont les lois de la République qui sont mal écrites.

L’appareil d’État n’a pas l’impulsion qui lui permet de le faire. Je vous garantis que dans l’aile régalienne de l’État, le jour où on sifflera la fin de la récré et la remise en état de l’ordre ; sur 150 000 policiers, sur 100 000 gendarmes et sur 8 000 magistrats, il y en aura 80 % qui seront très heureux de le faire. Ils n’attendent que ça depuis des années, ils en ont marre de baisser le regard devant les voyous. 

Atlantico : Et vous, qui êtes un homme de chiffres, pour finir, sur une échelle de 0 à 10, vous estimez à combien nos chances que cette impulsion, cette inflexion, cette rupture, cette volonté politique, on la voit arriver dans les années qui viennent ? 

Xavier Raufer : Ça sera dur. ■  XAVIER RAUFER

 

Jean-Sébastien Ferjou Xavier Raufer, Docteur en géopolitique et criminologue.

Il enseigne dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin) 

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Un mini-dossier en 6 parties. Analyses et propositions. Une manière d’appréhender la situation française réelle et ses évolutions afin de fixer nos positions. A lire, donc.  Suivre les liens.  JSF     I   II  III   IV   V   VI

Quatre livres fondamentaux de Charles Maurras réédités par B2M, Belle-de-Mai éditions

Enquête sur la monarchie. (Édition de 1925), 39 €, 836 p.

Le manifeste royaliste en ouverture du XXe siècle ! (Parution courant 1900). Maurras y pose la célèbre question : « Oui ou non, l’instauration d’une monarchie héréditaire, antiparlementaire traditionnelle et décentralisée est-elle de salut public ? » !   

L’Avenir de l’intelligence, 25 €, 244 p.

Une étude de l’histoire politique et intellectuelle du XVIe au XXe siècle, où Maurras à montre comment les intellectuels et artistes attachés à produire des œuvres de l’esprit sont passés « de l’autorité des princes de notre Sang sous celle des marchands d’Or », les immenses fortunes industrielles et bancaires qui limitent la liberté de l’esprit. Maurras en appelle à une alliance entre les intellectuels et le patriotisme des Français pour renverser cette mécanique.

Kiel et Tanger, 29 €, 428 p.

Maurras y constate la tragique infériorité du régime républicain en matière de politique internationale, spécialement face à la menace allemande de l’époque. Prévoyant la guerre à venir il conclut à la nécessité de remettre un roi à la tête du pays. Prolongeant le réalisme de la pratique capétienne des relations internationales, ancêtre de la pensée géostratégique française.

La Démocratie religieuse, 31 €, 620 p.

Parution en 1921, compilant trois textes préalablement écrits par Charles Maurras : Le Dilemme de Marc Sangnier (1906) – – La politique religieuse (1912) – – L’Action française et la religion catholique (1914). Cet ouvrage voit dans la démocratie une religion nouvelle qui vide le politique de sa puissance.

Et aussi…


Henri Massis, Georges Bernanos, Maurras et l’Action française, présentation de Gérard Pol, 18 €, 104 p.

Léon Bloy, Le salut par les juifs, avant-propos de Laurent James, 20 €, 156 p.

Commandes et renseignements : B2M, Belle-de-Mai éditions – commande.b2m_edition@laposte.net

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