
Par Michel Franceschetti.
Avant-hier, c’était l’anniversaire de la pose de la première pierre de la porte d’Aix à Marseille…
(notice extraite du Dictionnaire du royalisme marseillais en préparation)

Après un premier projet destiné à célébrer Louis XVI pour la guerre d’indépendance américaine, adopté par le conseil municipal de Marseille le 30 juin 1784 et abandonné sous la Révolution, l’idée de construire un arc de triomphe au début de la route vers Aix-en-Provence revint à l’ordre du jour sous la Restauration avec le marquis Jean-Baptiste de Montgrand (1776-1847) qui fut un maire très avisé de 1813 à 1830.
Il proposa en 1823 que ce monument commémore un autre grand fait de la monarchie : l’expédition d’Espagne, marquée par la prise du fort du Trocadéro, à l’issue de laquelle l’armée commandée par le duc d’Angoulême, fils du futur Charles X, avait rétabli le pouvoir absolu de Ferdinand VII.
La proposition fut adoptée avec enthousiasme par le conseil municipal, le préfet et le gouvernement. La construction fut acceptée par l’ordonnance royale du 30 décembre 1823.
Lors de la pose de la première pierre, le 6 novembre 1825, une plaque de marbre fut scellée dans les fondations avec l’inscription :
« Cet arc de triomphe
Fut voté le 17 octobre 1823 par la ville de Marseille
Pour rendre un hommage éclatant
À la gloire acquise en Espagne
Par l’armée française et son illustre chef,
S.A.R. Monseigneur le duc d’Angoulême
Depuis dauphin de France.
Sa majesté Louis XVIII, de glorieuse mémoire
Permit, par ordonnance royale du 30 décembre 1823,
L’érection de ce monument d’amour et de reconnaissance
Envers son auguste famille ».
Les plans de l’architecte Michel Robert Penchaud (1772-1833) furent bouleversés par la révolution de Juillet 1830 qui amena Louis-Philippe sur le trône.

Il fallut changer les motifs de la décoration. Les fleurs de lys et les dauphins, symboles de la monarchie traditionnelle, qui décoraient la façade furent arrachés des parois… mais on en voit toujours des traces. Malgré l’inscription « A la République, Marseille reconnaissante », l’arc de triomphe de la porte d’Aix reste un des plus importants monuments marseillais de la monarchie d’après la Révolution et l’Empire. ■ MICHEL FRANCESCHETTI











