Au fil des anniversaires, les réseaux sociaux ont remis à l’honneur un admirable film de Sacha Guitry (Ceux de chez nous), et notamment ces extraits où il évoque Claude Monet (14 nov. 1840 – 5 déc. 1926). On y retrouve avec bonheur le verbe inimitable de Guitry, l’élégance singulière de sa diction et de son maintien, l’intelligence et la vivacité de ses formules, la précision du français et la distinction du style qui sont sa marque. Un grand souvenir pour les anciens. Un exemple pour les plus jeunes. Philippe de Villiers nous invite collectivement à « refranciser » notre pays. En voici une occasion. o JSF
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« Série Claude Monet pour célébrer son anniversaire. . Attention chef-d’œuvre ! . En 1915 Guitry filme Monet à Giverny. l’artiste a soixante-quinze ans, il travaille déjà à ses grands panneaux décoratifs et sa vue commence à baisser. Pour « Ceux de chez nous », Guitry veut conserver la trace de ceux qui façonnent l’esprit du pays, et Monet lui paraît indispensable. La visite devient une rencontre tendre et enjouée où Guitry capte quelques instants précieux du peintre au travail. . On cite trop souvent Sacha Guitry (une de mes idoles) pour ses mots d’esprit sur les femmes alors que nous devrions l’admirer pour avoir gravé sur pellicule des moments rares des plus grands artistes et personnages du début du XXe siècle. . Son film documentaire « Ceux de chez nous » est une merveille, on y voit, entre autres : Sarah Bernhardt, Edgar Degas, Anatole France, Lucien Guitry, Octave Mirbeau, Claude Monet, Auguste Renoir, Auguste Rodin, Edmond Rostand, Camille Saint-Saëns… ■
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Sacha Guitry, prince de l’esprit français
Il demeure l’une des figures les plus scintillantes du théâtre et du cinéma du XXᵉ siècle. Né à Saint-Pétersbourg en 1885, mais profondément parisien de tempérament, il grandit dans le sillage prestigieux de son père, Lucien, dont il hérite le goût du verbe, du geste juste et du panache. Très tôt, il adopte la plume comme d’autres prennent l’épée : avec élégance, ironie et une impertinence presque naturelle. Auteur prolifique, il signe plus d’une centaine de pièces où maris volages, femmes ingénieuses et répliques étincelantes composent une comédie humaine tendre et malicieuse.
Après la Seconde Guerre mondiale, il déploie au cinéma une série de grandes fresques historiques qui marquent durablement l’imaginaire français. Le Diable boiteux, Si Versailles m’était conté…, Napoléon et Si Paris m’était conté… montrent un Guitry à la fois conteur, historien et showman, capable de faire revivre trois siècles d’histoire avec une jubilation savante. Paris, Versailles, l’Empire : autant de décors qu’il illumine de son flair narratif et de son amour des figures illustres.
Accusé à la Libération puis blanchi, il reste meurtri mais intact dans son désir d’éblouir. Jusqu’à sa mort en 1957, il incarne ce « style français » fait de légèreté, de malice et de précision. Son œuvre, délicieusement datée et pourtant intemporelle, continue de célébrer un pays où l’esprit demeure une forme de grâce. ■












Sacha Guitry a marqué ma jeunesse, j’ai été choquée par son arrestation ã la libération il ne méritait pas cet affront suscité par la jalousie et il s’en est mal remis . Il était l’image d’un Paris artistique litteraire et lèger, la quintessence de la douceur de vivre le charme et l’´élégance à la française , on vivait avec ses bons mots et la folie de ses mariages mondains.. Quad il perdait un ami célèbre il disait : « « Paris se vide »
Paris est bien vide maintenant.