
Par Radu Portocala.
« Nous avons du mal à reconnaître notre complète incapacité à espionner la Russie et même à la comprendre. Alors, pour compenser, nous inventons. »

Depuis le commencement de la guerre en Ukraine, les services occidentaux d’espionnage ont été incapables de donner des renseignements fiables sur la politique de la Russie, sa stratégie, ses capacités miliaires. Rappelons-nous cette « information » donnée par les Américains et les Anglais selon laquelle l’attaque russe n’allait pas durer parce que le stock de missiles de la Russie était très faible – une semaine tout au plus. Ou les détails très précis que les mêmes sources donnaient sur les multiples cancers en phase terminale dont souffrait Poutine. Ou encore cette histoire grotesque de machines à laver volées parce que leurs circuits imprimés étaient indispensables au bricolage d’armes primitives. Ou, enfin, ces fantassins russes qui n’avaient pour seules armes que des pelles.
Toutes ces idioties ont été proférées et répandues par des services d’espionnage occidentaux qui coûtent certainement des fortunes. Nous avons du mal à reconnaître notre complète incapacité à espionner la Russie et même à la comprendre. Alors, pour compenser, nous inventons. Ce n’est pas très productif, cela se voit tous les jours, mais cela nous permet de nous croire très forts.
Ce sont sans doute les mêmes services tellement efficaces et tellement fiables qui fournissent les données sur lesquelles s’appuient nos brillants chefs pour annoncer avec précision la date de l’attaque russe contre nous. Nous pouvons être certains que les brillants espions de l’OTAN savent même de quoi sera fait le déjeuner de Poutine ce jour-là. ■ RADU PORTOCALA
Ces lignes sont parues le 22 novembre sur la page FB de leur auteur.
Radu Portocala est écrivain et journaliste, spécialisé notamment en Relations Internationales.
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