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De Gaulle : Retour sur une conférence de presse qui reste une référence à l’heure du Brexit, des tensions internationales, du naufrage de l’État français

lundi 14 décembre 2020vendredi 11 décembre 2020 sur JSF

« Les réalités sont là. Et suivant qu’on en tient compte ou non, la politique peut être un art assez fécond ou bien une vaine utopie ».

Notre titre dit dans quel contexte national et international présent il nous est paru utile, éclairant, et même toujours instructif, de réécouter cette célèbre conférence de presse du général De Gaulle. Nous avons été de ses opposants les plus déterminés en son temps. Sans remonter au-delà, ce fut surtout par opposition à sa politique algérienne que nous analysions comme une trahison. En mai 68, un temps désorienté, De Gaulle lui-même contextualisera cette opposition : « Si ça continue, je ferai appel aux partisans de l’Algérie française, dira-t-il à Alain Peyrefitte. Ils m’ont combattu, mais eux, au moins, c’était par patriotisme ». [C’était de Gaulle, tome III].

Plus de cinquante ans après, en revoyant ces images, en réécoutant ces propos, nous mesurons l’ensemble terrible de degrés que la France, l’Etat, les politiques et, sans-doute, la société tout entière ont descendu dans l’intervalle. De cette chute, d’ailleurs, De Gaulle lui-même porte une part non négligeable de responsabilité.

Quant à ce que doit être une diplomatie, une politique étrangère, l’action souveraine qu’elles sont censées mener, il y a dans cette conférence, à l’heure du Brexit, du naufrage européen, de la résurgence de puissantes tensions internationales, des analyses et des leçons de haute politique qu’on ne peut ni ne doit ignorer. De Gaulle lecteur de Bainville et de Kiel et Tanger, disciple, au moins à cet égard, de l’Action française ? Sans-doute. Mais aussi, comme cette dernière, grand connaisseur, grand lecteur, de l’Histoire et de ses enseignements qui sont de l’ordre de l’expérience et de la sagesse qu’elle induit. Bonne écoute ! GP    

Transcription

CONFÉRENCE DE PRESSE DU GÉNÉRAL DE GAULLE
(PASSAGES RELATIFS À LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE)
(Paris, 27 novembre 1967)

Messieurs, je me félicite de vous voir. Sur les sujets qui sont présents à tous les esprits, je suis prêt à répondre aux questions que vous voudrez bien me poser.

Voilà tout un ensemble de sujets. Il y a naturellement notre politique économique et sociale ; celle-ci n’est pas sans rapport, et je serai amené à le dire, avec le fonctionnement monétaire international. Il y a la question du conflit d’Orient, bien sûr. Il y a la grande affaire du Québec. Il y a tout ce qui se rapporte à l’Angleterre et, en particulier, au point de vue de sa candidature au Marché commun. Il y a ce qui a trait aux institutions, à notre régime, à la façon dont il fonctionne et à ce qu’il peut être dans l’avenir. Je crois que je n’ai rien oublié, sinon que j’ajoute ce qu’on m’a demandé à propos du voyage en Pologne, ce qui y a été dit et ce que cela signifie : le rétablissement du système monétaire international fondé sur l’or.

Le fait est que, mis à part l’Amérique dont la population est quatre fois la nôtre et un seul autre pays d’Europe occidentale, nous avons plus de chercheurs – 40 000 – qu’il n’y en a dans aucun autre Étatet que nos réalisations dans nos activités de pointe : atome, réacteurs les plus avancés (par exemple réacteurs à neutrons rapides), Caravelle, demain Concorde, fusée Diamant, télévision en couleurs, etc. ont une notoriété universelle, et c’est pourquoi nous envisageons sans alarme la fin, la disparition de toutes les douanes à l’intérieur du Marché commun. Il est vrai que nous nous trouvons devant une mainmise américaine sur certaines de nos entreprises, mais nous savons que cela tient, pour une grande part, non pas tant à la supériorité organique des États-Unis qu’à l’inflation de dollars qu’ils exportent chez les autres sous le couvert du « Gold Exchange Standard ». Il est assez remarquable que le total des déficits annuels de la balance des paiements américains depuis huit ans est précisément le total des investissements américains dans les pays d’Europe occidentale. Il y a là
évidemment un élément extérieur, artificiel, unilatéral, qui pèse sur notre patrimoine national, et on sait que la France souhaite qu’il soit mis un terme à cet abus dans l’intérêt de l’univers tout entier, et même dans l’intérêt des États-Unis, pour lesquels le déficit des balances et l’inflation sont déplorables comme ils le sont pour tout le monde.


Il est possible que les rafales qui se déchaînent à présent, sans que la France y soit pour rien, et qui ont emporté le taux de la livre et menacent celui du dollar, aboutissent en fin de compte au rétablissement du système monétaire international fondé sur l’immuabilité, l’impartialité, l’universalité, qui sont les privilèges de l’or. Israël et les pays arabes.

Moyen-Orient – Israël

Q – Mon Général, la guerre a éclaté au Moyen-Orient, il y a six mois. Elle s’est aussitôt terminée comme on sait. Que pensez-vous de l’évolution de la situation dans ce secteur depuis le mois de juin dernier ?

R – L’établissement entre les deux guerres mondiales, car il faut remonter jusque-là, l’établissement d’un foyer sioniste en Palestine et puis, après la Seconde Guerre mondiale, l’établissement d’un État d’Israël, soulevait à l’époque un certain nombre d’appréhensions. On pouvait se demander, en effet, et on se demandait même chez beaucoup de Juifs, si l’implantation de cette communauté sur des terres qui avaient été acquises dans des conditions plus ou moins justifiables et au milieu des peuples arabes qui lui étaient foncièrement hostiles, n’allait pas entraîner d’incessants, d’interminables frictions et conflits. Certains même redoutaient que les Juifs, jusqu’alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tout temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles.

Cependant, en dépit du flot tantôt montant, tantôt descendant, des malveillances qu’ils provoquaient, qu’ils suscitaient plus exactement, dans certains pays et à certaines époques, un capital considérable d’intérêt et même de sympathie s’était accumulé en leur faveur surtout, il faut bien le dire, dans la chrétienté ; un capital qui était issu de l’immense souvenir du Testament, nourri par toutes les sources d’une magnifique liturgie, entretenu par la commisération qu’inspirait leur antique malheur et que poétisait, chez nous, la légende du Juif errant, accru par les abominables persécutions qu’ils avaient subies pendant la Seconde Guerre mondiale et grossi, depuis qu’ils avaient retrouvé une patrie, par leurs travaux constructifs et le courage de leurs soldats.

C’est pourquoi, indépendamment des vastes concours en argent, en influence, en propagande, que les Israéliens recevaient des milieux juifs d’Amérique et d’Europe, beaucoup de pays, dont la France, voyaient avec satisfaction l’établissement de leur État sur le territoire que leur avaient reconnu les puissances tout en désirant qu’il parvienne, en usant d’un peu de modestie, à trouver avec ses voisins « un modus vivendi » pacifique.

Il faut dire que ces données psychologiques avaient quelque peu changé depuis 1956 ; à la faveur de l’expédition franco-britannique de Suez, on avait vu apparaître en effet un État d’Israël guerrier et résolu à s’agrandir. Ensuite, l’action qu’il menait pour doubler sa population par l’immigration de nouveaux éléments, donnait à penser que le territoire qu’il avait acquis ne lui suffirait pas longtemps et qu’il serait porté, pour l’agrandir, à utiliser toute occasion qui se présenterait. C’est pourquoi, d’ailleurs, la Vème République s’était dégagée vis-à-vis d’Israël des liens spéciaux et très étroits que le régime précédent avait noués avec cet État et s’était appliqué, au contraire, à favoriser la détente dans le Moyen-Orient.

Bien sûr, nous conservions avec le gouvernement israélien des rapports cordiaux et même, nous lui fournissions pour sa défense éventuelle les armements qu’il demandait d’acheter, mais, en même temps, nous lui prodiguions des avis de modération, notamment à propos des litiges qui concernaient les eaux du Jourdain ou bien des escarmouches qui opposaient périodiquement les forces des deux camps. Enfin, nous nous refusions à donner officiellement notre aval à son installation dans un quartier de Jérusalem dont il s’était emparé, et nous maintenions notre ambassade à Tel-Aviv. D’autre part, une fois mis un terme à l’affaire algérienne, nous avions repris avec les peuples arabes d’Orient la même politique d’amitié, de coopération, qui avait été pendant des siècles celle de la France dans cette partie du monde et dont la raison et le sentiment font qu’elle doit être, aujourd’hui, une des bases fondamentales de notre action extérieure.

Bien entendu, nous ne laissions pas ignorer aux Arabes que, pour nous, l’État d’Israël était un fait accompli et que nous n’admettrions pas qu’il fût détruit. De sorte que, on pouvait imaginer qu’un jour viendrait où notre pays pourrait aider directement à ce qu’une paix réelle fût conclue et garantie en Orient, pourvu qu’aucun drame nouveau ne vînt le déchirer. Le conflit israélo-arabe

Hélas ! le drame est venu. Il avait été préparé par une tension très grande et constante qui résultait du sort scandaleux des réfugiés en Jordanie, et aussi d’une menace de destruction prodiguée contre Israël. Le 22 mai, l’affaire d’Akaba, fâcheusement créée par l’Egypte, allait offrir un prétexte à ceux qui rêvaient d’en découdre. Pour éviter les hostilités, la France avait, dès le 24 mai, proposé aux trois autres grandes puissances, d’interdire, conjointement avec elle, à chacune des deux parties d’entamer le combat. Le 2 juin, le gouvernement français avait officiellement déclaré, qu’éventuellement, il donnerait tort à quiconque entamerait le premier l’action des armes, et c’est ce que j’avais répété, en toute clarté, à tous les États en cause ; c’est ce que j’avais moi-même, le 24 mai, déclaré à M. Eban, ministre des Affaires étrangères d’Israël, que je voyais à Paris.
« Si Israël est attaqué, lui dis-je alors en substance, nous ne le laisserons pas détruire, mais si vous attaquez, nous condamnerons votre initiative. Certes, malgré l’infériorité numérique de votre population, étant donné que vous êtes beaucoup mieux organisé, beaucoup plus rassemblé, beaucoup mieux armé que les Arabes, je ne doute pas que, le cas échéant, vous remportiez des succès militaires, mais, ensuite, vous vous trouveriez engagé sur le terrain, et, au point de vue international, dans des difficultés grandissantes, d’autant plus que la guerre en Orient ne peut pas manquer d’augmenter dans le monde une tension déplorable et d’avoir des conséquences très
malencontreuses pour beaucoup de pays, si bien que c’est à vous, devenus des conquérants, qu’on en imputerait peu à peu les inconvénients. »

On sait que la voix de la France n’a pas été entendue. Israël ayant attaqué, s’est emparé, en six jours de combat, des objectifs qu’il voulait atteindre. Maintenant, il organise, sur les territoires qu’il a pris, l’occupation qui ne peut aller sans oppressions, répressions, expulsions et il s’y manifeste contre lui une résistance, qu’à son tour, il qualifie de terrorisme. Il est vrai que les deux belligérants observent, pour le moment, d’une manière plus ou moins précaire et irrégulière, le cessez-le-feu prescrit par les Nations Unies, mais il est évident que le conflit n’est que suspendu et qu’il ne peut pas avoir de solution, sauf par la voie internationale. Mais un règlement dans cette voie, à moins que les Nations Unies ne déchirent elles-mêmes leur propre charte, un règlement doit avoir pour base l’évacuation des territoires qui ont été pris par la force, la fin de toute belligérance et la reconnaissance réciproque de chacun des États en cause par tous les autres. Après quoi, par des décisions des Nations Unies, en présence et sous la garantie de leurs forces, il serait probablement possible d’arrêter le tracé précis des frontières, les conditions de la vie et de la sécurité des deux côtés, le sort des réfugiés et des minorités et les modalités de la libre navigation pour tous, notamment dans le golfe d’Akaba et dans le canal de Suez. Suivant la France, dans cette hypothèse, Jérusalem devrait recevoir un statut international. Pour qu’un règlement puisse être mis en oeuvre, il faudrait qu’il y eût l’accord des grandes puissances qui entraînerait ipso facto celui des Nations Unies, et si un tel accord voyait le jour, la France est d’avance disposée à prêter sur place son concours politique, économique et militaire, pour que cet accord soit effectivement appliqué. Mais on ne voit pas comment un accord quelconque pourrait naître, non point fictivement sur quelque formule creuse, mais effectivement pour une action commune tant que l’un des plus grands des Quatre ne se sera pas dégagé de la guerre odieuse qu’il mène ailleurs. Car tout se tient dans le monde d’aujourd’hui. Sans le drame du Viêt-nam, le conflit entre Israël et les Arabes ne serait pas devenu ce qu’il est et si demain, l’Asie du Sud-Est voyait renaître la
paix, le Moyen-Orient l’aurait bientôt recouvrée, à la faveur de la détente générale qui suivrait un pareil événement.

Le Québec

Q – Monsieur le Président, en juillet dernier, au balcon de l’hôtel de ville de Montréal, vous avez prononcé quatre mots qui ont fait le tour du monde. Quatre mois après cet événement, est-ce que vous auriez quelques réflexions à ajouter à celles que vous avez faites à votre retour du Québec, D’autre part, pourriez-vous nous dire, quels sont, à vos yeux, les grands objectifs de la coopération franco-québécoise qui connaît, depuis quelque temps, un développement accéléré ?

R – Ce sont les Français qui, pendant deux siècles et demi, et jusqu’en 1763 avaient découvert, peuplé, administré le Canada. Quand, il y a 204 ans, le gouvernement royal, qui avait essuyé de graves revers sur le continent, et qui, de ce fait, ne pouvait soutenir en Amérique la guerre contre l’Angleterre, crut devoir quitter la place, 60 000 Français étaient installés dans le bassin du Saint-Laurent. Par la suite, leur communauté n’a reçu que d’infimes éléments nouveaux venant de notre métropole, et cela alors qu’une immigration de millions et de millions de Britanniques récemment relayés par celle de nouveaux arrivants slaves, méditerranéens, scandinaves, juifs, asiatiques, que le gouvernement canadien d’Ottawa déterminait à s’angliciser, s’implantait sur tout le territoire. D’autre part, les Britanniques, qui disposaient au Canada depuis cette époque du pouvoir, de l’administration, de l’armée, de l’argent, de l’industrie, du commerce, du haut enseignement, avaient longuement et naturellement déployé de grands efforts de contrainte ou de séduction pour amener les Français canadiens à renoncer à eux-mêmes. Là-dessus, s’était déclenchée l’énorme expansion des États-Unis qui menaçait d’engloutir l’économie, les caractères, le langage du pays dans le moule américain. Enfin, la France, absorbée qu’elle était par de multiples guerres continentales et par de nombreuses crises politiques, se désintéressait de ses enfants abandonnés et n’entretenait avec eux que des rapports insignifiants. Tout semblait donc concourir à ce qu’ils soient à la longue submergés. Un miracle de vitalité, d’énergie et de fidélité Eh bien ? parce qu’il faut bien appeler un miracle de vitalité, d’énergie et de fidélité, le fait est qu’une nation française – morceau de notre peuple – se manifeste aujourd’hui au Canada et prétend être reconnue et traitée comme telle. Les 60 000 Français laissés là-bas jadis, sont devenus plus de 6 millions et ils demeurent plus Français que jamais. Au Québec même, ils sont 4 millions et demi, c’est-à-dire l’immense majorité de la population de cette vaste province. Pendant des générations, ces paysans d’origine, petites gens cultivant les terres, se sont magnifiquement multipliés pour tenir tête au flot montant des envahisseurs. Au prix d’efforts inouïs, autour de leurs pauvres prêtres, avec pour devise « Je me souviens », ils se sont acharnés et ils ont réussi à garder leur langue, leurs traditions, leur religion, leur solidarité françaises. Mais voici qu’ils ne s’en tiennent plus à cette défensive passive et qu’ils prétendent, comme tout autre peuple, devenir maîtres de leur destin. D’autant plus ardemment, maintenant, qu’ils se sentent subordonnés aux autres non plus seulement politiquement, mais aussi économiquement. En effet, étant donné la situation, rurale, isolée, inférieure, dans laquelle était reléguée la communauté française, l’industrialisation s’est faite, pour ainsi dire, par-dessus elle ; l’industrialisation qui, là comme partout, commande la vie moderne. On voyait donc, même au Québec, les Anglo-Saxons fournir les capitaux, les patrons, les directeurs, les ingénieurs, former à leur façon et pour le service de leurs entreprises une grande partie de leur population active, bref, disposer des ressources du pays. Cette prépondérance, conjuguée avec l’action qualifiée de « fédérale », mais inévitablement partiale, du gouvernement canadien d’Ottawa, mettait dans une situation de plus en plus inférieure les Français et exposait à des dangers croissants leur langue, leur substance, leur caractère. C’est à quoi ils ne se résignaient pas du tout, et ils s’y résignaient d’autant moins que tardivement mais vigoureusement ils se mettaient en mesure d’assumer eux-mêmes leur propre développement. Par exemple, la jeunesse qui sort maintenant de leurs universités modernes et de leurs nouvelles écoles techniques, se sent parfaitement capable de mettre en valeur les grandes ressources de son pays et même, sans cesser d’être française, de participer à la découverte et à l’exploitation de tout ce que contient le reste du Canada. Un mouvement d’affranchissement tout à fait compréhensible Tout cela fait que le mouvement d’affranchissement qui a saisi le peuple français d’outre-Atlantique, est tout à fait compréhensible, et qu’aussi rien n’est plus naturel que l’impulsion qui le porte en même temps à se tourner vers la France. Au cours de ces dernières années, il s’est formé, au Québec, un puissant courant politique, varié sans doute dans ses expressions, mais unanime quant à la volonté des Français de prendre en main leurs affaires. Le fait est là, et bien entendu, ils considèrent la mère patrie non plus seulement comme un souvenir très cher, mais comme la nation dont le sang, le coeur, l’esprit, sont les mêmes que les leurs et dont la puissance nouvelle est particulièrement apte à concourir à leurs progrès, alors qu’inversement leur réussite apporterait à la France pour son progrès, son rayonnement, son influence, un appui considérable. Ainsi, en particulier, le fait que la langue française perdra ou gagnera la bataille au Canada pèsera lourd dans la lutte qui est menée pour elle, d’un bout à l’autre du monde. C’est donc avec une grande joie et un grand intérêt que le gouvernement de la République a accueilli à Paris le gouvernement du Québec en la personne de ses chefs successifs : M. Lesage et M. Daniel Johnson, et conclu avec eux de premiers accords d’action commune. Mais il était évident que ces retrouvailles de la France et du Canada français devaient être constatées et célébrées solennellement sur place. C’est pourquoi, M. Daniel Johnson me demanda de venir rendre visite au Québec et c’est pourquoi je m’y rendis au mois de juillet dernier. Une vague immense de foi et d’espérance françaises. Rien ne saurait donner l’idée de ce que fut la vague immense de foi et d’espérance françaises qui souleva le peuple tout entier au passage du président de la République. De Québec jusqu’à Montréal, sur les 250 km de la route longeant le Saint-Laurent et que les Français canadiens appellent le « Chemin du Roy » parce que, jadis, pendant des générations, leurs pères avaient espéré qu’un jour un chef de l’État français viendrait à la parcourir, des millions, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants, s’étaient rassemblés pour crier passionnément : « Vive la France ! » ; et ces millions arboraient des centaines et des centaines de milliers de drapeaux tricolores et de drapeaux du Québec à l’exclusion presque totale de tous autres emblèmes. Partout où je faisais halte, ayant à mes côtés le Premier ministre du Québec et tels ou tels de ses collègues et accueilli par les élus locaux, c’est avec un enthousiasme unanime que la foule accueillait les paroles que je lui adressais pour exprimer trois évidences. D’abord : « Vous êtes des Français ». Ensuite : « En cette qualité, il vous faut être maître de vous-mêmes ! ». Enfin :  « L’essor moderne du Québec, vous voulez qu’il soit le vôtre ! « . Après quoi, tout le monde chantait la Marseillaise avec une ardeur indescriptible. A Montréal, la deuxième ville française du monde, terme de mon parcours, le déferlement de passion libératrice était telle que la France avait, en ma personne, le devoir sacré d’y répondre sans ambages et solennellement. C’est ce que je fis, en déclarant à la multitude assemblée autour de l’hôtel de ville ; que la mère patrie n’oublie pas les enfants du Canada, qu’elle les aime, qu’elle entend les soutenir dans leur effort d’affranchissement et de progrès et qu’en retour, elle attend d’eux qu’ils l’aident dans le monde d’aujourd’hui et de demain. Puis, j’ai résumé le tout en criant : « Vive le Québec libre ! ». Ce qui porta au degré suprême la flamme des résolutions. Que le Québec soit libre c’est, en effet, ce dont il s’agit. Au point où en sont les choses dans la situation irréversible qu’a démontrée et accélérée le sentiment public lors de mon voyage, il est évident que le mouvement national des Français canadiens et aussi l’équilibre et la paix de l’ensemble canadien, et encore l’avenir des relations et de notre pays avec les autres Communautés de ce vaste territoire, et même la conscience mondiale désormais éclairée, tout cela exige que la question soit résolue. Les deux conditions d’une solution Il y faut deux conditions. La première implique un changement complet de l’actuelle structure canadienne, telle qu’elle résulte de l’Acte octroyé il y a cent ans par la reine d’Angleterre et qui créa la « Fédération ». Cela aboutira forcément, à mon avis, à l’avènement du Québec au rang d’un État souverain, maître de son existence nationale, comme sont par le monde tant et tant d’autres peuples, tant et tant d’autres États qui ne sont pourtant pas si valables ni même si peuplés que ne le serait celui-là. Bien entendu, cet État du Québec aurait à régler, librement et en égal avec le reste du Canada, les modalités de leur coopération pour maîtriser et exploiter une nature très difficile sur d’immenses étendues et pour faire face à l’envahissement des États-Unis. Mais on ne voit pas comment les choses pourraient aboutir autrement ; et, du reste, si tel est leur aboutissement, il va de soi aussi que la France est toute prête, avec un ensemble canadien qui prendrait ce caractère nouveau, à entretenir les meilleures relations possibles. La deuxième condition dont dépend la solution de ce grand problème, c’est que la solidarité de la communauté française de part et d’autre de l’Atlantique s’organise. A cet égard, les choses sont en bonne voie. La prochaine réunion, à Paris, nous l’espérons, du gouvernement du Québec et du gouvernement de la République, doit donner une plus forte impulsion encore à cette grande œuvre française essentielle en notre siècle. À cette oeuvre devront d’ailleurs participer, dans des conditions qui seront à déterminer, tous les Français du Canada qui ne résident pas au Québec et qui sont un million et demi. Je pense, en particulier, à ces deux cent cinquante mille Acadiens, implantés au Nouveau-Brunswick et qui ont, eux aussi, gardé à la France, à sa langue, à son âme, une très émouvante fidélité. Au fond, nous tous Français, que nous soyons du Canada ou bien de France, pouvons dire, comme Paul Valéry l’écrivait quelques jours avant de mourir : « Il ne faut pas que périsse ce qui s’est fait en tant de siècles de recherches, de malheurs et de grandeurs et qui court de si grands risques, dans une époque où domine la loi du plus grand nombre. Le fait qu’il existe un Canada français nous est un réconfort, un élément d’espoir inappréciable… Ce Canada français affirme notre présence sur le continent américain. Il démontre ce que peuvent être notre vitalité, notre endurance, notre valeur du travail. C’est à lui que nous devons transmettre ce que nous avons de plus précieux, notre richesse spirituelle. Malheureusement, trop de Français n’ont sur le Canada que des idées bien vagues et sommaires ». Et Paul Valéry concluait : « Ici s’insérerait trop facilement une critique de notre enseignement ». Ah ! qu’eût-il dit de notre presse, s’il avait vécu assez pour lire tout ce que tant et tant de nos journaux ont pu publier – n’est-ce pas ? – à l’occasion de la visite que le général de Gaulle a rendue aux Français du Canada ! Allons, allons ! pour eux aussi, pour  eux surtout, il faut que la France soit la France !

La Pologne

Q – Mon Général, lors de votre voyage en Pologne, vous avez, à plusieurs reprises, évoqué le problème des frontières et vous avez esquissé les grandes lignes d’un règlement dans le cadre d’une Europe du centre. Pouvez-vous nous donner quelques indications sur cette politique ?

R – Laissez-moi vous dire que le voyage que j’ai fait en Pologne, au mois de septembre, a mis en lumière, dans une lumière éclatante, deux évidences : La première, c’est la vitalité extra-ordinaire du peuple polonais, aujourd’hui plus grande qu’elle ne le fut jamais, je crois, en dépit de toutes les épreuves qu’il a traversées ; et la seconde, c’est son amitié pour la France, qui n’a jamais, elle non plus, été plus grande. Me trouvant sur le territoire polonais, dans une région qui, dans mon esprit, ne peut plus être contestée et ne doit pas l’être, j’ai constaté ce qui était éclatant, c’est-à-dire le caractère polonais de la ville où je me trouvais. Je l’ai fait, sans vouloir le moins du monde désob-liger nos amis de l’Allemagne. Pour faire l’Europe qu’il faut faire et qui comprend un Occident, un Centre et un Orient, il faut que tout le monde soit respecté, y compris le grand peuple allemand. Je ne crois pas devoir en dire aujourd’hui davantage.

L’entrée de l’Angleterre dans le Marché commun

Q – Je voulais vous demander si, après la dévaluation récente de la livre sterling, vous estimez que l’Angleterre est maintenant plus adaptée à entrer dans le Marché commun qu’il y a six mois, lors de votre dernière conférence de presse.

R – Depuis qu’il y a des hommes et depuis qu’il y a des États, tout grand projet international est nimbé de mythes séduisants. C’est tout naturel, parce qu’à l’origine de l’action, il y a toujours l’inspiration, c’est ainsi pour l’unité de l’Europe. Ah ! Comme il serait beau, et comme il serait bon, que celle-ci puisse devenir un ensemble fraternel et organisé où chaque peuple trouverait sa prospérité et sa sécurité ! Ainsi en est-il aussi du monde. Qu’il serait merveilleux que disparaissent toutes les différences de race, de langue, d’idéologie, de richesse, toutes les rivalités, tous les frontières qui divisent la terre depuis toujours ! Mais, quoi ! si doux que soient les rêves, les réalités sont là et suivant qu’on en tient compte ou non, la politique peut être un art assez fécond ou bien une vaine utopie. C’est ainsi que l’idée de joindre les Îles Britanniques à la Communauté économique formée par six États continentaux soulève des voeux qui sont idéalement très justifiés ; mais il s’agit de savoir si et comment cela pourrait être actuellement fait sans déchirer, sans briser ce qui existe. Or, il se trouve que la Grande-Bretagne, avec une insistance et une hâte vraiment extraordinaires, dont peut-être les derniers événements monétaires éclairent un peu certaines raisons, avait proposé l’ouverture, sans délai, d’une négociation en vue de son entrée dans le Marché commun. En même temps, elle déclarait accepter sans restrictions toutes les dispositions qui régissent la Communauté des Six ; ce qui semblait un peu contradictoire avec la demande de négociation, car, pourquoi négocierait-on sur des clauses que l’on aurait d’avance et entièrement acceptées ? En fait, on assiste là au cinquième acte d’une pièce au cours de laquelle les comportements très divers de l’Angleterre à l’égard du Marché commun s’étaient succédés sans paraître se ressembler. Les cinq actes du comportement anglais vis-à-vis du Marché commun Le premier acte avait été le refus de Londres de participer à l’élaboration du Traité de Rome dont, outre-Manche, on pensait qu’il n’aboutirait à rien. Le deuxième acte manifesta l’hostilité foncière de l’Angleterre à l’égard de la construction européenne, dès que celle-ci parut se dessiner. J’entends encore les sommations qu’à Paris, dès juin 1958, m’adressait mon ami Macmillan, alors Premier ministre, qui comparait le Marché commun avec le Blocus continental, et qui menaçait de lui déclarer tout au moins la guerre des tarifs. Le troisième acte, ce fut une négociation menée à Bruxelles par M. Maudling, pendant un an et demi, négociation destinée à plier la Communauté aux conditions de l’Angleterre et terminée quand la France fit observer à ses partenaires qu’il s’agissait non pas de cela mais précisément de l’inverse. Le quatrième acte, au commencement du gouvernement de M. Wilson, fut marqué par le désintéressement de Londres à l’égard du Marché commun, le maintien autour de la Grande-Bretagne des six autres États européens formant la zone de libre-échange et un grand effort
déployé pour resserrer les liens intérieurs du Commonwealth. Enfin, se jouait le cinquième acte pour lequel la Grande-Bretagne posait, cette fois, sa candidature et, afin qu’elle fût adoptée, s’engageait dans la voie de toutes les promesses et de toutes les pressions imaginables.
A vrai dire, cette attitude s’explique aisément. Le peuple anglais discerne sans doute de plus en plus clairement que dans le grand mouvement qui emporte le monde, devant l’énorme puissance des États-Unis, celle grandissante de l’Union soviétique, celle renaissante des continentaux, celle nouvelle de la Chine, et, compte tenu des orientations de plus en plus centrifuges qui se font jour dans le Commonwealth, la structure et les habitudes de son activité et même sa personnalité nationale, sont désormais en cause. Et, au demeurant, les grandes difficultés économiques, financières, monétaires et sociales avec lesquelles il est aux prises, le lui font sentir, jour après jour. De là, dans ses profondeurs, une tendance à découvrir un cadre, fût-il européen, qui puisse l’aider à sauver, sauvegarder sa propre substance, qui lui permette de jouer encore un rôle dirigeant et qui l’allège d’une part de son fardeau.

Une transformation radicale de la Grande-Bretagne s’impose

Il n’y a rien là qui, en principe, ne soit salutaire pour lui et ne puisse être, à brève échéance, satisfaisant pour l’Europe. Mais, à condition que le peuple anglais, comme ceux auxquels il souhaite se joindre, veuille et sache se contraindre lui-même aux changements fondamentaux qui seraient
nécessaires pour qu’il s’établisse dans son propre équilibre, car c’est une modification, une transformation radicales de la Grande-Bretagne qui s’imposent pour qu’elle puisse se joindre aux continentaux.

C’est évident au point de vue politique. Mais, aujourd’hui, pour ne parler que du domaine économique, le rapport, qui a été adressé le 29 septembre par la Commission de Bruxelles aux six gouvernements, démontre avec la plus grande clarté que le Marché commun est incompatible avec l’économie, telle qu’elle est, de l’Angleterre, dont le déficit chronique de sa balance des paiements prouve le déséquilibre permanent, et qui comporte, quant à la production, aux sources d’approvisionnement, à la pratique du crédit, aux conditions du travail, des données dont ce pays ne pourrait changer sans modifier sa propre nature. Marché commun incompatible aussi avec la façon dont s’alimentent les Anglais, tant par les produits de leur agriculture subventionnée au plus haut, que par les vivres achetés à bon compte partout dans le monde, et notamment dans le Commonwealth, ce qui exclut que Londres puisse réellement accepter jamais les prélèvements prévus par le règlement financier, qui lui seraient écrasants. Marché commun incompatible encore avec les restrictions apportées par l’Angleterre à la sortie de chez elle de capitaux, lesquels au contraire circulent librement chez les Six. Marché commun incompatible, enfin, avec l’état du sterling tel que l’ont mis en lumière, de nouveau, la dévaluation ainsi que les emprunts qui l’ont précédée et qui l’accompagnent ; état du sterling aussi qui, se conjuguant avec le caractère de monnaie internationale, qui est celui de la livre et les énormes créances extérieures qui pèsent sur elle ne permettrait pas qu’elle fasse partie actuellement de la société solide et solidaire et assurée où se réunissent le franc, le mark, la lire, le franc belge et le florin. Dans ces conditions, à quoi pourrait aboutir ce qu’on appelle l’entrée de l’Angleterre dans le Marché commun ? Et si l’on voulait, malgré tout, l’imposer, ce serait évidemment l’éclatement d’une communauté qui a été bâtie et qui fonctionne suivant des règles qui ne supportent pas une aussi monumentale exception. Elle ne supporterait pas non plus qu’on introduise parmi ses membres principaux un État qui précisément, par sa monnaie, par son économie, par sa politique, ne fait pas partie actuellement de l’Europe telle que nous avons commencé à la bâtir. Faire entrer l’Angleterre, et par conséquent, engager maintenant une négociation à cet effet, ce serait pour les Six, tout le monde sait de quoi il retourne, ce serait pour les Six donner d’avance leur consentement à tous les artifices, délais et faux-semblants qui tendraient à dissimuler la destruction d’un édifice qui a été bâti au prix de tant de peine et au milieu de tant d’espoir. Il est vrai que, tout en reconnaissant l’impossibilité de faire entrer l’Angleterre d’aujourd’hui dans le Marché commun tel qu’il existe, on peut vouloir tout de même sacrifier celui-ci à un accord avec celle-là. Théoriquement, en effet, le système économique, qui est actuellement pratiqué par les Six, n’est pas nécessairement le seul que pourrait pratiquer l’Europe. On peut imaginer, par exemple, une zone de libre-échange s’étendant à tout l’Occident de notre continent ; on peut imaginer aussi une espèce de traité multilatéral du genre de celui qui sortira du « Kennedy Round » et réglant entre dix, douze, quinze États européens, leurs, contingents, leurs tarifs réciproques et leurs contingents respectifs. Mais, dans un cas comme dans l’autre, il faudrait d’abord abolir la Communauté, et disperser ses institutions ; et je dis que cela, la France ne le demande certainement pas. Pourtant, si tel ou tel de ses partenaires, comme après tout c’est leur droit, en faisait la proposition, elle l’examinerait avec les autres signataires du Traité de Rome. Mais, ce qu’elle ne peut faire, c’est entrer actuellement avec les Britanniques et leurs associés dans une négociation qui conduirait à détruire la construction européenne dont elle fait partie. Et puis, ce ne serait pas là du tout le chemin qui pourrait conduire à ce que l’Europe se construise par elle-même et pour elle-même, de manière à n’être pas sous la dépendance d’un système économique, monétaire, politique, qui lui est étranger. Pour que l’Europe puisse faire équilibre à l’immense puissance des États-Unis, il lui faut non pas tout affaiblir, mais, au contraire, resserrer les liens et les règles de la Communauté.

Certes, ceux qui, comme moi, ont prouvé par leurs actes l’estime, l’attachement, le respect exceptionnels qu’ils portent à l’Angleterre, souhaitent vivement la voir un jour choisir et accomplir l’immense effort qui la transformerait. Certes, pour lui faciliter les choses, la France est toute disposée à entrer dans quelque arrangement qui, sous le nom d’association, ou sous un autre, favoriserait, dès à présent, les échanges commerciaux entre les continentaux d’une part, les Britanniques, les Scandinaves et les Irlandais d’autre part. Certes, ce n’est pas à Paris qu’on ignore l’évolution psychologique qui paraît se dessiner chez nos amis d’outre-Manche ou qu’on méconnaisse le mérite de certaines mesures qu’ils avaient déjà prises, et d’autres qu’ils projettent de prendre dans le sens du rétablissement de leur équilibre au-dedans et leur indépendance au-dehors. Mais, pour que les Îles Britanniques puissent réellement s’amarrer au continent, c’est encore d’une très vaste et très profonde mutation qu’il s’agit. Tout dépend donc, non pas du tout d’une négociation qui serait pour les Six une marche à l’abandon sonnant le glas de leur Communauté, mais bien de la volonté et de l’action du grand peuple anglais qui feraient de lui un des piliers de l’Europe européenne.

Merci à Rémi Hugues pour sa transmission de cette transcription 

Categories Documents Vidéos, Europe, France, Idées, Histoire, Culture & Civilisation, Monde
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1 commentaire pour “De Gaulle : Retour sur une conférence de presse qui reste une référence à l’heure du Brexit, des tensions internationales, du naufrage de l’État français”

  1. Pierre Builly
    vendredi 11 décembre 2020 at 15 h 52 min | Répondre

    Quelle excellente idée que cette retranscription d’une célèbre conférence de presse où s’exprime si fort la hauteur de vue, l’intelligence des questions internationales, l’amour de la France, la confiance en son destin du Général !

    Certes, certes, nous étions ses (mesquins souvent et souvent idiots) adversaires ; certes, certes il y a eu des erreurs, des manques, de mauvais choix… Quel est le Roi de France qui n’a pas commis de fautes ?

    N’empêche que lorsque nous voyions des foules immenses l’acclamer, à Mexico, à Montréal, à Phnom-Penh, si enfermés que nous étions dans notre sectarisme et nos nostalgies coloniales, nous ressentions de la fierté. Parce qu’au delà de l’image du Général, les Mexicains, les Québécois, les Cambodgiens saluaient la France…

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Un mini-dossier en 6 parties. Analyses et propositions. Une manière d’appréhender la situation française réelle et ses évolutions afin de fixer nos positions. A lire, donc.  Suivre les liens.  JSF     I   II  III   IV   V   VI

Quatre livres fondamentaux de Charles Maurras réédités par B2M, Belle-de-Mai éditions

Enquête sur la monarchie. (Édition de 1925), 39 €, 836 p.

Le manifeste royaliste en ouverture du XXe siècle ! (Parution courant 1900). Maurras y pose la célèbre question : « Oui ou non, l’instauration d’une monarchie héréditaire, antiparlementaire traditionnelle et décentralisée est-elle de salut public ? » !   

L’Avenir de l’intelligence, 25 €, 244 p.

Une étude de l’histoire politique et intellectuelle du XVIe au XXe siècle, où Maurras à montre comment les intellectuels et artistes attachés à produire des œuvres de l’esprit sont passés « de l’autorité des princes de notre Sang sous celle des marchands d’Or », les immenses fortunes industrielles et bancaires qui limitent la liberté de l’esprit. Maurras en appelle à une alliance entre les intellectuels et le patriotisme des Français pour renverser cette mécanique.

Kiel et Tanger, 29 €, 428 p.

Maurras y constate la tragique infériorité du régime républicain en matière de politique internationale, spécialement face à la menace allemande de l’époque. Prévoyant la guerre à venir il conclut à la nécessité de remettre un roi à la tête du pays. Prolongeant le réalisme de la pratique capétienne des relations internationales, ancêtre de la pensée géostratégique française.

La Démocratie religieuse, 31 €, 620 p.

Parution en 1921, compilant trois textes préalablement écrits par Charles Maurras : Le Dilemme de Marc Sangnier (1906) – – La politique religieuse (1912) – – L’Action française et la religion catholique (1914). Cet ouvrage voit dans la démocratie une religion nouvelle qui vide le politique de sa puissance.

Et aussi…


Henri Massis, Georges Bernanos, Maurras et l’Action française, présentation de Gérard Pol, 18 €, 104 p.

Léon Bloy, Le salut par les juifs, avant-propos de Laurent James, 20 €, 156 p.

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