Le jeudi 27 mars dernier, le Cercle Charles Péguy recevait Alain Finkielkraut, qui, depuis, a été élu à l’Académie frnaçaise :
http://cercle-charles-peguy.fr/qui-sommes-nous/vocation
Vous avez fait paraître L’Identité malheureuse (Stock) il y a quelques mois, un livre qui a soulevé de violentes passions. On vous a accusé, vous le descendant de Juifs polonais déportés, de faire l’apologie d’un « nationalisme barrésien. » Avez-vous changé dans votre sentiment vis-à-vis de la France ?
Ni dans ma pensée, ni dans mon sentiment, il n’y a eu de revirement : je ne suis pas passé de l’hostilité à l’amour. J’ai certes longtemps vécu dans un sentiment d’indifférence accompagné de méfiance à l’égard des formes du nationalisme français quand elles allaient de pair avec un antisémitisme. Si je me réfère à Barrès aujourd’hui, ce n’est pas pour une réconciliation. J’ai lu Les familles spirituelles de la France, où, en 1917, Barrès se réconcilie avec les Juifs, car il les avait vu payer le tribut du sang dans la guerre. Mais en aucun cas, je ne peux subir le reproche d’être barrésien. Je me rappelle que dans un débat où on l’interpellait sur son antidreyfusisme, Barrès répondait : « Dreyfus est coupable, je le sais de sa race, il est couleur de traitre ». Evidemment, je n’ai jamais subi pour ma part les effets de ce nationalisme. Reste que j’ai été élevé dans la méfiance à l’égard de ses manifestations.
Bruno Lafeuille sur Propagande présidentielle : sommets dépassés
“Très bien vu comme toujours : merci monsieur Portocala pour vos articles tellement pertinents qui sont…”