Le dimanche 3 août avait lieu, en Corse, le traditionnel rendez-vous nationaliste de Corte. Ailleurs, le mot nationaliste a très mauvaise presse, il est même taxé d’infâmie, mais dès lors qu’on est un mouvement qui se prétend révolutionnaire, on peut l’employer, il deviendrait même, ipso facto, laudatif: allez comprendre !…
Ce n’est pas ce qu’ont dit ou fait les personnes qui se réclament de l’une des mouvances de cette nébuleuse qui nous intéressera ici
Et même, pour une fois, ce ne sera rien de politique.
Après tout, si le millier de participant à cette journée rêve d’indépendance et veut imaginer son avenir hors de la maison commune, qu’il le fasse, et grand bien lui fasse !…
C’est ce qu’a dit Jean-Guy Talamoni qui mérite qu’on s’y arrête quelques instants. A un moment, rapporte l’envoyé de l’AFP, on s’est mis à dresser un constat de la situation économique de l’Ile. Et Jean-Guy Talamoni, leader de Corsica Nazione Independente (CNI), principale formation indépendantiste de l’île a déclaré ceci:
« Le seul moyen d’enrichir la Corse est qu’elle accède à l’indépendance ».
La formule, reprise dans tous les journaux, n’a pas été démentie. On est bien obligé de dire qu’on ne voit pas trop le rapport direct qu’il y aurait entre indépendance et enrichissement; et qu’on a du mal à saisir la logique interne du raisonnement (si tant est qu’il y en ait une, et si tant est qu’il s’agisse d’un raisonnement…).
A ce stade d’emphase ampoulée, ou la grandiloquence creuse le dispute à ce qu’il faut bien appeler de la cinglerie pure, on ne peut que ressentir quelque chose qui ressemble à de la commisération pour ce genre de leader et de propos; et nourrir de sérieux doutes sur ses facultés intellectuelles et mentales…
Si la déclaration de Mr Talamoni suggère que le fait de se séparer d’une bureaucratie tentaculaire et jacobine, qui coûte en appointements 1/3 du budget de l’état, qui applique connement toute une série de règlements inadaptés à la situation insulaire de la Corse alors il faut y regarder à deux fois.
Par contre, pour faire une analyse objective des journées de Corte, évitons de sortir une petite phrase de son contexte et de faire du people.
Entièrement d’accord avec Sebasto il est difficile de juger sur une phrase tirée de son contexte.
On a fait de la Corse un pays d’assistés alors qu’ils ont chez-eux les ressources nécessaires, on crée des besoins et un style de vie qui nous est propre et ne leur convient pas. De plus on méconnait totalement la psychologie et on applique des méthodes dignes du cinéma et qui ne fonctionnent pas.
les problèmes de la Corse sont essentiellement internes. Autonomie n’est pas indépendance.