Ségolène Royal en spectacle à Bercy : Quo non descendam ?

            Finalement, c’est peut-être Henri Emmanuelli qui aura trouvé les mots les plus justes pour qualifier le pitoyable spectacle offert  par Ségolène Royal le samedi 27 septembre. Ce soir là, officiellement, Ségolène était en meeting : mais était-ce encore une réunion sérieuse ?  était-ce encore de la politique ?

               Devant les 4.000 personnes qu’elle avait réunies au Zénith, elle s’est livrée à quelque chose « entre le show business et le rassemblement de secte », a affirmé dimanche le député socialiste des Landes.

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              « La politique n’est pas un show. Cette vision de la politique axée sur le marketing, qui s’inscrit dans la logique de la publicité commerciale, qui néglige le fond (…) c’est le genre de cérémonie qui est entre le show business et le rassemblement de secte », a-t-il dit lors du Forum de Radio J.

              Interrogé sur les raisons qui l’ont fait penser à une secte, M. Emmanuelli a expliqué qu’il « y avait à la fin des slogans tels que « Fraternité, fraternité, fraternité… » « Je ne suis pas certain que c’est comme ça qu’on fait de la politique », a-t-il ajouté.

              Le Parti socialiste « souffre de dépolitisation, et ce genre de manifestation ne fait que renforcer la dépolitisation », a-t-il estimé.

              Certes. Sauf que si Henri Emmanuelli voit juste sur la décadence de Ségolène en particulier, et du PS en général, attribuer cette décadence à la seule dépolitisation est peut-être un peu court : cela nous semble bien plutôt venir de ce que le PS et la gauche ne pensent plus depuis l’effondrement du marxisme, c’est à dire la mort de fait des idées révolutionnaires, portées par la gauche (1) : les soubresauts qui agitent celle-ci – y compris la risible et pitoyable prestation de Ségolène- s’expliquent fondamentalement, et uniquement, par le retentissant échec des solutions imaginées et imposées de force par les révolutionnaires : des solutions et des propositions qui ont, toutes, échoué. Et la Gauche, incapable de renouveler sa pensée, reste sans voix devant  l’échec planétaire de l’idéologie qui était son fond de commerce; et elle n’a plus rien de neuf non plus à proposer pour répondre aux grand problèmes de l’heure…..

              Pour se persuader qu’elle existe encore -politiquement s’entend…- Ségolène s’agite donc sur scène, fait des moulinets avec les bras, lance de grands mots dont elle espère qu’ils suffiront à masquer le vide sidéral de ce que l’on n’ose même plus appeler pensée ou propositions; mais on n’est bien sûr plus du tout dans le domaine du sérieux ou du politique : plutôt dans quelque chose qui relève en effet de la secte, comme le dit Emmanuelli; ou, plus prosaïquement encore, du mystico dingo……

(1) : Voir la note « La gauche est morte » dans la catégorie « Gauche : de Mai 68 à la fin d’un cycle ?… »