Nos lecteurs commentent de plus en plus les notes du blog, et c’est très bien ainsi; nous ne pouvons que les remercier et les encourager à commenter encore davantage, et toujours plus.
Les remercier, car ils font ainsi vivre le blog, en le rendant plus dynamique; les encourager à continuer, aussi, car ils contribuent par là même à faire avancer notre réflexion, en nous obligeant à approfondir nos propos. Le débat s’enrichit ainsi de l’apport de plusieurs points de vue, ce qui permet au final de préciser, de compléter, d’étayer une position qui, devenant en quelque sorte commune, n’en acquiert que plus de consistance et -le plus important- de justesse.
Merci donc, par exemple et pour cette fois ci, à Sebasto, à GP et à Antiquus (en attendant de revenir bientôt sur d’autres commentateurs : à vos plumes !…). Ils ont tous les trois réagi non seulement à notre note du 21 novembre, Immigration : les Hollandais commencent à comprendre….., mais aussi à leurs propres commentaires respectifs. Ce qui nous donne un échange d’idées courtois, intéressant, et surtout très positif
1°) : Les problèmes bien réels liés à l’immigration, que recontrent la plupart des pays européens, traduisent avant tout les situations d’échecs découlant d’une assimilation ratée.
La conséquence de ce ratage étant la « tolérance » comme substitut. Or aujourd’hui, les groupes veulent de la « reconnaissance » et ne supportent plus d’être assignés à résidence dans un Etat qui se contenterait de les « tolérer ».
Quatre siècles après l’Edit de Nantes, c’est peut-être à la France qu’l revient de montrer la voie. (Ecrit par : Sebasto | vendredi, 21 novembre).
2°) : Je voudrais rajouter que prendre acte de la différence d’une minorité ne signifie pas que celle-ci doit s’imposer à la majorité. Ainsi peut-on admettre l’homosexualité comme mode de vie d’une minorité sans se priver de rappeler que l’hétérosexualité reste la norme de toute espèce vivante, humaine inclue, soucieuse de se reproduire.
Accepter le port du voile, de la kippa, ou de la croix à l’école, ne contraint pas ceux qui ne partagent pas les prescriptions de ces religions à adopter le même comportement.
La conception républicaine de la laïcité, qui est une négation radicale de toute affirmation culturelle ou religieuse doit céder la pas à une conception pluraliste de cette laïcité, pour autant que celle-ci ne prétende pas régenter l’espace public à elle toute seule.
Mais, la situation dans laquelle nous sommes (qu’on le déplore ou non), suppose de réfléchir d’ore et déjà, à une redistribution de la souveraineté, pour faire face aux défis d’une société aux frontières de plus en plus iimprécises. (Ecrit par : Sebasto | vendredi, 21 novembre).
3°) : Je suis assez d’accord avec la formulation du 2ème commentaire de Sebasto.
Il devrait y avoir là, pour nous, matière à réflexion et approfondissement.
Prendre acte de la différence des minorités vivant, de fait, sur notre sol, mais, en revanche, affirmer les droits spécifiques de la majorité, admettre le mode de vie d’une minorité sans se priver de rappeler que la loi de la mojorité reste la norme de notre nation, pourrait être, me semble-t-il, une solution efficace et réaliste à la situation de notre société.
Reste qu’en dehors même des notions de minorité et de majorité, il y a l’être historique profond de la Nation France qui s’inscrit, du moins encore pour l’instant, dans des cadres et limites définis par la géographie et par l’Histoire.
Comment prendre en compte et articuler l’ensemble de ces notions, dans un contexte où l’idée même d’une France, fait d’histoire et produit d’un héritage, est largement contestée ? (Ecrit par : G P | lundi, 24 novembre 2008).
4°) : L’individu est aujourd’hui en contact aussi bien avec le monde et qu’avec son environnement immédiat.
Les notions de fidélité à la nation et de vie citoyenne se superposent à la vie privée et à la fidélité à la culture.
Pour tenter d’éclairer un peu le débat, je citerais Michael Sandel parlant de la diffraction de la souveraineté :
« L’alternative la plus prometteuse à l’Etat souverain n’est pas la communauté mondiale fondée sur la solidarité du genre humain, mais une multiplicité de communautés et de corps politiques……L’Etat-nation ne doit pas disparaître, mais seulement abandonner sa prétention à être le seul de la puissance souveraine et l’objet principal de l’allégeance politique. …… Seul un régime qui disperse la souveraineté à la fois en haut et en bas peut combiner la puissance requise pour rivaliser avec le marché mondial et la différenciation nécessaire à une vie publique qui aspire à engager la participation consciente de ses citoyens ».
C’est une vision très monarchiste de la société, non? (Ecrit par : Sebasto | mardi, 25 novembre).
5°) : Intéressante discussion! J’aurais tendance à dire à G P que les français de tradition sont en France une minorité et non une majorité, et même qu’ils ne peuvent espérer avoir de droits collectifs qu’à la condition de s’affirmer en tant que tels.
Quant à Sebasto, j’inclinerais à qualifier Michael Sandel, peut-être pas de monarchiste, car le terme prête à confusion, mais en tout cas de communautariste et peut-être contrerévolutionnare. (Ecrit par : Antiquus | mardi, 25 novembre).
Franchement, ces commentaires ne sont-ils pas intéressants ? Et n’apportent-ils pas quelque chose au blog ? Bien sûr que oui ! Alors, qui veut continuer le débat ? Qui veut en ouvrir un autre, beaucoup d’autres ? A vos claviers, ce blog vous est grand ouvert : aidez-nous, exprimez-vous ! C’est pour la bonne cause…..
Marc Vergier sur État de la France I. ▬…
“Plus généralement et sans ambages : nous assistons à, au moins, deux débâcles. -la débâcle d’une…”