La prise d’Anvers, que l’on pressentait depuis trois jours, est annoncée. D’autre part, on se bat entre Lille et Dunkerque : l’autre mois, c’était Montmirail; aujourd’hui, c’est la bataille des Dunes* qui recommence. L’histoire est brève !
Une légère inquiétude se manifeste de nouveau à Paris.
Et puis l’hiver approche et la guerre s’allonge. Les jeunes gens de 20 ans sont partis. Ceux de 19 ans sont appelés. L’argent commence à se faire rare. La souscription aux Bons du Trésor n’a produit que 265 millions : une misère pour la France. Et puis tant de maisons ont été détruites, tant de ruines ont frappé des familles entières ! Mme F… nous montrait des photographies prises à Revigny (dans la Meuse). Il n’y reste plus une maison entière. Dix départements peut-être sont ravagés à l’égal de la Meuse. On pense au célèbre Daumier, après 1870, au paysan disant devant sa chaumière en ruine : « C’était pourtant pas pour ça que j’avions voté oui ! ». u
* La « bataille des Dunes », en juin 1658, donna les Flandres et Dunkerque à la France sur l’Espagne.
DENON-BIROT Marie-Nelly sur L’Église, la République et le théorème…
“Et si nous cessions de prononcer le terme « république » ? Nous devons oublier cette horreur et…”