Le scandale de la non-application de la loi Fioraso

 

Par Marc Rousset

Qui dénonce ici un scandale bien réel. Sur l’espéranto, comme solution d’attente, on sera, bien-sûr, moins d’accord. Ou même pas du tout !  LFAR 

 

3973556484.jpgLe président Albert Salon, de l’association Avenir de la langue française, nous met en garde, dans sa Revue n° 62 de septembre 2017, sur la confusion entre anglicisation et internationalisation. Il s’élève avec force contre la couardise et le scandale de la non-application des dispositions législatives de la loi Fioraso par le gouvernement français.

Les tribunaux administratifs, en France, se contorsionnent pour ne pas condamner les universités, dont l’École normale supérieure, et les grandes écoles qui offrent des formations diplômantes exclusivement en anglais. Celui de Paris a refusé de condamner le Comité français d’organisation des Jeux olympiques de 2024, qui avait pourtant choisi le débile slogan publicitaire d’une marque commerciale privée – « made for sharing » – triomphalement projeté sur la tour Eiffel. Le français est pourtant bien la langue officielle fondatrice des Jeux olympiques rénovés par le baron Pierre de Coubertin !

Il se trouve, d’une façon très opportune, que la Cour constitutionnelle italienne vient d’infliger une leçon magistrale à l’Europe, et plus particulièrement à la France de Macron ! Le problème posé était celui du passage de l’Instituto Politecnico di Milano au « tout anglais » à compter du niveau master. Il ne s’agissait en aucune façon de s’opposer à l’enseignement des langues étrangères dans un pays – ce que tout le monde accepte et souhaite. La question était de savoir si on allait autoriser, pour la totalité d’une formation, le remplacement du français par l’anglais en France, de l’italien par l’anglais en Italie, de l’allemand par l’anglais en Allemagne, etc.

En France, le Parlement a dit « non » avec la loi Fioraso ; il a imposé une limite au volume d’enseignement dispensé dans une langue étrangère à 50 % et exigé une maîtrise suffisante du français pour la délivrance d’un diplôme.

Pour la Cour constitutionnelle italienne : « Les buts légitimes de l’internationalisation ne peuvent pas réduire la langue italienne, au sein de l’université italienne, à une position marginale et subordonnée, en faisant disparaître cette fonction de vecteur de l’histoire et de l’identité de la communauté nationale, qui lui est propre, ainsi que son être, en soi, de patrimoine culturel à préserver et à valoriser. »





Malheureusement, en France, la loi Fioraso du 22 juillet 2013 n’est pas appliquée. Le nombre de formations de niveau licence ou master totalement en anglais était de 634 en avril 2013. Il est de 951 en janvier 2017, soit une augmentation, en quatre ans, de +50 % au risque d’une disparition totale des formations supérieures dispensées en français malgré la loi en vigueur dans la République française. 

Des pays comme la France, l’Allemagne et l’Italie ne peuvent se soumettre. L’important est que la résistance s’organise en France.

Le scandale de l’anglais, seule langue étrangère pouvant être présentée au concours d’entrée de l’ENA – une des dernières inventions de nos lâches élites -, se doit d’être dénoncé et combattu publiquement. Après le Brexit, tous les Français – à l’exception de Macron – se doivent d’œuvrer pour que le français devienne la langue de l’Europe !

Et si ce n’est pas le français, cela ne pourra pas être non plus l’anglais, voire même « l’anglo-américain », langue impérialiste et destructrice de l’Amérique qui conduirait inéluctablement, à terme, à la disparition de toutes les langues nationales de l’Europe. À l’instar du breton en France ou du français en Louisiane.

Il ne restera alors plus, le dos au mur, pour tous les Européens, qu’on le veuille ou non, une seule et unique solution réaliste et n’ayant rien d’utopique : l’espéranto, seule langue neutre et éthique susceptible de préserver à long terme la survie des langues nationales et le plurilinguisme européen !   •

Économiste

7 commentaires pour “Le scandale de la non-application de la loi Fioraso

  1. ceci est d’autant plus étonnant que l’Angleterre est sortie de l’Europe. Autrefois le Français était la langue diplomatique et internationale, pourquoi laissons nous notre place aux anglophones…??? Il y a aussi les commerciaux qui pour se croire plus intelligents vous mettent des mots anglais alors qu’il existe des mots français comme par exemple le fameux showroom à la place de salle d’exposition; à ceux la, il faut continuer la conversation en Anglais…

  2. A signaler la tenue le 14, 15 et 16 septembre au FIAP (Paris) le la XXVIIème Biennale de la Langue Française. Programme accessible au moyen du lien ci-après
    http://www.biennale-lf.org/actualites/48-actualites/244-2017-04-27-14-02-03.html
    Excellent article : Albert Salon fait un travail irremplaçable avec Avenir la Lague Française dont il faut consulter le site. Catherine Distinguin, vice présidente est également directrice du pôle francophonie du Carrefour des Acteurs Sociaux. C’est de la synergie entre les associations de défense de la francophonie, aux premiers rangs desquelles l’ASSELAF (crée par l’éminent Philippe de Saint Robert) et DLF que peut résulter la constitution d’un groupe de pression ayant la masse critique pour peser.

  3. ,Il y a encore environ 2 millions de personnes qui parlent le français en Louisiane: bayou, LAFAYETTE c’est celui du XVIIème siècle, que l’on retrouve dans nos campagnes du Nord et du Québec. Ils ont aussi des écoles d’immersion, où on ne parle que français, à Saint Martinville……..
    cela dit il y a malheureusement un snobisme stupide qui consiste à utiliser des mots anglais, dont certains ont DISPARU, en Angleterre on ne dit pas WC et VIP, mais public convenance et dignitaries ne parlons pas du débile: start up mis à toutes les sauces

  4. On ne soulignera jamais assez que le combat pour la langue française est le véritable épicentre du combat pour l’indépendance nationale.Un peuple qui perd ses mots,ceux de ses mœurs,de sa pensée,de sa culture,mais aussi de ses lois et de sa foi (ou de ses idéaux),est un peuple qui meurt. Les québecois l’ont compris avant nous.
    .C’est non seulement la clef d’une intégration bien comprise des étrangers sur notre sol (ce fameux « vivre ensemble »dont on nous rebat les oreilles),mais encore celle de l’affirmation du goût,du talent,de la pensée et du savoir-faire français à l’étranger.A cet égard,ce serait une illusion de penser qu’en s’alignant sur le vocabulaire et les modes du colonisateur anglo-saxon les Français défendront mieux
    leurs intérêts et leur manière de voir. Tant que les pseudo-élites de ce pays et ses prétendues classes dirigeantes seront à genoux devant la pieuvre anglo-américaine et ses faux-semblants de Disneyland,
    qui cachent en réalité un impérialisme implacable et totalitaire,la prétention des Français à être encore une puissance mondiale n’attirera que des moqueries.
    Ce sont parfois nos voisins européens de l’Est,restés très attachés à notre langue,qui nous défendent
    le mieux. Souvenons-nous que c’est le regretté archiduc Othon de Habsbourg qui,le premier,a entrepris le combat pour faire du français la langue de l’Europe…
    Quand on sait aussi que le français est la langue officielle de l’État du Vatican et que l’on voit ce qu’une
    certaine démagogie mondialiste lui réserve comme place effective maintenant, on mesure tout le chemin de reconquête qu’il reste à parcourir.

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