par Gérard Leclerc
La bataille qui s’est engagée autour de certains commémorations de l’année 2018, notamment celle de Charles Maurras, n’est pas près de s’éteindre.
Pour une raison essentielle : lorsque l’histoire est l’objet de revendications ou de choix idéologiques, elle cesse d’être un terrain de recherche pour se transformer en ce qu’on appelle « guerre des mémoires ». Guerre qui se rapporte souvent à des intérêts communautaristes et à des exigences de reconnaissance identitaire. Fort heureusement, il arrive qu’un esprit particulièrement distingué vienne apporter de l’ordre et de la lumière pour dissiper la confusion qui résulte d’une telle bataille partisane.
C’est le cas avec Pierre Nora, historien particulièrement voué à l’étude de la construction de notre histoire nationale. Dans un entretien avec Alexandre Devecchio, publié dans le dernier numéro du Figaro magazine, il s’exprime notamment sur cette lutte des mémoires, dont il a été le témoin lorsqu’il siégeait au Haut comité des commémorations nationales. Les groupes, les lobbies, les sociétés des amis de untel ou de untel voulaient absolument obtenir qu’on commémore les figures qui leur importaient. Pierre Nora parle d’une dictature de la mémoire, avec ses conséquences : « Il fallait désormais disposer du passé en fonction des critères du présent, de façon anachronique, moralisatrice, et même disons le, discriminatoire. » Ainsi la mémoire des victimes du communisme était-elle largement sous-estimée.
La grande perdante de ces affrontements mémoriels, c’est donc bel et bien l’histoire, transformée en champ clos des règlements de compte. L’exemple de la période coloniale est particulièrement significatif : « Tant que l’histoire coloniale permet d’enrichir notre connaissance de la période et de mettre en lumière des faits passés sous silence, on ne peut qu’approuver. Mais l’époque pousse à ne retenir de cette grande période de l’histoire que des faits accusateurs de l’histoire nationale, alors cela débouche sur une lecture manichéenne en noir et en blanc. Les associations ont tendance à prendre en otage l’histoire et à ne retenir que ce qui accuse et condamne la colonisation. »
J’ajouterais, pour ma part, que l’histoire même du christianisme est souvent l’objet du même traitement, avec des raccourcis partisans qui insistent sur certaines séquences, sans donner d’ailleurs les précisions adéquates. Tandis que la commémoration de Mai 68 se rapproche, espérons que l’événement, encore chaud, permette une véritable élucidation et non une bataille de chiffonniers. •
Au moins cette » affaire Maurras » aura t’elle permis de relever le voile de la mariée . C’ était donc cela ce » Haut comité » ? mais déjà avec un tel nom , il eût fallu se méfier .
A décharge , qui connaissait l’existence du comité bidule hormis le cercle des érudits ?
La France est devenue d’une grande tristesse politique lorsque les « hauts placés », surtout dans les médias et plus particulièrement dans les hautes sphères de la télévision sont principalement de la gauche « bien pensante » et dès qu’une association quelconque pourvu qu’elle aussi soit plus ou moins gauchisante donne un diktat, ces hauts fonctionnaires font profil bas en s’alliant avec telle ou tel membre du gouvernement pour supprimer ou ternir les idées de la droite.
Plus que jamais le pays réel est entre les mains du pays légal.
Si on revoit l’histoire de l’Algérie on s’aperçoit que les principes issus de 1792 ont contribué aux évènements de 1945 puis de 1954. « Il est lundi matin et la France fait une version latine »..
« Nos ancêtres les Gaulois.. » etc.
Le projet du royaume franco arabe de Napoléon III est toujours passé sous silence…
Un pays civilisé, moderne, doit être capable de choisir entre différents penseurs politiques. Il appartient aux individus « LIBRES » d’un pays de choisir selon leurs affinités. Celui qui n’aime pas MAURRAS l’ignorera, celui qui veut le célébrer le fera
Il y a fort à parier que Macron n’a pas lu une seule ligne de Maurras,et a rejeté cet auteur majeur de la pensée française dans les oubliettes discriminatoires de la primarité républicaine ! Comme il osa le faire, à Alger même,-devant des interlocuteurs locaux « aux anges »:
Ce fut proprement scandaleux de la part d’un candidat à la présidence de la république ignorant de notre Histoire,ou la falsifiant pour faire plaisir aux électeurs de la gauche.
A la vérité,l’Afrique du Nord,propriété de l’Empire Ottoman, était ignorée ou exploitée par ce dernier qui l’avait laissée en jachère jusqu’en 1830. Avec l’arrivée de la France,-puis des Français.Elle était livrée au pouvoir discriminatoire de petits seigneurs cruels, s’entretuant et vivant le plus souvent de commerces douteux ou même illicites : les humains en général pour les vendre comme esclaves,les femmes en particulier pour leur consommation ou la prostitution,les armes et les produits prohibés pour en tirer des profits !
Comme Macron le savait sûrement,il a menti à tout le monde avec « son crime contre l’humanité »,comme s’en sont logiquement offusqués nos pieds-noirs insultés et déjà expropriés de leurs biens par les républiques française et algérienne !