Par Aristide Renou
Les photos montrant Emmanuel Macron langoureusement enlacé avec un jeune éphèbe à moitié nu, au torse virilement musclé et à la peau soyeuse, ont abondamment fait jaser, et cela se comprend. De même que celle où le jeune Ganymède fait un doigt d’honneur en direction de l’objectif, à côté d’un président hilare, serré tout contre lui et manifestement très heureux d’être là.
Mais on n’a peut-être pas assez prêté attention à ce que notre tactile Jupiter a dit ensuite, pour se justifier, lorsque ses conseillers en image l’ont eu informé que ces clichés avaient déclenché une légère agitation populaire et médiatique, oh, bien surprenante.
Ce qui est un tort, car le poids des mots présidentiels est bien plus grand, lorsqu’on y réfléchit, que le choc de ces photos sidérantes. Les photos ont été prises à l’improviste, et peut-être sont-elles en quelque façon trompeuses, comme souvent les photographies peuvent l’être. Les mots ont été choisis. Ils expriment la pensée de cet homme étrange qui nous gouverne, tout en étant suffisamment peu travaillés pour échapper à cet art de l’ « en même temps » qu’Emmanuel Macron manie si bien et grâce auquel il est parvenu, pendant un temps, à donner à chacun ce qu’il avait envie d’entendre.
Écoutons-les, ces paroles présidentielles :
« Ce qui fait que je me suis battu pour être élu face à Marine Le Pen et que je suis là aujourd’hui, c’est parce que j’aime chaque enfant de la République, quelles que soient ses bêtises, parce que bien souvent, parce que c’est un enfant de la République, il n’a pas choisi l’endroit où il est né, et il n’a pas eu la chance de ne pas en faire. […] Marine Le Pen n’est pas avec le peuple […]. Marine Le Pen, c’est l’extrême droite, et l’extrême droite ce n’est pas le peuple. Je suis président de la République et je ne laisserai à personne le peuple. »
Que nous apprennent ces deux phrases emberlificotées mais parfaitement intelligibles ?
Tout d’abord qu’Emmanuel Macron considère comme du racisme les critiques qui lui ont été adressées à propos des photos puisque, dans le vocabulaire progressiste qui est celui de notre président, le nom « Le Pen » est synonyme de « raciste », et, de manière générale, de tout ce qui est très vilain, haineux, excluant, et qui ne partage pas les « valeurs de la République », pour reprendre un autre de ses termes favoris. On voit que tout le monde n’a pas la chance d’appartenir au peuple, au peuple de Macron, s’entend, au peuple qui lui appartient, donc, puisqu’il entend ne le « laisser à personne ».
On peut en déduire aussi que, sans doute, Emmanuel Macron considère comme tout à fait normal de recevoir à moitié à poil le président de la République, de lui caresser le torse devant des dizaines de personnes et de faire ostensiblement un doigt d’honneur en sa compagnie. Tout à fait normal lorsqu’on est Antillais, s’entend, car on a connu Jupiter plus sourcilleux sur l’étiquette avec d’autres « enfants de la République ».
Nous apprenons ensuite que Macron considère le braquage comme une peccadille, puisque le terme « bêtise » qu’il utilise fait référence au fait que l’un des deux individus avec lesquels il s’est laissé photographier sortait de prison pour braquage. Ce qu’était précisément le forfait pour lequel cet homme avait été condamné en 2015 à cinq ans de prison ferme, les journaux ne nous l’apprennent pas. Mais si le terme « braquage » n’a pas été utilisé à la légère (et le juge qui l’a condamné a visiblement considéré que les faits étaient graves), cela signifie qu’il avait commis un vol à main armée, ce qui, selon le code pénal, est un crime passible de 20 ans de réclusion criminelle. Pas exactement un vol de sucettes ou un recel de bâtons, donc, mais pour notre président cet « enfant de la République » a simplement fait une « bêtise ». Comme d’autres ont cassé la vaisselle à maman et ont reçu pour cela pan-pan cul-cul.
Nous comprenons mieux l’indulgence dont a bénéficié Alexandre Benalla de la part du président.
Mais cette équanimité devant le crime ne doit pas nous surprendre puisque, pour notre président, faire des « bêtises », c’est simplement la faute à pas de chance. Vous êtes né là, alors vous faites des bêtises. Vous braquez un magasin par exemple. Ce n’est pas de votre faute, vous n’avez pas eu « la chance » de faire autrement, c’est tout.
Ou, peut-être, vous poignardez une vieille dame pour lui arracher son sac à main, et avant, pour faire bonne mesure et pour passer le temps, vous la violez. Ou quelqu’autre amusante « bêtise » encore. Parce que vous n’avez pas eu la « chance » de naître ailleurs, et qu’il n’existe aucune raison valable de cantonner l’excuse du « pas de chance » à certains méfaits.
Vous avez dit culture de l’excuse ?
Alors voilà, notre président, sachez-le, aime « chaque enfant de la République », ce qui prouve certes que son cœur est très vaste, mais, comme il est impossible d’aimer à l’identique les criminels et leurs victimes, et que son indulgence va manifestement à ceux qui ont commis des « bêtises », à ces pauvres « enfants » qui n’ont pas eu de chance, nous devons en déduire que ceux qui subissent ces bêtises n’ont pas droit à autant d’affection présidentielle. Ce qui est bien normal puisque, en général, les victimes demandent que justice leur soit rendue, c’est-à-dire que celui qui leur a fait du mal souffre à son tour. Mais puisque les bêtises, c’est la faute à pas de chance, une telle demande est assurément très méchante et, à tout le moins, ne doit pas être satisfaite.
Ce qui est sans doute pourquoi l’action de Nicole Belloubet, au ministère de la Justice, ressemble si fort à celle de Christiane Taubira que seuls les observateurs les plus attentifs seraient capables de discerner une différence. Ce pourquoi aussi Emmanuel Macron a tranquillement renié sa promesse, faite pendant la campagne électorale, de construire 15 000 places de prison supplémentaires. Ce pourquoi, probablement, deux mois après les faits, notre très affairée président n’a toujours pas répondu à la mère d’Adrien Perez, poignardé à la sortie d’une discothèque, à Grenoble. Pensez donc, la malheureuse réclame justice… Ce pourquoi enfin, peut-être, son ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb s’est spectaculairement exfiltré du gouvernement : sans doute n’a-t-il pas très envie d’être comptable du bilan sécuritaire qui s’annonce.
On dit parfois que certaines paroles sont lourdes de sens mais, lorsque ces paroles excusent implicitement le crime, et qu’elles sont prononcées au plus haut sommet de l’État, on pourrait tout aussi bien dire qu’elles sont lourdes de sang. Emmanuel Macron a peut-être fait, et dit, quelques « bêtises » durant sa visite aux Antilles, mais ce n’est certainement pas la faute à pas de chance. ■
La racaillisation du pouvoir politique est en bonne voie. En matière de mœurs et de problèmes sociétaux, comme on dit dans l’affreux jargon à la mode, Macron est un vulgaire gauchiste libertaire.
On pourrait pardonner à ce triste personnage ses roucoulades humides avec des éphèbes de son choix, et même ses explications invraisemblables sur les raisons de son comportement, s’il n’y avait pire chez lui, à savoir son racisme anti-blanc, anti vieux, et antirépublicain, lorsqu’il insulte par personne interposées les Institutions et les Français manipulés par des communicants vicieux qui en ont fait un bien bizarre président d’une république qu’il défigure au jour le jour, par ses outrances, ses attitudes, et ses transgressions. Utilisant la dissimulation de ses véritables objectifs derrière une novlangue marketing de supermarché, il désinfecte selon lui, la République, à coups de slogans décalés, qui plaisent aux faibles d’esprit, se gargarisant de formules empruntées au business tech, pour faire moderne ou plutôt post-moderne. Stavisky, de triste mémoire, ne faisait pas autrement, et les imbéciles s’y laissèrent prendre, en frétillant comme des gardons sous l’assaut de ses audaces qui n’étaient en fait que des boniments de vendeur de camelote. Le « en même temps » dont il est si friand, doit se comprendre comme l’association de contraires impossibles à joindre tant ils sont antinomiques, mais plaisants pour la spéculation pure, sans aucun débouché sur le réel. Il est donc destiné à la rêverie des esprits accros au sentimentalisme et à l’éthique de la conviction. Au fond il vend à ces gens, dont ceux de LREM, l’image décalée d’une pin-up en soutien-gorge avec une perceuse à la main Mais les imbéciles achètent, sans se préoccuper des caractéristiques du produit, c’est l’essence du marketing politique de ce menteur-menteur. La technique est connue, elle vise simplement à perturber la relation entre la cause et ses effets, par le brouillage des concepts à l’aide de mots, et d’images, sans rapport signifiant avec les sujets invoqués. Toutefois, bien que fondée sur la logique discursive, dite platonicienne, que le cerveau affectionne pour sa simplicité, elle ne permet pas de supprimer la logique intégrative inhérente au processus de pensée décryptant parfaitement le décalage cher à Hume, entre la question et la réponse, qui se comprend sans nécessairement devoir l’expliquer. Mais Macron a échoué à Normale, et dans sa suffisance, il en est ignorant, et sa soupe communicante est en train de le tuer à petit feu, car le décalage avec le réel c’est lui qui finit par l’incarner, et de séduisant au départ pour certains, il devient de plus en plus inquiétant.
bonjour à tous
La république est tombée bien bas et même à ce niveau, on peut penser que le président fera bientôt encore pire.
Il est temps de réfléchir et de regarder si une royauté ne pourrait pas remettre de la hauteur et de la dignité dans notre pays. Les exemples des 10 pays européen sous monarchie montrent que la royauté est capable d’administrer dignement un pays.
Le prince Henri et le prince Jean sont digne à mon avis de diriger le pays et de représenter la France et de respecter l’ensemble des Français.
Ce n’est que mon avis
amitiés de Dracénie sous un ciel gris
Je n’ai pas vraiment envie de pavoiser pour avoir eu des antennes dès l’origine et prévu plus ou moins ce qui arrive bien qu’avec un peu de psychologie primaire tout le monde aurait pu prévoir …nous sommes un petit nombre à ne pas avoir voté entre la peste et le choléra en attendant les prochaines élections .
Merci pour cette vision des choses, en effet les paroles reflètent la personnalité des hommes. Rêver de mettre un roi, un souverain est encore prématuré. pourquoi? Mais parce que les Français n’utilisent que leur premier moi, vous savez celui décrit par Pascal, l’instinct. Depuis deux siècles ils ont perdu le second moi, celui dont Fénélon dit qu’il faut prendre les vérités puis les raisonner pour avoir de l’esprit: c’est à dire de l’intelligence. Je pourrais citer La Boétie qui écrit: Soyez résolus à ne plus servir et vous voilà libres. C’était en 1550 environs. Un roi, un souverain, oui mais il faut que toute la population le désire.
Alors que Viktor, l’homme en or, défend avec brio l’indentité de sa nation magyarde, la république macronnienne tente d’imposer une France Black-Blanc-Beure.
Quand une ville ne veut pas donner le nom d’Estienne d’Orves à une école parce que cet admirable résistant de la première heure êtait monarchiste, il y a du souci à se faire..
Après des lustres de lavage de cerveaux il faudrait un sursaut d’intelligence populaire pour changer les choses et la tendance est plutôt à l’abrutissement général et la régression intellectuelle surtout lorsqu’un président ose mettre en doute une culture francisé !