Par François Marcilhac
Le mouvement des Gilets jaunes s’inscrit dans l’histoire de notre pays parce qu’il est, sous la Ve République finissante, le premier mouvement de protestation populaire issu directement du pays réel.
D’où la trouille des élites politiques, médiatiques et intellectuelles, qui n’y répondent que par une criminalisation de ses acteurs du mouvement, une répression d’une violence inouïe sur le plan policier et d’une sévérité jamais vue sur le plan judiciaire, et un silence complice, sur cette répression, des journalistes d’État ou de l’oligarchie, qui insistent lourdement, en revanche, sur les dérapages de quelques vrais – ou supposés – Gilets jaunes. Après quoi ils s’étonnent de l’animosité qu’ils suscitent ! Sans compter ces intellectuels versaillais, certains anciens soixante-huitards, qui déversent sur le mouvement des tombereaux d’insultes, l’un d’entre eux appelant même à l’usage de leurs armes létales par la police ou la « quatrième armée du monde ». Il est vrai que Luc Ferry, cet ancien ministre de l’éducation nationale, chroniqueur mondain au Figaro et philosophe de gare, s’était déjà signalé, dans sa jeunesse, en pétitionnant, aux côtés d’autres miliciens de la pensée, contre l’élection de Boutang à la Sorbonne.
On comprend leur tentative, à travers un faux grand débat national octroyé par le Grand Mamamouchi, de neutraliser la parole du pays réel. Au contraire de la monarchie qui, dès le XIVe siècle, avait organisé des cahiers de doléances permettant au peuple de faire remonter au roi ses demandes, via ses représentants, mais sans qu’elles soient filtrées par une élite déconnectée.
D’ailleurs, comme nous en avons émis immédiatement l’idée, de nombreuses mairies et des groupes de Gilets jaunes ont spontanément repris cette pratique ancrée dans notre tradition politique, à laquelle la République a mis fin par peur du peuple. Or ce grand débat truqué, dont le cabinet du Premier ministre s’affaire à rédiger les conclusions avant même qu’il ne soit achevé, a précisément pour objet d’interdire au pays réel de faire parvenir ses doléances à l’échelon régalien, dans l’espoir que cette parole encadrée, surveillée et neutralisée se substituera légalement, sinon légitimement, à la libre parole des citoyens. C’est pourquoi la lettre de Macron aux Français liste les seules trente questions que les Français ont le droit de se poser. Qu’il s’agisse de fiscalité, d’organisation de l’État, de transition écologique ou de citoyenneté, ils ne sont autorisés qu’à proposer des aménagements cosmétiques. Interdiction, en revanche, de parler de politique économique, d’Europe ou d’immigration, sauf sous la forme du sempiternel serpent de mer des quotas.
Cette neutralisation de la parole civique n’est-elle pas également voulue par tous les partis ? Ils font profil bas car ils se savent eux aussi atteints dans leur légitimité par cette révolte populaire. Le dégagisme, pour certains, a même commencé dès 2017. « Le gouvernement d’Emmanuel Macron fait face ici à une opposition structurée, cohérente, disciplinée, réactive, courageuse et particulièrement motivée dont il ne peut que tenir compte », a excellemment déclaré Christophe Boutin. « Tenir compte », en l’occurrence, signifie non pas écouter mais circonscrire – ou tenter de le faire, sans quoi, c’est le consentement à l’État lui-même qui sera atteint, surtout si les forces du désordre républicain, par leurs exactions, et la justice, par ses excès, persuadent le pays réel que le régalien, aux mains de l’oligarchie, use de tous les moyens, même les plus répugnants, pour le faire taire.
Le sociologue maurrassien Pierre Debray, dont nous commémorons cette année le vingtième anniversaire de la mort, avait très tôt théorisé comment le changement serait provoqué « par un groupe tout entier […] menacé dans son statut social ». Nous y sommes. L’espoir est désormais du côté du pays réel contre les forces de mort du mondialisme. Sachons en convaincre nos compatriotes. ■
François Marcilhac
Le Bien commun
M. Ferry est un politicien mort de trouille et les qualificatifs que vous lui attribuez semblent exacts. Ses conférences sur la Mythologie Grecque étaient cependant très intéressantes et montraient une érudition certaine Il aurait du en rester là.
Tout ce que les 3gilets jaunes » auront obtenu, c’est de faire couler un peu davantage le commerce de centre ville et de faire remonter à toute allure la popularité d’Emmanuel Macron.
Et cela faute d’avoir nommé les maux qui les accablent : européisme, immigrationnisme, écologisme.
Le système digèrera ça sans difficulté.
Un peu rapide comme analyse !
Ils ont l’immense mérite d’avoir soulevé le couvercle de la poubelle.
Encore un abonné à Bfm tv.
Le déficit commercial……………………………………………….. les GJ
Notre économie à genoux……………………………………….. les GJ
Notre endettement …………………………………………………….. les GJ
La fermeture des commerces de proximité……. les GJ
Le grand remplacement …………………………………………… les GJ .
La désinformation……………………………………………………………les GJ
……Etc. et s’ils n’avaient pas existé nous serions tous au paradis !!!
C’est bien ce que je disais : le couvercle de la poubelle a été soulevé. On va donc le refermer.
Est-il douteux que les commerces de Toulouse et de Bordeaux souffrent ? Est-il douteux que Macron remonte ?
Toulouse qui n’est plus le » gros village » et sa » rivale » Bordeaux , comme Paris ont ,sans nul doute eu à souffrir du mouvements des derniers mois mais , la France des petites villes n’a pas vu de casseurs ; juste quelques gilets jaunes sur des » ronds points » et c’est cette France qui s’étiole ; les centre – ville y sont tranquilles ( pour autant que des villes de proximité , plus importantes , ne s’ y délestent d’ un surplus de ceux que l’ on sait ) . Ce dont les commerces souffrent , c ‘est de l’ impécuniosité de sa population jusqu’ à la classe moyenne stricto sensu qui se paupérise par les taxes et impôts dont elle est accablée , origine de la révolte GJ .
Oui cela est »douteux ». de l’intox rabâchée sans cesse par les outils de propagande. D’ailleurs, Macron devrait nommer officiellement un ministre de la propagande. Cela aurait le mérite d’être clair.
Souhaitons que le peuple réel ne se laisse pas enfumer. les autres sont définitivement perdus.
Devant l’incapacité, les errances et la dramatique théâtralité de nos politiques, il me revient à la mémoire ce long poème de Verlaine (Sagesse XII) dont je vous livre ici les premières et dernières strophes :
Or, vous voici promus, petits amis,
Depuis les temps de ma lettre première,
Promus, disais-je, aux fiers emplois promis
À votre thèse, en ces jours de lumière.
Vous voici rois de France ! À votre tour !
(Rois à plusieurs d’une France postiche,
Mais rois de fait et non sans quelque amour
D’un trône lourd avec un budget riche.)
À l’œuvre, amis petits ! Nous avons droit
De vous y voir, payant de notre poche,
Et d’être un peu réjouis à l’endroit
De votre état sans peur et sans reproche.
Sans peur ? Du maître ? Ô le maître, mais c’est
L’Ignorant-chiffre et le Suffrage-nombre,
Total, le peuple, « un âne » fort « qui s’est
Cabré », pour vous espoir clair, puis fait sombre.
,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,
— Vous, nos tyrans minuscules d’un jour
(L’énormité des actes rend les princes
Surtout de souche impure, et malgré cour
Et splendeur et le faste, encor plus minces),
Laissez le règne et rentrez dans le rang.
Aussi bien l’heure est proche où la tourmente
Vous va donner des loisirs, et tout blanc
L’avenir flotte avec sa Fleur charmante
Sur la Bastille absurde où vous teniez
La France aux fers d’un blasphème et d’un schisme,
Et la chronique en de cléments Téniers
Déjà vous peint allant au catéchisme.
Tout est dit, ne trouvez-vous pas ?