SEXUS ESPIONNICUS : de Rahab aux « moineaux rouges » en passant par Maxwell père et fille (3/3)


PAR RÉMI HUGUES.     

C’est là que Cheryl la red sparrow entre en scène. Ses supérieurs du Mossad la chargent de servir d’appât à Vanunu, qui loge dans un hôtel du centre de Londres, le Mountbatten. Le 23 septembre 1986 elle se rend dans la capitale du Royaume-Uni. Le lendemain, Vanunu, las de vivre cloîtré dans sa chambre d’hôtel, décide de sortir seul, au grand dam de ses protecteurs et mécènes du Sunday Times. À Leicester Square une jolie Américaine nommée Cindy l’aborde et lui propose d’aller avec lui à Rome chez sa sœur. Naïvement, il accepte sans hésiter, en dépit de la mise en garde de l’équipe de journalistes du Sunday Times qui l’entourent, ceux-ci émettant des doutes sur cette rencontre qui ne leur semble pas fortuite.

Et ils ont raison. Cheryl Ben Tov a rempli son objectif : rapidement le « couple » prend un avion pour Rome, accompagné discrètement par quelques agents du Mossad. Une fois arrivés, ils se rendent dans un appartement où les attendent des katsas, des espions israéliens. Vanunu est neutralisé par un produit paralysant, transféré en ambulance jusqu’à un cargo qui trois jours plus tard accoste à Haïfa, l’un des principaux ports de l’État sioniste. Il est interrogé, jugé et condamné à la prison à perpétuité pour acte de haute trahison. À cette heure il est toujours enfermé dans les geôles israéliennes, en dépit d’une forte pression internationale, notamment exercée par Amnesty International, qui en appelle à sa libération.

Cheryl Ben Tov, épigone de Rahab

Interviewée en 1997 par le Sunday Times lors d’un séjour dans son pays natal, les États-Unis, Cheryl Ben Tov a reconnu avoir participé au kidnapping de Mordechai Vanunu. Le cas de cette digne héritière de Mata Hari met en évidence l’importance des femmes en tant qu’armes des services secrets. C’est ce qu’a voulu montrer Luc Besson en réalisant Nikita (1990).

Or l’on sait moins que ce mélange des métiers d’espion et de prostituée est une vieille réalité, que l’on retrouve dans l’Ancien Testament. Plus précisément dans le livre de Josué :

« Josué, fils de Nûn, envoya secrètement de Shittim deux hommes pour espionner, en disant : ʽʽAllez, examinez le pays et Jéricho’’. Ils y allèrent, se rendirent à la maison d’une prostituée nommée Rahab et ils y couchèrent. On dit au roi de Jéricho : ʽʽVoici que des hommes sont venus ici cette nuit, les Israélites, pour explorer le pays.’’ Alors le roi de Jéricho envoya dire à Rahab : ʽʽFais sortir les hommes venus chez toi – qui sont descendus dans ta maison – car c’est pour explorer tout le pays qu’ils sont venus.’’ Mais la femme prit les deux hommes et les cacha.  « C’est vrai, dit-elle, ces hommes sont venus chez moi, mais je ne savais d’où ils étaient. Lorsqu’à la nuit tombée on allait fermer la porte de la ville, ces hommes sont sortis et je ne sais pas où ils sont allés. Mettez-vous vite à leur poursuite et vous les rejoindrez » (Jos 2 : 1-5).             

Dans le domaine de l’espionnage, les femmes ont certaines qualités propres. En premier chef l’écoute, le recueil d’informations sensibles. Comme l’a affirmé un ancien agent du Mossad : « Les confidences sur l’oreiller arrivent naturellement. L’histoire du renseignement moderne est truffée de récits de femmes ayant usé de leurs charmes pour le bénéfice de leur pays. Prétendre qu’Israël ne l’a pas fait serait stupide. Mais nos femmes sont des volontaires courageuses et conscientes des risques qu’elles courent. Ce travail demande un type de bravoure très spécial. Il ne s’agit pas tant de coucher avec un homme que de l’induire à croire que vous accepterez s’il vous fait certaines confidences. »[1]

Il y a quatre ans un haut gradé de notre marine a ainsi succombé aux charmes d’un « moineau bleu et blanc », un moineau aux couleurs de l’entité sioniste… Si cette katsa ressemble à la célèbre mannequin israélienne Bar Rafaeli, on peut le comprendre !   (Suite et FIN)


[1]Cité par ibid., p. 213-214.


À lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même (Cliquer sur l’image)

 

 

 

© JSF – Peut être repris à condition de citer la source.

 

 

8 commentaires pour “SEXUS ESPIONNICUS : de Rahab aux « moineaux rouges » en passant par Maxwell père et fille (3/3)

  1. Je ne savais pas que le terme « sioniste » était une insulte et un signe d’antisémitisme latent. Le sionisme est une idéologie et un mouvement culturel et politique dont l’objectif était de constituer un État souverain pour le peuple juif. C’est la concrétisation du rêve millénaire de « l’an prochain à jérusalem ». Une entité est une réalité abstraite et qui n’est conçue que par l’esprit. C’est bien le cas: C’est l’idée qui puise ses racines dans la tradition religieuse et la nostalgie de Sion dans les consciences juives de l’exil, et prend son essor dans le contexte des aspirations nationales du xixe siècle. Ses promoteurs Theodor Herzl et Max Nordau. Moïse Lilienblum et Léon Pinsker . Ahad Ha’Am n’ont rien de condamnable à mon humble avis de vieux « nationaliste intégral ». La théorie de Maurras est applicable à tous les pays . C’est « l’empirisme organisateur » qui a créé Israel, son application pour la France était la Monarchie dans l’optique maurrassienne, mais pouvait être différente suivant les pays .

  2. Certes ; mais le terme « entité sioniste » est toujours employé péjorativement. C’est la grande spécialité de cet affreux torchon qui s’appelle « Rivarol », profondément antisémite et même « sédévacantiste », qui transpire la haine et n’a d’adulation que pour l’Allemagne (que ce soit la Prusse ou le régime nazi).

  3. si je vous suis bien, le « véhicule » Rivarol déciderait du caractére péjoratif d’une idéologie. Pour ce faire, il faudrait qu’une majorité de Français lise cet hebomadaire et que ces lecteurs n’aient aucune capacité de jugement. On a le droit d’adorer Beethoven ou Wagner et ne rouler qu’en Mercedes sans « aduler » l’Allemagne. Je ne vois pas le rapport entre le rejet de la dérive de Vatican 2 et l’adulation de l’Allemagne. L’attitude de Jean XXIII ( Roncalli), n’ayant eu aucun geste bienveillant pour les Chrétiens fuyant en masse dans des conditions lamentables, l’Algérie en 1962 ou Jean Paul II embrassant le Coran, le 14 mai 1999, au Vatican, sous l’oeil hilare d’ une délégation de dignitaires sunnites irakiens expliquent le « sédévacantisme » de certains. Tout celà n’a rien d’antisémite.

  4. La réponse faite par Pierre Barisain-Monrose me satisfait grandement mais ne règle pas le terme  » entité sioniste  » qui est pour le moins connoté négativement.
    Pour ce qui est de Rivarol je m’abstiendrai de tout commentaire, je n’apprécie pas ce journal à titre personnel

    • Le fait qu’un terme soit « connoté » péjorativement n’est acceptable que si cette connotation est généralisée et durablement installée dans la langue. Rappelons que « connotation » signifie en français « ajouter au sens principal d’un mot une idée secondaire qui s’y rattache », en somme l’altérer. Nous vous invitons donc à réfléchir au mécanisme qui aurait conduit à cette connotation péjorative. Il y a des chances pour que la source de cette altération de sens se trouve dans le discours de la Gauche antisioniste, juive ou non. Un secteur de l’opinion qui n’a rien à voir avec notre école de pensée et ne nous est pas opposable. Quant à l’allusion à Rivarol, que Builly ajoute comme un cheveu sur la soupe, elle n’est là que pour satisfaire ses ardeurs imprécatrices et solitaires. Laissons-le à son plaisir.

  5. @Pierre B.-M. : Ne faites pas semblant de ne pas me comprendre ; j’ai cité « Rivarol », torchon notoire,; mais dans tous les groupes « identitaires » du type « Égalité et réconciliation » et cette galaxie, l’antisémitisme de peau se dissimule, ou tente de le faire sous le masque de l’antisionisme.

    Pour ce qui est des « sédévacantistes », que dire ? De la même façonb qu’un royaliste ne choisit pas son Roi (Dieu sait si certains ont fait des conneries ou ont été insuffisants », un catholique ne choisit pas son Pape. Je n’apprécie pas plus que vous l’actuel François : je fais le dos rond en attendant que le Seigneur le rappelle à Lui (le plus tôt possible !).
    Qu’est-ce que c’est que cette manie de vouloir soi-même choisir ?

  6. Rivarol et le groupe cité ne sont pas mes maîtres à penser et donc, leurs non dits, connotations, allusions m’indifférent. De plus, il y a actuellement un divorce entre les Juifs « institutionnels », du côté du manche macronien, et les juifs de base souvent séfarades qui savent le réalité des propos de Zemmour si l’islam devient majoritaire en France.
    Quant au sédé-vacantisme, il ne m’effleure pas . Comme Léon Bloy et probablement vous, « j’attends les Cosaques et le Saint Esprit ». Je pense que « l’Eternel sonde les coeurs et les reins » en nous soumettant à des situations apparemment paradoxales comme le silence en 1962, de Roncalli reçu pourtant comme un Roi en Algérie française losrqu’il était Nonce apostolique ou le baiser au Coran du Bienheureux Wojtila alors que , en 1683, le père missionnaire lazariste Jean Le Vacher, consul d’Alger, fut attaché à la bouche du fameux Baba Merzoug et déchiqueté, en refusant de se soumettre à l’Islam.

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