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Aristide Renou : Réflexions sur le renversement de la jurisprudence Roe v. Wade aux Etats-Unis

mercredi 29 juin 2022dimanche 26 juin 2022 sur JSF

Par Aristide Renou.

Toujours sur sa riche page Facebook, Aristide Renou a publié il y a quelques heures, ses réflexions – et le cheminement de ses réflexions – sur le sujet noté en titre qui remue et même déchaîne, les médias du monde entier, parmi lesquels les nôtres ne sont pas en reste. Il y a au moins deux façons principales pas nécessairement contradictoires d’aborder ce dossier : du point de vue de la croyance religieuse ou du point de vue du Bien Commun de la société. La nôtre en particulier. Ceux qui connaissent notre école de pensée savent que c’est de ce dernier point de vue que nous nous plaçons, sans empiéter sur le terrain religieux. C’est ce que fait d’ailleurs aussi Aristide Renou en conclusion de sa réflexion : « si nous essayons d’examiner la question à la seule lumière naturelle, que nous reste-t-il ? ». Il faut justement en prendre connaissance en lisant jusqu’à son terme cet article brillant, dont on peut débattre, bien-sûr, non sous l’angle religieux proprement dit, mais sous l’angle politique et social.   

Le renversement de la jurisprudence Roe v.Wade aux Etats-Unis a donné lieu à un flot très prévisible de stupidités et de surenchères abortives de ce côté-ci de l’Atlantique.

Stupidités concernant la nature, les fondements et la portée de la décision de la Cour Suprême américaine, mais je laisse le soin à d’autres le soin d’exposer ces inepties pour ce qu’elles sont.

Surenchères concernant le « droit à l’avortement », qui serait menacé en France et qu’il faudrait garantir en l’inscrivant dans la Constitution.

L’occasion pourrait être bonne pour s’interroger sur le fondement rationnel de ce fameux « droit à l’avortement », sans lequel, parait-il, le royaume des ténèbres étendrait infailliblement à nouveau son règne sur la terre, Thomas d’Aquin et Saint Augustin en tête.

Pourquoi donc l’avortement devrait-il être considéré comme un « droit fondamental », c’est-à-dire un droit dont on ne peut entraver l’exercice sans commettre une très grave injustice ?

La raison la plus couramment avancée est qu’il s’agit simplement de la conséquence logique et nécessaire du « droit à disposer de son corps ». Celui qui ne dispose pas librement de son propre corps est un esclave, devoir mener une grossesse à son terme c’est ne pas disposer librement de son corps, ergo une femme qui ne peut pas avorter quand et comme elle le veut est une esclave.

Cependant, même un enfant de douze ans comprendrait que, dans l’avortement, on ne dispose pas simplement de son corps, on dispose surtout du corps d’un autre : l’enfant à naitre qui est en train de se former dans l’utérus de la femme qui veut avorter.

On affirmera donc en complément qu’il existe une différence de nature radicale entre un embryon et un enfant et qu’un embryon n’est qu’un amas cellulaire aussi insignifiant qu’un sandwich en train d’être digéré. Que par conséquent se débarrasser d’un embryon est à peu près l’équivalent de vomir.

Cet échappatoire ouvre sur bien des difficultés, car le destin naturel du sandwich dans l’estomac est d’être décomposé et de devenir – par un processus bien digne d’étonnement et d’admiration – le corps même de celui qui l’a mangé. A l’inverse, le destin naturel de l’embryon est de se développer et de se transformer – par un processus encore plus digne d’étonnement et d’admiration – en un être humain complet et autonome (anatomiquement parlant). Pour le dire autrement, dans la digestion l’autre se transforme en même, alors que dans la reproduction le même se transforme en autre. Merveilles de la nature.

Mais, surtout, cet échappatoire est un aveu du fait que le « droit à disposer de son corps » n’existe pas vraiment. La liberté que j’ai d’user de mes organes et de mes facultés n’est pas et ne saurait jamais être absolue. L’usage que je fais de « mon corps » (laissons de côté les difficultés très épineuses qui vont avec le dualisme absolu entre le corps et l’âme, qui voudrait faire du corps un pur instrument de l’âme) a le plus souvent des effets sur les autres et sur la société tout entière, par conséquent, mon « droit à disposer de mon corps » dépend toujours de l’usage que j’en fais. Certains usages seront permis et d’autres prohibés. La frontière entre permis et prohibé pourra être différente selon les sociétés et selon les époques, mais elle existera toujours.

En argumentant sur le statut biologique et moral de l’embryon, les féministes reconnaissent donc implicitement que, en effet, la libre disposition de notre corps ne saurait être absolue : le « droit à l’avortement », si et seulement si il est avéré qu’il existe une discontinuité radicale entre l’embryon, dès le stade de la conception, et un être humain. Mais il ne peut pas être sérieusement contesté qu’il y a dans tout embryon un être humain potentiel, que par conséquent l’embryon n’est pas juste un composé organique moralement indifférent. Le « droit à l’avortement » prétendument si fondamental parait alors reposer sur une base bien fragile.

D’ailleurs, les mêmes qui proclament que l’avortement est un « droit fondamental » s’opposent souvent à la prostitution ou à la GPA, qui seraient une « marchandisation » du corps de la femme, érodant un peu plus l’argument de la « libre disposition de son corps ».

C’est pourquoi, en même temps que « mon corps mon choix », on entend toujours un autre argument, d’une nature entièrement différente. Cet argument a été énoncé, par exemple, par Aurore Berger pour justifier que l’avortement bénéficie d’une protection constitutionnelle : « Vous avez une femme qui meurt toutes les 9 minutes parce qu’un avortement a été mal pratiqué, de manière non sécurisée. »

(D’où sort ce chiffre ? On ne le saura pas, et si l’on creusait on trouvait presque à coup sûr qu’il est de la même farine que le fameux « un homme sur deux ou trois est un agresseur », de Caroline de Haas. Mais qu’importe.)

La substance de cet argument est qu’une femme qui veut avorter le fait toujours, que cela soit autorisé ou pas. Rendre l’avortement illégal revient simplement à rendre les avortements clandestins, et donc dangereux pour la mère. Au lieu de sauver les vies d’enfants à naitre, l’interdiction de l’avortement résulterait le plus souvent dans la perte de deux vies : celle de l’enfant avorté et celle de la mère qui avorte.

Il en est ainsi car l’avortement est censé être quelque chose qui s’impose à vous, quelque chose que vous ne pouvez pas éviter, ou alors au prix de votre propre destruction. Une femme qui voudrait avorter mais qui ne parvient pas à le faire, c’est nécessairement une femme détruite, une vie de souffrance pour le restant de ses jours, c’est un drame, c’est une catastrophe épouvantable.

L’avortement procède pour la femme d’une nécessité pratiquement invincible. Par conséquent, le fait que la loi l’autorise ou pas ne change rien, ni à la perception qu’elle a de cet acte ni à sa décision d’y recourir.

Bien évidemment, l’argument de la libre disposition de soi-même et l’argument de la nécessité invincible sont contradictoires. Mais le fait que cette contradiction évidente n’empêche nullement les féministes de recourir alternativement à l’un puis à l’autre montre bien que le « droit à l’avortement » relève, non pas de la conviction bien raisonnée, mais du dogme de type religieux.

En réalité, le fondement (dogmatique) du « droit à l’avortement » doit être recherché dans le Saint Livre du féminisme contemporain, Le deuxième sexe.

Beauvoir, et toutes ses disciples après elle, proclame que les femmes, après avoir été opprimées depuis la nuit des temps, doivent désormais « s’émanciper », devenir enfin « autonomes ». Mais émancipées de quoi, autonomes par rapport à quoi ?

Emancipées des hommes, autonomes par rapport aux hommes, car ce sont les hommes, bien sûr, qui ont opprimé les femmes depuis toujours. Et comment les femmes peuvent-elles devenir des êtres autonomes ?

En gagnant leur vie, certes, mais surtout en prenant leur distance avec la maternité, pour ne pas dire en refusant purement et simplement la maternité, et en pratiquant, comme les hommes, une sexualité « virilement indépendante » (sic).

Pour briser le cercle fatal de la domination, il faut changer le rapport des femmes à la sexualité et à la maternité. Il faut émanciper les femmes des mythes de l’amour romantique et de l’instinct maternel, qui les rendaient dépendantes des hommes et des enfants qu’elles pouvaient concevoir avec eux.

Pour être enfin autonomes les femmes doivent, d’une part, devenir aussi cavaleuses que les hommes peuvent l’être. Le cœur des femmes doit devenir calleux pour qu’elles puissent être libres. Par ailleurs une femme doit considérer le fait de tomber enceinte sans l’avoir voulu comme un malheureux accident, heureusement très facile à réparer. Elle ne doit en aucun cas et en aucune façon se sentir tenue de mettre au monde un enfant qu’elle n’a pas désiré, sinon cela l’attacherait d’une manière ou d’une autre à l’homme avec lequel elle l’a conçu. La sexualité doit être aussi dépourvue de conséquences pour elle que pour le mâle moyen, en tout cas tel que les féministes imaginent le mâle moyen.

Par conséquent, dans l’opus magnum de Simone de Beauvoir, le chapitre intitulé « La mère » s’ouvre sur de longues pages consacrées à la question de l’avortement, avortement qui, selon l’auteur, ne devrait pas être envisagé avec réticence ni regretté une fois accompli.

L’oppression masculine (« patriarcale ») qui justifie l’avortement à la demande est indiscutable, ineffable, irréfutable, elle est de l’ordre de la révélation, et seuls ceux qui y croient sans réserve peuvent se dire féministes. Comme l’écrit fort justement Bérénice Levet, « être, se dire « féministe », ce n’est pas simplement dénoncer les inégalités entre les deux sexes et travailler à les abolir, c’est expliquer ces inégalités par la volonté masculine de dominer les femmes, de se les soumettre, et ce depuis l’aube de l’humanité et partout dans le monde. »

Les tenants du « droit à l’avortement » affirment souvent que l’interdiction de l’avortement ne peut résulter que de convictions religieuses obscurantistes, mais en vérité il s’agit d’un très beau cas de projection défensive, où l’on attribue à l’adversaire ses propres turpitudes.

Si maintenant nous laissons de côté les dogmes, aussi bien concernant le caractère « sacré » de la vie que concernant le caractère « sacré » de l’avortement, si nous essayons d’examiner la question à la seule lumière naturelle, que nous reste-t-il ?

Il reste une approche prudentielle, qui essayera de mettre en balance le caractère incontestablement grave de l’avortement avec les inconvénients qui pourraient résulter de sa prohibition complète. Cette approche prudentielle aboutira à des conclusions différentes selon les époques et les lieux, précisément car elle prend en compte les circonstances, les contingences. Aujourd’hui, dans une démocratie libérale, où les mœurs sont très relâchées et l’individualité reine, où la liberté sexuelle est, théoriquement, presque illimitée, une telle approche aboutira sans doute à quelque chose comme la position défendue par Simone Veil devant la représentation nationale en novembre 1974 : admettre la possibilité d’une interruption de grossesse, mais « pour la contrôler et, autant que possible, en dissuader la femme. »

Une approche prudentielle ne proclamera pas de « droit à l’avortement », qui est dépourvu de tout fondement rationnel, mais laissera aux instances représentatives et délibératives le soin de parvenir à des compromis socialement acceptables, de ceux qui, comme dirait Cicéron, guérissent beaucoup de maux sans choquer beaucoup de préjugés.

Cette approche prudentielle est précisément celle que la Cour Suprême des Etats-Unis a restauré en renversant sa jurisprudence Roe v. Wade. Obscurantiste, vous avez dit obscurantiste ? ■


Aristide Renou

 

 

 


Par Aristide Renou.

Toujours sur sa riche page Facebook, Aristide Renou a publié il y a quelques heures, ses réflexions – et le cheminement de ses réflexions – sur le sujet noté en titre qui remue et même déchaîne, les médias du monde entier, parmi lesquels les nôtres ne sont pas en reste. Il y a au moins deux façons principales pas nécessairement contradictoires d’aborder ce dossier : du point de vue de la croyance religieuse ou du point de vue du Bien Commun de la société. La nôtre en particulier. Ceux qui connaissent notre école de pensée savent que c’est de ce dernier point de vue que nous nous plaçons, sans empiéter sur le terrain religieux. C’est ce que fait d’ailleurs aussi Aristide Renou en conclusion de sa réflexion : « si nous essayons d’examiner la question à la seule lumière naturelle, que nous reste-t-il ? ». Il faut justement en prendre connaissance en lisant jusqu’à son terme cet article brillant, dont on peut débattre, bien-sûr, non sous l’angle religieux proprement dit, mais sous l’angle politique et social.   

Le renversement de la jurisprudence Roe v.Wade aux Etats-Unis a donné lieu à un flot très prévisible de stupidités et de surenchères abortives de ce côté-ci de l’Atlantique.

Stupidités concernant la nature, les fondements et la portée de la décision de la Cour Suprême américaine, mais je laisse le soin à d’autres le soin d’exposer ces inepties pour ce qu’elles sont.

Surenchères concernant le « droit à l’avortement », qui serait menacé en France et qu’il faudrait garantir en l’inscrivant dans la Constitution.

L’occasion pourrait être bonne pour s’interroger sur le fondement rationnel de ce fameux « droit à l’avortement », sans lequel, parait-il, le royaume des ténèbres étendrait infailliblement à nouveau son règne sur la terre, Thomas d’Aquin et Saint Augustin en tête.

Pourquoi donc l’avortement devrait-il être considéré comme un « droit fondamental », c’est-à-dire un droit dont on ne peut entraver l’exercice sans commettre une très grave injustice ?

La raison la plus couramment avancée est qu’il s’agit simplement de la conséquence logique et nécessaire du « droit à disposer de son corps ». Celui qui ne dispose pas librement de son propre corps est un esclave, devoir mener une grossesse à son terme c’est ne pas disposer librement de son corps, ergo une femme qui ne peut pas avorter quand et comme elle le veut est une esclave.

Cependant, même un enfant de douze ans comprendrait que, dans l’avortement, on ne dispose pas simplement de son corps, on dispose surtout du corps d’un autre : l’enfant à naitre qui est en train de se former dans l’utérus de la femme qui veut avorter.

On affirmera donc en complément qu’il existe une différence de nature radicale entre un embryon et un enfant et qu’un embryon n’est qu’un amas cellulaire aussi insignifiant qu’un sandwich en train d’être digéré. Que par conséquent se débarrasser d’un embryon est à peu près l’équivalent de vomir.

Cet échappatoire ouvre sur bien des difficultés, car le destin naturel du sandwich dans l’estomac est d’être décomposé et de devenir – par un processus bien digne d’étonnement et d’admiration – le corps même de celui qui l’a mangé. A l’inverse, le destin naturel de l’embryon est de se développer et de se transformer – par un processus encore plus digne d’étonnement et d’admiration – en un être humain complet et autonome (anatomiquement parlant). Pour le dire autrement, dans la digestion l’autre se transforme en même, alors que dans la reproduction le même se transforme en autre. Merveilles de la nature.

Mais, surtout, cet échappatoire est un aveu du fait que le « droit à disposer de son corps » n’existe pas vraiment. La liberté que j’ai d’user de mes organes et de mes facultés n’est pas et ne saurait jamais être absolue. L’usage que je fais de « mon corps » (laissons de côté les difficultés très épineuses qui vont avec le dualisme absolu entre le corps et l’âme, qui voudrait faire du corps un pur instrument de l’âme) a le plus souvent des effets sur les autres et sur la société tout entière, par conséquent, mon « droit à disposer de mon corps » dépend toujours de l’usage que j’en fais. Certains usages seront permis et d’autres prohibés. La frontière entre permis et prohibé pourra être différente selon les sociétés et selon les époques, mais elle existera toujours.

En argumentant sur le statut biologique et moral de l’embryon, les féministes reconnaissent donc implicitement que, en effet, la libre disposition de notre corps ne saurait être absolue : le « droit à l’avortement », si et seulement si il est avéré qu’il existe une discontinuité radicale entre l’embryon, dès le stade de la conception, et un être humain. Mais il ne peut pas être sérieusement contesté qu’il y a dans tout embryon un être humain potentiel, que par conséquent l’embryon n’est pas juste un composé organique moralement indifférent. Le « droit à l’avortement » prétendument si fondamental parait alors reposer sur une base bien fragile.

D’ailleurs, les mêmes qui proclament que l’avortement est un « droit fondamental » s’opposent souvent à la prostitution ou à la GPA, qui seraient une « marchandisation » du corps de la femme, érodant un peu plus l’argument de la « libre disposition de son corps ».

C’est pourquoi, en même temps que « mon corps mon choix », on entend toujours un autre argument, d’une nature entièrement différente. Cet argument a été énoncé, par exemple, par Aurore Berger pour justifier que l’avortement bénéficie d’une protection constitutionnelle : « Vous avez une femme qui meurt toutes les 9 minutes parce qu’un avortement a été mal pratiqué, de manière non sécurisée. »

(D’où sort ce chiffre ? On ne le saura pas, et si l’on creusait on trouvait presque à coup sûr qu’il est de la même farine que le fameux « un homme sur deux ou trois est un agresseur », de Caroline de Haas. Mais qu’importe.)

La substance de cet argument est qu’une femme qui veut avorter le fait toujours, que cela soit autorisé ou pas. Rendre l’avortement illégal revient simplement à rendre les avortements clandestins, et donc dangereux pour la mère. Au lieu de sauver les vies d’enfants à naitre, l’interdiction de l’avortement résulterait le plus souvent dans la perte de deux vies : celle de l’enfant avorté et celle de la mère qui avorte.

Il en est ainsi car l’avortement est censé être quelque chose qui s’impose à vous, quelque chose que vous ne pouvez pas éviter, ou alors au prix de votre propre destruction. Une femme qui voudrait avorter mais qui ne parvient pas à le faire, c’est nécessairement une femme détruite, une vie de souffrance pour le restant de ses jours, c’est un drame, c’est une catastrophe épouvantable.

L’avortement procède pour la femme d’une nécessité pratiquement invincible. Par conséquent, le fait que la loi l’autorise ou pas ne change rien, ni à la perception qu’elle a de cet acte ni à sa décision d’y recourir.

Bien évidemment, l’argument de la libre disposition de soi-même et l’argument de la nécessité invincible sont contradictoires. Mais le fait que cette contradiction évidente n’empêche nullement les féministes de recourir alternativement à l’un puis à l’autre montre bien que le « droit à l’avortement » relève, non pas de la conviction bien raisonnée, mais du dogme de type religieux.

En réalité, le fondement (dogmatique) du « droit à l’avortement » doit être recherché dans le Saint Livre du féminisme contemporain, Le deuxième sexe.

Beauvoir, et toutes ses disciples après elle, proclame que les femmes, après avoir été opprimées depuis la nuit des temps, doivent désormais « s’émanciper », devenir enfin « autonomes ». Mais émancipées de quoi, autonomes par rapport à quoi ?

Emancipées des hommes, autonomes par rapport aux hommes, car ce sont les hommes, bien sûr, qui ont opprimé les femmes depuis toujours. Et comment les femmes peuvent-elles devenir des êtres autonomes ?

En gagnant leur vie, certes, mais surtout en prenant leur distance avec la maternité, pour ne pas dire en refusant purement et simplement la maternité, et en pratiquant, comme les hommes, une sexualité « virilement indépendante » (sic).

Pour briser le cercle fatal de la domination, il faut changer le rapport des femmes à la sexualité et à la maternité. Il faut émanciper les femmes des mythes de l’amour romantique et de l’instinct maternel, qui les rendaient dépendantes des hommes et des enfants qu’elles pouvaient concevoir avec eux.

Pour être enfin autonomes les femmes doivent, d’une part, devenir aussi cavaleuses que les hommes peuvent l’être. Le cœur des femmes doit devenir calleux pour qu’elles puissent être libres. Par ailleurs une femme doit considérer le fait de tomber enceinte sans l’avoir voulu comme un malheureux accident, heureusement très facile à réparer. Elle ne doit en aucun cas et en aucune façon se sentir tenue de mettre au monde un enfant qu’elle n’a pas désiré, sinon cela l’attacherait d’une manière ou d’une autre à l’homme avec lequel elle l’a conçu. La sexualité doit être aussi dépourvue de conséquences pour elle que pour le mâle moyen, en tout cas tel que les féministes imaginent le mâle moyen.

Par conséquent, dans l’opus magnum de Simone de Beauvoir, le chapitre intitulé « La mère » s’ouvre sur de longues pages consacrées à la question de l’avortement, avortement qui, selon l’auteur, ne devrait pas être envisagé avec réticence ni regretté une fois accompli.

L’oppression masculine (« patriarcale ») qui justifie l’avortement à la demande est indiscutable, ineffable, irréfutable, elle est de l’ordre de la révélation, et seuls ceux qui y croient sans réserve peuvent se dire féministes. Comme l’écrit fort justement Bérénice Levet, « être, se dire « féministe », ce n’est pas simplement dénoncer les inégalités entre les deux sexes et travailler à les abolir, c’est expliquer ces inégalités par la volonté masculine de dominer les femmes, de se les soumettre, et ce depuis l’aube de l’humanité et partout dans le monde. »

Les tenants du « droit à l’avortement » affirment souvent que l’interdiction de l’avortement ne peut résulter que de convictions religieuses obscurantistes, mais en vérité il s’agit d’un très beau cas de projection défensive, où l’on attribue à l’adversaire ses propres turpitudes.

Si maintenant nous laissons de côté les dogmes, aussi bien concernant le caractère « sacré » de la vie que concernant le caractère « sacré » de l’avortement, si nous essayons d’examiner la question à la seule lumière naturelle, que nous reste-t-il ?

Il reste une approche prudentielle, qui essayera de mettre en balance le caractère incontestablement grave de l’avortement avec les inconvénients qui pourraient résulter de sa prohibition complète. Cette approche prudentielle aboutira à des conclusions différentes selon les époques et les lieux, précisément car elle prend en compte les circonstances, les contingences. Aujourd’hui, dans une démocratie libérale, où les mœurs sont très relâchées et l’individualité reine, où la liberté sexuelle est, théoriquement, presque illimitée, une telle approche aboutira sans doute à quelque chose comme la position défendue par Simone Veil devant la représentation nationale en novembre 1974 : admettre la possibilité d’une interruption de grossesse, mais « pour la contrôler et, autant que possible, en dissuader la femme. »

Une approche prudentielle ne proclamera pas de « droit à l’avortement », qui est dépourvu de tout fondement rationnel, mais laissera aux instances représentatives et délibératives le soin de parvenir à des compromis socialement acceptables, de ceux qui, comme dirait Cicéron, guérissent beaucoup de maux sans choquer beaucoup de préjugés.

Cette approche prudentielle est précisément celle que la Cour Suprême des Etats-Unis a restauré en renversant sa jurisprudence Roe v. Wade. Obscurantiste, vous avez dit obscurantiste ? ■


Aristide Renou

 

 

 

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4 commentaires pour “Aristide Renou : Réflexions sur le renversement de la jurisprudence Roe v. Wade aux Etats-Unis”

  1. Jean de Maistre
    dimanche 26 juin 2022 at 7 h 50 min | Répondre

    Le « droit » à l’avortement c’est tout simplement le droit de commettre un meurtre légal. Il est curieux, comme le faisait remarquer le philosophe Marcel Conche, que ceux et celles qui présentent l’avortement comme un droit fondamental soient en même temps les adversaires les plus résolus de la peine de mort. Condamner à mort un tueur en série, un violeur multi-récidiviste ou un terroriste qui a fait des dizaines de victimes indigne leur si délicate sensibilité, mais la mise à mort d’un foetus qui pourrait donner naissance à un futur scientifique, poète, ou tout simplement un être estimable et honorable ne les gêne en rien. Ce « droit » à l’avortement c’est le règne du « moi d’abord » qui est un des piliers de l’individualisme moderne. Comme le disait le psychanalyste Charles Melman, nous sommes dans la civilisation du tout à l’ego.

  2. Richard
    dimanche 26 juin 2022 at 8 h 33 min | Répondre

    Sur les chaînes d’information continue , c’est le matraquage : Cniouz rivalise avec BFM à ce propos ( modification de la législation avortement aux EU ) , comme , auparavant, pour la covid ; comme , ensuite , pour le conflit en Ukraine ; également , récemment , pour les suggestions à fin de résoudre les présumés soucis d’assemblée d’ E.Macron .
    C’est insupportable !

    La meilleure , pour revenir à cette histoire de « droit « à l’ avortement , c’est la riche idée de le constitutionnaliser comme une pérennisation , oubliant-volontairement ou non- qu’il est loisible de changer de constitution ; la France étant spécialiste en la matière .

  3. setadire
    dimanche 26 juin 2022 at 13 h 20 min | Répondre

    La proposition de loi d’Aurore BERGE ( le bâton de BERGE) est en fait une machine de guerre destinée à casser l’opposition RN/Républicaïns,
    -soit ces partis l’approuvent et là mécontentent une partie non négligeable de leur électoral
    – soit ils le rejettent et là aussi mécontentent une partie de leur base, la plus basique, et passent pour d’affreux réactionnaires
    Cette proposition de loi risque de casser le dynamisme de l’opposition de droite, et ensuite les suppôts du pouvoir trouveront un projet pour caser la NUPES

  4. Marie PAGE
    dimanche 26 juin 2022 at 15 h 23 min | Répondre

    Contrairement aux Républicains, les démocrates sont pro-avortement (jusqu’à tard dans la grossesse, jusqu’au 9e mois dans certains États et refusent de permettre aux fœtus vivants de bénéficier de soins, sachant que 70% des avortements pratiqués le sont sur des femmes noires. Les conservateurs se battent pour permettre aux bébés nés vivants après un avortement raté d’être soignés et demandent aux médecins de respecter le serment d’Hippocrate. Or, actuellement, des centaines de bébés, (après le sixième mois, on ne peut plus parler de fœtus) sont, au mieux, abandonnés vivants, au pire … Chacun peut imaginer ce que sont capables de faire des émules du Dr Mengele, avides de gains, à des êtres sans défense, dans des cliniques surnommées « cliniques de l’horreur » très prospères. Le business de l’avortement tardif rapporte gros surtout s’il est couplé au business du prélèvement d’organes. Au mois de février 2021, les Républicains, le sénateur Ben Sasse en tête, ont tenté, en vain, de faire voter un projet de loi pour « permettre aux bébés survivant à un avortement de bénéficier du même niveau de soins que les nouveau-nés désirés par leurs parents. » Seuls deux démocrates (Joe Manchin et Bob Casey) se sont joints à ce projet.
    Le président du Caucus Pro-Life du sénat, le sénateur Steve Daines (Montana) a tweeté que l’échec du vote était effrayant. « Il ne s’agit pas ici d’une question de soins de santé, il s’agit bien d’infanticide. Presque tous les sénateurs démocrates ont voté pour laisser les bébés, qui survivent à un avortement raté, mourir sur la table d’opération. Nous devons redonner une culture de la vie à notre législature. »
    Ajoutons que la fondatrice démocrate de Planned Parenthood (Planning familial), Margareth Sanger, est soupçonnée d’eugénisme. Dans une vidéo, elle déclare : « Certaines personnes sont dégénérées, indignes de vivre et si vous êtes l’une de ces personnes, c’est OK de vous éliminer. Le plus grand péché est de mettre au monde un enfant qui a les maladies de ses parents, qui, en pratique, n’a aucune chance de devenir un être humain, qui deviendra délinquant, ira en prison et qui sera marqué dès la naissance. C’est ça le plus grand péché. »

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CULTURE
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. Les études de Rémi Hugues ; Histoire, sociologie politique, philo et actualité. Des séries originales et documentées.
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du monde royaliste. Presse et revues, réunions, conférences, colloques, manifestations, etc.
COMTE DE PARIS – FAMILLE DE FRANCE
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L’Histoire de France  jour après jour. Personnages célèbres, écrivains, savants, artistes, religieux, chefs militaires. Événements majeurs. Œuvres d’art, monuments et sites d’un héritage exceptionnel : le nôtre.

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Livres à la une

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Idées et doctrines de la Contre-Révolution, préface de Philippe Conrad.  DMM – 2019.
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A lire dans JSF : Le clivage du « nouveau monde » par Rémi Hugues.

Un mini-dossier en 6 parties. Analyses et propositions. Une manière d’appréhender la situation française réelle et ses évolutions afin de fixer nos positions. A lire, donc.  Suivre les liens.  JSF     I   II  III   IV   V   VI

Quatre livres fondamentaux de Charles Maurras réédités par B2M, Belle-de-Mai éditions

Enquête sur la monarchie. (Édition de 1925), 39 €, 836 p.

Le manifeste royaliste en ouverture du XXe siècle ! (Parution courant 1900). Maurras y pose la célèbre question : « Oui ou non, l’instauration d’une monarchie héréditaire, antiparlementaire traditionnelle et décentralisée est-elle de salut public ? » !   

L’Avenir de l’intelligence, 25 €, 244 p.

Une étude de l’histoire politique et intellectuelle du XVIe au XXe siècle, où Maurras à montre comment les intellectuels et artistes attachés à produire des œuvres de l’esprit sont passés « de l’autorité des princes de notre Sang sous celle des marchands d’Or », les immenses fortunes industrielles et bancaires qui limitent la liberté de l’esprit. Maurras en appelle à une alliance entre les intellectuels et le patriotisme des Français pour renverser cette mécanique.

Kiel et Tanger, 29 €, 428 p.

Maurras y constate la tragique infériorité du régime républicain en matière de politique internationale, spécialement face à la menace allemande de l’époque. Prévoyant la guerre à venir il conclut à la nécessité de remettre un roi à la tête du pays. Prolongeant le réalisme de la pratique capétienne des relations internationales, ancêtre de la pensée géostratégique française.

La Démocratie religieuse, 31 €, 620 p.

Parution en 1921, compilant trois textes préalablement écrits par Charles Maurras : Le Dilemme de Marc Sangnier (1906) – – La politique religieuse (1912) – – L’Action française et la religion catholique (1914). Cet ouvrage voit dans la démocratie une religion nouvelle qui vide le politique de sa puissance.

Et aussi…


Henri Massis, Georges Bernanos, Maurras et l’Action française, présentation de Gérard Pol, 18 €, 104 p.

Léon Bloy, Le salut par les juifs, avant-propos de Laurent James, 20 €, 156 p.

Commandes et renseignements : B2M, Belle-de-Mai éditions – commande.b2m_edition@laposte.net

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