1049 : Dédicace de l’église de l’Abbaye Saint Hilaire le Grand de Poitiers
Edifice millénaire, l’église Saint-Hilaire de Poitiers appartient aux sites culturels majeurs classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle.
Elle est remarquable par l’équilibre de ses volumes, sa hauteur impressionnante et sa grande luminosité.
1164 : Départ pour la France de l’archevêque Thomas Becket, qui craint pour sa vie
Thomas Becket. – Vitrail de la cathédrale de Canterburry (Détail).
Thomas BECKET a quitté clandestinement son île; il semblerait qu’il soit passé par le port d’OMONVILLE LA ROGUE qui est un petit port de la HAGUE trés discret : dans un des greniers de son église – qui date de Saint Louis – se trouve une fresque du martyre de Thomas BECKET ; elle date de 1270, et fut restaurée en 1929.
On y trouve aussi une statue en bois de Thomas BECKET avec a coté l’histoire de sa vie : des cierges sont toujours allumés, aujourd’hui, auprès de sa statue.
Jean Anouilh fera de la mort tragique de l’archevêque le sujet de sa pièce Becket ou l’honneur de Dieu, en 1959 :
• « …Dans les périls de la navigation, l’instinct de conservation des hommes leur a fait, depuis longtemps, reconnaître qu’il fallait un seul maître à bord. Les équipages révoltés qui ont noyé leur capitaine, finissent toujours, après quelques temps d’anarchie, par se confier, corps et âmes, à l’un des leurs, qui se met à régner sur eux, plus durement parfois que leur capitaine noyé… » (Becket, p.23, Livre de Poche n°1716)
• « ...La seule chose qui soit immorale…c’est de ne pas faire ce qu’il faut, quand il le faut... » (Becket, p.84, Livre de Poche n° 1716)
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1179 : Sacre de Philippe Auguste
Âgé de quinze ans, il est le dernier qui sera sacré du vivant de son père (ci contre, le sceau de Philippe Auguste). Après lui, et grâce à lui, le trône et la dynastie auront acquis une telle puissance et une gloire que la précaution prise par Hugues Capet et suivie par ses cinq successeurs directs sera inutile.
Un moine de Saint Denis, le médecin Rigord, le nomme Auguste « …parce que les Anciens appelaient Auguste les empereurs qui augmentaient le domaine de l’Etat, et aussi parce que Philippe naquit au mois d’Août… ».
De Jacques Bainville, Histoire de France, Chapitre V, Pendant 340 ans l’honorable maison capétienne règne de père en fils :
« …Pour conduire cette lutte contre l’État anglo-normand, il se trouva un très grand prince, le plus grand que la tige capétienne eût donné depuis Hugues Capet. Philippe Auguste, devenu roi avant l’âge d’homme, car il était né tard du second mariage de Louis VII, fut d’une étonnante précocité. Chez lui, tout était volonté, calcul, bon sens et modération. En face de ces deux fous furieux, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, fils d’Éléonore et d’Henri Plantagenêt, Philippe Auguste représente le réalisme, la patience, l’esprit d’opportunité.
Qu’il allât à la croisade, c’était parce qu’il était convenable d’y aller. Il rentrait au plus vite dans son royaume qui l’intéressait bien davantage, laissant les autres courir les aventures, profitant, pour avancer ses affaires, de l’absence et de la captivité de Richard Cœur de Lion. Chez Philippe Auguste, il y a déjà des traits de Louis XI. Ce fut, en somme, un règne de savante politique et de bonne administration… »
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes, voir la photo « La France avant et après Philippe Auguste »
1530 : Naissance d’Étienne de La Boétie
Auteur du Contr’un, il est surtout resté dans l’Histoire pour son amitié avec Montaigne (éphéméride du 18 août, jour de sa mort)
La ville de La Boétie sera la première en France, en 1962, à bénéficier des bienfaits de l’excellente Loi Malraux sur la préservation des cœurs urbains de nos Communes (éphéméride du 4 août).
1539/1596 : Naissance et mort de Pierre Pithou, principal rédacteur de la
La Satyre Ménippée, de la Vertu du Catholicon d’Espaigne et de la tenuë des estats de Paris (c’est son titre complet) est une œuvre collective satirique, qui mélange – en prose et en vers – les railleries contre la Ligue et ses chefs, trahissant la France et la Légitimité, dans leur alliance avec le roi d’Espagne.
Son sujet : la tenue des Etats Généraux, convoqués à Paris le 26 janvier 1593 par le duc de Mayenne, devenu chef de la Ligue après l’assassinat du duc de Guise (voir l’éphéméride du 23 décembre), et préférant faire élire un roi catholique – fut-il inféodé à l’étranger… – plutôt que de se rallier au roi légitime, Henri III de Navarre, devenu Henri IV, roi de France et de Navarre après l’assassinat du dernier des Vaqlois, Henri III (éphéméride du 2 août).
Circulant dès 1593, la Satyre Menippée a été imprimée en 1594 par Jamet Mettayer (marque typographique ci contre).
Il fallait agir vite, et frapper les esprits : les Espagnols proposaient d’abolir la loi salique, et de déclarer l’infante d’Espagne reine de France. Cet extrémisme finit par provoquer une scission au sein même des Ligueurs, malgré leur détestation de la Réforme : certains des ligueurs, refusant une princesse étrangère sur le trône, se mirent à préparer le ralliement de la capitale à Henri IV.
Ce fut donc une réunion de bons citoyens, « demeurés français en politique et gallicans en religion », qui eut l’idée de la Satire Ménippée, œuvre mi-sérieuse, mi-plaisante, visant à défendre les vrais intérêts de la France, qui voulait rester catholique mais aussi indépendante.
Le plan de la Satire Ménippée appartient à Pierre le Roy, chanoine de Rouen; Nicolas Rapin, Jean Passerat, Gilles Durant et Florent Chrestien en rédigèrent chacun une partie; mais ce fut Pierre Pithou, juriste, qui lia l’ensemble, lui donnant son unité et sa force de persuasion.
« …Nous aurons un Roi qui donnera ordre à tout, et retiendra tous ces tyranneaux en crainte et en devoir, qui châtiera les violents, punira les réfractaires, exterminera les voleurs et pillards, retranchera les ailes aux ambitieux, fera rendre gorge à ces éponges et larrons des deniers publics, fera contenir un chacun aux limites de sa charge, et conservera tout le monde en repos et tranquillité.
Enfin, nous voulons un Roi pour avoir la paix, mais nous ne voulons pas faire comme les grenouilles, qui, s’ennuyant de leur Roi paisible élurent la cigogne qui les dévora toutes. Nous demandons un Roi et chef naturel, non artificiel; un Roi déjà fait, et non à faire; et n’en voulons point prendre le conseil des Espagnols, nos ennemis invétérés, qui veulent être nos tuteurs par force, et nous apprendre à croire en Dieu et en la foi chrétienne, en laquelle ils ne sont baptisés, et ne la connaissent que depuis trois jours. Nous ne voulons pour conseillers et médecins ceux de Lorraine, qui de longtemps béent après notre mort. Le Roi que nous demandons est déjà fait par la nature, né au vrai parterre des fleurs de lis de France, jeton droit et verdoyant du tige de Saint Louis. Ceux qui parlent d’en faire un autre se trompent, et ne sauraient en venir à bout. On peut faire des sceptres et des couronnes, mais non pas des Rois pour les porter; on peut faire une maison, mais non pas un arbre ou un rameau vert: il faut que la nature le produise, par espace de temps, du suc et de la moelle de la terre, qui entretient le tige en sa sève et vigueur. On peut faire une jambe de bois, un bras de fer et un nez d’argent, mais non pas une tête. Aussi pouvons-nous faire des Maréchaux à la douzaine, des Pairs, des Amiraux, et des Secrétaires et Conseillers d’État, mais de Roi point ; il faut que celui seul naisse de lui-même, pour avoir vie et valeur. Le borgne Boucher, pédant des plus méchants et scélérés, vous confessera que son œil, émaillé d’or d’Espagne, ne voit rien. Aussi un Roi électif et artificiel ne nous saurait jamais voir, et serait non seulement aveugle en nos affaires, mais sourd, insensible et immobile en nos plaintes…
En un mot, nous voulons que Monsieur le Lieutenant sache que nous reconnaissons pour notre vrai Roi légitime, naturel, et souverain seigneur, Henri de Bourbon, ci-devant Roi de Navarre. C’est lui seul, par mille bonnes raisons, que nous reconnaissons être capable de soutenir l’Etat de France et la grandeur de la réputation des Français, lui seul qui peut nous relever de notre chute qui peut remettre la Couronne en sa première splendeur et nous donner la paix… »
(Extrait de cette relation burlesque des États Généraux de 1593 manipulés par la Ligue et les Espagnols. Le titre évoque le philosophe cynique grec Ménippe (IIIème siècle av. J.-C.), et cette œuvre collective défend la paix, l’indépendance nationale et l’hérédité dynastique française.
Ce fut l’une des expressions littéraires les plus remarquables du « parti des politiques ».
Texte complet :
satyremenippee
1636 : Naissance de Nicolas Boileau
Dit aussi Boileau-Despréaux, le « législateur du Parnasse ».
Dans notre album Maîtres et témoins…(II) : Jacques Bainville, voir la photo « Boileau… royaliste »
1700 : Mort à Madrid du dernier Roi Habsbourg, Charles II
Sans descendance, Charles est le quatrième et dernier successeur de Charles Quint d’Allemagne (Charles 1er d’Espagne). Alors que depuis deux siècles, France et Espagne sont en guerre – guerre curieusement et diplomatiquement mélangée aux mariages royaux… – la nation espagnole souhaite un roi français, qui garantisse le maintien des liens entre l’Espagne et son empire d’Amérique.
Après avoir longtemps hésité, Louis XIV finit par accepter – le 16 novembre – le testament de Charles II, qui léguait la couronne d’Espagne à un prince français. (À gauche, Louis XIV et Charles II d’ Espagne).
Le petit-fils du Roi soleil, Philippe, duc d’Anjou (À droite) deuxième fils du Grand Dauphin, le Duc de Bourgogne – devient Roi d’Espagne sous le nom de Philippe V, et Louis XIV se trouve être, ainsi, à l’origine des Bourbons d’Espagne (voir l’éphéméride du 5 septembre).
C’est aussi le début de la longue et douloureuse Guerre de Succession d’Espagne.
Dans notre album Maîtres et témoins…(II) : Jacques Bainville. , voir la photo « Un Bourbon sur le trône d’Espagne : le « bon choix »
1759 : Naissance de Pierre Guillemot
Appelé le « Roi de Bignan », Pierre Guillemot naquit dans le Morbihan, et fut l’un des douze enfants de Pierre Guillemot et de Françoise Le Thieis.
Il fut un chef militaire chouan qui tint en respect les troupes républicaines dans une grande partie du Morbihan de l’an II à VIII (de 1794 à 1800), délogeant « les Bleus » de Locminé, tenant tête au général Hoche et tentant d’empêcher Brune de libérer Vannes.
Au début de la Révolution, il était agriculteur propriétaire à Kerdel, près de Buléon, en Bignan : recruté par Georges Cadoudal, il commença sa carrière par l’occupation de Grandchamp, l’abattage de l’Arbre de la Liberté, la saisie de la caisse des impôts et la libération d’un prêtre réfractaire qu’une soixantaine de Bleus emmenaient prisonnier.
Au printemps 1795, une explosion de munitions accidentelle, tua une quinzaine de ses hommes; il survécut, mais défiguré.
Pour ses succès, il fut surnommé le « Roi de Bignan » et devint colonel de l’armée royaliste et Chef de Légion pour tout le département.
Après un exil en Angleterre avec Cadoudal, il revint en France en 1804 et mit au point, pour libérer Cadoudal, un plan qui échoua.
Se cachant à Plaudren, il y fut capturé à la suite d’une dénonciation : trahi par son propre courrier, il fut assailli par onze hussards qui lui infligèrent dix-sept blessures. Longuement interrogé, il ne livra aucun renseignement : « jugé » par une commission militaire, il fut fusillé à Vannes le 5 janvier 1805.
1830 : Louis-Philippe crée l’Ecole navale
ecole.nav.traditions
1869 : Naissance de Folco de Baroncelli, marquis de Javon, aux origines de la Camargue moderne
Brève évocation de sa vie pour la Camargue :
Folco de Baroncelli Camargue
1958 : Création du Groupe Spécialisé de Haute Montagne, ancêtre du P.G.H.M.
Le 1er Juin 1957, la Gendarmerie détache un officier – le Lieutenant PIGAGLIO – pour assurer le commandement et la direction des groupes participant aux opérations de secours en montagne, seul ou en collaboration avec d ’autres organismes (guides, ENSA, EMHM).
Il propose la création d’une petite unité : ce sera le Groupe Spécialisé de Haute Montagne créé le 1er novembre 1958, qui deviendra par la suite le Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne.
pghm-chamonix
1995 : Parution du Louis XIV de François Bluche
Quatrième de couverture :
Méfiant envers toute grandeur excessive et surtout imprégné des préjugés d’une légende noire, le public demeure trop souvent réticent à l’égard du plus étonnant de nos rois. De Louis XIV, qui a parrainé les écrivains, les savants et les artistes, créé de grandes institutions culturelles, orienté un siècle entier, réuni à la France un empire colonial et une dizaine de provinces nouvelles, qui a créé l’Etat moderne en évitant soigneusement l’étatisme, qui a remodelé la société en assurant la promotion de nouvelles élites; de Louis XIV, qui a dominé de sa personnalité et de son rayonnement le siècle le plus brillant de notre histoire, les Français ne gardent parfois qu’une image étroite et déformante: comme si l’adultère, un zèle religieux poussé jusqu’à l’intransigeance, la condamnation de Fouquet et la fâcheuse dévastation du Palatinat avaient constitué l’essentiel d’une vie de 77 ans et d’un règne personnel de 54 ans.
Le présent livre, qui représente quarante ans de fréquentation du Grand Siècle, débarrasse l’historiographie des poncifs et des clichés. L’érudition, toujours présente, jamais n’alourdit un texte nuancé. Dans ce gros ouvrage (traduit de New York à Moscou), qui se lit comme un roman, on retrouve ou l’on découvre un roi, un règne et un royaume marquant l’apogée de la France.
François Bluche, historien réputé et professeur émérite à l’université de Paris, est sans doute le meilleur spécialiste du XVIIème siècle. Fayard a publié en 1990, sous sa direction, un Dictionnaire du Grand Siècle, qui est un classique.
Cités par l’auteur :
• Leibniz : « Un des plus grands rois qui furent jamais… »
• Grotius : « La France est le plus beau royaume après celui de Dieu… »
• Corneille : « A peine tu parais, qu’une province entière / Rend hommage à tes lys et justice à tes droits / Et ta course en neuf jours achève une carrière / Que l’on verrait coûter un siècle à d’autres rois. »
• Molière : Ce sont faits inouïs, grand Roi, que tes victoires / L’avenir aura peine à les bien concevoir; / Et de nos vieux héros les pompeuses histoires / Ne nous ont point chanté ce que tu nous fais voir. »
• Boileau : « Grand Roi, cesse de vaincre, ou je cesse d’écrire !… »
2009 : Mort de Claude Lévi-Strauss
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Court extrait d’une de ses conférences à l’UNESCO
« Il n’est nullement coupable de placer une manière de vivre ou de penser au dessus de toutes les autres et d’éprouver peu d’attirance envers tels ou tels dont le genre de vie, respectable en lui-même, s’éloigne par trop de celui auquel on est traditionnellement attaché. (…) Cette incommunicabilité relative n’autorise pas à opprimer ou à détruire les valeurs qu’on rejette ou leurs représentants, mais, maintenue dans ces limites, elle n’a rien de révoltant. Elle peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent et trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur renouvellement. »
Claude Lévy-Strauss
Conférence à l’UNESCO, Race et culture
Écoutez surtout cet entretien de Claude Lévi-Strauss avec Bernard PIVOT du 4 mai 1984
Toute l’humilité du scientifique, tout le savoir d’un maître en humanités, toute la sagesse du philosophe pénétré de la Philosoohia perennis, la Sagesse éternelle. Un styliste aussi de la parole et de l’écrit. Cela dure 1h11′ mais nous garantissons qu’il s’agit d’un document d’un intérêt exceptionnel.
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