1452 : Le premier malade est reçu aux Hospices de Beaune
Le tout nouvel hôpital des Hospices de Beaune, l’Hôtel-Dieu, crée à l’initiative de Nicolas Rolin (chancelier du duc de Bourgogne, Philippe II le Bon) et de son épouse Guigone de Salins accueille son premier patient.
Sur la fondation de ces Hospices, le 4 août précédent, voir notre éphéméride du 4 août ; et, sur le rôle et l’importance politique du chancelier Rolin, notre éphéméride du 18 janvier
C’est dans ces Hospices que se trouve l’extraordinaire Polyptique du Jugement dernier, de Van der Weiden.
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1515 : Mort de Louis XII
Louis XII est le fils du grand seigneur – et grand poète… – Charles d’Orléans, qui passa vingt-cinq années de sa vie prisonnier en Angleterre sans que cela n’altérât sa joyeuse humeur [voir notre Ephéméride du 24 novembre].
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre VII, Louis XI, la France reprend sa marche en avant :
« …Louis XII a gardé dans l’histoire le nom de « père du peuple » que les états généraux de 1506 lui ont donné. Ce règne, si occupé au-dehors des nouvelles guerres d’Italie, et dont la politique extérieure ne fut pas irréprochable, a été, à l’intérieur, celui de la bonne administration. Autant que les peuples peuvent être heureux, les Français d’alors semblent l’avoir été. Il y a peu de périodes où ils se soient montrés aussi contents de leur gouvernement. L’histoire recueille en général plus de récriminations que d’éloges. Presque toujours on s’est plaint Presque toujours les gens ont trouvé que les choses allaient mal. Sous Louis XII, c’est un concert de bénédictions. La France se félicite des impôts, qui sont modérés, de la police, qui est efficace, de la justice, qui est juste. Le commerce lui-même, si exigeant, est satisfait. Depuis saint Louis, pareil épanouissement ne s’était vu. Comme alors, ce fut une douceur de vivre, en comparaison, peut-être, des temps si durs, legs des guerres civiles et de l’invasion, par lesquels la France avait passé. À ces moments-là on bénit le pouvoir.
Sans doute, quand la France ne court pas de grand péril extérieur, quand il n’y a pas au-dedans de factions. qui la déchirent, elle se gouverne aisément. Elle a tout ce qu’il faut pour être heureuse. La popularité de Louis XII a été due pour une part à ces circonstances favorables. La monarchie française était aussi, au jugement des contemporains, le meilleur gouvernement qui existât alors. Elle était tempérée par ses propres traditions et le mode de formation du royaume y répandait naturellement les libertés. Il fallait respecter les coutumes et les franchises des provinces nouvellement réunies, la Bourgogne, la Bretagne, et des privilèges à peu près équivalents s’étendaient aux autres provinces. La France était seule en Europe à offrir ce mélange d’unité et de diversité. Dans des conditions politiques et sociales bien différentes de celles d’aujourd’hui, les Français ont eu ainsi une existence enviable. Chaque classe avait son statut, ses droits, mais aucune n’était fermée. On accédait librement au clergé. Quant à la noblesse, la bourgeoisie s’y poussait d’un mouvement continu et cette noblesse prenait l’habitude de servir. Les droits seigneuriaux étaient de plus en plus limités et régularisés, de moins en moins lourds. La loi sortait de la coutume.
Et l’ensemble formait une harmonie qu’admira Machiavel, venu d’un pays où tout n’était que confusion. Entre les Français et leur gouvernement, qui se rencontraient dans la ligne moyenne de la modération et du bon sens, la convenance était parfaite. On comprend que la monarchie capétienne, qui avait déjà résisté à tant d’orages, se soit si profondément enracinée, que la France lui soit revenue à plusieurs reprises et lui soit restée fidèle longtemps. »
1540 : Entrée de Charles Quint dans Paris
François premier fait visiter la basilique de Saint-Denis à Charles Quint.
L’Empereur se rend dans ses possessions du nord, pour châtier les habitants de Gand (pourtant sa ville natale) qui s’est révoltée.
Malgré la guerre incessante que se livrent les deux rois depuis vingt-cinq ans; malgré la captivité de François premier à Madrid après Pavie, et le fait qu’il ait dû laisser en otage, en échange de sa libération, son fils – le futur Henri II – qui en gardera une rancune tenace envers l’Espagne; malgré le fait que François premier ait dénoncé, sitôt libéré, le traité par lequel il obtenait, justement sa libération…; malgré tout cela, Charles Quint a demandé à François Premier, qui la lui a accordée, la permission de traverser la France, ce qu’il fera en trois mois.
Il vient d’être reçu à Chambord, où il s’est exclamé : « Chambord est un abrégé de ce que peut effectuer l’industrie humaine ».
Sur Chambord, voir notre évocation du 29 septembre : Quand François Premier a lançc le chantier de Chambord.
1560 : Mort de Joachim Du Bellay
Gérard Philipe lit « Heureux qui comme Ulysse » de Joachim du Bellay
Heureux qui, comme Ulysse …
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la doulceur angevine.
unjourunpoeme/auteurs/du-bellay-joachim
1565 : Pour la première fois, l’année civile commence un 1er Janvier
Charles IX a fixé cette règle par l’Edit de Roussillon, le 9 août précédent (éphéméride du 9 août).
Il avait constaté lors de son voyage à travers la France que l’année commençait à différents moments (allant de la Noël à Pâques), selon les Provinces, et que cela représentait une gêne. Il imposa donc une date unique pour tout le pays : le premier janvier.
S’il est assez peu connu du grand public (c’est pourtant sous son règne qu’eut lieu la malheureuse Saint Barthélemy, voir l’éphéméride du 24 août), Charles IX est pourtant à l’origine de trois faits de société, plus « aimables », qui rythment encore aujourd’hui – à des degrés divers… – la vie du pays tout entier : c’est lui qui a lancé la coutume du muguet du 1er mai (voir l’éphéméride du 1er mai), et lui aussi qui est à l’origine des blagues et canulards du 1er avril (voir l’éphéméride du 1er avril) : on lui doit en effet les souhaits et réjouissances de la « Bonne année », son Edit de Roussillon ayant unifié les pratiques du royaume, pour tous et partout, faisant commencer désormais l’année civile le premier janvier…
1677 : Racine présente sa dernière tragédie profane : Phèdre
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1697 : Naissance de Dupleix
Dans notre album L’aventure France racontée par les cartes…, voir la photo « Rêves d’Empire : Inde française (I/II ) »
Fils de commerçants, né à Landrecies, Dupleix s’engage en 1720 au service de la Compagnie des Indes, pour créer en Orient de véritables possessions territoriales servant de base à la conquête d’une grande zone d’influence qui fournira des matières premières à la métropole et lui servira de débouché pour ses propres productions.
S’étant taillé un Empire en Inde, il est nommé gouverneur de la Compagnie en 1741. Cependant, en 1748, la signature du traité de Londres met fin à la rivalité entre français et anglais dans la péninsule indienne : en 1754, il est rappelé en France, et son Empire des Indes passe définitivement sous la coupe britannique à l’exception de 6 comptoirs (Surat, Chandernagor, Pondichéry, Mahé, Yanaon et Karikal) qui seront rendus définitivement à l’Inde en 1954.
L’Empire français des Indes n’aura duré que de 1742 à 1754.
1762 : Louis XV donne un caractère officiel à la Gazette de France
Il refonde ainsi, en quelque sorte, le premier en date des journaux français, lancé en mai 1631 par Théophraste Renaudot, appuyé par Richelieu.
C’était un hebdomadaire, qui se présentait sous la forme d’un petit in-4° de huit pages. La Gazette, comme elle s’appelait primitivement, était une feuille officielle du gouvernement. C’est avec cette réforme de Louis XV qu’elle devient La Gazette de France, et qu’elle paraît deux fois par semaine.
Elle devint quotidienne en 1792.
Au XIXème siècle, elle fut l’un des principaux organes royalistes.
C’est là que Charles Maurras, qui y collaborait sous la direction de Gustave Janicot depuis 1892, fit paraître en 1900 son Enquête sur la Monarchie.
La Gazette de France disparut en 1914.
1776 : Naissance de Cadoudal
Dans notre albumTotalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants », voir les cinq photos qui lui sont consacrées : « Cadoudal » et les quatre suivantes.
Après avoir eu la vie de fidélité et d’héroïsme que l’on sait, il atteint au sublime en déclarant à ses compagnons :
« Nous avions assez souvent battu les bleus pour avoir droit à la mort de soldats ; mais nous ne devons rien regretter, en nous rappelant que l’échafaud sur lequel nous allons monter a été consacré par le martyre de notre roi ! »
Il retrouvait là la veine épique et héroïque de cette paysanne du Pin, nommée Tricot, qui, pour réconforter ses parents qu’une des Colonnes infernales était en train de massacrer, leur lança :
« Souvenez-vous que votre Dieu est mort sur une croix, et votre Roi sur l’échafaud !… »
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Napoléon le fera guillotiner en 1804 (voir l’éphéméride du 25 juin), non sans avoir au préalable tenté, vainement, de le rallier à sa cause (voir l’éphéméride du 5 mars).
1777 : Premier numéro pour Le Journal de Paris
Il fut le premier quotidien publié dans la capitale, et connut son apogée sous la révolution, pendant laquelle son tirage atteignit les 20.000 exemplaires.
Modéré, il fut interdit après le 10 août 1792, mais parvint à reparaître quelques mois plus tard. Il disparut en 1819.
1860 : la Ville de Paris passe de douze à vingt arrondissements
Les communes de Belleville, Grenelle, Vaugirard et La Villette sont annexées dans leur totalité à la capitale.
Gentilly, Ivry, Montrouge, Neuilly-sur-Seine et Saint-Mandé subsistent, mais perdent une partie de leur territoire, réuni à la capitale.
Dans notre album L’Aventure France racontée par les cartes, voir la photo « 1860 : Paris passe à vingt arrondissements »
Six enceintes ont été construites au cours des siècles, Paris englobant au fur et à mesure ses faubourgs. Ces enceintes successives sont celles de la cité gallo-romaine, de Philippe Auguste, de Charles V, de Louis XIII (démolie par Louis XIV, aux origines des « Grands Boulevards », voir l’éphéméride du 7 septembre), des » Fermiers Généraux » (voir l’éphéméride du 11 juin), et enfin de Thiers.
Dix-huit ans après la construction de l’enceinte bastionnée de Thiers, la Chambre des Députés adopte, le 26 mai 1859, un projet de loi décidant que les limites de Paris seront portées, à partir du 1er janvier 1860, jusqu’à la rue Militaire de l’enceinte. En conséquence, les territoires qui se trouvaient compris entre le mur des » Fermiers Généraux » et l’enceinte de Thiers furent annexés à Paris.
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c’est très bien se cite
Excellente chronique que je regarde dès que je me lève pour découvrir le ou les évènements qu’il faut fêter . Merci.
Merci pour cet hommage et ces souvenirs et que cette année vous apporte reconnaissance et succès.