Aller au contenu

JE SUIS FRANÇAIS

Le quotidien royaliste sur la toile

Search
  • Accueil
  • Politique
    • France
    • Europe
    • Monde
    • Les Lundis de Louis-Joseph Delanglade
    • En deux mots, réflexion sur l’actualité
    • Défense nationale
    • Social, economie…
    • Chiffres en vrac sur la France actuelle
    • Grain de sel … actualité
  • Comte de Paris
    • Monseigneur le Comte de Paris, Famille de France
  • Annonces
    • Activités, Presse, Mouvement
    • Annonces à propos de JSF
  • Société
    • Immigration – Insécurité – Anti racisme
    • Education
    • Justice
    • Patrimoine, Racines, Traditions
    • Politique et Religion
    • Humour
  • Vidéo-Audio
    • Vidéos
    • Audios
  • Idées-Culture
    • GRANDS TEXTES
    • Idées, Histoire, Culture & Civilisation
    • Patrimoine cinématographique [P. Builly]
    • Ephémérides
    • Visuels
    • Nos lecteurs ont la parole…
    • Aux nouveaux lecteurs qui nous découvrent…
    • Journal d’un royaliste français au Maroc
  • République ou Royauté
    • République ou Royauté ?
    • Révolution – Terrorisme – Totalitarisme
  • Dossiers
    • Lire Jacques Bainville
    • Bainville : Journal année 14
    • Pierre Debray – Une politique pour l’an 2000
    • Pierre Debray – Maurras et le Fascisme
    • L’Action française dans la Grande Guerre
    • Mai 68
  • RechercheRecherche

Question devenue rituelle : « Sommes-nous face à une crise de régime ? » Entretien du Figaro par Alexandre Devecchio avec Aquilino Morelle et Pascal Perrineau

vendredi 5 juillet 2024vendredi 5 juillet 2024 sur JSF
Prise du palais des Tuileries, 10 août 1792, par Jacques Bertaux, 1793. Â Giancarlo Costa / Bridgeman Images

Entretien par Alexandre Devecchio  et Guibert Clarisse.

Cet entretien avec deux observateurs très experts de la chose politique a été publié hier, jeudi 4 juillet dans le Figaro. Figaro où – comme nous le pressentions et comme nous l’avons discrètement noté, parfois, ces derniers temps – une crise interne de la rédaction est devenue publique. Elle oppose ceux qui ont pris acte, parfois avec sympathie, de la vague montante du bloc national et ceux qui entendent s’en tenir à la ligne traditionnelle, européiste, libéralo droitière ou centriste du Figaro d’autrefois. Pascal Perrineau et Aquilino Morelle sont des esprits libres et des observateurs avisés, habitués à l’analyse des réalités. C’est ce qu’ils font ici sur les grands sujets qui intéressent la politique nationale à la veille d’un scrutin crucial qui devrait ouvrir sur une période de grandes incertitudes et sans-doute d’affrontements durables et rudes où se déploira le grand jeu du destin national. Nous livrons tel quel ce riche entretien à la sagacité des lecteurs de JSF qui y feront le tri ntre points d’accord et de désaccord. Reste que les joutes politiques ou politiciennes (domaine réservé d’Emmanuel Macron, désormais réduit à cela) n’annuleront pas les grands problèmes, réels, objectifs, qui menacent la France le plus gravement qui soit. Il n’est pas sûr – bien au contraire – que le Régime en soi-même soit capable de l’en sortir. Alors se reposera en termes d’aujourd’hui la question même du régime.  Question, certes embarrassante, difficile, mais qui, de fait, se pose à la France des deux derniers siècles sans qu’elle ait jamais réussi depuis à retrouver un équilibre à peu près stable et un tant soit peu satisfaisant.           


ENTRETIEN – Après le premier tour des élections législatives, le RN n’a jamais été aussi proche du pouvoir. L’ancien conseiller de François Hollande et le politologue analysent les causes profondes de ce basculement et alertent quant au danger d’une Assemblée sans majorité.

LE FIGARO. – Pour la première fois, les élections législatives anticipées pourraient conduire le Rassemblement national au pouvoir. Aquilino Morelle, en novembre, vous avez publié un ouvrage La Parabole des aveugles. Marine Le Pen aux portes de l’Élysée (Grasset, 2023). Vous aviez tout vu, sauf peut-être une chose : aujourd’hui ce n’est pas Marine Le Pen, mais Jordan Bardella qui est aux portes de Matignon. Vous attendiez-vous à un tel scénario ?

Aquilino Morelle. – Peu de personnes envisageaient ce scénario d’une dissolution dans la foulée des européennes. Mais davantage que la dissolution, c’est la soudaineté de celle-ci qui a surpris. Car ces élections européennes ont été un choc. Le Rassemblement national est arrivé en tête dans 457 circonscriptions sur 557, dans 93% des 35.000 communes de France, dans 96 départements sur 101 et dans 17 régions sur 18. Ce résultat impressionnant, sans précédent, s’est imposé à tous, y compris au Président. Dès lors, celui-ci se devait d’en tirer une leçon politique : il a choisi de dissoudre l’Assemblée nationale le soir-même des européennes car cela lui permettait de se replacer au centre du jeu et de montrer qu’il fallait encore compter sur lui. Il a également voulu, d’une certaine façon, sanctionner le vote du peuple français, le « punir » d’avoir « mal voté »… Attitude absurde en démocratie.

Pascal Perrineau, est-ce que le président de la République a voulu sanctionner le peuple français ?

Pascal Perrineau. – On ne vote jamais mal en démocratie. La parole est au peuple, le peuple s’exprime, le président de la République, en tant que pivot des institutions, doit respecter la parole du peuple et trouver la solution la plus adaptée. Après les élections, le président de la République devra jouer tout son rôle, c’est-à-dire en cohabitant avec le Rassemblement national si celui-ci est victorieux, en démissionnant s’il ne peut envisager cette hypothèse ou en partant à la recherche d’un gouvernement de compromis s’il n’y a pas de majorité claire. La France a déjà connu des cohabitations, ça n’a jamais été un drame. Pendant longtemps cela a même été un moyen d’éviter les effets pervers de la bipolarisation entretenue par le scrutin majoritaire à deux tours: « La cohabitation est le centrisme que les Français ne peuvent pas se payer ».

Cependant, la cohabitation pourrait être d’un genre nouveau. Le parti du président de la République, si l’on en croit les premiers résultats des législatives et les projections en sièges, ne représenterait pas une force d’opposition importante au Palais Bourbon, contrairement au Nouveau Front populaire qui incarnerait cette principale opposition.

P.P. – Le Nouveau Front populaire durera le temps que peut durer ce genre d’union abracadabrantesque. Après le 7 juillet, chacun reprendra ses billes. Certains élus socialistes ou communistes n’ont pas grand-chose à voir avec la France insoumise, qui a imposé, au moins sur le plan économique et social, son tempo. Nationalisations à part, leur projet est un programme bien plus de rupture que le projet présenté par la gauche en 1981. Ainsi, nous allons vite retrouver des oppositions plus éclatées qu’on veut bien le croire. Le Nouveau Front populaire est un artefact politique et a peu de chances de se maintenir tel quel.

La majorité présidentielle, qui ne serait plus majoritaire de fait, serait aussi le bloc le plus faible à l’Assemblée nationale…

P.P. – Certes, elle peut peser ce que pèse le Rassemblement national dans l’Assemblée sortante. Une reproduction des rapports de forces actuels (une « majorité » sans majorité absolue) peut s’opérer, si le Rassemblement national obtient une majorité relative loin des 289 voix nécessaires pour avoir la majorité absolue des sièges Alors, comme cela a été dit, le Rassemblement national refusera d’exercer le pouvoir à Matignon. Le président de la République devra donc essayer de trouver une solution de construction d’une majorité provisoire. Très difficile à partir d’un bloc Ensemble faible et diminué. L’autre solution se trouve dans le gouvernement technique à l’italienne, avec un Mario Draghi français et des ministres essentiellement techniciens. Mais les oppositions pourraient se coaliser pour faire tomber le gouvernement avec une motion de censure. Nous pourrions vivre assez vite une situation de blocage. Et le scénario d’une éventuelle élection présidentielle pourrait réapparaître.

A.M. – La cohabitation, si elle survenait, serait très différente des précédentes. Elle ne mettrait pas face à face, comme en 1986, en 1993 et en 1997, des « partis de gouvernement ». Cette fois, la majorité appartiendrait à un parti qui, jusqu’ici, a toujours été tenu en lisière de la République. Le conflit politique qui surviendrait serait alors autrement plus dur, d’une autre nature même. Par ailleurs, Emmanuel Macron n’a pas la même personnalité que François Mitterrand ou Jacques Chirac, des politiciens chevronnés et endurants ; il supporterait probablement mal les frustrations du pouvoir perdu, la tension hebdomadaire des conseils des ministres face à des adversaires politiques implacables…

Reste que le pire résultat pour la France serait celui d’une Assemblée nationale sans majorité, car partagée en trois blocs équivalents : il conduirait à une forme de paralysie de l’État et ouvrirait une période chaotique de notre vie politique. Le gouvernement se heurterait très vite à la perspective de motions de censure et le président subirait une pression politique très forte. Cette hypothèse semble toutefois peu probable, tant le RN connaît une dynamique politique. Quant à la position de Jordan Bardella affirmant qu’il refuserait Matignon sans majorité absolue, elle ne me convainc pas : s’il obtenait 260 ou 270 députés, certes en dessous de la barre des 289 sièges nécessaires pour avoir une majorité absolue, il lui serait néanmoins très difficile de refuser de gouverner le pays. Car, alors que le RN représentait jusqu’ici plutôt une forme de repère dans un système en décomposition, il deviendrait lui-même un élément de trouble.

Sommes-nous face à une crise de régime ?

P.P. – La crise dépasse les institutions. Les institutions de la Ve république ont montré leur capacité de résilience. Cependant, il faudra à l’avenir envisager des réformes, notamment sur le mode de scrutin, pour réouvrir le jeu et développer une culture de compromis parlementaire, en cas de majorité relative. Nous devrions regarder au-delà de nos frontières, en Allemagne, et ne pas cultiver nos péchés mignons de division permanente et de diabolisation de l’adversaire. Sinon, nous pourrions aboutir à une vraie crise de régime.

« Tout le monde connaît, pour ceux qui refusent de vivre dans l’entre-soi, des électeurs du RN dans son cercle d’amis ou de voisins, et personne ne les considère comme « fascistes » Pascal Perrineau

Après les élections législatives, d’autres événements pourraient se produire dans la rue, sur le terrain des mouvements sociaux. Des manifestations, des émeutes urbaines peuvent se déclarer. Jean-Luc Mélenchon en rêve. Selon lui, il faut toujours accompagner le mouvement des urnes par un mouvement « populaire ». C’est ce qu’on appelle la « gauche mouvementiste ». Elle pense que le peuple dans la rue est davantage un « peuple » que celui des urnes. En France, il s’agit d’une vieille tradition. Mais, ce mouvement pourrait créer des tensions très fortes dans la société française, et déboucher sur une crise politique aux allures de crise de régime. Les « journées révolutionnaires » d’antan ont souvent débouché sur des changements de régime…

A.M. – La décomposition de notre système politique vient de loin, mais elle s’est produite rapidement. À l’élection présidentielle de 2012, les partis de gouvernement, représentés par François Hollande et Nicolas Sarkozy, réunissaient 56% des voix au premier tour. En 2017, ces mêmes partis récoltaient encore 26% des voix. En 2022, ils obtinrent 6% des voix, un score presque ridicule, effrayant en vérité. Emmanuel Macron a bénéficié et a joué de cette décomposition en 2017, ayant compris que la vie politique française n’était plus qu’un théâtre d’ombres. Il s’est frayé un chemin entre les décombres et a désarticulé méthodiquement la gauche, puis la droite. Ironie et revanche de l’histoire : au bout de sept ans, cette décomposition s’applique désormais à son propre camp. C’est cette décomposition politique sans précédent qui pourrait désormais ouvrir la perspective d’une crise de régime.

Comment en est-on arrivé à un tel score du Rassemblement national, lors des élections européennes ? Dans votre livre, Aquilino Morelle, vous en expliquez l’origine, qui remonte loin. Quel est le point de départ historique de cette crise politique ?

A.M. – Le RN, autrefois FN, connaît un essor depuis 40 ans et les élections européennes de juin 1984 qui, avec un résultat de 11%, soit autant que le PCF de l’époque, le virent pour la première fois surgir sur la scène politique nationale, quelques mois après la municipale de Dreux en septembre 1983 où il avait percé. Depuis, la poussée a été continue, avec l’exception de l’élection présidentielle de 2007, où Nicolas Sarkozy a fait reculer Jean-Marie Le Pen de près de 40%, en s’appropriant la question identitaire et la question sociale. Mais, très vite, le RN a repris sa marche en avant, avec une forte accélération au cours du quinquennat de reniement de François Hollande, qui s’est logiquement conclu par l’accession, pour la première fois, de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle de 2017, après les premières places obtenues par le RN aux européennes de 2014, aux régionales et aux départementales de 2015. Quant à Emmanuel Macron, après s’être fait élire en 2017 sur l’argument du « choisir dès le premier tour le candidat le mieux placé pour battre le RN » et avoir pris l’engagement de « tout faire pour que les Français ne votent plus RN », c’est lui qui, par sa politique dite « de l’offre », sa personnalité urticante et, finalement, sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, aura placé le RN aux portes du pouvoir avec plus de 10,5 millions de voix lors du premier tour des législatives.

Sur le fond, trois facteurs principaux expliquent cette ascension politique depuis 1984.

D’abord, la dérive fédérale de l’Europe. Après le « tournant » de mars 1983, François Mitterrand, sans consulter les Français, a engagé notre pays dans une spirale fédéraliste, marquée par l’Acte unique de 1986 et le traité de Maastricht en 1992. Avec ensuite un moment décisif : le référendum de 2005, sur le projet de traité constitutionnel européen. Après le « non », à 56%, du peuple français, l’accord Sarkozy-Hollande a piétiné la volonté populaire pourtant nettement exprimée : aujourd’hui encore, nous vivons des répliques de ce déni de démocratie. Ensuite, la question migratoire explique beaucoup de la poussée du RN. Dans toute l’Europe, si les partis « d’extrême droite » ou « populistes » arrivent au pouvoir, c’est à cause de l’immigration. Les trois seuls pays européens qui ont vu reculer ces partis aux européennes du 9 juin dernier, la Suède, le Danemark et la Finlande, sont des pays où les coalitions gouvernementales ont appliqué des politiques très strictes en matière d’immigration. En France, nous connaissons depuis 40 ans une immigration du « fait acquis », ainsi que la désignait le regretté Bruno Latour, et nous en payons le prix politique.

Enfin, il y a la question du « grand déclassement » économique, industriel et agricole du pays. Le taux de pauvreté atteint 14,5% de la population active et plus de neuf millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté. Nous avons perdu 2,5 millions d’emplois industriels en 20 ans. En France, l’industrie ne représente plus que 10% de la population active, alors qu’en Allemagne elle atteint 23% et 18% en Italie.

L’inertie des gouvernements successifs, de droite comme de gauche, et la démission des élites face à ces trois problèmes a créé la puissance politique, humaine, sociologique et électorale du RN. Certains continuent néanmoins à ne pas vouloir voir cette réalité : ce sont les « aveugles », des aveugles volontaires, que j’évoque dans mon livre.

Pascal Perrineau, partagez-vous ce diagnostic ?

P.P. – Bien sûr, les élites françaises ne sont plus à la hauteur des défis qui leur sont lancés. Quand le FN naît comme puissance électorale aux élections européennes de 1984, c’est un parti « à enjeu unique ». Il nait parce qu’il prend en charge des enjeux que la droite et la gauche n’avaient jamais pris au sérieux : l’immigration et l’insécurité. Dans de nombreux pays, ces partis apparaissent autour de ces enjeux laissés sur le bord du chemin. Puis ensuite, le FN a su, dans les décennies 1990 et suivantes, lors des grandes consultations européennes, se mettre à l’avant-garde du camp du refus, du camp qui ne voyait plus les vertus de la société ouverte, et qui réclamait un recentrage national sur le plan économique, politique, sociétal et culturel. Cette seconde phase crée le choc, celui de 2002. Nicolas Sarkozy sera le seul à brouiller épisodiquement le jeu en allant sur le terrain du FN. Mais, à la fin de son mandat, s’ouvre la dernière phase de progression du FN qui se clôt aujourd’hui : le FN sera le seul parti sachant organiser la transition entre les générations. Jean-Marie Le Pen décide de transmettre, après une consultation interne, le relais à sa fille. Alors qu’on pensait que le Front national était un parti de bruit et de fureur, la transition se fait de manière paisible. Marine Le Pen est intéressée par le pouvoir, contrairement à son père. Depuis 2012, sa progression est continue, bien au-delà de la progression de son père. À partir de ce moment, le RN réussit aussi à fédérer les Français qui ne sont plus satisfaits de la politique. Ces derniers ne sont plus seulement indifférents à la politique, ils commencent à haïr les politiques. Le RN est parvenu à politiser la haine et le rejet de la politique. Ils ont réussi à ne pas perdre ce rejet dans les sables de l’abstention, et à le transformer en force politique. Les populistes sont des orfèvres en la matière sur ce terrain.

A.M. – Cette haine du politique, voire de certains politiques, est essentielle à saisir. Toutefois, la force du RN vient de ce qu’il embrasse à la fois la question sociale et la question identitaire. La gauche nie la question identitaire, la considérant comme « fasciste », ce qui est une attitude puérile. Car l’identité de la France, ce sont aussi les services publics, l’école, l’hôpital ou encore la laïcité. L’identité de la France, c’est la République. Les Français qui votent pour le RN, dans leur immense majorité, ne sont pas des « fachos », mais des citoyens attachés à leur nation.

« Si la gauche ne révise pas sa pensée sur la question migratoire, elle ne reviendra jamais au pouvoir » Aquilino Morelle

Quand Jean-Marie Le Pen s’est présenté à l’élection présidentielle de 1974, il n’a obtenu que 0,74% des voix : c’était un marginal, à la tête d’un groupuscule. En 2002, il a récolté presque 5 millions de voix et a accédé au second tour. Mais en 2022, Marine Le Pen obtient, elle, plus de 13 millions de voix, c’est-à-dire 70 fois le score de son père en 1974, et trois fois son résultat du 21 avril 2002 ! Les électeurs de Jean-Marie Le Pen en 1974 étaient d’extrême droite. Considérer que les plus de 13 millions de Français qui ont choisi Marine Le Pen en 2022 et les presque 11 millions ayant voté RN dimanche dernier sont des « fascistes » est insultant pour eux et absurde politiquement. Cela ne conduit qu’à ulcérer ces citoyens et à renforcer le RN.

Comment définir le Rassemblement national ? Le qualifieriez-vous de parti populiste, et est-ce forcément péjoratif ?

P.P. – Le terme le plus exact serait « national populiste ». Le populisme est un courant qui existe depuis la fin du 19e siècle. Mais il faut arrêter de penser la réalité d’aujourd’hui avec les catégories d’hier. Beaucoup de ceux qui luttent contre ce phénomène, luttent en fait contre un phénomène qu’ils ne comprennent pas. Ils favorisent, par la stigmatisation des électeurs, le phénomène contre lequel ils prétendent lutter.

Un élément important à prendre en compte est que maintenant sur le terrain de la vie quotidienne, tout le monde connaît, pour ceux qui refusent de vivre dans l’entre-soi, des électeurs du RN dans son cercle d’amis ou de voisins, et personne ne les considère comme « fascistes ». Dans les années 1960, un politologue américain analysait la politique des états du sud des États Unis et avait mis au jour un effet « friends and neighbors ». De nombreux phénomènes politiques, dans leur diffusion, trouvent leur épanouissement et leur ampleur dans cet effet. Aujourd’hui, le RN n’a plus grand-chose à faire. Les Français, dans les réseaux amicaux, familiaux, professionnels ou de quartier, contribuent à banaliser le Rassemblement national, à l’inscrire dans le paysage national, parce qu’il est dans le paysage de leur vie quotidienne et de leurs interactions.

A.M. – En France, le RN est le seul parti qui défende l’idée de nation : c’est là une de ses grandes forces. Pour un homme de gauche comme moi, c’est là un crève-cœur. Car, historiquement, la nation est née à gauche. Mais qui l’a abandonnée ? La gauche ! La droite l’a suivie sur cette pente mortelle. Nous avons abandonné collectivement la nation au RN. Or la nation est, encore aujourd’hui, ce qui permet aux citoyens de vivre la démocratie et d’avoir non seulement un passé partagé mais aussi un projet commun. La nation possède une épaisseur historique et anthropologique qui fait d’elle une « figure mondiale », comme l’a justement souligné Pascal Ory. La guerre en Europe nous le prouve : il y a d’un côté un nationalisme belliqueux, agressif, qui bafoue le droit international, celui de la Russie ; et, de l’autre, le nationalisme d’une nation qui souhaite sauvegarder son indépendance, ses frontières, sa souveraineté et son existence même, celui de l’Ukraine. Le nationalisme n’est pas condamné à connaître seulement sa version pathologique. Le nationalisme peut représenter la guerre, mais aussi la paix et la coopération internationale. Il existe un nationalisme rationnel qu’il faut défendre et valoriser.

La gauche semble avoir, non seulement abandonné la nation, mais versé dans une forme de communautarisme, de multiculturalisme, de wokisme . Quel regard portez-vous sur cette nouvelle gauche ?

A.M. – Il faut retrouver une Europe respectueuse des nations qui la composent. Mais il est impératif aussi de défendre l’idée de nation en France même. La France ne doit pas devenir une juxtaposition de communautés, il n’y a qu’une seule communauté, celle des citoyens, la communauté nationale. Les autres appartenances, fondées sur des critères religieux ou sociaux, doivent, en République, être cantonnées à la sphère privée. Or, le dénigrement de l’idée nationale a pris son essor en 1984, lorsque François Mitterrand, Julien Dray et Harlem Désir, ont décidé de lancer SOS Racisme. Dans leur vision « multiculturaliste », il n’y avait plus de communauté nationale, mais uniquement de multiples communautés d’origines, culturelles ou religieuses, dont on espérait qu’elles coexistent de façon pacifique. En affirmant que « l’immigration n’est pas un problème, c’est le racisme qui en est un », cette gauche mitterrandienne a expulsé la question migratoire du champ rationnel et du débat politique, avec les conséquences terribles que l’on sait et que vous rappeliez dans votre question. Il existe ainsi désormais un décalage entre la majorité écrasante de Français, y compris de gauche, qui souhaitent une maitrise de l’immigration, et la gauche des partis qui reste de facto favorable à l’immigration. Si la gauche ne révise pas sa pensée sur ce point essentiel, elle ne reviendra jamais au pouvoir.

Pascal Perrineau, comment analysez-vous cette mutation de la gauche ? Est-ce qu’elle vous inquiète ?

P.P. – C’est très inquiétant, et la dérive a commencé il y a longtemps. Pour reprendre un livre d’Éric Conan, La gauche sans le peuple (Fayard, 2004), « la France de gauche s’est séparée du peuple ». La gauche s’est tournée vers une logique multiculturelle, et a même théorisé la séparation avec les couches populaires. Pour les tenants de cette gauche des minorités, ces couches populaires « pensent mal », en considérant l’immigration, l’insécurité ou la nation comme des questions fortes et légitimes. Pour eux, la gauche doit s’éloigner de ces catégories populaires, pour tenter d’inventer une capacité majoritaire nouvelle à partir des femmes, et du combat néo féministe, des jeunes, et des immigrés. Le genre, l’âge et l’origine deviennent l’alpha et l’omega de cette gauche. Aujourd’hui, cette logique s’épanouit avec la France insoumise. La campagne de LFI pour les élections européennes s’adressait à une série de minorités segmentées, et voulait, dans le contexte de la situation à Gaza, créer un vrai vote communautaire. Nos enquêtes montrent que 62% des musulmans ont voté pour la liste de Manon Aubry. Il n’existe pas d’équivalent. Qui aurait dit que le destin de la gauche se dessinerait dans un vote communautaire à base religieuse? Du côté des jeunes, le vote est très polarisé : 31% des jeunes s’apprêtent à voter RN aux élections législatives, et 45% d’entre eux voteraient Nouveau Front populaire. Il y a une radicalisation des jeunes. Deux jeunesses se confrontent : d’un côté, nous observons une jeunesse étudiante, des grandes métropoles, habituée aux manifestations, et de l’autre, nous voyons une jeunesse en bas de la hiérarchie sociale, très souvent issue de l’enseignement professionnel, avec des difficultés à rentrer dans la vie active. Cette jeunesse vote massivement pour le Rassemblement national. Toutes ces fractures générationnelles, communautaires ou sociales sont préoccupantes. La gauche ne parvient plus à parler à l’ensemble de la nation et surtout aux gens d’en bas : 21% des ouvriers avaient l’intention de voter pour le NFP contre 60% qui choisissaient le RN !

A.M. – A quoi sert d’avoir fait des études et obtenu des diplômes, ce dont les « élites » se targuent tant, si c’est seulement pour prendre de haut ceux qui n’ont pas eu cette chance ? Ce « racisme de l’intelligence », qu’avait dénoncé Pierre Bourdieu en son temps, ce refus obstiné d’ouvrir les yeux et de voir la réalité en face, sont deux puissants moteurs qui poussent le RN vers une majorité à l’Assemblée nationale, le 30 juin et 7 juillet prochains. Avec, ensuite, comme perspective ce contre quoi ces « aveugles volontaires » prétendent se dresser : l’arrivée de Marine Le Pen à l’Élysée.   ■     

 

 

 

Alexandre Devecchio et Guibert Clarisse

 

Categories France, Idées, Histoire, Culture & Civilisation
Post navigation
Voter communiste… à l’ombre des miradors du Goulag.
Éphéméride du 6 juillet

8 commentaires pour “Question devenue rituelle : « Sommes-nous face à une crise de régime ? » Entretien du Figaro par Alexandre Devecchio avec Aquilino Morelle et Pascal Perrineau”

  1. DENON-BIROT Marie-Nelly
    vendredi 5 juillet 2024 at 9 h 51 min | Répondre

    VIVE le ROI !

  2. Del+olmo+Alfredo
    vendredi 5 juillet 2024 at 10 h 17 min | Répondre

    OUI VIVE LE ROI

  3. Claude Armand Dubois
    vendredi 5 juillet 2024 at 10 h 22 min | Répondre

    Beau plaidoyer inhabituel en faveur de la nation et même du nationalisme que nous défendons qui n’est pas la caricature que politiques et médiatiques veulent nous imposer depuis Mitterrand. Cela vient corriger l’erreur précédente: « l’identité de la France c’est la République » Non l’identité de la France c’est la Nation et même l’Etat-Nation. Rappelons nous : l’Etat c’est moi de notre grand Roi.

    • David Gattegno
      samedi 6 juillet 2024 at 10 h 06 min | Répondre

      Non, Louis XIV n’a pas lancé la sentence trop fameuse. On l’a lui a prêté pour les besoins d’un certain «sens de l’Histoire». Lequel, du reste et malheureusement, n’a pas beaucoup dévié – du moins, jusque-là – depuis que Marx en a inventé le concept. Il faut absolument établir le distinguo essentiel entre «État et nation», entre «nation et royaume» et, plus fondamentalement encore, entre «État et Royaume». Le roi n’incarne pas l’État, à un quelconque degré, mais quelque chose d’une nature éminemment supérieure. Jeanne d’Arc a donné une clef de compréhension en le déclarant «lieu-tenant du Christ», c’est-à-dire que le Royaume devient alors lui-même «lieu-tenant», lieutenant du Royaume du Ciel, «nation» historique intermédiaire entre le Paradis terrestre – perdu – et la Jérusalem céleste – qui sera révélée.
      Je sais bien que ces notions semblent «hors sol» relativement au pays légal, mais elles correspondent à «L’Éveil de la glèbe» (Knut Hamsun) du pays réel : «Il y a plus de choses au Ciel, mon vieil Horatio, que n’en peuvent imaginer toutes tes philosophies» – Shakespeare, cité de mémoire.
      Au fond, il est question «d’identité» de quelque chose, seulement lorsqu’il apparaît que celle-ci s’est égarée, dissipée, lorsqu’elle est en péril de disparition. De la même manière, il n’y a de «royalisme» envisageable qu’après abolition légale de la royauté ; mais la royauté n’en est pas moins réelle. Seulement, comme elle ne se manifeste pas, il revient aux sujets de Sa majesté d’en donner un autre sens de réalité, sous atours de doctrine politique – d’où, nous autres, les «royalistes». Cependant, il s’agit que nous ne perdions jamais de vue qu’aucune doctrine sociale (ou humaine, ce qui revient au même) ne saurait permettre l’incarnation réelle de quoi que ce soit. Il y a donc lieu de réserver intellectuellement la part de ce que – doctrinalement, verbalement, «politiquement» – nous ne pouvons humainement exprimer. Et encore, si l’être humain est évidemment bien moins que ce que les humanismes de pacotille veulent persuader, il est infiniment plus que tout ce qu’ils sont capables d’imaginer.

      L’État ne saurait être aucun roi – «Et merde pour le roi d’Angleterre, Qui nous a déclaré la guerre ! – ou, plutôt, aucun roi ne saurait être un quelconque État, car le roi est infiniment plus.
      Vive Dieu, la France et le Roi !

  4. Marc Vergier
    vendredi 5 juillet 2024 at 11 h 31 min | Répondre

    L’introduction par JSF (le « chapeau ») est plus informative que la suite. On le sait déjà : quarante ans de dénis, de mépris, de culpabilisation du peuple (Tapie et les « salauds »), de mensonges, de tripatouillages institutionnels, voire de trahisons expliquent ce qui se produit. Les interlocuteurs en ont pris très tardivement conscience (AM, dans ses livres, avant et plus nettement que PP qui reste un commentateur ondoyant, sorte de girouette de plateaux télévisés). Quoique bienvenues, leurs pontifications sont un peu dérisoires.
    Sentiment : nos expériences passées de « cohabitation » m’ont semblé favorablement appréciées par le peuple. C’était de la séparation des pouvoirs, en action, en vrai. Les politiques (et leurs porte-voix) les ont détestées. La séparation des pouvoirs ne leur convient pas. Ça va donc remuer encore !

  5. Setadire
    vendredi 5 juillet 2024 at 18 h 57 min | Répondre

    Emmanuel MACRON est plus fort que Doc BROWN qui a envoyé Marty Mc FLY 30 ans en arrière, L’Illustrissime LUI MEME va renvoyer la France 70 ans en arrière, au temps peu glorieux de la IVème république, car , à moins d’un changement de dernière minute, il n’y aura pas de majorité stable qui sortira des urnes ( machines à fabriquer des illusions perdues)
    La dissolution a été le caprice rageur d’un inconscient, qui va sacrifier les siens , alors que rien ne l’obligeait. S’il n’accepte pas le résultat des élections au Parlement européen, eh bien qu’il démissionne.
    PS J’ai la chance d’avoir un excellent candidat du RN qui a toutes les chances d’être élu dimanche

  6. Henri
    vendredi 5 juillet 2024 at 23 h 58 min | Répondre

    Comme le capitaine du Titanic il veut garder le contrôle de la situation alors que par son impéritie, négligence dans l’encadrement, il a fait couler le navire. Et nous, pauvres de nous, avons nos encore la possibilité de nous sauver? Les canaux de sauvetage sont insuffisants ? Devrons nous nager dans l’eau glacée ? Le navire France va -t-il être sauvé. Si nous prenions de la hauteur : j’avais écrit à propos du film de Camerone, il y a longtemps, que ce film nous apprenait à mourir, donc à vivre et à aimer. Aujourd’hui nous devons bien sûr continuer à aimer notre pays dans cette tempête et ainsi lui permettre de continuer à vivre, et garder cet espoir enraciné au delà des péripéties.

  7. Augier
    samedi 6 juillet 2024 at 5 h 12 min | Répondre

    Cet entretien passionnant ne traite pas du sujet pourtant essentiel : la confrontation entre le clan des  » nulle part » et la foule majoritaire des gens demeurant quelque part, en France.
    Il suffit de voir le vote des Français de l’étranger qui sont déracinés et ne votent plus pour des candidats de la France réelle mais penchent pour les forces de dissolution de la France.
    Cela est à rapprocher de l’attitude de certains de nos porteurs de l’espérance Française, les héritiers. Seront ils toujours présents aux côtés des patriotes et des Français qui souffrent, ou bien iront ils en villégiature chez leurs  » cousins » des pays germaniques, pendant l’orage ?

Répondre à Claude Armand Dubois Annuler la réponse

L'association Je Suis Français est la seule destinataire de vos données personnelles qui ne sont en aucun cas transmises à des tiers sous quelque forme que ce soit.

Archives

Notre marque

Peinture par un jeune artiste Prix de Rome, offerte à l’U.R.P. pour le 7e centenaire de la mort de Saint-Louis [1970] © U.R.P. [Peut être reprise sur autorisation écrite.]

Prince Jean : « Le rôle politique, je l’ai »

« Le rôle politique, je l’ai sans avoir besoin d’être élu. C’est tout à fait dans le rôle d’un prince de pouvoir sortir un peu de cet échange partisan et de s’intéresser au bien commun, à l’intérêt général de la Cité. »

_____________________________________

Direction de Je Suis Français
Yves Boulon – Sylvie Gaud-Hueber – Jean Gugliotta – Jean-Louis Hueber – Paul Léonetti – Gérard Pol.         
_____________________________________

Ce quotidien a un coût. Son audience un prix. Aidez-nous ! Faites un don ! À partir de 5 €. Merci !

Faire un don ? Le plus simple, c’est PayPal. Dons en ligne – en toute sécurité. Utiliser le bouton PayPal ci-dessous

Sinon, par chèque. Ordre : Je Suis Français – Adresse postale : Je Suis Français, 50 rue Jean Mermoz, 13008 MARSEILLE

__________________________________

Rubriques Chroniqueurs

POLITIQUE
. Les Lundis de Louis-Joseph Delanglade. Contribution â l’expression de notre ligne politique [France & Étranger].
. En deux mots, par Gérard Pol. Réflexion sur l’actualité française et internationale.
. Idées et débats par Pierre de Meuse.
. Les chroniques moyen-orientales d’Antoine de Lacoste,
. Les analyses économiques de plusieurs spécialistes.
. Dans la presse et Sur la toile. Des réactions courtes aux articles, vidéos, audios, les plus marquants.
. Les GRANDS TEXTES politiques.
CULTURE
. Péroncel-Hugoz : Journal du Maroc et d’ailleurs [Inédit]. Autres contributions : Histoire, géographie, lectures et reportages.
. Les études de Rémi Hugues ; Histoire, sociologie politique, philo et actualité. Des séries originales et documentées.
. Patrimoine cinématographique et autres sujets  : les chroniques dominicales de Pierre Builly 
. Les éphémérides.
ANNONCES DES PRINCIPALES ACTIVITÉS
du monde royaliste. Presse et revues, réunions, conférences, colloques, manifestations, etc.
COMTE DE PARIS – FAMILLE DE FRANCE
. Messages, tribunes, activités, du Prince Jean, Comte de Paris. Les événements de la Famille de France. Et complément : les récits et choses vues de Francesca.
__________________________________

L’Histoire de France  jour après jour. Personnages célèbres, écrivains, savants, artistes, religieux, chefs militaires. Événements majeurs. Œuvres d’art, monuments et sites d’un héritage exceptionnel : le nôtre.

     _____________________________

CLIQUEZ SUR LES IMAGES    

14 JUIN – MIDI BLANC – QU’ON SE LE DISE !

_________________________________

Se renseigner – S’abonner

____________

S’abonner sur le site de Politique magazine : 

____________________________ 

Les principales activités royalistes annoncées ici. Revues, réunions, conférences, colloques, manifestations, etc. Image : © GAR


(Sur le site de l’Action Française)
_________________________________ 

Le site géostratégique d’Antone de Lacoste _________________________________ 

Fédération Royaliste Provençale
Fédération régionale de l’Action Française

BPM 777,  19 rue du Musée, 13001 MARSEILLE. Messagerie : urp@outlook.fr

(ATENTION : l’adresse 48 rue Sainte-Victoire, 13006 MARSEILLE, est supprimée). 
_______________________________

Livres à la une

Le dernier ouvrage de Jean-Paul Brighelli, – agrégé de Lettres, qui a enseigné pendant 45 ans :  « La fabrique du crétin – Vers l’apocalypse scolaire« , le tome 2 de son succès d’édition, déjà vendu à 150 000 exemplaires. Cliquez sur l’image.

_________

L’Action française est aujourd’hui le plus ancien et, dans sa continuelle vitalité, le plus constamment jeune des mouvements politiques, toutes tendances confondues. Elle se renouvelle à chaque génération, dans la permanence, sans cesse ravivée et adaptée, d’une doctrine, d’une vision, d’une action. Cliquez sur l’image.
__________________________________

JSF recommande à ses lecteurs d’adhérer à l’Action Française

Chers lcteurs, il ne suffit pas de nous lire. Si vous le souhaitez, si vous le pouvez, nous vous recommandons d’adhérer à l’Action Française, pour soutenir, renforcer, participer au mouvement royaliste. L’année commence, c’est le moment ! Cliquez sur l’image !   JSF
__________________________________

Bernard Lugan : Pour répondre aux « décoloniaux », aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentancePrésentation – Table des matières – Commandes  [CLIQUER]

__________________________________

Livres recommandés…

Pierre de Meuse. Derniers ouvrages parus

 

 

 

 

 

Idées et doctrines de la Contre-Révolution, préface de Philippe Conrad.  DMM – 2019.
Le dogme de l’antiracisme, origine, développement et conséquences, préface de Bernard Lugan,  DMM – 2024.
Informations – Achats : Cliquez sur les images.
Annie Laurent : L’Islam. Pour s’informer sérieusement …

Pour en savoir plus sur cette indispensable étude, pour commander : ICI

__________________________________


Envois postaux : Je Suis Français, 50 rue Jean Mermoz, 13008 MARSEILLE 
Courriel : contact@jesuisfrancais.blog

Librairie de Flore

Cliquez sur l’image pour accéder aux produits de la Librairie de Flore ! Livres, revues, boutique …

L’incontournable ouvrage de Charles Maurras enfin disponible. 15,00€, 515 pages. En stock.

Lettre de JSF : S’abonner, c’est utile et c’est gratuit !




Service quotidien gratuit, déjà assuré le matin pour les milliers de lecteurs inscrits. Si ce n’est pas encore votre cas, inscrivez-vous dès maintenant pour recevoir la lettre de JSF au plus vite et régulièrement. Inscription simple ci-dessous.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre politique de confidentialité.

Vérifiez votre boite de réception ou votre répertoire d’indésirables pour confirmer votre abonnement.

Comte de Paris : 60 ans d’héritage et d’avenir

https://youtu.be/MEl5wncXQ0M

. Comte de Paris, Site Officiel
. Comte de Paris, Page Facebook 
. Politique Magazine & Revue Universelle
. Maurras.net
. Action Française – Le bien commun

                                    
Je Suis Français (JSF) est aussi sur Twitter/X
                 
Page associée

Commentaires récents

  • lundi 16 Juin 09:45
    Paul Pontenuovvo sur Radu Portocala : À Kiev, la…
    “Un ramasis d’invertis, plus ou moins nazis et droitsdel’hommistes en même temps, se regardant le nombril…”
  • lundi 16 Juin 09:42
    David Gattegno sur Stéphane Rozès au JDD : « la question…
    “La psittacique répétition de «la fin de l’ennemi communiste» pour expliquer l’état géopolitique actuel n’empêche nullement…”
  • lundi 16 Juin 09:21
    Cincinnatus sur Céline Pina : Meurtre d’une surveillante…
    “Les gens de rien « sans culture » (parce que français), ceux dont on « lave le cerveau » à…”
  • lundi 16 Juin 08:50
    David Gattegno sur La fin serait-elle Proche ? Des…
    “Nul n’a de «compétence particulière» en matière immédiatement contemporaine, pour la simple raison que, tous autant…”
  • dimanche 15 Juin 19:24
    Marc Vergier sur La République va juger pour meurtre…
    “P. Builly me semble le plus réaliste. Déjà reconnaissons que les drogues sont, en fait, implicitement…”
  • dimanche 15 Juin 16:04
    JSF sur La fin serait-elle Proche ? Des…
    “A Bruno DE BOUILLANE Merci de votre commentaire. 1. Nous n’avons pas présenté Monique Plaza comme…”
  • dimanche 15 Juin 15:41
    JSF sur Il y a 5 ans, Jean…
    “Merci à Pierre Builly de ces souvenirs précieux qui ont le parfum des choses vécues personnellement…”
  • dimanche 15 Juin 14:11
    Pierre Builly sur La République va juger pour meurtre…
    “@Richard : pourquoi limiter la légalisation au cannabis ? Héroïne, cocaïne, crack et tuttis quanti… Je…”
  • dimanche 15 Juin 11:46
    Bruno DE BOUILLANE sur La fin serait-elle Proche ? Des…
    “quelle est la compétence particulière de cette « spécialiste des troubles du langage » quant à la guerre…”
  • dimanche 15 Juin 11:39
    Grégoire Legrand sur La République va juger pour meurtre…
    “Je vous l’ai dit : la méthode philippine. En Italie, Murat et Mussolini ont réussi, chacun…”
  • dimanche 15 Juin 07:09
    Richard sur La République va juger pour meurtre…
    “Si le trafic de cannabis venait à se transformer en commerce , commerce sur lequel l’État…”
  • dimanche 15 Juin 00:16
    Rémy Chieragatti sur La République va juger pour meurtre…
    “Bonjour, l’Histoire nous apprend que dans un autre domaine en politique « qui veut , peut » ..…”

EXPLOREZ LES TRÉSORS DE NOTRE HISTOIRE

EXPLOREZ LES TRÉSORS DU CINÉMA…

____________________________________

Une collection de vidéos dont un grand nombre exclusives réalisées par l’Union Royaliste Provençale. © URP/JSF – Reproduction autorisée à condition de citer la source.

Chaîne YouTube Je Suis Français. Pour une plus large audience.  (Création récente)

_____________________________________

Péroncel-Hugoz dans JSF

Retrouvez ici..

Et aussi…

_______________________________

Appel aux lecteurs de Je Suis Français : Pour la sauvegarde du patrimoine matériel de l’Action Française !

Participez à l’opération nationale de sauvegarde du patrimoine historique de l’Action Française, lancée par le Secrétariat Général du Mouvement. Tous documents ou objets divers nous intéressent : photos, films, livres, journaux, correspondance, insignes, drapeaux etc. Ecrire à Michel Franceschetti : chetti133@sfr.fr .   

PEUT-ON SORTIR DE LA CRISE ? Une étude intégrale de Pierre Debray dans JSF

Une contribution magistrale à la réflexion historique, économique, sociale, politique et stratégique de l’école d’Action Française. Étude intégrale à la disposition des lecteurs de JSF, notamment étudiants, chercheurs et passionnés d’histoire et de science économiques.  ENTRÉE

Les créations de JSF : Séries, dossiers, études

 

Etudes, séries, dossiers regroupés pour être en permanence disponibles et directement consultables   © JSF – Peut être repris à condition de citer la source Pour y accéder, cliquez sur l’image.

A lire dans JSF : Le clivage du « nouveau monde » par Rémi Hugues.

Un mini-dossier en 6 parties. Analyses et propositions. Une manière d’appréhender la situation française réelle et ses évolutions afin de fixer nos positions. A lire, donc.  Suivre les liens.  JSF     I   II  III   IV   V   VI

Quatre livres fondamentaux de Charles Maurras réédités par B2M, Belle-de-Mai éditions

Enquête sur la monarchie. (Édition de 1925), 39 €, 836 p.

Le manifeste royaliste en ouverture du XXe siècle ! (Parution courant 1900). Maurras y pose la célèbre question : « Oui ou non, l’instauration d’une monarchie héréditaire, antiparlementaire traditionnelle et décentralisée est-elle de salut public ? » !   

L’Avenir de l’intelligence, 25 €, 244 p.

Une étude de l’histoire politique et intellectuelle du XVIe au XXe siècle, où Maurras à montre comment les intellectuels et artistes attachés à produire des œuvres de l’esprit sont passés « de l’autorité des princes de notre Sang sous celle des marchands d’Or », les immenses fortunes industrielles et bancaires qui limitent la liberté de l’esprit. Maurras en appelle à une alliance entre les intellectuels et le patriotisme des Français pour renverser cette mécanique.

Kiel et Tanger, 29 €, 428 p.

Maurras y constate la tragique infériorité du régime républicain en matière de politique internationale, spécialement face à la menace allemande de l’époque. Prévoyant la guerre à venir il conclut à la nécessité de remettre un roi à la tête du pays. Prolongeant le réalisme de la pratique capétienne des relations internationales, ancêtre de la pensée géostratégique française.

La Démocratie religieuse, 31 €, 620 p.

Parution en 1921, compilant trois textes préalablement écrits par Charles Maurras : Le Dilemme de Marc Sangnier (1906) – – La politique religieuse (1912) – – L’Action française et la religion catholique (1914). Cet ouvrage voit dans la démocratie une religion nouvelle qui vide le politique de sa puissance.

Et aussi…


Henri Massis, Georges Bernanos, Maurras et l’Action française, présentation de Gérard Pol, 18 €, 104 p.

Léon Bloy, Le salut par les juifs, avant-propos de Laurent James, 20 €, 156 p.

Commandes et renseignements : B2M, Belle-de-Mai éditions – commande.b2m_edition@laposte.net

* Frais de port inclus

  • Contact
  • Mentions Légales
  • Politique de Confidentialité
Je Suis Français © 2019 Tous droits réservés.

Site réalisé par Eva Giraud Web
Retour en haut de page