
« La peur ne nous quittait jamais, c’était la seule vérité »
Par Jean Sévillia.
Cet article est publié dans le Figaro magazine qui vient de paraître pour la semaine en cours. Article particulièrement opportun et rappel pertinent de l’un des épisodes les plus horribles parmi les horreurs multiples engendrées à travers les cinq continents par le communisme mondial.
Le 17 avril 1975, les Khmers rouges pénétraient dans Phnom Penh, capitale du Cambodge.
Leur marche victorieuse avait commencé en 1968. Combattant le prince Sihanouk, puis le maréchal Lon Nol, allié des États-Unis, ces troupes pauvrement équipées avaient à leur tête un communiste formé à Paris : Pol Pot.
À partir du désengagement américain, en 1973, elles avaient étendu leur emprise sur le pays. Le 1er avril, Lon Nol s’était exilé ; deux semaines plus tard, les habitants de Phnom Penh voyaient sortir de la jungle ces guerriers âgés de dix à quinze ans, tout de noir vêtus. Des gamins qui obéissaient à l’Angkar, l’organisation communiste révolutionnaire. Quelques heures après leur arrivée, ils vidaient la ville de ses habitants. Hommes, femmes, enfants, vieillards, malades, tout le monde devait partir.
Rithy Panh, alors âgé de onze ans, était embarqué avec sa famille au milieu de ce flot humain affamé, épuisé et terrorisé. Il survivra au règne des Khmers rouges, après avoir perdu toute sa famille, et trouvera refuge en Thaïlande, en 1979, puis en France l’année suivante.
Après une dizaine d’années de silence, devenu cinéaste, il racontera la tragédie de son peuple et tentera d’exorciser son passé à travers une série de films documentaires – S21, la machine de mort khmère rouge (2003), Duch, le maître des forges de l’enfer (2011), Les Tombeaux sans noms (2018) -, mais aussi de livres coécrits avec des Français – La Machine khmère rouge (2003), La Paix avec les morts (2020). Paru en 2011 et coécrit avec Christophe Bataille,
L’Élimination tire son titre de l’aveu formulé par Kang Kek Ieu, dit « Duch », responsable du centre S21 de Phnom Penh, où périrent, de 1975 à 1979, des milliers de victimes abominablement torturées, bourreau condamné à trente-cinq ans de prison pour crime contre l’humanité et filmé par Rithy Panh en attente de son procès d’appel : « Les Khmers rouges, c’est l’élimination. L’homme n’a droit à rien. » L’ouvrage, enrichi d’une préface, alterne la relation du génocide cambodgien – 1,7 million de morts, presque un tiers de la population – et les souvenirs personnels de l’auteur. « La peur ne nous quittait jamais, c’était la seule vérité », écrit-il. Un texte glaçant mais puissant, qui ouvre d’insondables abîmes sur la capacité de l’homme fanatisé à faire du mal à son semblable. ■ JEAN SÉVILLIA
L’Élimination, de Rithy Panh et Christophe Bataille, Grasset, 272 p., 22 €.
Combien de dirigeants marxites sont ils passés, ont-ils fait le séjour en France, (dont Ho chi Minh il y a plus de 100 ans), Marx plus ancien encore )
Paris serait elle la » Mecque » de la révolution ?
(Pus proche, le séjour à Neaufle le château de l’Ayatolla Kohmeny) avec la faveur des médias de l’époque. Encore que l’Ayatolla a su s’occuper des communistes .
Mais bien sûr que la France, depuis 1789, apparaît aux yeux du monde comme la matrice et l’enfant chérie de la Révolution (accouplement d’images hardi, j’en conviens !).
Elle a toujours paru aux yeux des destructeurs comme le premier pays qui a su couper la tête de son >Roi ; je sais bien que l’Angleterre, tuant Charles Ier en 1649, vit ouvert le voie. Mais les dynastie, Outre-Mal-nche n’avaient pas le caractère sacré qu’elles ont eu en France : HPlantagenet, York, Lancastre, Stuart, Tudor, ça n’avait aucune importance.
En tout cas ni Lénine, ni Ho-Chi-Minh, ni Marx ne s’y sont trompés : la France est la terre d’élection du bordel.
Heureusement elle l’est aussi de la Grâce
Ajoutons qu’il faudrait que sans cesse, sans cesse, sans cesse nous énoncions, rappelions, criions que le génocide cambodgien est de loin le pire de l’Histoire de l’Humanité.
Chou En Laï aussi dans sa jeunesse avait connu la France où il avait été formé aux idées révolutionnaires dans leur forme la plus aboutie qu’est le marxisme-léninisme. Il lui a été naturel de rejoindre ensuite le combat de Mao qui lui n’était jamais sorti de Chine. Chou était un mandarin ; c’est lui qui ensuite libéra Pu Y, le dernier empereur, du camp de rééducation politique où il croupissait pour lui assurer une fin modeste mais vivable, comme jardinier de la ville de Pékin….
.Il faut savoir qu’aujourd’hui les libéraux et les partis de droite et même des intellectuels du bloc national qui nous parlent de démocratie et des valeurs de la république, comme intouchables, évidentes et quasi sacrées, se rattachent bel et bien au grand courant révolutionnaire qui va de la Vendée, au goulag, et aux martyrs du Cambodge… Pas mal !