
Pour ce qui est désormais une tradition estivale de JSF, il a été décidé que cette année l’œuvre serait un roman qui a été choisi tout récemment comme exercice de commentaire composé des épreuves anticipées de français du baccalauréat : L’ensorcelée de l’immense Barbey d’Aurevilly.
Ainsi avait réagi Jean-Philippe Chauvin à ce choix étonnant de la part des pontes de l’Éducation nationale :
« Barbey d’Aurevilly est un de mes écrivains préférés ! Et, en plus d’être une formidable plume, c’est un royaliste sans concession… Chouan de Normandie !
Qu’il soit celui que l’épreuve du bac de français a valorisé me semble un beau pied de nez à la doxa du moment et à l’esprit de la république : en somme, c’était le « chouan du cygne », c’est désormais « la revanche du chouan » !!! »
En guise de mise en bouche voici à quelle personnalité Barbey avait associé son livre :
DÉDICACE
À M. le Marquis A. de Custine
Monsieur,
Vous m’avez permis d’attacher Votre nom à ce livre, et jamais on n’a mis sur un ballot lancé dans cette belle mer d’oubli, où les livres sombrent si bien, une étiquette plus éclatante et qui puisse mieux le faire retrouver.
En voyant ici le nom d’un homme que toute l’Europe connaît comme un des observateurs les plus profonds et en même temps l’un des esprits les plus poétiques du XIXe siècle, on croira que ce livre, hommage accepté, cache le mérite de Vous avoir plu, et on le lira sur cette confiance, qui peut décider du succès.
Je Vous remercie donc, Monsieur, d’avoir accepté mon Ensorcelée. Vous lui aurez jeté un sort de bonheur, sans nul doute. Dans tous les cas, c’en est un pour moi de Vous dire, à cette place, ce que je Vous suis par les deux plus graves sentiments de notre âme, — l’admiration et le respect.
JULES BARBEY D’AUREVILLY.
Paris, 24 juin 1854.
Certes, certes, cependant ce Custine critiqua si bien la Russie et son régime qu’il put alimenter tout ce que ce pays comptait de « liberaux » (pré révolutionnaires en fait) .
Mis à part part cette dédicace, ce sera l’occasion de découvrir un roman de ce curieux personnage (B. d’Aurevilly) dont le style vestimentaire est déjà de bon augure .