
Par Renaud CAMUS
Ce texte superbe, comme toujours, par sa langue, sa vigueur, son érudition, apporte sur l’invasion plus ou moins pacifique de l’Islam dans les peuples et nations d’Europe, un éclairage que ne démentirait pas le Michel Houellebecq de Soumission. Cette brève réflexion aux confins de l’Histoire et de l’actualité mérite en tout cas d’être connue et, le cas échéant, discutée.
Les foudroyantes conquêtes musulmanes, à travers les siècles, n’ont jamais rien eu d’exploits militaires.
D’ailleurs elles n’ont laissé presque aucune trace dans l’histoire des batailles. Personne ne peut nommer un Alexandre, un Tamerlan ou un Napoléon arabes.
Les mahométans se sont enfoncés comme dans du beurre dans des empires en déréliction. Byzance tombait en morceaux, la Perse était agonisante, l’Afrique du Nord chrétienne était ravagée par les querelles théologiques et les disputes de chefaillons, l’Espagne entière s’est soumise en quelques mois, presque sans résistance, par indifférence et trahison.
Aujourd’hui c’est l’Europe entière, hébétée, qui est offerte sur un plateau ou plutôt sur un divan, comme Gisèle Pélicot, par les gouvernements choisis pour elle par le remplacisme global davocratique — à l’islamisme il suffisait d’attendre, et d’être là au bon moment. ■ RENAUD CAMUS
Pélicot: aujourd’hui pour avoir la légion d’honneur, il ne faut pas être un héros, ou un grand serviteur de l’Etat, mais une victime, pas servir son pays mais que l’on se soit servi de vous
Il faut lire les derniers chapitres du beau livre de Michel de Jaeghere, les derniers jours, sur la fin de l’empire romain, dans lesquels il est fait une éclairante comparaison avec ce qui arrive à l’Europe d’aujourd’hui. Les Frères Musulmans ont le mérite d’être clairs, il le disent et le redisent, cela prendra un siècle ou deux, mais l’Europe sera musulmane, ne serait-ce que par le poids de la démographie de l’invasion immigrée. Renaud Camus a raison de parler d’empire en déréliction. En effet, qu’avons nous à opposer à l’islam et qui fasse de l’Europe une entité forte et sûre d’elle-même ? L’Europe d’aujourd’hui, c’est le règne du marché, des droits de l’homme et le gouvernement des juges, les oligarques européens nous disent sur tous les tons que l’identité de l’Europe c’est de ne pas en avoir et d’être ouverte à tous les vents, autrement dit un terrain vague où vient s’installer qui veut en important ses moeurs et sa civilisation. Il n’y a qu’à voir les billets de banque sur lesquels n’apparaît aucun monument réel, aucune figure historique réelle, rien que des lieux désincarnés pour bien montrer que l’Europe est de nulle part. Attali dit que la France est un hôtel ouvert à qui veut venir s’y installer. Mitterrand disait que les étrangers étaient en France chez eux. Mais qu’est-ce qui peut rendre l’Europe d’aujourd’hui aimable ? Le culte de l’argent et du PIB, des écoles qui renoncent à transmettre, le wokisme, un néo-féminisme délitant, des moeurs en complète déréliction avec le culte de l’inversion et des transgenres, l’abrutissement des foules par les médias et le tourisme de masse, l’enlaidissement de tout par les zones commerciales et les banlieues pavillonnaires. Des élites animées d’une profonde indifférence pour notre histoire, un chef de l’État qui dit froidement que la culture française et bien ça n’existe pas, une gauche animée par la haine de son propre pays, de son histoire réduite à un catalogue de crimes. Au bout du compte peut-être qu’Oswald Spengler avait raison, il y a un cycle des civilisations et la notre est arrivée en bout de course. Il faudrait un réarmement moral pour que l’Europe comme civilisation ( tout ce qui m’intéresse dans cette civilisation appartient au passé, le présent, je le vomis) résiste et dure et peut-être faut-il voir un léger espoir dans la montée des mouvements dits populistes en Hongrie, Pologne, Espagne, Allemagne et Autriche qui disent que les européens sont chez eux et veulent rester tels et non pas devenir un simple prolongement de l’Afrique et du Maghreb.
C’est la légion d’honneur que l’on prostitue .
Mais ce n’est pas d’hier.