
Cet article – précédé et suivi de beaucoup d’autres, plus un écho médiatique national s’amplifiant – est paru dans Corse matin le 15 octobre. Plus ou moins consciente, il s’agit-là d’une puissante et saine réaction contre le jacobinisme et contre l’œuvre de déracinement qui sont la marque de la République française née de la Révolution. Solidarité, bien-sûr ! JSF
Par Stella Canava et Alexandre Ugolini SCanava@corsematin.com
Plusieurs rassemblements ont eu lieu à Bastia, ce mardi 14 octobre, devant des lycées et la préfecture, pour protester contre le jugement du tribunal administratif ordonnant le retrait de la croix de Quasquara. Une décision qui, selon les lycéens mobilisés, porte atteinte au respect de l’identité et de la culture corses.
Dressée en haut des grilles de la préfecture de Haute-Corse à Bastia, une croix en bois improvisée surplombe l’entrée du bâtiment. À sa droite, se dresse le drapeau tricolore. Un assemblage plutôt inhabituel dans le paysage de la contestation insulaire.
Au pied du portail, une cinquantaine de lycéens s’est rassemblée ce mardi 14 octobre, pour protester contre la récente décision du tribunal administratif de Bastia, ordonnant le retrait de la croix installée sur la commune de Quasquara, en Corse-du-Sud.
« A croce face parte di a nostra cultura, lance, indigné, Pietru Santucci, un lycéen bastiais. Purtemu u nostru sustegnu à u merre di Quasquara. Oghje a Corsica hè malata. Pocu à pocu sta cultura si perde, è noi vulemu salvà sta manera di campà. Dimu basta. »*
Un sentiment d’exaspération qui s’est manifesté tout au long de cette journée dans plusieurs établissements scolaires bastiais.
« La croix n’offense personne, elle fait partie du patrimoine culturel de la Corse », insiste un lycéen
9 heures devant le lycée de Montesoro, dans les quartiers sud de Bastia. Poubelles et palettes en bois s’entassent devant le portail de l’établissement où une cinquantaine d’élèves s’est réunie. « Nous dénonçons la décision du tribunal et estimons qu’il faut que notre jeunesse prenne conscience de l’enjeu, explique Enzo, élève en BTS au lycée de Montesoro. Mais nous n’empêchons pas les élèves d’entrer et de suivre normalement leurs cours s’ils le souhaitent. »

Au même moment, du côté du lycée agricole de Borgo, un feu a été allumé devant l’établissement où une vingtaine d’élèves se sont également rassemblés pour protester contre la décision de justice. « C’est scandaleux qu’une personne se plaigne qu’une croix soit installée sur le domaine public. Les croix dans les villages, c’est quelque chose de sacré et de très important. Ça représente nos traditions, et il faut que les gens les respectent, insiste François, élève de première. La croix n’offense personne, elle fait partie du patrimoine culturel de la Corse. »
Au cours de la journée, d’autres rassemblements ont eu lieu, notamment devant le lycée maritime situé au cœur de la citadelle de Bastia.

« L’État veut nuire au peuple corse et détruire sa culture », déplore un militant de Ghjuventù indipendentista
Casquette noire vissée sur la tête, Petru Siscu, élève du lycée maritime, donne lecture d’un communiqué devant les grilles de la préfecture : « La croix est un emblème de notre culture, de notre histoire et de notre identité, elle est le reflet de nos racines et du lien que nous entretenons avec nos anciens et notre terre, insiste le jeune homme. Nous demandons que la croix de Quasquara reste en place. » Avant de scander la formule inscrite sur une banderole dressée derrière lui : « Terra corsa, terra cristiana ! »

Présent aux côtés des lycéens, Andria Simoni Albertini, délégué bastiais du syndicat étudiant Ghjuventù indipendentista, estime que le débat est avant tout politique. « L’État veut nuire au peuple corse et détruire sa culture qui est plus que jamais en danger. Sachant qu’avec les 5 000 Français qui arrivent tous les ans chez nous, la Corse se francise, déplore-t-il, avant d’en appeler au soutien des politiques, absents lors du rassemblement devant la préfecture : On nous dit que la jeunesse c’est l’avenir, mais on se sent délaissés par les partis politiques. Si la lutte se résume à faire des communiqués, on est mal. »
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* « La croix fait partie de notre culture. Nous apportons notre soutien au maire de Quasquara. Aujourd’hui, la Corse est malade. Petit à petit, sa culture se perd, alors que ce que nous voulons, c’est sauver notre manière de vivre. Nous disons stop. »
Il faut soutenir de notre sympathie, cette belle jeunesse, Corse et les Corses en général. Le pape François avait bien fait de se rendre en Corse ou la tradition est vivante plutôt qu’à Paris, à la cérémonie mondialiste et à sa gloire propre qu’Emmanuel Macron avait malheureusement organisée à ´Notre-Dame en décembre dernier. Les catholiques ne l’ont pas compris. Ce n’était pas que le pape n’aimait pas la France, c’est qu’il n’aimait pas Macron et son laïcisme dégoûtant.
Bianchi.