
Le socialisme ne se limite pas au pouvoir politique : il irrigue tout l’appareil d’État
Par Jules Torres.

Notre école de pensée s’est parfois revendiquée “socialiste”. C’était celui de Rerum novarum — titre d’une célèbre encyclique du pape Léon XIII — et des catholiques sociaux du XIXᵉ siècle, très généralement royalistes. Ce pouvait être aussi le socialisme patriote du courant proudhonien, avec lequel fraternisaient les camelots du roi de la première génération. Maurice Barrès, député de Paris, se proclamait socialiste, lui aussi. Le socialisme contemporain est tout autre. Intégré au Système qu’il a investi et à ses privilèges, bureaucratisé, européiste, mondialiste, tenant de la social-démocratie européenne, il incarne la trahison des idéaux sociaux des origines — comme Régis de Castelnau l’en accuse — et le ventre mou de la social-démocratie d’argent, que Pierre Boutang, quant à lui, disait tout bonnement dégueulasse. Cet édito est paru le 25 octobre dans le JDD. JSF
ÉDITO. La gauche n’a plus d’électeurs, mais elle a gardé les clés : celles du budget, des institutions et de la morale publique. En France, le socialisme ne gouverne plus, il habite l’État – et personne n’a pensé à changer les serrures.

En France, le socialisme, c’est comme le cholestérol : même quand on croit qu’il n’y en a plus, il y en a encore. La gauche a beau n’avoir remporté aucune élection depuis 2012, avoir chuté à 1,7 % lors de la dernière présidentielle, et ne plus compter le moindre leader charismatique, elle gouverne encore la France ! Le socialisme s’est incrusté partout dans la vie politique française. Il est à l’Élysée, à Matignon, et surtout – surtout – dans les couloirs de l’Assemblée, où les « soces » semblent avoir inoculé un sérum socialisant à l’ensemble des 577 députés.
Résultat : de la gauche à la droite, tout le monde tousse les mêmes mots, récite les mêmes mantras et adopte les mêmes réflexes. Le socialisme n’est plus un courant, c’est un virus institutionnel – et l’hémicycle tout entier paraît désormais contaminé. Depuis un mois, le Premier ministre a remis les clés de sa voiture au PS. Il le sait : sans concession à gauche, son budget tombe – et lui avec. Alors le PS plante son drapeau rouge et trace les lignes roses. C’est lui qui écrit le budget, rédige les amendements et impose le vocabulaire : justice fiscale, partage de l’effort, à bas les riches, taxons l’héritage.
Tout y est : le vieux catéchisme mitterrandien, à peine dépoussiéré. Le chantage a remplacé les urnes, la motion de censure tient lieu de programme. Et c’est presque cruel : pendant que l’exécutif et la droite invoquent la sacro-sainte « stabilité »pour ne pas censurer, le PS, lui, dicte la partition. Résultat : souriez – vous avez un budget socialiste ! Taxe, impôt, taxe, impôt. Toujours le même refrain. On nous avait promis un budget de « responsabilité » ; on découvre une razzia fiscale. Les socialistes en rêvaient, Bercy l’a fait. Le barème de l’impôt sur le revenu et la CSG sont gelés : résultat, 200 000 nouveaux foyers imposables.
La dépense publique continue de gonfler
Dans le même temps, une taxe sur le patrimoine financier, la prolongation de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus, la fiscalisation des vapoteuses et même une micro-taxe sur les petits colis venus de l’étranger. Quand la gauche veut punir la réussite, la technocratie invente la taxe de poche. Et pendant ce temps, la dépense publique continue de gonfler, au nom de la « préservation du modèle social ». Ce budget coche toutes les cases d’un vieux logiciel social-démocrate, avec toujours la même liturgie : taxer les plus aisés, redistribuer sans réformer, financer la morale à crédit. On tond les « riches » pour la photo, et les classes moyennes pour de bon. La gauche a ses saints, Bercy ses martyrs : les contribuables.
Et comme si cela ne suffisait pas, on suspend la réforme des retraites… financée par les retraités eux-mêmes ! Le tout, au moment où nos voisins repoussent leur âge légal. La France, elle, recule encore une fois. Voilà pourquoi ce budget reste socialiste jusqu’à la moelle : plus d’impôt, plus de dépense, moins de courage. On fabrique de l’instabilité fiscale pour masquer l’instabilité politique – et cela finit toujours mal : pour la croissance, pour l’investissement, et surtout, pour la confiance.
Le socialisme ne se limite pas au pouvoir politique : il irrigue tout l’appareil d’État
Le socialisme ne se limite pas au pouvoir politique : il irrigue tout l’appareil d’État. La justice, d’abord, gangrenée par le Syndicat de la magistrature, où les juges militants imposent leur idéologie. L’hôpital, ensuite, saturé de technocrates qui administrent plus qu’ils ne soignent. Et l’Éducation nationale, livrée à des syndicats « woke » qui débaptisent les vacances de Noël.
Regardez les grands corps : la gauche y règne en silence. À la Cour des comptes, trône Pierre Moscovici, ancien ministre socialiste. Au Conseil d’État, on retrouve Didier-Roland Tabuteau, ancien collaborateur de Martine Aubry, et Thierry Tuot, militant pro-immigration, qui préside la section de l’intérieur. Au Conseil constitutionnel, le socialiste Laurent Fabius a laissé son fauteuil à Richard Ferrand – trente-sept ans de carte au PS. Voilà les gardiens du temple social-démocrate, les hauts prêtres d’une religion administrative qui a survécu à toutes les alternances.
L’État français change de ministres, jamais de doctrine. Le socialisme est devenu le logiciel par défaut de la bureaucratie : il structure nos dépenses, nos institutions, nos réflexes. Pourtant les Français ne sont pas socialistes, mais ils vivent encore sous son emprise. Au fond, le socialisme, en France, c’est comme l’impôt : on en parle toujours trop, et il ne disparaît jamais. o ■ o JULES TORRES













« L’État français change de ministres, jamais de doctrine. Le socialisme est devenu le logiciel par défaut de la bureaucratie : il structure nos dépenses, nos institutions, nos réflexes. Pourtant les Français ne sont pas socialistes, mais ils vivent encore sous son emprise. Au fond, le socialisme, en France, c’est comme l’impôt : on en parle toujours trop, et il ne disparaît jamais. »
Entièrement d’accord avec Mr Torres
Il faut éradiquer le socialo communisme en France définitivement même si cela doit terminer dans un épouvantable bain de sang !
Ras le bol !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Je ne résiste pas au plaisir de cite MAO: donne un poisson à un homme, il mangera un jour, apprends le à pêcher et il mangera toute sa vie; Nos dirigeants actuels préfèrent donner sans aucune contrepartie, et taxer ceux qui travaillent, en échange de quelques bulletins de vote. Ainsi va le système …. droit vers l’abime