
« Les tenants de l’« arc républicain » se réservent seuls le droit de dire qui est d’extrême-droite. »
Par François Marcilhac.

Tout semble se déliter, s’effondrer, avec un sentiment de honte et de désolation, qui parcourt le pays. Tout : non seulement l’absence de perspective politique avec un blocage parlementaire qui révèle des institutions à bout de course ; non seulement l’emprisonnement comme un vulgaire malfrat d’un ancien président de la République ; non seulement la dégradation lente mais continue de notre pays sur le marché des agences de notation ; mais plus encore cette impression que le bateau prend l’eau de toute part, qu’il s’agisse de la sécurité, de l’immigration, de l’économie, de la cohésion sociale, jusqu’à la protection de notre patrimoine, comme si notre pays s’enfonçait de manière inéluctable dans une régression historique — le vol de bijoux de la couronne dans le plus grand musée du monde étant, en soi, un symptôme particulièrement révélateur de cette régression.
Le déclassement du pays
La France ne semble ainsi plus capable d’assurer son rang, c’est-à-dire plus qu’une « grandeur » toujours évanescente, une présence aux autres et à soi-même conforme à une histoire et à une culture, qui en ont fait, selon le mot de Maurras, « pendant des siècles la civilisatrice et l’institutrice du monde ». Et d’ajouter : « Elle a le devoir de ne pas renoncer à ce rôle » (L’Action française du 2 juillet 1934). Aujourd’hui, au contraire, ses élites lui font obligation de se repentir de tout et de rien, en un malaise existentiel qui confine à la haine de soi — un sentiment masochiste qu’elles cherchent à inculquer au pays réel, avec les puissants moyens dont elles disposent : notamment les médias de service, ou plutôt de sévice public, ou encore l’institution scolaire. Comment ne sentirait-on pas, parallèlement, se lever depuis quelques mois un vent mauvais, qui se nourrit, mais pour mieux le circonscrire, du doute légitime, voire du mépris du pays réel pour un pays légal qui ne semble plus vouloir que sauver ses propres meubles, arrivant avec peine à dissimuler la panique qui s’est emparée de lui. Et il ne s’agit pas seulement des parlementaires, des ministres ou du chef de l’État, la classe politique au sens étroit du terme. Non, nous visons l’ensemble de cette oligarchie que forment politiciens, prébendés, médias subventionnés, ou non, mais qui collaborent avec un pays légal à bout de souffle, dont ils se prétendent les contre-pouvoirs démocratiques alors qu’ils n’en sont que les serviteurs zélés.
Les antifa, milice supplétive du pays légal
Oui, un vent mauvais s’est levé sur la France, fruit de la dépression entre une classe arrogante et toujours sûre de son bon droit républicain et les attentes légitimes des Français qui s’aperçoivent chaque jour davantage que la Ve République ne répond plus aux exigences du bien commun, voire que la république elle-même devient une forme problématique de régime politique. Mais le chemin est encore loin de la prise de conscience des maux à celle du remède. Aussi, les chiens de garde du système, comme si, du reste, ils n’avaient plus rien à perdre, redoublent-ils de « vigilance » et d’agressivité envers tous ceux qui éclairent leurs concitoyens. Il en est ainsi de la gauche, et de son extrême, dont la violence à l’encontre des militants de l’Action française depuis plusieurs mois va croissant, comptant, malheureusement à raison, sur la passivité des pouvoirs publics. Menaces verbales, agressions physiques, intrusion dans le domicile avec effraction, destruction de biens privés, intimidation des employeurs des militants afin qu’ils les licencient, révélation des adresses privées : la racaille antifa joue son rôle de milice supplétive du pays légal, avec une intensité qu’on ne saurait trop dénoncer, en vue d’instaurer un climat de peur, voire de terreur dans la perspective d’une prochaine « prise de pouvoir de l’extrême droite ». Tout devient légitime pour peser sur le libre choix des citoyens.
Une presse de gauche délatrice
Et lorsque ces méthodes de voyous patentés ne suffisent pas, le pays légal, à travers sa presse subventionnée, ou ses organes plus ou moins officiels, recourt à d’autres méthodes, qui visent à faire pression. Comme si était illégale l’extrême-droite, ou prétendue telle — car les tenants de l’« arc républicain » se réservent seuls le droit de dire qui est d’extrême-droite —, ses réunions, banquets ou manifestations sont diabolisés en vue de les faire interdire au nom de l’ordre public ou de les rendre matériellement impossibles. Mais il y a mieux : les tenants de ce même arc républicain dénoncent telle ou telle personne pour lui faire perdre son emploi sous le seul prétexte qu’elle est royaliste. Ainsi de notre camarade Bastien Brestat, interdit par le rectorat, après avoir été calomnié pour incompétence, d’exercer son métier de professeur d’histoire dans un établissement catholique sous contrat, à la suite de dénonciations politiques de Médiapart et de Libération, deux médias qui montrent ainsi, non sans cynisme, leur ADN totalitaire, en promouvant l’interdiction professionnelle pour opinions politiques — Libération, fondée par des maoïstes, est manifestement passée, comme la Chine « populaire », au capitalisme débridé sans rien renier de son totalitarisme idéologique. Mais doit-on s’en étonner quand ces deux médias, qui déshonorent assurément le journalisme — sous l’occupation, Au Pilori dénonçait ainsi nommément aux autorités ceux auxquels le journal voulait nuire — agissent en connivence d’un rectorat qui s’acharne sur ce même établissement scolaire après avoir été pourtant désavoué par la justice ? Existe-t-il désormais un fichage politique des enseignants organisé par l’État ? Là encore, l’arc républicain est fidèle à son ADN : pensons entre autres, car la liste serait longue, au tout début du XXe siècle à l’affaire des fiches visant les officiers catholiques et royalistes… Aujourd’hui, ce sont encore la liberté politique, cette fois des enseignants, et l’enseignement catholique qui sont visés ensemble : une pierre, deux coups.
Libéral ou identitaire : il faut choisir
Pendant ce temps, la droite libérale pleure sur le destin de Sarkozy qui aurait dû tomber, c’est vrai, pour autre chose qu’une vulgaire association de malfaiteurs : de la fin de la « double peine » pour les criminels étrangers au traité budgétaire européen, du retour dans le commandement intégré de l’OTAN au traité de Lisbonne, sans oublier l’invasion migratoire et la dissipation de l’or français, Sarkozy incarne la trahison délibérée des intérêts français. On comprend que Macron ait tenu à le recevoir à l’Élysée avant son incarcération : il a reconnu en lui un maître. La droite libérale n’a jamais été patriote que par accident : qu’elle se proclame identitaire n’y change rien. Ainsi, devant la débandade de nos institutions, qui rend d’autant plus actuelle la monarchie royale, ses médias ont fait la promotion d’un prince étranger, hors sol (national en tout cas) et parlant un français approximatif, comme « héritier du trône de France ». Ce qui a permis à ces mêmes médias faussement disruptifs de déconsidérer le remède tout en faisant mine d’ouvrir le débat, l’exotisme du personnage assurant l’audimat mais discréditant le message, ce qui neutralise d’avance toute perspective d’un changement radical de nos institutions. Là encore, une pierre, deux coups ! Car une droite libérale, « identitaire » ou non, aurait évidemment tout à perdre de l’arrivée d’un roi pensant en prince chrétien et agissant en prince français. Qui a dit, déjà, que la République gouverne mal mais se défend bien ? Même lorsqu’elle offre le spectacle nauséabond de sa décomposition, ses affidés s’arrangent toujours pour qu’elle demeure ainsi l’horizon indépassable d’un citoyen trompé et abusé. Jusqu’à quand ? Il pourrait se réveiller plus tôt qu’on ne pense. En tout cas, que le pays légal et ses affidés se rassurent : nous l’y aiderons autant que nous le pourrons. L’Action française dérange ? Tant mieux ! Elle aussi reste fidèle à son ADN. ■ FRANÇOIS MARCILHAC













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Le ton agressif et polémique contre les légitimistes n’est pas une bonne action.
Le leur est, en tous cas, une très mauvaise action. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les médias des blancs d’Espagne pour s’en rendre compte : croire qu’ils haïssent les Orléans plus encore que la république.
Il n’y a aucun «ton polémique» dans l’observation de cette «promotion d’un prince étranger, hors sol (national en tout cas) et parlant un français approximatif, comme “héritier du trône de France”». Il s’agit, là, d’une levée de lièvre, lièvre, qui n’est nullement le prétendant mais ce que les médias font de lui, l’employant à de viles fins. Il est incontestable que cette façon de faire, consistant à promouvoir un «héritier présomptif» parlant la langue du pays considéré avec un accent à couper au couteau, pareille façon de faire est évidemment intentionnelle, et c’est le procédé que vilipende François Marcilhac ; moyennant quoi, il n’y a aucune autre «action» que celle-ci dans son propos. Il est «factuel» (comme on dit à tout bout d’champ aujourd’hui), «factuel», donc, que le prétendant «légitimiste» vient d’Espagne et que son parler est imbibé de la noble linguistique de son terroir. Si bien que «le public» sera évidemment sensible à l’accent, dont les médias peuvent ainsi faire leurs choux gras àpeu de frais…
Rappelons-nous comment, peu après les infâmes «trois glorieuses» de 1830 – qui évincent Charles X pour asseoir sur le trône démantibulé un monarque en toc un peu bouffi –, Anglais cromwellisés, Allemands constitutionalisés et Français louis-philippards ont collé sur le trône de Grèce un prince germanique (Othon Ier de Grèce), jusqu’à lui trouver ensuite un Guillaume de Danemartk (devenu Charles Ier de Grèce) comme successeur ! Ces temps de la Grèce «libérée du joug ottoman» pour passer sous la férule de ce que l’on appelle encore «les grandes puissances», ces temps préfigurent les nôtres, qui, de la même façon «européenne», entendent imposer aux peuples nationaux la dictature libérale-socialiste.
Comme quoi, cher “Bai”, le «ton agressif et polémique» n’est absolument pas là où vous avez trouvé bon de le soulever.
Si on laissait cette querelle un peu au repos dans les circonstances actuelles nous avons plus urgent que de nous laisser manipuler. . Unissons nos efforts de partout. pour survivre J’ai aussi des amis chez les légitimistes qui savent que je reste fidèle à la Maison de France, fidélité que je ne remettrai pas en cause pour les raisons excellemment données par François Marcilhac dans sa très lucide contribution sur notre régime qui se défait . Les s querelles sur les Orléans sont un peu absurde surtout si l’on sait que le précédent Comte de Paris Henri a demandé- il y a plus de trente ans z bien trente ans publiquement grâce pour son son n ancêtre de Duc d’Orléans , qui a participé au régicide, par faiblesse, ce qui est bien montré dans le film l’Anglaise et le Duc de Rohmer. En revanche quelles que soient les qualité de Louis -Philippe il a été un usurpateur,,certes pour sauver le trône, mais .La querelle est maintenant est close par le Comte de Chambord. Alors arrêtons les griefs et les aigreurs pour le plaisir de nos ennemis quine savent que s’unir pour conserver leurs prébendes dans un régime qui s’effondre et nous avec, renouons avec la légitimité et rendons à chacun ce que nous lui devons
Il me semblait que les mémoires du duc de Saint-Simon étaient assez claires: 1712 Double Renonciation: le roi d’espagne (et sa postérité) renonce à la couronne de France, le duc d’Orléans (et sa postérité) renonce à celle d’Espagne.
Tome X chapitre X et XI ainsi que le tome « pièces diverses » sur la renonciation.
Par ailleurs et tout simplement, 1712 fut ainsi. On peut bien sodomiser toutes les mouches à ressources légitimatrices (si l’on me permet le néologisme), dynastiquement parlant, l’Histoire est venue établir quelques nouveautés, lesquelles ont nécessité ce qui a été introduit à la date indiquée.
Au point de vue de la «légitimité» dynastique, et jusqu’à plus ample informé, si la «personne» incarnant le Roi est indestructiblement légitime, cela est tel, mais seulement dès lors que l’onction spirituelle l’a confirmé, c’est à savoir que le SACRE doit encore FONDER la présomption dynastique – Jeanne d’Arc en a providentiellement fait la démonstration.
On ne peut pas plaisantement moderniser la chose, au chef que l’instruction laïque et obligatoire d’un Jules Ferry, assortie des simagrées «critiques» de monsieur Ernest Renan annulant la question surnaturelle, on ne saurait moderniser la royauté française et tenir pour une superstition la sévère solennité du Sacre qui infuse la Bénédiction du DROIT DIVIN sur le front de l’ouaille prétendante.
En cas d’une sorte d’«indélicatesse» événementielle nécessitant que – les choses du monde allant comme elles vont – des juristes inspirés revoient pour ainsi dire «constitutionnellement» les lois de dévolution, selon qu’une de ces «choses du monde» eût pu aller où il n’avait pas été prévu que cela puisse orienter le royaume – comme, par exemple, le fameux mariage de Catherine de France avec Henri V d’Angleterre –, alors, une juridiction bien inspirée doit nécessairement intervenir pour rectifier . Ainsi a-t-on subitement réveiller un point de la vieille loi salique portant sur l’héritabilité de ce qu’une des ultimes versions de la Loi appelle «terra salica» (sans pour autant donner la définition de ce dont il s’agit exactement) : si quelqu’un meurt sans fils, aucune partie de la «terra salica» ne reviendra à une femme, mais tout l’héritage de la terre passe au sexe masculin. Moyennant exhumation de cette modification d’article de la Loi salique – modification remontant aux temps carolingiens –, il a été possible qu’Henri VI d’Angleterre, «agnat» de Catherine, ne pût pas prétendre au trône de France. Cela (pas seulement, mais ce compta pour beaucoup) coûta tout de même une guerre de Cent Ans. Ne pas oublier que rien n’impose juridiquement l’idée que «terra salica» pût définir en quelque manière le Royaume de France, et pourtant cela fit jurisprudence dévolutionnelle (si j’ose dire) pour tout le reste de l’histoire de France.
La «double renonciation» qu’invoque notre ami «cugel» a une validité dynastique d’exacte même nature que la validité de la loi salique. Pour peu que cela fût admis, il est également admissible qu’il se produise un événement pareillement susceptible d’amener à rectifier les règles d’accession au Trône – assurément, la Révolution, l’exécution du Roi et tout ce qui s’ensuit, tout cela et plus encore permet assurément d’envisager que les Règles puissent à nouveau souffrir une correction majeure, le moment crucial venu.
Ce qui compte exclusivement, c’est le Royaume de France et son Souverain, ès-qualités de «lieu-tenant du Christ».
L’accès au trône de France s’est ouvert à plus d’une seule dynastie. Absolument rien n’interdit d’en envisager une suivante encore – du vivant des Mérovingiens, il a cependant bien fallu que la royauté fût dévolue aux Carolingiens… Et puis, Hugues Capet devint roi. Au cours de sa succession, on passa des «directs» aux «indirects», le tribunal révolutionnaire tint pourtant à attribuer à Louis XVI l’état civil d’un citoyen légalement dénommé «Louis Capet», c’est bien celui-ci qui fut charrié jusque sous le couperet, tandis que, élu à la Convention, l’alors dénommé Philippe-Égalité n’eut singulièrement pas l’inspiration de se faire députativement baptiser Philippe Capet…