On le sait, pour une large part de la gauche idéologue, et en tout cas pour l’UNEF et son président, Bruno Julliard, le refus de la sélection est un thème majeur, et quelque chose de « non négociable ».
Cet ex jeune homme, qui est d’ores et déjà « le futur Gérad Aschieri » (lorsque celui-ci aura quitté la scène….), tourne sur tous les plateaux télé en répétant, au mot près, le même sempiternel refrain que celui dont il est déjà le double aujourd’hui, en attendant de le remplacer un jour, tant est fort le mimétisme qui semble réunir ces deux personnalités…..
Et on ne pourra, semble-t-il jamais les convaincre, car la force de l’idéologie est telle, chez eux, qu’elle occulte et qu’elle étouffe tout. Comme dit le proverbe: « Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. ».
Pourtant, à la « base », une partie de l’opinion se prend à douter du discours de ces idéologues, et même à les démentir et à les contredire: par exemple les Parents d’élèves. On le sait, juste après « le Beaujolais Nouveau », la période des Conseils de Classe du premier trimestre vient de commencer. Y assistent, à côté des professeurs et des représentants de l’Administration, deux parents délégués et deux élèves délégués, qui peuvent bien sûr prendre part à la « discussion » et qui sont invités, à la fin, à faire part de leurs remarques et commentaires. Si l’Administration nage en pleine idéologie, contrainte qu’elle est d’appliquer les folles et délirantes consignes du Ministère, via les Rectorats, le contraste est frappant -pour ceux qui assistent à ces Conseils- entre cette Administration, « qui rêve les yeux ouverts », et le réalisme et la lucidité des Parents. Pour ceux-ci, en effet, il s’agit de leur progéniture et, là, c’est sacré! on ne joue pas, et il ne faut pas leur raconter des salades! (on ne saurait d’ailleurs que louer un tel état d’esprit…)
On nous permettra, donc, de partir d’une expérience concrète, vêcue tout recemment, et de nous arrêter quelques instants, pour les besoins de notre argumentation, sur deux observations qui ont été formulées par deux parents différents, dans deux classes différentes (une Seconde et une Terminale ES). Dans la classe de Seconde (de 38 élèves), les deux parents s’étonnent en fin de conseil du nombre impressionnant d’élèves « démotivés », qui « ne travaillent pas », et à qui l’on est obligé d’infliger des « avertissements » (pour la discipline ou le travail): presque la moitié, 18 sur 38! Dans la classe de Terminale, le groupe des « démotivés » est moins nombreux, mais les parents s’étonnent en fin de conseil de l’absence totale de travail d’une élève qui a doublé sa Seconde, doublé sa Première et semble-t-il, s’apprête à doubler sa Terminale si elle ne change pas radicalement d’attitude. Un professeur fait remarquer que le cas devient « habituel » et que l’année dernière, dans la même Terminale ES, un garçon, cette fois, avait « fait » son Lycée en 6 ans; silence gêné pendant quelques instants; les uns regardent au plafond, les autres leurs chaussures; un ange passe…; la directrice interrompt ce silence et dit qu’après tout l’élève « a eu besoin de ce temps »; c’est une façon de voir les choses, en effet!
…..Il y en a une autre: jusqu’à quand, sous le prétexte débile de « leur donner leur chance » continuera-t-on à mentir aux enfants, aux parents, au Pays? à faire des collèges, des lycées et des facultés des voies de garages pour pré-ados infantiles parcequ’infantilisés; impasses dans le meilleur des cas, prisons dans le pire car -il ne faut pas se leurrer- les enfants à qui l’on impose ce « cursus » ne sont pas heureux et sont les premières victimes de cette situation: l’échec scolaire est l’une des causes majeures du nombre impressionnant de suicide des jeunes, on l’oublie -ou on le cache…- trop souvent! On « massacre » ainsi, intellectuellement et moralement, des jeunes, et cela sur une période de sept années (plus s’ils entrent en faculté….) alors qu’il serait si simple de les laisser s’épanouir dans la voie qu’ils ont choisi, en ne leur imposant pas une voie qu’ils n’ont pas choisi! (1). Le système bousille ainsi le bien le plus précieux de la France (une partie de sa jeunesse…) en même temps qu’il gaspille et stérilisé des milliards, qui seraient bienvenus et mieux employés ailleurs: dans la Recherche notamment. Cqfd!…..
Et, de toutes façons, en fin de course, -et là nous en revenons à notre point de départ, la boucle étant pour ainsi dire bouclée…- le rideau tombera sur cette mauvaise farce: et la sanction, cette fois, ne pourra plus être repoussée; la sélection que l’on avait éperdument refusée depuis tant de temps se fera, sans douceur, avec et par l’ANPE, qui viendra recueillir ces jeunes qui ne peuvent plus aller nulle part; des jeunes qui auraient pu se former, trouver un travail et s’épanouir si on avait développé comme il doit l’être l’apprentissage. L’ANPE viendra les recueillir puisque, après sept ans et plus passés non à se former mais à se dé-former, personne n’en voudra et ils seront pour un bon moment inaptes sur le marché du travail. Les rêveries de messieurs Aschieri (l’ancien…) et Julliard (le nouveau….) auront ainsi pleinement porté leurs fruits; beau travail!…..
PS: attention: nous ne cherchons pas à noircir le tableau; il y a toujours, heureusement et evidemment, de « bons élèves », qui travaillent bien et préparent sérieusement leur avenir. Leur nombre est constant par rapport à « avant », et leur niveau ne baisse pas, il a même très sérieusement « monté » dans les matières scientifiques (la « baisse » venant des matières « littéraires », et nous en reparlerons….). Le problème vient de cette masse d’élèves que l’on a mal orienté dès la sixième, puis la troisième et la seconde, et qui finissent par arriver en Faculté sans aucune chance sérieuse d’y réussir: c’est en considérant leur nombre que certains pensent que « le niveau baisse », mais il suffirait de les mettre à leur place, et de retrouver du coup le seul nombre d’élèves devant normalement se trouver en lycée puis en faculté pour voir qu’il n’en est rien, et que ces élèves là (en dehors du problème des « Lettres » comme nous l’avons dit….) sont largement aussi bons, voire meilleurs, qu’autrefois…..
(1): voir les notes « A propos des Journées du Patrimoine… », « Réformer ou remplacer le Bac ?… », « Université et Enseignement supérieur…« , dans la Catégorie « Éducation »….
Grégoire Legrand sur Quand les Français subventionnent des journaux…
“Certes, il est bon de lutter contre ceux qui voudraient abolir la liberté d’expression. Mais attention…”