« Bienvenue chez les Ch’tis » caracole allègrement vers le titre de plus gros succès de l’histoire du cinéma en France (1).
Et ce, toujours au grand étonnement et au grand dam de Wievorcka et des siens (2)….
Pour Jacques Duquesne, dans « Le Figaro » du 11 mars, si le public réserve un aussi bon accueil à ce film « …ce n’est pas seulement parce qu’il fait rire -ce dont les français ont besoin ces temps-ci- et rire en restaurant les bonnes vieilles valeurs humaines, rire sans honte alors que tant de pseudo-humoristes ne connaissent du corps humain que la partie située au-dessous de la ceinture; c’est aussi parce qu’ils en ont assez des dissertations moroses ou violentes que leur offrent trop souvent des films très parisiens. Et si ce film triomphe partout ailleurs, au point de devenir ce que l’on appelle un phénomène de société, c’est pour les mêmes raisons, saines. C’est qu’il exprime aussi à sa manière une sorte de révolte des régions, soucieuses de montrer que le bonheur est possible, accessible aux gens simples, qui recèlent leurs parts de beauté ».
Pour « L’Homme Nouveau » (article du 15 mars), « Au delà du maroilles, ce film célèbre l’art de vivre populaire, fait d’authenticité, d’entraide, de convivialité simple, de sens de l’autre et de la fête. Un monde où le prochain est le voisin, où la solidarité s’appelle générosité. Un monde d’identité et de fierté régionales, un monde ancré aux racines charnelles, où la culture se dit, se mange et se boit. Comme autrefois partout en France ! Un monde où, parce qu’il y a l’autre, la pauvreté ne devient pas misère. Un monde qui, à l’image de millions de spectateurs ravis, aime la vie et la bière, mais a soif d’autre chose ».
Pour François Reynaert, dans « Le Nouvel Observateur » du 13 mars, « Ce film célèbre quelque chose de fort rare, une identité forte mais parfaitement ouverte et accueillante…Venez chez nous, gens du Sud ou d’ailleurs, on vous ouvre grand les portes et les coeurs, on ne demande qu’à vous faire une place autour de la table, il y aura de la bière, de la frite,et de la rigolade pour tout le monde. Et on s’étonne après que les gens adorent ? Pourquoi donc ? On aime tous aller voir au cinéma le monde comme on voudrait qu’il soit ».
Pour Jean-Marie Rouart, dans « Paris match » du 13 mars, « Avec les Ch’tis, on revient aux fondamentaux…..aux « vrais gens », ceux qui bossent dur mais ont le coeur gros comme ça. Ils ne sniffent pas de la coke, ne trompent pas leur femme et ne connaissent que les saines ivresses de la cabane à frites. Ils réhabilitent des valeurs sûres de la vie: les copains, l’amour morne mais stable dans ler mariage, les irascibles belles-mères et tous les réprouvés de notre époque snobinarde: le gendarme, le postier, la femme au foyer ».
(1): Avec un peu plus de 2,7 millions de spectateurs en plus dans la semaine du 19 au 25 mars et un total de 15,3 millions depuis sa sortie, la comédie de Dany Boon se rapproche inexorablement du plus gros succès enregistré depuis 1945 par un film en langue française, selon le palmarès hebdomadaire de CBO Box-Office.
(2): Le directeur de la communication d’Assimil, évoque, lui, « un désir de renouer avec ses racines », pour expliquer le fait que « Le Ch’timi de poche » se trouve en rupture de stock…..: évidemment, pour certains, « renouer avec ses racines » c’est forcément suspect !… Gardons nous de donner trop de sens à un succès commercial du cinéma, et de prendre en quelque sorte nos désirs pour des réalités; mais tout de même…..
Marc Vergier sur État de la France I. ▬…
“Plus généralement et sans ambages : nous assistons à, au moins, deux débâcles. -la débâcle d’une…”