A la veille de l’élection des membres du Parlement européen, le prince Jean attire notre attention sur la vraie nature du débat. Depuis la crise, et depuis que les résultats des référendums nationaux ne sont plus respectés, les structures actuelles de l’Union européenne ont largement perdu leur crédibilité. L’heure est venue de penser l’Europe différemment, de la refonder, dit le Prince….
Le constat s’impose : l’Union européenne telle que nous la connaissons s’est révélée incapable de résister à la déferlante de la crise mondiale. Si les causes directes de cette crise qui secoue si durement l’Europe sont bien connues, ses causes profondes semblent encore échapper à la classe politique. Et pourtant, elles sont déjà parfaitement lisibles dans l’onde de choc des évènements.
Une institution prouve sa fiabilité par son aptitude à affronter victorieusement les tempêtes. Pour l’Europe de Bruxelles, la démonstration a été cruelle. Devant l’avalanche des problèmes, les chefs de gouvernement – président Sarkozy en tête – n’ont eu qu’un seul et salutaire réflexe : défendre ardemment leurs intérêts nationaux. L’urgence leur rappelait qu’ils en étaient directement comptables. Quant à la Commission européenne, elle avait disparu de la scène. Ce qui est apparu, c’est que cette situation n’était pas conjoncturelle mais bel et bien structurelle : déjà la machine ne fonctionnait plus, et son inadéquation s’est révélée à travers la persistance têtue du fait national.
C’est pourquoi aujourd’hui, alors que les gouvernements sont acculés à une gestion empirique de la crise, il me faut prendre la parole.
Je veux le dire avec force : s’agissant de l’Europe, l’urgence est désormais de trancher dans le vif et de se décider à réformer au fond. Réformer ? Mieux encore : refonder. Sans faire table rase, avec réalisme, lucidité et détermination. L’Europe ne doit être ni réduite à une entité économique ni calquée sur le modèle américain. Elle a une identité profonde fondée sur ses racines culturelles, son cadre géopolitique et l’évolution millénaire de ses structures politiques. Il serait vain, et extrêmement dangereux, de l’oublier ou de le nier.
Ses racines sont chrétiennes : qu’on le veuille ou non, c’est la chrétienté qui l’a fait naître et lui a donné ses assises. Son équilibre géopolitique lui vient de la géographie et de l’histoire, et non des idéologies de passage. Et sa structure politique demeure inséparable – on le voit tous les jours – des nations historiques qui la composent. Reconnaître ces trois faits n’est pas s’enfermer dans un passé révolu, c’est au contraire se donner les moyens de bâtir un avenir durable – en s’appuyant sur le roc du réel et non sur des opinions mouvantes, incertaines et contradictoires.
Vers une alliance de Nations souveraines.
Aujourd’hui, ma voix est encore peu audible, je le sais. Mais ce que je dis ici, je le fais au nom du principe qui m’habite, dont la légitimité est liée aux fondements et à la continuité historique de la France.
Ce que je veux dire est ceci : l’Europe est aujourd’hui appelée à devenir une alliance de nations souveraines qui, partageant librement une vision concrète et humaniste de la politique, s’attellent ensemble à la réalisation de projets visant au bien commun des pays qui la composent et au traitement résolu des grands problèmes mondiaux. Voilà l’esprit nouveau à communiquer à des institutions européennes à bout de souffle qui exigent une rénovation profonde.
– Pour être viable, cette alliance des nations européennes ne peut que s’appuyer sur les racines culturelles de l’Europe ; s’inscrire dans le cadre des nations historiques, le seul où s’exprime pleinement le lien social ; et limiter son extension dans l’espace, en assumant son équilibre géopolitique propre.
– Son parlement doit devenir représentatif des forces économiques, sociales et morales à l’œuvre au sein des nations associées. Là où, aujourd’hui, les contraintes technocratiques et uniformisatrices ne sont modérées que par les déchirements idéologiques de listes politiciennes rivales, provoquant un absentéisme électoral élevé, le parlement européen doit devenir le lieu d’expression, de dialogue et de coopération des forces vives de nos différents pays.
– Son action extérieure – objectifs diplomatiques et militaires communs, projets communs – doit relever de la seule responsabilité des chefs d’Etat et de leurs ministres réunis en conseil. Fortes d’accords adaptés et pragmatiques, les nations européennes ont naturellement vocation à prendre l’initiative sur les grands dossiers mondiaux : gestion des ressources et maîtrise de l’énergie, lutte antiterroriste et résolution des conflits, aide aux pays en développement.
En février 2008 – avant le déluge, donc ! –, j’avais exprimé mon attachement à l’idée de vérité en matière politique. Au nom de cette vérité même, j’entends aujourd’hui prendre date et affirmer que le temps est venu pour l’Europe de s’assumer dans sa réalité propre, ouverte au monde autant qu’à elle-même, avec tout ce qu’elle a reçu et tout ce qu’elle a encore à donner. Ce qui passe par une réforme institutionnelle profonde. C’est à ce prix qu’elle assurera sa prospérité et son rayonnement.
Jean de France, duc de Vendôme
Je ne comprends pas ?
L’Europe est déjà entre les mains des princes et des rois.
Il suffit de travailler au parlement ou à l’OTAN ou chez EUROCONTROL pour croiser les princes en pleine activité de lecture du journal des sports dans la salle des congrès payés grassement par l’Europe pour buller et se goberger !
Que demandent-ils de plus ?
Gagner une fortune à rien foutre, n’est-ce pas justement ce qu’ils savent faire (et aussi maltraiter leurs bonniches et leurs chauffeurs …)
Et puis …. ce blog où nulle contradiction n’est acceptée, signe de son antidémocratie ne propose pas d’intelligence mais uniquement du fascisme royaliste et népotique.
Cet Yfig docteur es pouzzolane ferait mieux de s’appeler Yfig docteur es boulders, vu la finesse de son analyse.
Le premier commentaire se passe de commentaires.
L’Europe a un role à jouer très important face aux grandes puissances et se doit d’être unie avec udes structures communes.
Le président Obama ne tiendra compte de l’Europe que si elle représente une puissance mais chaque petit pays pris isolément le laisse indifférent. Il dit n’avoir de leçons à recevoir de personne mais « conseille » l’entrée de la Turquie en Europe.
Il est vital pour nous de réagir.
Pendant des décennies, la construction européenne avait été présentée comme une solution ; elle est devenue un problème que personne ne sait plus résoudre. Le projet européen ne s’assortit d’aucune finalité précise. Il n’a ni contours géographiques ni formes politiques bien caractérisées.
Il manifeste une incertitude existentielle aussi bien stratégique qu’identitaire, que les souverainistes et les eurosceptiques ont beau jeu d’exploiter.
Il a depuis longtemps été remarqué que les abandons de souveraineté auxquels consentent les nations ne sont nullement compensés par un renforcement de la souveraineté européenne.
Entre les nations et l’Europe, la souveraineté semble s’évanouir.
Malgré ses 450 millions d’habitants, l’Europe reste une non-puissance, incapable de définir de manière unitaire une politique étrangère et de défense correspondant à ses intérêts propres.
Le Duc de Vendôme appelle de ses voeux une refondation des structures européennes basée sur une alliance des nations souveraines
Certes, mais à la condition expresse que la volonté politique ne continue pas à faire défaut.
Tant que les Etats n’afficheront pas d’emblée une politique responsable en termes de souveraineté, laquelle ne tolère ni l’aveuglement de l’angélisme pacifiste ni les réflexes de subordination atlantiste, nous n’aurons pas avancé d’un millimètre.
On a déjà la Royale Ségo, ça ne suffit pas ?
Dans le contexte des commentaires précédents, l’impassibilité de Sébasto, son aptitude à garder son sérieux et à persister dans ses raisonnements, ou, dit autrement, son stoïcisme, forcent l’admiration. Dans le cas présent, j’ai sombré, quant à moi, dans l’hilarité. Je remplace Antiquus dans le rôle du (faux) mauvais élève de la classe…