Qui aurait pu imaginer, l’année dernière à pareille époque, cette sorte d’irruption du pays réel dans les rues, à partir du mois de janvier, occupant nos écrans, les journaux, les radios, nourissant ici l’enthousiasme le plus communicatif, et là l’incompréhension, le déni – et le déni-grement ! – bref, l’incompréhension et la fureur les plus extrêmes ? Pour être tout à fait honnêtes, personne, et en tout cas nous pas plus que d’autres. Pourtant, « c’est arrivé », et après les manifestations monstres et répétées, chaque fois plus impressionnantes, de La manif pour tous ont surgi d’autres manifestations de réveil de l’opinion : les Veilleurs, par exemple, et d’autres formes de « soulèvement », en tout cas de réaction, comme celles de ces catégories socio-professionnellles (les « Pigeons ») qui ont réussi à faire reculer le pouvoir et qui, surtout, ont fait des émules (les Poussins, les Tondus, les Moutons, les Plumés…) ou bien, évidemment, les Bonnets rouges, montrant – pour reprendre une formule que Bainville aimait à employer – que, décidément, « le remède est à côté du mal »…
Le mal, car, en effet, « mal » il y a : nous le voyons bien : alors que les « idéaux » (!) révolutionnaires ont échoué partout, et que plus personne n’ose se référer à la révolution « politique » – sauf quelques uns qui raisonnent au passé prolongé, comme Besancenot, Mélenchon, Front de Gauche et Compagnie – la Révolution, qui est à la tête du pouvoir en France, se déchaîne dans les domaines qu’elle appelle elle-même sociétaux, pour y poursuivre son oeuvre méthodique et mortifère de démolition systématique de notre société traditionnelle. Et la France, la société française, est dans un bien triste état, 138 ans après l’instauration de la République iéologique, en 1875…
Mais remède, aussi, car des forces de résistance, de réaction sont, donc, apparues, et les prochaines annonces de mouvements de masse pour la fin janvier (Jour de la colère) et le début février (La manif pour tous) ne sont pas de nature à rassurer un exécutif considérablement affaibli, hué és-qualité le 11 novembre, qui s’est abaissé et ridiculisé lui-même avec la tragi-comique « affaire Léonarda », dont on ne saurait dire si elle fut plus grotesque que pitoyable, mais dont l’effet, certain, lui, est d’avoir discrédité et décrédibilisé le Président, qui – du jamais vu – est passé en dessous de 20% de « satisfaits » et en dessus de 80% de « mécontents »…
Oui, mais voilà : pour que ces mouvements sains de réaction du pays réel soit authentiquement positifs, et porteurs de changements réels, il faut quelque chose de plus; et c’est là que se situe notre rôle : celui, pour parler clair, du cornac qui guide l’éléphant…
Car, que faut-il ? Manifester son mécontentement, sa colère, son exaspération etc… ? Oui, il le faut. Mais il faut plus : il faut, tout simplement mais c’est énorme, et c’est indispensable, et c’est fondamental, il faut faire entendre à nos concitoyens en colère et en révolte que ce n’est pas « une » loi qu’il faut changer ou abroger; que ce n’est pas contre (ou pour) « un » sujet de société qu’il faut se battre… mais que c’est le Sytème qu’il faut contester radicalement; que c’est le Système qu’il faut renvoyer; qu’il ne s’agit pas de faire « du » ménage, mais qu’il faut faire « le » ménage : et que c’est, en somme, une révolution qu’il faut faire.
Nous devrons montrer à nos concitoyens qu’il n’y pas de salut dans l’amendement impossible d’un Sytème dont les fondements théoriques sont intrinséquement pervers, car idéologiques. Et qu’il ne s’agit pas de mener n’importe quelle action – aussi urgent soit-il de manifester par tous les moyens, même légaux. Aujourd’hui, comme hier et encore plus qu’hier, puisque la Révolution a, depuis la tête de l’Etat, dissous encore plus notre société, la seule action qui vaille et qui mérité d’être menée c’est une action « étant réellement d’opposition, c’est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du régime… » comme le disait si bien Léon Daudet, directeur de L’Action française.
En tout cas, c’est de le savoir, de le dire, de le faire qui constitue notre originalité, notre raison d’être et, malgré les apparences présentes de faiblesses, notre force.
Oui : apparaître aux yeux de cette opinion qui en a assez comme les authentiques révolutionnaires, et les seuls à proposer l’alternative aux conservateurs du dés-ordre établi : telle doit être notre préoccupation constante, en ces temps où les venst sont porteurs pour « nos idées ». Une vraie révolution, car de ce régime qui n’a que des banques pour cathédrales – comme le disait si bien Boutang – il n’y a, à proprement parler, rien à conserver; et il faut détromper tous ceux « qui croient en l’amélioration électorale de la peste républicaine » (toujours Léon Daudet).
Voici le chemin qui nous est tracé : en formant le voeu que nous soyons capables de le suivre, et d’entraîner l’adhésion de ces masses en révolte pour les mener vers la reconstruction de « l’ordre légitime et profond » – comme le disait toujours Pierre Boutang – nous savons que nous travaillerons bien pour la France, pour l’intérêt national, pour le Bien commun. Et que ce sera la meilleure façon de présenter nos voeux, non en paroles mais en actes, au cher et vieux pays…
Terminons, maintenant que le « politique » a été dit, en sacrifiant au rituel : lafautearousseau présente donc ses meilleurs voeux à la France, d’abord; puis à la Famille de France : à son chef, le Comte de Paris, et à son fils, le prince Jean, car cette Famille de France est le recours dont notre pays aura besoin un jour ou l’autre. Voeux aussi pour vous tous et pour tous les vôtres, vous, nos chers amis, sans qui nous n’aurions pu faire ce que nous avons fait, depuis que nous avons décidé de lancer, d’abord, notre quotidien sur le Net; puis, notre page Facebook; et, maintenant, notre compte Twitter… Et voeux, enfin, justement, pour ce militantisme au quotidien que nous menons avec vous, tous les jours de la semaine et tous les mois de l’année : un militantisme confiant et tranquille, parce qu’il sait qu’il touche, chaque jour, des milliers de personnes, dans toute la France métropolitaine, dans l’Outre-mer et à l’étranger : que 2014 soit une année de confirmation et d’amplification des progrès que nos idées ont accomplis grâce à l’action incessante que nous avons menée tous ensemble…
» Le Système » et sa contestation sont a l’ordre du jour.
S’agit-il là d’une tendance lourde ?
Il est encore trop tot pour le dire, en revanche il est temps d’éclairer les uns et les autre sur ce que nous nommons » le système « .
Qu’elle clarification en proposez-vous ?
Ils ont voulu effacer la mémoire des gens de France, par des tueries innommables et les républiques ont perfectionné le travail en imposant une langue et un esprit Français Jacobin. Les hussards de la république auraient du nous apprendre que la démocratie a été mise en place en 1789 détruite immédiatement par la constituante. Dépourvu de notre passé nous sommes en quête d’un avenir impossible. Comme l’avenir se rattache au passé nous chechons un avenir dans le pasé des autres. Après l’Amaricanisme les voilà parti pour nous imposer le passé de l’occident. Le couscous est devenu le plat national. Le souhait de l’année serait de ne plus avoir honte de nos ancêtres et de reprendre le cours de notre histoire, par une souveraineté parlementaire à deux chambres indépendantes; et des députés qui portent les doléances du peuple.
réponse:
Le systême:
C’est effacer du disque dur la mémoire de tout un peuple. Les bretons ne parlent plus breton, les Gascons ne parlent plus l’occitan, ils ont donc perdu leurs racines, la mémoire de leurs ancêtres. La France des rois c’était la somme des différences. Les enfants ne parlent plus le français ou si mal. Ou va le systême. Si je désirais détruire une nation (qui n’est pas) j’ouvrirais la porte au vent et aux feuilles mortes. Demain sous les SMS le royaume de France aura disparu.
Il vaut mieux prévenir que guérir.
Bonne année à Lafautearousseau et à ses lecteurs.
Pour débuter, « le cosquer » devrait être plus précis.
S’agissant de la langue française, il semble méconnaître
l’ordonnance du 15 août 1539 de François 1er faisant de notre
langue, la langue officielle bien avant l’institution de la 1ère
République et des suivantes. Est-ce du jacobinisme ?
La création de l’Académie Française par Richelieu et Louis XIII
est-ce du jacobinisme ?
Par ailleurs, en quoi « la démocratie a été mise en place en
1789 détruite immédiatement par la constituante » ?
L’élection des députés aux Etats-Généraux et les cahiers de
doléances sont certes un bel exemple de consultation directe
de la population, mais la répartition en trois ordres et le vote
par ordre n’ont rien de démocratique, quant à la constituante,
en quoi n’était-elle pas démocratique ?
Les vieux schémas : tout ce qui existait avant 1789 était bien
et tout ce qui a suivi était mal n’ont ni fondement ni avenir.
C’est aujourd’hui que la France aurait besoin d’une nouvelle
constitution monarchique et démocratique, mais cela
n’intéresse pas les royalistes. Or quoique l’on en pense tout
part des institutions dont la France est dotée aujourd’hui, du
système politique et de son organisation territoriale, et même
si celles-ci ne font pas nécessairement les hommes qui les
incarnent, elles ont des conséquences dans nos vies
quotidiennes, ne pas en faire un enjeu majeur de la pensée
et de l’action royaliste est une erreur, tout comme vouloir
revenir aux vieux concepts.
Comprenez que je reste sur ma faim.
Nommer le Système est bien.
Désigner le Système est bien aussi.
En revanche pour lutter contre le Système, pour lui proposer une alternative crédible; encore faut-il le définir avec plus de précisions et en dessiner finement le contour, faute de quoi le regroupement des ennemis du Système tournera rapidement au jeu de dupes.
Alors…
Précisons; expliquons
car avant l’Emeute,
avant la Discussion,
il y a (martelle le vieux maitre de Martigues)… la Recherche !
Le Système semble être avant tout celui où les partis politiques
et leurs écuries, ainsi que l’oligarchie de nos élites dirigeantes,
qui en soit ne constituent qu’une infime partie de la population
française, font main basse sur l’ensemble des rouages
décisionnaires.
Il ne s’agit pas de nier la nécessité et l’importance des partis
politiques comme éléments structurants de la pensée politique permettant le choix démocratique, ni de s’affranchir des élites qui ont toujours existé et sont indispensables dans toute société.
Il s’agit de dire qu’il est nécessaire d’avoir des contre-pouvoirs, de ne pas donner aux partis politiques le monopôle de la représentation politique, de disposer d’une institution arbitrale et garante du bien commun à la tête de l’Etat qui s’inscrit dans la durée, la permanence, et qui fait lien entre le passé, le présent et l’avenir, ainsi qu’entre tous les groupes formant la société, qu’il faut instituer des formes modernes de représentation et de participation démocratique où le peuple peut aussi intervenir différemment (démocratie participative, référendum, démocratie sociale …).
Mais, pour cela, il faut être en mesure d’articuler l’ensemble, cela s’appelle une constitution.
Tout d’abord, merci à DC qui fait l’effort de m’apporter sa réponse.
Sa vision du concept de Système me semble basée sur le concept dominant/dominé au travers la maitrise des rouages décisionnaires.
Nous sommes là dans le catéchisme (au bon sens du terme) maurrassien avec la classique distinction/opposition Pays légal/pays réel.
Pourquoi pas ? Mais dans ce cas que nous apporte de plus l’utilisation su vocable Système, déjà très utilisé après le mai de 68.
Dans la foulé, le terme avait été repris par la NAF et particulièrement Gérard Leclerc qui avait d’ailleurs été critique par Philippe Duc-Maugé dans la revue de reflexion stratégique COHERENCE pour son caractère « mou ».
Aujourd’hui pourtant la contestation du système se généralise massivement. On ne peut donc pas nier que le terme soit « ressenti » et il va donc falloir faire un effort pour lui donner consistance.
Par exemple le Systeme ne serait-il pasparadoxalement le résultant de la révolution culturel de la génération 68. Là aussi cela semble etre un peu la thèse de Leclerc tant dans Politique Magazine que sur Radio Notre-Dame.
Par exemple la Système ne serait-il pas aussi la Société de consomantion dont Pierre Debray s’était une spécialité de sa critique, d’abord sous son angle techno-bureaucratique dans Aspet de la France et ensuite plus globale dans le revue Je Suis Français…
Le Système est-il un peu de tout cela ?…
Je persiste a penser qu’un travail de clarification s’impose aux royalistes de l’an 2014 !